mRNA-1273
mRNA-1273, communément appelé le vaccin de Moderna contre la COVID-19, est un vaccin à ARN contre la COVID-19 développé conjointement par le National Institute of Allergy and Infectious Diseases (NIAID), le Biomedical Advanced Research and Development Authority (BARDA) et la société Moderna. Il doit être injecté dans les muscles, deux fois à quatre semaines d'intervalle pour une efficacité maximale.
mRNA-1273 | |
Noms commerciaux | Vaccin de Moderna contre la COVID-19, CX-024414 |
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Laboratoire | NIAID, BARDA et Moderna |
Administration | Injection intramusculaire, deux doses à 28 jours d'intervalle |
Autres informations | Vaccin ARN Messager |
Statut | États-Unis : AUU Canada : AU |
Identification | |
Code ATC | J07BX03 |
DrugBank | 15654 |
À la mi-février 2021, le vaccin est autorisé, de façon conditionnelle pour certains pays, aux États-Unis, au Canada, en Israël, au Royaume-Uni, à Singapour, en Suisse et dans l'Union européenne.
Description
Moderna a recours à un composé d'ARN messagers à nucléotides modifiés, qui encode un péplomère stabilisé préfusionnel naturellement présent à la surface des particules de SARS-CoV-2.
Le vaccin mRNA-1273 comprend un lipide pégylaté transporté par un système de nanoparticules[1] pour l'administration de médicaments[2], le trométamo et l'hydrochloride de trométamol ainsi que l'acide acétique et l'acétate de sodium trihydraté assurent la stabilité du mélange[3].
Histoire
En janvier 2020, Moderna annonce le développement d'un vaccin à ARN, que la société nomme « mRNA-1273 », qui induit l'immunité aux SARS-CoV-2[4],[5],[6].
Le , il obtient une autorisation d'utilisation d'urgence aux États-Unis du Food and Drug Administration (FDA)[7],[8],[9],[10].
Au Canada, il reçoit le une « autorisation d'utilisation en relation avec la pandémie COVID-19 »[11],[12].
Le , le ministère de la Santé d'Israël approuve l'usage du vaccin[13].
L'Agence européenne des médicaments (EMA) puis la Commission européenne approuvent l'usage du vaccin le [14],[15]. Les premières doses arrivent en France le 9 janvier 2021[16].
Le 8 janvier 2021, le Royaume-Uni autorise son usage[17].
Le 12 janvier 2021, Swissmedic donne une autorisation d'utilisation d'urgence pour la Suisse[18],[19].
Le 3 février 2021, les autorités sanitaires de Singapour autorisent son usage[20] ; le 17, les premiers lots sont livrés dans ce pays[21].
En août 2021, le groupe pharmaceutique japonais Takeda, qui importe et distribue dans le pays le vaccin, est notifié de la découverte de « matières étrangères » dans trente-neuf flacons, issus d’un lot de 57 000 bouteilles, soit l’équivalent d’environ 570 000 doses. Le 26 août, après la découverte de matières étrangères dans deux autres lots, le Japon suspend à titre préventif l’administration de trois lots complets de Moderna, soit l’équivalent de 1,63 million de doses. Durant le week-end suivant, deux hommes – respectivement âgés de 30 et 38 ans – meurent après avoir reçu une deuxième dose du vaccin de Moderna provenant de l’un de ces trois lots, qui, entre-temps, ont été suspendus. Le laboratoire Moderna estime qu'il peut s'agir d’un défaut de fabrication. Les particules auraient accidentellement pénétré les fioles durant leur conditionnement dans l’usine madrilène de Rovi, l’entreprise pharmaceutique espagnole à qui le groupe américain sous-traite une grande partie de la production de ses vaccins[22]. Une troisième personne âgée de 49 ans décède après avoir pris le vaccin contaminé contre le coronavirus Moderna. Comme pour les deux décès précédents, le ministère a déclaré qu'il n'avait pas encore établi si le dernier décès était lié au vaccin[23].
Essais cliniques
Retards d'informations
Le 7 juillet 2020, des journalistes de l'agence Reuters révèlent, s’appuyant sur trois sources familières de l’évaluation des vaccins, que la compagnie Moderna tarde ou résiste à transmettre des informations sur les essais cliniques aux scientifiques du gouvernement fédéral américain, qui finance les recherches de Moderna jusqu'à une hauteur de 500 millions USD. Pour cette raison, les autorisations pour poursuivre les recherches sont retardées. Les causes des difficultés de Moderna, jeune entreprise de biotechnologie, seraient multiples : personnel insuffisant, inexpérience administrative, manque de technicien qualifié pour superviser les essais critiques[24].
Femmes enceintes
Les femmes enceintes ou qui allaitent ont été exclues des premières études cliniques qui ont servi à justifier l'autorisation d'utilisation d'urgence[25]. Par principe de précaution, les femmes enceintes n'ont pas été intégrées aux essais cliniques réalisés avant leur diffusion[26]. Certains estiment toutefois que le principe de précaution est au détriment des femmes enceintes[27]. Néanmoins, des essais cliniques avec cette population sont annoncés pour 2021[28]. Cependant, pour certains médecins, cette clientèle particulièrement vulnérable au Covid-19 n'est pas censée se faire vacciner[29].
