Mashhad
Mashhad, parfois transcrit Machhad, Mechhed ou Méched (en persan : مشهد, Mašhad, [mæʃˈhæd]) est la deuxième plus grande ville d'Iran et une des villes les plus saintes du chiisme. Elle attire plus de 20 millions de pèlerins chaque année. Située dans le nord-est de l'Iran, capitale de la province du Khorassan-e Razavi située à plus de 900 km à l'est de Téhéran. Elle est surnommée la ville aux mille visages.
Mechhed
Mashhad (fa) مشهد | |
Administration | |
---|---|
Pays | Iran |
Province | Khorassan-e Razavi |
Indicatif téléphonique international | +(98) |
Démographie | |
Population | 4 156 321 hab. (2015) |
Densité | 4 890 hab./km2 |
Population de l'agglomération | 4 459 871 hab. (2015) |
Géographie | |
Coordonnées | 36° 17′ 45″ nord, 59° 36′ 43″ est |
Altitude | 981 m |
Superficie | 85 000 ha = 850 km2 |
Divers | |
Site(s) touristique(s) | imam reza |
Localisation | |
Mashhad signifie « lieu de martyre », d'après la mort par empoisonnement, en 818, du huitième imam des chiites duodécimains l'imam `Alî ar-Ridâ par le calife abbasside Al-Ma'mûn. C'est cet empoisonnement, deuxième grande perte des musulmans chiites après le « massacre » de Karbala (680), qui a conféré à Mashhad son rôle de ville religieuse et de lieu de pèlerinage pour tous les chiites duodécimains.
Histoire
Mashhad est connue pour avoir pris de l'importance en tant que centre religieux au IXe siècle, alors que ce n'était encore qu'un village, dénommé Sanabad, à 24 km de Tus, qui abritait un palais d'été du gouverneur du Khorasan, Hamid Ibn Qhatabi. En 809, le calife abbasside Haroun ar-Rachid, qui tentait de mettre fin à une révolte en Transoxiane, meurt et est enterré sous le palais de Hamid Ibn Qhatabi. En 818, le huitième imam chiite, Ali ar-Rida, meurt en martyr et est enterré près de la tombe du calife, faisant du village un lieu de pèlerinage et un centre économique. En 993, le mausolée de la tombe de l'imam est détruit par le sultan ghaznévide Subuktigîn [1], mais reconstruit par son fils Mahmûd de Ghaznî, gouverneur du Khorasan[2].
Au XIIIe siècle, Mashhad est relativement épargné par les raids mongols, qui dévastent de nombreuses villes du Khorasan, bien qu'elle ait aussi été pillée[2]. Sa population grandit, attirant les réfugiés des alentours[3]. Le voyageur et juriste Ibn Battûta visite la ville en 1333, la décrivant comme un grand bourg resplendissant[2].
La ville devient ensuite l'un des grands centres politiques de la dynastie des Timourides, en particulier à partir du règne de Shah Rukh, le quatrième fils de Tamerlan[1]. Elle atteint son apogée lors du règne des Safavides, qui dominent l'Iran à partir de 1501. Le chah safavide Abbas Ier le Grand reconstruit et réaménage la ville à la suite de sa destruction. Le chiisme devient alors religion d'État, et les souverains safavides encouragent alors le pèlerinage à Mashhad[1].
Outre son importance religieuse, Mashhad a également joué un rôle politique indéniable. Elle a connu son ère de gloire sous Nâdir Shâh, qui dirigea la Perse de 1736 à 1747 et en fit sa capitale. De la fin du XVIIIe siècle au début du XXe siècle, la ville continua à être l'objet de l'attention du pouvoir politique, mais demeura la cible de quelques raids turcs, ouzbeks ou afghans [1].
Bien que principalement musulmane, Mashhad a connu diverses minorités religieuses dont celle de plus de 400 Juifs de la ville, qui durent se convertir de force à l'Islam en 1839 lors des événements sanglants d'Allahdad[4]. Bien que reconnus comme « nouveaux musulmans » (Jadid al-Islam), ils conservèrent en secret, à l'instar des marranes, leurs identité et traditions juives, de crainte d'être plus persécutés encore ; c'est ce qu'on appelle le crypto-judaïsme[5],[6]. A l'heure actuelle, il n'y a plus de Juif à Mashhad.
