Manonviller

Manonviller est une commune française située dans le département de Meurthe-et-Moselle, en région Grand Est.

Ne doit pas être confondu avec Manonville.

Manonviller

Église de l'Assomption.

Blason
Administration
Pays France
Région Grand Est
Département Meurthe-et-Moselle
Arrondissement Lunéville
Intercommunalité Communauté de communes du Territoire de Lunéville à Baccarat
Maire
Mandat
Frédéric Privet
2020-2026
Code postal 54300
Code commune 54349
Démographie
Gentilé Manonvillois, Manonvilloises [1]
Population
municipale
164 hab. (2018 )
Densité 23 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 35′ 02″ nord, 6° 39′ 06″ est
Altitude Min. 232 m
Max. 318 m
Superficie 6,98 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Nancy
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Baccarat
Législatives Quatrième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : France
Manonviller
Géolocalisation sur la carte : France
Manonviller

    Géographie

    Le territoire de Manonviller avec le village au sud, ses quartiers et ses écarts comme la Cure ou Prieuré, la Bergerie, le Moulin et sur la colline le fort Haxo est séparé de Bénaménil par la Vezouze. Son sol est essentiellement argileux difficile à cultiver.

    La commune est éloignée de 14 km de Lunéville.

    Urbanisme

    Typologie

    Manonviller est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[2],[3],[4].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Nancy, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 353 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[5],[6].

    Occupation des sols

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (79,4 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (79,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones agricoles hétérogènes (40,2 %), terres arables (25,1 %), forêts (16,8 %), prairies (14,1 %), zones urbanisées (3,8 %)[7].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[8].

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    Toponymie

    • Manonvilleirs (1361), Manonviler (1540), Manonviller (1793).

    Histoire

    Les documents relatifs au village sont rares avant 1721. Cependant, il a des origines anciennes puisqu'une bulle du pape Eugène III le mentionne pour la première fois en 1148 sous le nom de "Magnovillari" et qu'il y fut trouvée la tombe d'un guerrier franc[9].

    Au Moyen Âge et jusqu'à la Révolution française, le bourg et les terres environnantes sont la propriété de l'abbaye de Chaumousey, puis de plusieurs familles nobles[10].

    Le bourg souffrit d'un raid de reîtres protestants en 1587; des malheurs de la guerre de Trente Ans[11]; subit les conséquences de la bataille de Bénaménil en 1674; vit les Suédois en 1695[12].

    Un premier pont est construit sur la Vezouze en 1746, qui désenclave le site. De 1879 à 1918, la zone devient militairement stratégique avec la frontière allemande non loin.

    Le , la ligne de Lunéville à Blâmont et à Badonviller (le LBB) est inaugurée par le ministre Albert Lebrun sans s'arrêter à Manonviller dont le conseil municipal refuse la construction d'une gare. Un arrêt est enfin créé en 1912 et la construction d'un abri en 1923. Le trafic de la ligne fonctionnera jusqu'en 1942[13].

    Entre le et le , eurent lieu dans le village et sur le site du fort de violents combats, avec plusieurs bombardements aériens[14] et de nombreux tirs d'artillerie lourde[15].

    Fort de Manonviller

    En 1879 commença la construction d'un fort d'arrêt (type Séré de Rivières), mis en service en 1892, qui eut un rôle notable pendant la Première Guerre mondiale, son but étant de stopper l'avancée des Allemands à l'entrée de la trouée de Charmes.

    Entrée du fort de Manonviller
    dans son état en .

    Cependant, le eut lieu la reddition du fort, totalement isolé, qui capitula après 52 heures de pilonnage intensif de l'artillerie lourde allemande[16],[17],[18], dont des obusiers Skoda de 305 mm qui lui envoyèrent 134 projectiles.

    L'ouvrage résista aux bombardements, mais les soldats risquant l'asphyxie, le commandant de la place ordonna sa reddition.

    Le fort permit de retenir peu de temps les troupes allemandes, mais suffisamment pour éviter la chute du Grand Couronné et la prise de Nancy[19].

    Le , après le recul des forces allemandes dans ce secteur, les troupes françaises récupéreront un ouvrage totalement ruiné.

    Politique et administration

    Mairie de Manonviller
    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    Les données manquantes sont à compléter.
    mars 2001 mai 2020 Claudine Colas[20]   Retraitée agricole
    mai 2020 En cours Frédéric Privet[20],[21]   Agriculteur sur moyenne exploitation

    Population et société

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[22]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[23].

