Marcelle Werbrouck

Fille du [4], Marcelle Werbrouck est née à Anvers le 23 mai 1889[5]. Son père est le général belge Werbrouck (1855-1945) et sa mère Marie Thérèse De Bongnie (1860-)[6]. Elle fréquente des écoles primaires et secondaires à Anvers, Liège, Namur, Gand, Leuze et Bruxelles puis entre à l’École des Régentes de la rue du Marais à Bruxelles[7]. Elle y obtient en 1910 un diplôme d’institutrice, puis, en 1911, un diplôme de « régente d’école moyenne de localité wallonne - section littéraire » et, en 1912, un diplôme de professeure de gymnastique[3].

Pendant la Première guerre mondiale, la famille est réfugiée à Paris où elle passe un diplôme d’ambulancière à la Croix-Rouge française, qui lui octroie plus tard sa Médaille de la Reconnaissance[8]. De 1916 à 1918, elle travaille comme infirmière bénévole à l’Hôpital des Jeunes Aveugles et à l’Institut Pasteur[3].

Pendant la même période, elle suit des cours à la Sorbonne, au Collège de France, à l'École du Louvre, avec des professeurs tels que Georges Aaron Bénédite et Gaston Maspero, et à l'École des hautes études. Au cours de ses études, elle s'intéresse aux civilisations anciennes.

.Diplômée de l'École du Louvre, elle obtient son doctorat à l'Institut supérieur d'histoire de l'art et d'archéologie de Bruxelles où elle enseigne pendant plusieurs années. Elle se spécialise dans l'Égypte ancienne après avoir rencontré l'égyptologue belge, Jean Capart[1]^,[9].

Marcelle Werbrouck travaille en étroite collaboration avec Jean Capart et contribue directement au développement de l'égyptologie en Belgique[1]. A sa demande, elle devient collaboratrice libre et guide-conférencière au Service éducatif des Musées Royaux d'art et d'histoire à Bruxelles. Elle participe aussi à la rédaction de certains livres de Jean Capart[3].

En 1922-1923 elle obtient son « diplôme d’élève brevetée » avec un mémoire consacré à la place des statues dans les tombeaux de l’Ancien Empire. De 1923 à 1925, elle effectue plusieurs missions en Égypte afin d’y étudier les tombes peintes de la nécropole thébaine[3].

Elle prend part aux travaux de Jean Capart sur Thèbes[10] Memphis[11] et le tombeau de Toutankhamon[12]^,[13]. Ses sujets de recherche sont souvent liés à l'étude de déesses et de femmes de l'Égypte ancienne.

En décembre 1938, elle devient la première présidente du deuxième club belge de Soroptimist International, une organisation mondiale de services bénévoles pour les femmes d'affaires et les femmes actives professionnellement[14]^,[15].

Pleureuses professionnelles en posture de deuil.

Son premier travail important est dédié aux kites, des pleureuses professionnelles (toujours des femmes) qui étaient payées pour se lamenter tout au long du processus d'inhumation[16]^,[17]^,[18]. Elle leur consacre sa thèse de doctorat, qu'elle obtient avec la plus grande distinction en 1925. La même année, elle prend la direction de la section égyptienne des Musées Royaux d'art et d'histoire dont Jean Capart devient le conservateur en chef. Elle entre dans le cadre scientifique du musée le 1er janvier 1926 avec le grade d’attachée. Elle est promue conservatrice-adjointe six mois plus tard, et conservatrice le 1er juillet 1938, soit douze ans plus tard[8].

A partir de 1930, elle enseigne l’archéologie égyptienne à l’Institut des Hautes Études de Belgique, puis donne, en suppléance de Jean Capart, les cours pratiques d’archéologie égyptienne du Musées Royaux d'art et d'histoire, de Civilisation de l’Orient classique à l’École Supérieure de Jeunes Filles de Bruxelles (futur Institut Marie Haps) et à l’Institut Supérieur d’Histoire de l’Art et d’Archéologie de Bruxelles[3].

Elle s’intéresse plus tard à l’architecture pharaonique au cours de son étude du temple de la reine Hatchepsout à Deir el-Bahri[19].

Marcelle Werbrouck participe à de nombreuses missions sur le site archéologique d'El-Kab en 1936-1937 et 1937-1938[20] au cours desquelles elle contribue largement à l'étude des divinités égyptiennes et plus particulièrement de la déesse Nekhbet[21].

À la mort de Jean Capart en 1947, elle lui succède à la tête de la section des antiquités égyptiennes des Musées royaux d'art et d'histoire de 1925 à 1954[9] et à la tête de la Fondation égyptologique Reine Elisabeth[22] qu'elle contribue à fonder et dont elle est d'abord secrétaire, puis [23] directrice adjointe [24].

Après la Seconde Guerre mondiale, elle doit réduire progressivement ses enseignements à cause de la fatigue croissante. Elle décède inopinément à Issoire, en Auvergne, le 1^er août 1959.

• Jean-Michel Bruffaerts, "Marcelle Werbrouck ou l'égyptologie belge au féminin", dans: Doyen Florence, Preys René et Quertinmont Arnaud (dir.), Sur le chemin du "Mouseion" d'Alexandrie. Études offertes à Marie-Cécile Bruwier, Montpellier, Université Paul Valéry Montpellier 3, CENiM, 2018, p. 43-71 (Cahiers de l'ENiM).
• Pierre Gilbert, "Marcelle Werbrouck. Anvers 23 mai 1889 -Issoire 1^er août 1959", dans : Chronique d'Égypte, 1959, 34, 187-202.
• Pierre Gilbert, "Rapport du directeur", dans Chronique d'Égypte, 1960, 35, 5-9.

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