Marie Le Masson Le Golft

Marie Le Masson Le Golft, née le au Havre et morte le à Rouen, est une femme de lettres, naturaliste et dessinatrice française.

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Biographie

Marie Le Masson Le Golft est la fille de Jean Le Masson (1711 Dieppe-1765 Le Havre) capitaine de navire[1] et de Anne Le Golft.

Elle secondae l’abbé Dicquemare, le naturaliste ami de son père, dans ses travaux scientifiques. Légataire de ce mentor, elle tente de faire publier le grand travail qu’il a entrepris sur les mollusques, mais les frais nécessaires font reculer les autorités successives. Les nombreuses démarches qu’elle entreprend à cette fin la mettent en relation avec les hommes de science de la fin du XVIIIe siècle tels que Lacépède, Condorcet ou Daubenton.

Institutrice, elle publie en 1788 des Lettres sur l’éducation, puis se livre à divers travaux littéraires qui ne sont pas publiés.

Deux de ses ouvrages sont toujours cités avec curiosité : sa Balance de la nature (1784), où elle attribue des notes sur 20 à des centaines d’animaux, de végétaux et de minéraux, et son Esquisse d’un Tableau général du genre humain (1787), planisphère sur lequel tous les peuples alors connus, ainsi que leurs caractéristiques, sont représentés par des symboles.

Mlle Le Masson passe les dernières années de sa vie, pauvre et à peu près oubliée, à Rouen où elle a été professeur de géographie et de dessin.

À sa mort, elle lègue à la ville de Rouen sa bibliothèque dans laquelle est comprise la collection de dessins, gravures et planches en cuivre qui devaient servir à la publication de l’ouvrage de l’abbé Dicquemare.

Elle était membre de plusieurs académies provinciales ainsi que de l’Académie royale d’Éducation de Madrid, du cercle des Philadelphes du Cap français, de la Société royale de Bilbao, etc.

Bibliographie

Œuvres

  • Entretien sur Le Havre, Le Havre, chez les libraires, 1781.
  • Balance de la nature, Paris, chez Barois l’aîné, 1784.
    Réédité par Marc Décimo, préface : « La femme qui notait la Nature », Les presses du réel, 2005).
  • Esquisse d’un tableau général du genre humain, planisphère imprimé par Maurille-Antoine Moithey, ingénieur-géographe du roi, 1787.
  • Le Havre au jour le jour de 1778 à 1790, Philippe Manneville (éd.), Rouen, Société de l’histoire de Normandie, 1999.
    Procure les Annales de la ville du Havre rédigées par Marie Le Masson Le Golft entre 1778 et 1790, ainsi que des extraits de l'Entretien sur Le Havre.
  • Lettres relatives à l’éducation, Paris, Buisson, 1788.

Bibliographie

  • (en) Bridgette Byrd O’Connor, Marie Le Masson Le Golft, 1749-1826 : Eighteenth-Century Educator, Historian, and Natural Philosopher, Thèse de doctorat de l’Université d’Oxford, 2005.
  • Hervé Chabannes, Les passeurs de la mémoire Havraise : histoire, mémoire et identité au havre du XVIème au XIXème siècle, thèse sous la direction d'Eric Wauters, Le Havre, 2013, p. 214-231, etc. En ligne sur archivesouvertes.
  • George Kish, Une mappemonde anthropologique du XVIIIe siècle, « Esquisse d’un tableau général du genre humain », Florence, Società di studi geografici, 1982.
  • (en) Josef Konvitz, The Enlightened Taste of Marie Le Masson Le Golft, Petits propos culinaires.
  • Cyril Le Meur, Notice dans le Dictionnaire en ligne des Femmes de l’Ancienne France, sur le site de la Société internationale pour l'étude des femmes de l'Ancien Régime.
  • Cyril Le Meur, « Marie Le Masson Le Golft dans sa petite Ithaque, ou le parcours intellectuel d’une Havraise au tournant des Lumières », Dix-huitième siècle, La femme des Lumières, no 36, 2004, p. 345-360. Numérisé sur Persée.
  • Cyril Le Meur, Épigones provinciaux de l’écriture apologétique de la nature : l’abbé Dicquemare et Marie Le Masson Le Golft, Actes du colloque Écrire la nature au XVIIIe siècle. Autour de l’abbé Pluche, Presses universitaires de Paris-Sorbonne, 2006.
  • Aline Lemonnier-Mercier, « L’abbé Dicquemare (1733-1789), Melle Le Masson Le Golft (1749-1826) ; deux 'intellectuels' du Havre au xviiie siècle », Cahiers Havrais de recherche historique, n° 62, 2004, p.153-171.
  • Aline Lemonnier-Mercier, « Mademoiselle Marie Le Masson Le Golft, une intellectuelle pédagogue au Havre au XVIIIe siècle », dans Isabelle Brouard-Arends et Marie-Emmanuelle Plagnol-Diéval (dir.), Femmes éducatrices au siècle des Lumières, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2007 en ligne sur openedition.
  • Noémi Noire-Oursel, Une Havraise oubliée, Marie Le Masson Le Golft, Évreux, Imprimerie de l’Eure, 1908.

Sources

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. Hervé Chabannes, Les passeurs de la mémoire Havraise : histoire, mémoire et identité au havre du XVIème au XIXème siècle, thèse sous la direction d'Eric Wauters, Le Havre, 2013, p. 229. En ligne sur archivesouvertes.
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