Catherine de Rambouillet

La marquise de Rambouillet, née Catherine de Vivonne à Rome en 1588 et décédée à Paris le , est une femme d'exception qui tint au XVIIe siècle le premier salon célèbre dans son hôtel de Rambouillet situé à Paris, rue Saint-Thomas-du-Louvre[1].

Biographie

Origines, mariage et descendance

Née à Rome de Jean de Vivonne, marquis de Pisani, seigneur de Saint-Gouard, (ambassadeur en Italie et en Espagne), et de Giulia Savelli, issue de la haute noblesse romaine, elle est élevée dans la culture de la conversation, sa mère l'autorisant à assister aux entretiens de son père avec des amis lettrés[2].

Elle est mariée à 11 ans (le ) à Charles d'Angennes, vidame du Mans et futur marquis de Rambouillet. Le couple quitte l'hôtel de Rambouillet situé rue Saint-Honoré pour habiter l'hôtel de Pisani, rue Saint-Thomas-du-Louvre, à Paris. Elle redécore entièrement l'ensemble et inspire Marie de Médicis pour l'aménagement du palais du Luxembourg.

Elle a sept enfants, deux garçons et cinq filles :

1- Julie (1607-1671) la seconde dans son salon.

2- Claire-Diane (1610-1670) est religieuse à Pont-aux-Dames avant d'être nommée abbesse d'Yerres en 1637.

3- Léon-Pompée, marquis de Pisani, né en 1615, est tué à Nordlingen en 1645. (sans descendance)

4- Louise-Isabelle (1617-1707) devient abbesse de Saint-Étienne-les-Dames de Reims en 1657.

5- Catherine-Charlotte (1622-1691) succède à sa sœur à la tête de l'abbaye d'Yerres en 1669.

6- Louis d'Angennes, vidame du Mans, né en 1623, meurt de la peste en 1631.

7- Clarisse-Angélique (1624-1664) est la première épouse de François Adhémar de Monteil, comte de Grignan.

Sa petite-fille, Marie-Julie de Sainte-Maure épousa le futur duc d'Uzès, Emmanuel II de Crussol, et devint duchesse d'Uzès.

Un salon influent

À cause de sa santé précaire et des mœurs de la Cour, elle décide d'attirer chez elle le grand monde. Elle s'intéresse aux arts, aux lettres ; elle aime aussi l'histoire et parle couramment l'italien et l'espagnol.

Elle tient un salon très brillant, avec l'aide de sa fille Julie (1607-1671), en l'honneur de qui fut composée La Guirlande de Julie, jusqu'au mariage de celle-ci (1645) avec Charles de Sainte-Maure, marquis de Montausier (qui ne deviendra duc qu'en 1664), date à laquelle le salon commença à décliner, et la mort de Vincent Voiture en 1648 activa son déclin.

Son salon a exercé une grande influence sur la langue française et sur la littérature du temps, les Précieuses ayant joué un rôle important dans le renouvellement du vocabulaire français. Molière a raillé les excès de ce milieu dans Les Précieuses ridicules.

Un salon féminin et renommé

Ce salon est l'un des rares à donner l'honneur aux femmes, contrairement aux autres salons massivement fréquentés par des hommes. Pour ce faire, Catherine de Vivonne avait enrégimenté un escadron de jeunes filles de la meilleure naissance qui agrémentaient les rencontres par leur esprit et leur charme.

Surnommée Arthénice, anagramme composée par Malherbe, elle apparaît sous les traits de Cléomire dans Artamène ou le Grand Cyrus, de Madeleine et Georges de Scudéry, Cyrus étant lui-même Louis II de Bourbon-Condé, duc d'Enghien, le Grand Condé.

Parmi les habitués de l'hôtel de Rambouillet, on peut citer :

L'amorce du déclin de l'hôtel de Rambouillet eut lieu entre 1645 et 1652, à la suite du mariage de Julie et de plusieurs décès dans sa famille et celui de Voiture en 1648. Ce déclin correspond aussi aux troubles de la Fronde.

Catherine de Vivonne mourut le dans son hôtel de la rue Saint-Thomas-du-Louvre et fut inhumée dans la chapelle du couvent des Carmélites du faubourg Saint-Jacques, couvent qui disparut à la Révolution française.

Épitaphe

L'incomparable Arthénice a elle-même composé cette épitaphe :

Ici gît Arthénice, exempte des rigueurs,
Dont l'âpreté du sort l'a toujours poursuivie;
Et si tu veux, passant, compter tous ses malheurs,
Tu n'auras qu'à compter les moments de sa vie.

Annexe

Articles connexes

Notes et références

  1. Cette rue - aujourd'hui disparue - perpendiculaire à la rue Saint Honoré reliait celle-ci à la Seine. : cf. le plan Gomboust de 1652.
  2. D'après Marcellin Berthelot, Hartwig Derenbourg, A. Giry, E. Glasson et Ch. -A. Laisant, La Grande encyclopédie : inventaire raisonné des sciences, des lettres et des arts, vol. XXVIII : RABBINISME ~ SAAS, Tours, Impr. E. Arrault & Cie, , « Rambouillet (Catherine de Yivonne, marquise de) », p. 142
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