Le prophète Jonas serait d'ailleurs enterré dans le village galiléen de (en) Gath-ha-Hepher[7] (l'actuelle Mashhad) de l'Israël antique ; le chrétien Jérôme de Stridon et le Juif Benjamin de Tudède confirment cet emplacement[8],[9].
En 1912, le tombeau de l'Imam Reza fut bombardé par l'armée russe.
Le , un Tupolev Tu-154 de la compagnie Iran Air Tours s'est écrasé à l'atterrissage à Mashhad, causant la mort de 29 personnes[10].
Aujourd'hui, plus de 20 millions de personnes font le pèlerinage, chaque année, à Mashhad[1].
Économie
- fabrication de tapis,
- industries textile, chimique, pharmaceutique, alimentaire.
Mashhad abrite le sanctuaire où fut enterré, au début du IXe siècle, l'Imam Reza, le huitième Imam des chiites. C'est un des principaux lieux saints de l'islam chiite. Le tombeau du calife Harun al-Rachid se trouve également dans le sanctuaire. On peut voir, non loin, les ruines de l'ancienne ville de Tus
La ville abrite l'Université de Mashhad.
Mashhad possède un aéroport, l'aéroport international Shahid Hashemi Nejad (code AITA : MHD).
Personnalités liées à la ville
- Al-Ghazâlî (1059-1111) philosophe, auteur de L'Intention des philosophes, puis de L'Incohérence des philosophes, y a sa sépulture.
- Mohammad Taghi Bahar (1886-1951), grand poète et homme de lettres, y est né.
- Ayatollah Ali Khamenei (1939-), guide suprême de la Révolution islamique, y est né.
- Mohammad Reza Shadjarian (1940-2020), chanteur classique, y est né.
- Reyhaneh Sariri (1953-), scientifique iranienne, y est née.
- Hamid Motebassem (1958-), musicien de musique classique persane, y est né.
- Anousheh Ansari (1966-), première femme touriste de l'espace, y est née.
- Rafi Pitts (1967-), réalisateur, y est né.
- Reza Enayati (1976-), footballeur, y est né.
- Ehsan Jami (1985-), politicien néerlandais, y est né.
- Reza Ghoochannejhad (1987-), footballeur, y est né.
- Mitra Hejazipour (1993-), joueuse d'échecs, y est née.
- Massoud Mossadeghpour (1997-), joueur d'échecs, y est né.
- Mohammad Ezodin Hosseini Zanjani (1921-2013), Ayatollah iranien y est décédé
- Ali al-Sistani (1930-), Ayatollah iranien y est né.
- Ebrahim Raïssi (1960-), juge, juriste, homme politique et ayatollah.
Jumelage
Références
- Mechhed, Iran, Sacred sites.com
- Mechhed, Iran, Sacred sites.com
- Zabeth, Hyder Reza (1999). Landmarks of Mashhad, p. 14-15. Alhoda UK. (ISBN 964-444-221-0).
- Joseph Wolffen, (en)Narrative of a mission to Bokhara, in the years 1843-1845, to ascertain the fate of Colonel Stoddart and Captain Conolly, page 147, London, J.W. Parker, 1845.
- Patai, Raphael, (1997).Jadid al-Islam : The Jewish "New Muslims" of Mashhad. Detroit : Wayne State University Press (ISBN 0-8143-2652-8)
- (en) Daniel Tsadik, Between foreigners and Shi'is : nineteenth-century Iran and its Jewish minority, Stanford, Calif, Stanford University Press, coll. « Stanford studies in Jewish history and culture », , 295 p. (ISBN 978-0-8047-5458-3), p. 35.
- (en) « Genesis 1:1 (KJV) », sur Blue Letter Bible (consulté le )
- Ewing, William (1910). The Temple Dictionary of the Bible. London: J. M. Dent & Sons, Ltd. p. 216.
- (en) T. K. (Thomas Kelly) Cheyne et J. Sutherland (John Sutherland) Black, Encyclopaedia Biblica : a critical dictionary of the literary, political, and religious history, the archaeology, geography, and natural history of the Bible, Toronto : Morang, 1899-1903 (lire en ligne), p. 1648
- Article du jour BBC News
- Jumelage Mechhed-Kuala Lumpur Kuala Lumpur News
- (en) « Karachi and Mashhad Declared Sister Cities », Daily Times,
- (en) « Leading News Resource of Pakistan », Daily Times, (consulté le )
Articles connexes
Liens externes
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Portail de l’Iran et du monde iranien