Marie-Anne Camax-Zoegger

Marie-Anne Camax-Zoegger (née Marie-Anne Zoegger) le à Paris et morte le à Paris) est une artiste peintre française.

Biographie

Marie-Anne Zoegger nait en 1881 ; elle est la fille d'Antoine Zoegger, statuaire et décorateur alsacien, collaborateur d'Viollet-le-Duc, ancien camarade d’atelier du peintre Jean-Jacques Henner. Après la mort de son père alors qu'elle n'a que 4 ans, Henner encourage les dons artistiques de la petite fille[1]. Marie-Anne Zoegger entre dans l’atelier de Ferdinand Humbert à l'École des beaux-arts de Paris tout juste ouverte aux jeunes filles. Sa première participation au Salon de la Société nationale des beaux-arts (la Nationale) date de 1909.

En 1910, elle épouse Alfred Camax dont la situation sociale et financière lui permet de se consacrer à son art.

Admise à la Société Nationale des Beaux-Arts en 1922, elle vend ses œuvres à l’État pour des musées comme le Luxembourg ou le Petit Palais, pour décorer mairies, préfectures et ministères (et même le palais de l’Élysée), reçoit des commandes de fresques pour les écoles[2]. Appréciée et soutenue par des artistes comme Antoine Bourdelle, Maurice Denis ou Suzanne Valadon qui devient son amie[3], elle expose régulièrement au Salon des Indépendants et à celui des Tuileries.

Décidée à faire reconnaitre le travail artistique des femmes à l'égal de celui des hommes, elle fonde et préside, en 1930, la Société des Femmes Artistes Modernes[4] dont le salon se tient chaque année, de 1931 à 1938 dans des lieux différents, au théâtre Pigalle au début, puis à la galerie Bernheim-Jeune, au Pavillon des Expositions en 1937. Sont présentées des œuvres de, entre autres, Suzanne Valadon, Jane Poupelet, Marie Laurencin, Mariette Lydis, Tamara de Lempicka, Chana Orloff, Mary Cassatt, Olga Boznańska, Suzanne Duchamp, Camille Claudel, Jeanne Bardey...

En , du 11 au 28 février, elle participe et fait partie de l'organisation de l'exposition Les femmes artistes d'Europe exposent au Jeu de Paume (à l'époque le Musée des écoles étrangères)[5].

Le , elle participe à la vente de tableaux organisée au bénéfice de Berthe Weill tombée dans une grande misère, en compagnie de 45 autres artistes, dont Raoul Dufy, Pascin, Bonnard, Van Dongen, Picasso[6].

En 1948 une exposition personnelle lui est consacrée à la galerie Bernheim-Jeune.

Nommée Officier d’Académie en 1912, Officier de l’Instruction Publique en 1922, Chevalier de la Légion d’honneur en 1932, Marie-Anne Camax-Zoegger est élevée au grade d’Officier de la Légion d’honneur en 1951, moins d’un an avant sa mort.

Une rétrospective de ses œuvres avec celles de Suzanne Valadon et de Louise Hervieu a lieu au Musée Galliera, en 1961.

Notes et références

  1. Il fait d’elle un portrait resté dans la famille
  2. L'une d'elles est encore visible dans l'école élémentaire de la rue des Bauches à Paris dans le XVIe arrondissement
  3. Valadon fait le portrait de sa fille Geneviève en 1936
  4. Les Femmes artistes dans les avant-gardes, Marie-Jo Bonnet
  5. (en) Paula J. Birnbaum, Women artist in interwar war. Framing feminities, Farnham, Ashgate, , 358 p. (ISBN 978-0-7546-6978-4, lire en ligne)
  6. Marianne Le Morvan, Berthe Weill 1865-1951 : La petite galeriste des grands artistes, Orléans, L'Harmattan, coll. « L'écarlate », , 226 p., 13,5 × 22,5 cm, broché (ISBN 978-2-296-56097-0, notice BnF no FRBNF42556511, lire en ligne), p. 60, 156. Les 80 œuvres vendues ont récolté 4 millions de francs qui ont mis Berthe Weill à l’abri du besoin jusqu'à son décès.

Liens externes

Bibliographie

  • Marie-Anne Camax-Zoegger, Louise Hervieu, Suzanne Valadon, Paris, mai-. Préface de René Héron de Villefosse. Musée Galliera, (les Presses artistiques), 1961
  • Jacques Biélinky, Marie-Anne Camax-Zoegger, Le Triangle, Paris, 1935.
  • Maurice-Pierre Boyé, Marie-Anne Camax-Zoegger, dans la Revue de la Méditerranée no 53, 1953
  • Les filles, L'art pour les tout-petits, Gallimard jeunesse, 2004 (reproduction du tableau Fillettes et fleurs, sd)
  • Dictionnaire des féministes. France - XVIIIe-XXIe siècle, Sylvie Chaperon, Christine Bard, Presses Universitaires de France, 2017
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