Maison Kammerzell

La maison Kammerzell /kʰa.məʁ.tse:l/ – aussi appelée s'Kammerzellhüs en dialecte strasbourgeois – est un monument historique de la ville de Strasbourg, archétype de la maison alsacienne à colombage du XVIe siècle, située au n° 16 de la place de la Cathédrale. Elle tire son nom de Philippe-François Kammerzell, l'un de ses propriétaires du XIXe siècle.

L'édifice fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis le [1].

Histoire

La Maison Kammerzell vers 1900.

La construction de cette maison, en face de la cathédrale Notre-Dame, dont les colombages comptent parmi les plus richement décorés de la ville, remonte à l'année 1427. Cependant, l'édifice ne prendra son aspect définitif qu'en 1589. Construite par le célèbre négociant de fromages Martin Braun[2], dans ce style Renaissance très particulier, le rez-de-chaussée est en pierre et les étages supérieurs en bois sculptés avec des fenêtres en cul-de-bouteille. Les sculptures des poutres représentent des scènes sacrées et profanes, les cinq sens, les quatre âges de la vie, la foi, l’espérance et la charité et enfin, les signes du zodiaques. Sur la façade, plusieurs personnages importants de l'histoire apparaissent : César, Charlemagne, Hector et Godefroy de Bouillon. Sur le pignon, on voit encore la poulie qui servait à faire monter les réserves au grenier.

À la suite de ses nombreux propriétaires, l'édifice est acquis en 1879 par la ville de Strasbourg, au travers de la fondation de l'Œuvre Notre-Dame. Elle fait partie, comme le centre historique de Strasbourg, du patrimoine mondial de l'humanité.

C'est depuis un restaurant, qui en , alors que fleurissait le Parti alsacien ouvrier et paysan favorable à l'Allemagne nazie, accueillait par un écriteau « Hunden und Juden verboten » ("Interdit aux chiens et aux Juifs") le public venu écouter l'antiparlementaire Jean-Charles Legrand[3].

La maison reste aujourd'hui le plus vieil édifice de Strasbourg, avec la cathédrale, encore en exploitation[4].

Propriétaires successifs

  • 1427 - Hans Jœger, drapier ;
  • XVIe siècle - famille Stædel : Christoph I Staedel, orfèvre ; Antoine Staedel, fils de Christophe I Staedel ; Florian Staedel, fils de Antoine Staedel, drapier ;
  • 1571 - Martin Braun, négociant en fromage ;
  • 1604 - Robert Kœnigsmann, gendre de Martin Braun ;
  • 1671 - Jean Bernhardt, négociant ;
  • 17?? - François-Ignace Finck, épicier ;
  • 1806 - Philippe-François Kammerzell, épicier ;
  • depuis 1879 appartient à la fondation de l’Œuvre Notre-Dame.


Le décor intérieur de la maison Kammerzell par Léo Schnug[2]

Galerie

Références

  1. Notice no PA00085098, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. Marie-Pascale Rauzier, Lieux mystérieux et insolites en Alsace, Rennes, Éditions Ouest France, , 144 p. (ISBN 978-2-7373-5812-8), p. 42
  3. G. Ferrières, Jean Cavaillès : Un philosophe dans la guerre, 1903-1944., p. 123, Seuil, Paris, 1982.
  4. Barbara Obrist : La Kammerzell. Une maison de la Renaissance strasbourgeoise, Strasbourg, Contades, 1990.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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