Marie de Hautefort
Marie de Hautefort, née le au château de Hautefort et décédée le , surnommée par la Cour « l'Aurore », est une dame de la cour de Louis XIII de France. Fille d'honneur de Marie de Médicis et présentée à Anne d'Autriche par sa grand-mère Catherine Le Voyer de Lignerolles (la « Dame de la Flotte »), elle devient dame d'honneur (Dame d’atours) de la reine et l’objet des amours platoniques du roi Louis XIII.
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Biographie
Marie de Hautefort est la dernière née d'une fratrie de sept enfants, dont deux garçons. Ses parents sont Charles, marquis de Hautefort et Renée du Bellay, apparentée au poète de la Pléiade. À l'époque où elle plut au roi, elle est jeune, très belle, blonde, vertueuse, mais assez intéressée, altière et prompte à la raillerie la plus amère. Quand elle était de mauvaise humeur le roi l'appelait « la créature ».
Une favorite "platonique"
C'est au printemps 1630 que Louis XIII la remarque alors qu'elle est dame d'honneur de la reine-mère Marie de Médicis. À la fin de la même année, après la journée des dupes Louis l'impose comme dame d'honneur d'Anne d'Autriche en remplacement de Madame de Fargis, suspectée d'intrigue avec la Cour d'Espagne. La méfiance d'Anne d'Autriche sera de courte durée, Marie prenant le parti de la reine[1]. Lorsqu'en 1637, Anne d'Autriche est mise en difficulté pour avoir correspondu avec la Cour d'Espagne, Marie de Hautefort prend des risques pour sauver son amie en assurant la liaison avec le porte-manteau de la reine, Pierre de La Porte, qui venait d'être embastillé[2].
Son amitié pour la reine et ses sarcasmes lui valurent la défaveur du roi entre 1635 et 1637 au profit de la douce Mademoiselle de la Fayette. Lorsque cette dernière prend le voile, Louis XIII se rapproche de nouveau de Marie, mais cette nouvelle idylle connaît des hauts et des bas. En 1639, elle est exilée au château de La Flotte et ne revient à la Cour qu'après la mort du roi en 1643.
Les temps changent
Au cours de son exil, Marie fait la connaissance au Mans du dramaturge Mairet qui lui dédie sa pièce Sidonie et surtout de Scarron qui lui dédie nombre de ses élégies et continuera à correspondre régulièrement avec elle. Revenue en grâce, Marie obtiendra de la régente une pension pour le poète.
Marie n'est pas impliquée dans la cabale des Importants. Mais comme tous les anciens complices d'Anne d'Autriche, elle ne comprend pas le changement psychologique de son amie devenue régente et dès lors attachée à préserver une souveraineté intacte pour son fils, le futur Louis XIV. Anne s'appuie sur le cardinal Mazarin, seul capable de maintenir la ligne tracée par Richelieu et de maîtriser les sollicitations exorbitantes des grands du Royaume. De plus sa liberté de langage indispose la régente qui finit par l'éloigner de la Cour en 1654.
Splendeurs et misère d'une dame de cour
Entourée de prétendants depuis dix ans, Marie finit par épouser, le , à l'âge de 30 ans, Charles de Schomberg, veuf d'Anne d'Halluin. Schomberg, duc et maréchal de France est un fidèle du roi et entraîne son épouse dans une stricte neutralité pendant toute la période de la Fronde. En 1652, Schomberg étant nommé gouverneur de Metz, le couple s'installe dans la ville où ils ont l'occasion d'aider le jeune Bossuet alors à ses débuts. Schomberg meurt en 1656, le couple n'a pas eu d'enfants.
Veuve à 40 ans, Marie s'installe définitivement à Paris où elle fréquente les salons des marquises de Sablé ou de Rambouillet, ou encore celui de Madame de La Fayette. Après la mort de Mazarin, Marie reprend contact avec Anne d'Autriche jusqu'à la mort de cette dernière en 1666. Anne d'Autriche lui rendra justice dans une lettre-testament adressée à son fils :
« Je vous ai recommandé beaucoup de choses, mais je vous avoue qu'après avoir fait réflexion sur mes devoirs, je ne trouve rien où je sois plus engagée par honneur, par conscience et par reconnaissance qu'à Madame de Schomberg, qui m'a servie avec une fidélité toute extraordinaire[2]. »
Louis XIV gardera un attachement particulier à Marie de Hautefort.
Anecdote
- D'après les documents publiés en annexe par Victor Cousin et Jules Barthélémy Saint-Hilaire dans la troisième édition parue en 1868 de Madame de Hautefort, c'est le comte de Chavigny, Claude Bouthillier qui quand il écrivait au cardinal de Richelieu utilisait ce nom de code de « La Créature » pour désigner Marie[3].
- La Calprenède a écrit sous le nom de sa femme Les Nouvelles ou les Divertissements de la princesse Alcidiane, roman à clés qui évoque les amours contrariées de Marie et Louis XIII[2].
Notes et références
- Dans ses mémoires Françoise de Motteville indique que « la reine aima Madame de Hautefort pour l'amour d'elle-même, et que cette belle et sage fille, estimant les belles qualités de la reine, et assez dégoûtée de l'humeur du roi, se donna entièrement à elle, et lui fut fidèle dans tous ses malheurs ».
- Magne 2000, p. ??
- Madame de Hautefort, [lire en ligne]
Annexes
Sources et bibliographie
- Victor Cousin, Mme de Hautefort et Mme de Chevreuse, vol. 1, Paris, Ed. Didier, (lire en ligne)
- Jean Maubourguet, « L'aurore de Marie d'Hautefort », dans Bulletin de la Société historique et archéologique du Périgord, 1960, tome 87, 3e livraison, p. 204-209 (lire en ligne)
- Jacques Magne, Marie de Hautefort, le grand amour de Louis XIII, Paris, éditions Perrin, , 260 p. (ISBN 2-262-01634-8)
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