Claude Bouthillier

Claude Bouthillier, né à Paris le et y mort le [1], seigneur de Fouilletourte et de Pont, comte de Chavigny, est un homme d'État français.

Pour les articles homonymes, voir Bouthillier.

Biographie

Le , il est reçu conseiller au Parlement de Paris puis le , il obtient un brevet de conseiller d'État et secrétaire de la reine-mère Marie de Médicis.

Les relations de son père, Denis Bouthillier sieur du Petit-Thouars et de Foulletourte, avec le cardinal Richelieu, lui permettent de faire carrière. De à il est secrétaire d’État à la Marine, du au , il est secrétaire d'État des Affaires étrangères. Il garde alors le même premier commis que ses prédécesseurs, Paul II Ardier. En 1630, il prend part aux négociations lors du traité de Ratisbonne. En il est nommé intendant de la maison du roi, en 1632, conseiller au conseil de la marine. Il fut capable de rester en bons termes aussi bien avec la reine qu'avec le cardinal en dépit de leur rivalité. C'est lui qui présente Mazarin à Richelieu.

Du à , il est surintendant des finances en compagnie de Claude de Bullion et joue aussi un grand rôle diplomatique (département des Affaires d'Allemagne en compagnie du Père Joseph). Il est ensuite le seul titulaire de ces deux postes. Le il devient surintendant de la maison, affaire et finance de Navarre, le , conseiller d’honneur au Parlement. De 1633 à 1640, il est chargé par Richelieu de missions secrètes en Allemagne qui mèneront à l'entrée de la France dans la guerre de Trente Ans. Il négocie en particulier l'alliance avec Gustave-Adolphe.

Claude Bouthillier à la réception du duc de Longueville dans l'Ordre du Saint-Esprit le 15 mai 1633

Son tact et son habileté lui confèrent une position d'influence unique à la cour pétrie de jalousie et d'intrigues. Il a la confiance du roi, est le confident de Richelieu, l'ami de Marie de Médicis, et au travers de son fils, Léon Bouthillier, devenu en 1635 chancelier de Gaston d'Orléans, il a aussi un pouvoir d'influence sur le prince. Il devient un médiateur inégalable et son influence personnelle, liée à sa double casquette aux finances et à la politique étrangère de la France, fait de lui l'homme le plus puissant du royaume après Richelieu.

En 1643, Richelieu fait de lui l'exécuteur de ses dernières volontés et Louis XIII le nomme membre du conseil de régence qui aurait dû gouverner après sa mort. Mais Anne d'Autriche en appelle au Parlement de Paris pour casser les dernières volontés du roi défunt. Devant l'hostilité de la régente à son égard, Bouthillier sera obligé de se retirer de la vie publique et d'abandonner son poste de surintendant des finances en au profit de Nicolas de Bailleul.

Il a fait construire par Pierre Le Muet dans les années 1640 le château de Pont-sur-Seine au lieu-dit Les Caves[2]. Il est considéré immédiatement comme un des plus beaux bâtiments de France. Il a été incendié pendant la campagne de France, en 1814.

Il meurt à Paris le et est inhumé à Pont-sur-Seine le dans sa chapelle de l'église St-Martin dont il avait confié la décoration à Philippe de Champaigne.

Union et postérité

En Claude Bouthillier épouse Marie de Bragelongne, fille de Léon de Bragelongne, conseiller au Parlement de Paris, et de Guyonne de La Grange. Il est le père de Léon Bouthillier (1608-1652), comte de Chavigny. Marie de Bragelonne a assuré à Pont-sur-Seine l'éducation de sa petite-nièce, orpheline de mère en bas âge, Anne de La Grange-Trianon qui épousera contre son gré Louis de Buade de Frontenac[3].

Ils fondèrent le couvent des capucins de Nogent.

Notes et références

Autres :

  1. Acte décès AD10 (p. 147/249)
  2. Claude Mignot, « Le château de Pont en Champagne, la « maison aux champs » de Claude Bouthillier, surintendant des finances de Louis XIII », dans Monuments et mémoires de la Fondation Eugène Piot, 2005, no 84, p. 173-212 (lire en ligne)
  3. Théophile-Pierre Bédard, La comtesse de Frontenac, Pierre-Georges Roy éditeur, 1904.

Annexes

Bibliographie

  • Yves Le Guillou, Les Bouthillier, de l'avocat au surintendant (ca 1540-1652) : Histoire d'une ascension sociale et formation d'une fortune, 1997 (Lire en ligne)

Liens externes

  • Portail du royaume de France
  • Portail de la France du Grand Siècle
  • Portail de la politique française
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.