    En 2018, la commune comptait 164 habitants[Note 3], en diminution de 8,38 % par rapport à 2013 (Meurthe-et-Moselle : +0,34 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    249302296355364369383396407
    1856 1861 1872 1876 1881 1886 1891 1896 1901
    366353336336467830579530700
    1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962
    804796199192186196176188172
    1968 1975 1982 1990 1999 2006 2011 2016 2018
    159147135164149144174167164
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[24] puis Insee à partir de 2006[25].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Entre 1886 et 1911, la forte augmentation de la population, qui a plus que doublée, provient de la présence des ouvriers et des militaires dans le fort[26].

    Économie

    Depuis de nombreux siècles, la culture et l'élevage sont les activités principales de la commune.

    En , Manonviller compte 25 établissements[27], essentiellement dans l'élevage, la culture et travaux divers[28].

    Culture locale et patrimoine

    Lieux et monuments

    • Ruines du fort de Manonviller mises en sécurité et animées depuis 2012[29] par l'association Honneur aux Combattants du Fort Haxo[30],[31].
    • Poste de secours dit de Manonviller, construit en retrait d'une ligne de front stabilisée dès à proximité du fort, classé au titre des monuments historiques par arrêté du [32].
    • Église de l'Assomption, chœur XVIe reste de la chapelle Saint-Claude bâtie en 1528, tour XVIIIe, nef XVIIIe remaniée ; fonts baptismaux datés 1537 et pierre tumulaire datée 1735.
    • Portes monumentales et frontons dont M. Gabriel en a inventorié une trentaine dont certains sont encore visibles[33].

    .

    .

    Héraldique

    Blason
    De gueules au tétragone bastionné d'or et évidé de gueules accompagné en chef d'une rencontre de bélier accosté d'une volute de crosse et d'une roue de moulin le tout d'argent[34].
    Détails
    Le statut officiel du blason reste à déterminer.

    Voir aussi

    Bibliographie

    • Marc Gabriel, Manonviller, la vie d'un village franco-lorraine du Lunévillois avant la première guerre mondiale, Nancy, NMG éditions, , 310 p. (ISBN 978-2-9537068-0-2).
    • Marc Gabriel, La Grande Guerre à l'ombre du fort de Manonviller, Nancy, NMG éditions, , 350 p. (ISBN 978-2-9537068-3-3).
    • Marc Gabriel, L'épopée du LBB, Nancy, NMG éditions, , 230 p. (ISBN 978-2-9537068-1-9).

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Références

    1. https://www.habitants.fr/meurthe-et-moselle-54
    2. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    3. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    4. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    5. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    6. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    7. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    8. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    9. Gabriel 2010, p. 15-16
    10. Gabriel 2010, p. 16-29
    11. Gabriel 2011, p. 37-44
    12. Gabriel 2010, p. 55-62
    13. Gabriel 2011, p. 67 & 102-103
    14. Selon certaines sources il y eut un bombardement aérien, et plusieurs selon d'autres sources.
    15. Site internet https://histoire-lorraine.fr __"La bataille de Lorraine de septembre 1944 à mars 1945".
    16. Site internet Fortiffsere.fr
    17. Pierre Richard, Le fort du Manonviller sous le feu des Grosses Bertha, Bart, P. Richard, , 76 p. (ISBN 2-9512493-6-5).
    18. Marc Gabriel, La Grande guerre à l'ombre du fort de Manonviller : un épisode méconnu de la bataille de Lorraine dans le Lunévillois, Nancy, NMG éd., , 349 p. (ISBN 978-2-9537068-3-3).
    19. Site internet "Fortiff'Séré" ou "Fortiffsere.fr"
    20. « Résultats des élections municipales 2020 », sur le site du Télégramme de Brest (consulté le ).
    21. « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le ).
    22. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    23. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    24. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    25. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    26. Gabriel 2013
    27. Entreprises à Manonviller, en ligne sur entreprises.lefigaro.fr
    28. Dossier complet Insee, en ligne sur www.insee.fr
    29. Association HCF-HAXO en ligne sur assoce.fr
    30. Le fort de Manonviller revit, en ligne sur delunevilleabaccarat.fr
    31. Site de l'association HCF-Haxo en ligne sur fort-de-manonviller.fr
    32. « Poste de secours dit de Manonvillers », notice no PA00106090, base Mérimée, ministère français de la Culture
    33. Gabriel 2010, p. 282-287
    34. https://armorialdefrance.fr/page_blason.php?ville=13802
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