Marie-Antoinette Tonnelat

Marie-Antoinette Tonnelat, née Marie Antoinette Françoise Baudot le à Charolles (Saône-et-Loire) et morte le dans le 14e arrondissement de Paris[1], est une physicienne théoricienne française, spécialiste de la théorie de la relativité et de son histoire.

Études

Née à Charolles en France, elle fait ses études au lycée de Chalon-sur-Saône puis au lycée Louis-le-Grand à Paris. Elle est reçue à l'École centrale Paris (à une époque où cette admission est très rare pour une femme), mais démissionne, et s'inscrit à la Sorbonne. Elle obtient une licence en philosophie et en physique. Elle s'oriente ensuite vers la physique théorique.

En 1935, elle commence à travailler sous la direction de Louis de Broglie à l'Institut Henri-Poincaré. Elle soutient son doctorat d'État en 1941 sur la théorie du photon dans un espace de Riemann.

Carrière institutionnelle

En 1943, Marie-Antoinette Tonnelat est chargée du cours Peccot au Collège de France, où elle donne un exposé d'ensemble de toutes les tentatives faites pour une synthèse du champ gravifique et du champ électromagnétique.

Elle entre au CNRS en 1945, où elle devient directrice de recherches jusqu'en 1956[2].

En 1947, elle est candidate au "Concours du Prix du Budget" de l'Académie des Sciences morales et politiques dont le sujet est "Quel est le sens exact de l'opposition entre réalisme et idéalisme au point de vue de la conception et de la méthode des sciences ?". Le jury reconnaît les mérites de sa contribution, mais partage le prix entre elle et un autre concurrent, dont le mémoire est pourtant qualifié de "hâtif".

En 1950, elle présente sa candidature au Collège de France sur le thème des travaux d'Albert Einstein et d'Erwin Schrödinger. Bien que considérée comme la plus qualifiée pour ce poste[réf. souhaitée], elle n'est pas élue.

En 1956, elle est nommée professeur titulaire d'une chaire de physique théorique de l'université de Paris. Elle assiste Louis de Broglie et, en 1972, remplace ce dernier en tant que directrice du centre de physique théorique de l'université.

En parallèle de sa carrière scientifique, elle s'est aussi toujours intéressée à l'histoire des sciences. À partir de 1949, elle enseigne à l'Institut d'histoire et de philosophie des sciences et des techniques de La Sorbonne un cours libre sur l'histoire des théories physique.

En 1970, elle reçoit le prix Henri-Poincaré de l'Académie des sciences. Elle se voit confier la direction de travaux, aussi bien en physique théorique qu'en histoire des théories physiques.

Elle est membre de l'Académie internationale des sciences de Saint-Marin.

Travaux de recherche

Les différents aspects de ses travaux de recherche portent sur la théorie de la relativité.

Ses travaux de recherche en physique théorique portent d'abord sur l'électromagnétisme non linéaire (interaction photon- photon). Elle s'éloigne progressivement des théories quantiques, en s'intéressant à la théorie du graviton et ses interactions avec la matière. Elle s'intéresse ensuite à la théorie de la relativité. Plus précisément, elle travaille sur les théories d'unification des principes de relativité et des lois de l'électromagnétisme[3]. Elle travaille aussi sur les différentes vérifications expérimentales de la théorie de la relativité générale [4].

Dans le cadre de ces travaux, elle entretient une correspondance avec Albert Einstein entre 1950 et 1955.Il l'invite à Princeton quelques semaines avant de mourir. En 1956, elle part travailler à Dublin, avec Erwin Schrödinger, sur la théorie du champ unifié d'Einstein-Schrödinger. Elle rentre à Paris et met en évidence les solutions des équations de cette théorie.

Distinctions

  • Prix Pierson-Perrin de l'Académie des sciences, 1945.
  • Prix Henri-Poincaré de l'Académie des sciences, 1970.

Ouvrages

  • La Théorie du champ unifié d'Einstein et quelques-uns de ses développements (Gauthier-Villard, 1955)
  • Les Principes de la théorie électromagnétique de la relativité (Masson, 1959)
  • Les Vérifications expérimentales de la relativité générale (Masson, 1964)
  • Les Théories unitaires de l'électromagnétisme et de la gravitation (Gauthier-Villars, 1965)
  • Histoire du principe de relativité (Flammarion, 1970).

Notes et références

  1. État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970
  2. Son dossier de carrière au CNRS est conservé aux Archives nationales à Fontainebleau sous la cote 20070296/31.
  3. Marie-Antoinette Tonnelat, La Théorie du champ unifié d'Einstein et quelques-uns de ses développements, Gauthier-Villars,
  4. Marie-Antoinette Tonnelat, Les Vérifications expérimentales de la relativité générale, Masson,

Voir aussi

Bibliographie

  • [Costabel 1983] Pierre Costabel, « Marie-Antoinette Tonnelat (-) », Revue d'histoire des sciences, t. 36, nos 3-4, , p. 329-331 (lire en ligne).
  • [Mavridès 1983] Stamatia Mavridès, « Marie-Antoinette Tonnelat (-) », Annales de l'Institut Henri-Poincaré, vol. 38, no 1, , p. 1-6 (lire en ligne).

Liens externes

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