Personnes âgées
En ce qui concerne les « personnes âgées », la revue Prescrire du indique « des effets indésirables locaux et systémiques très fréquents, de rares réactions anaphylactiques »[30]. Toujours pour les personnes âgées, elle souligne que « la présence de polyéthylène glycol (PEG) expose à des réactions d'hypersensibilité et à des réactions anaphylactiques » et qu'« il subsiste encore de nombreuses inconnues inhérentes au faible recul d'utilisation »[30].
Essais sur les enfants
Moderna annonce, le 16 mars 2021, le lancement d'un "essai clinique de phase 2/3" pour attester de "la sûreté et de l'immunogénicité" de son vaccin sur les enfants. La première partie de l'essai, pour étudier "la sécurité et la réactogénicité du vaccin" chez les enfants, "ne sera pas conduite en double-aveugle"[31]. Aux États-Unis et au Canada, 6.750 patients âgés de 6 mois à 11 ans ont été selectionnés[32],[33].
Effets secondaires
D'après l'Agence européenne du médicament (AEM), les effets secondaires les plus courants sont fatigue, fièvre, maux de tête, douleur à l'injection, douleurs musculaires et articulaires.[34] Selon plusieurs radiologues américains, les vaccins à ARN ont provoqué « un gonflement des ganglions lymphatiques situés sous les aisselles et visibles sur les mammographies »[35].
Vaccination
Au 26 janvier 2021, le vaccin n’est pas encore approuvé par l’OMS pour l'utilisation d’urgence « au titre du protocole EUL », mais, après avoir été examiné par l’Agence européenne des médicaments (EMA), le Groupe stratégique consultatif d'experts (SAGE) de l'OMS estime qu'« il remplit les critères de l’OMS pour sa prise considération »[réf. nécessaire].
Pour atteindre une efficacité maximale, ce vaccin doit être administré en deux fois, en deux doses (100 µg, 0,5 ml chacune) à 28 jours d’intervalle[36], intervalle entre les doses pouvant être étendu jusqu’à 42 jours. L’efficacité observée du vaccin est d’environ 92 % contre la COVID-19, et la protection commence 14 jours après la première dose[37].
L'OMS préconise que : « Les personnes ayant des antécédents de réaction allergique à un des composants du vaccin ne doivent pas être vaccinées au moyen de ce vaccin ni d’un autre vaccin à ARNm »[37].
Au Québec, les autorités sanitaires administrent ce vaccin à partir de la fin [36].
En France, le vaccin de Moderna concourt au succès de la campagne vaccinale[38].
Sûreté
Aux États-Unis notamment, des myocardites sont observées chez les adolescents et les jeunes adultes dans les quatre jours suivant « l'injection des vaccins à ARNm, de Pfizer comme de Moderna », plus fréquemment après la seconde dose[39]. Pour cette raison, des chercheurs étudient les possibles liens avec les vaccins et le Center for Disease Control and Prevention (CDC) américain invite les chercheurs à se pencher sur ces cas[40].
En juin 2021, la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis annonce ajouter un avertissement aux vaccins Covid produits par Pfizer/BioNTech et Moderna concernant les rares cas d'inflammation cardiaque chez les adolescents et les jeunes adultes. Les groupes consultatifs des Centres pour le contrôle et la prévention des maladies des États-Unis, réunis pour discuter des cas signalés de maladie cardiaque après la vaccination, ont découvert que l'inflammation chez les adolescents et les jeunes adultes était probablement liée aux vaccins, mais que « les avantages des injections semblaient clairement l'emporter sur le risque »[41].
Il est à noter que les chiffres concernant la sûreté de ce vaccin s'appuyaient fin 2020 sur les tests effectués par Moderna exclusivement[42].
Commandes publiques
À la mi-janvier 2021, le gouvernement du Canada affirme avoir commandé en tout 40 millions de doses du vaccin de Moderna qui doivent être livrées pendant l'année 2021[43].
Le 29 janvier 2021, Moderna indique ne pas pouvoir livrer toutes les doses promises pour la semaine du 30 janvier 2021. Cette réduction affecte tous ses clients[44]. La semaine suivante, la société indique qu'elle ne pourra pas honorer son calendrier de livraison en février 2021[45].
Notes et références
(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de la page de Wikipédia en anglais intitulée « MRNA-1273 » (voir la liste des auteurs).
- "Les quatre ingrédients suivants sont les constituants des nanoparticules lipidiques qui encapsulent l'ARN messager. Il s'agit des lipides ionisables SM-102, du cholestérol, du 1,2-distearoyl-sn-glycero-3 phosphocholine (DSPC) et du 1,2-Dimyristoyl-rac-glycero-3-methoxypolyethylene glycol-2000 (PEG2000 DMG)" ; https://www.futura-sciences.com/sante/actualites/vaccin-compose-vaccin-moderna-doit-il-etre-conserve-85043/.
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- Contre-indications, passe sanitaire... Quatre questions sur la vaccination des femmes enceintes
- Les femmes enceintes devraient avoir accès au vaccin, croit une experte
- (en) « FDA: Leave the door open to Covid-19 vaccination for pregnant and lactating health workers », Stats, (lire en ligne)
- Covid-19 : les femmes enceintes doivent-elles se faire vacciner ?
- « Vaccin covid-19 à ARN messager tozinaméran (Comirnaty des firmes Pfizer et BioNTech) et personnes âgées : quelques données, beaucoup d'incertitudes », revue Prescrire, (lire en ligne)
- https://www.futura-sciences.com/sante/actualites/coronavirus-moderna-lance-essai-clinique-tester-son-vaccin-enfants-86318/
- Coronavirus : Moderna annonce tester son vaccin sur des milliers d’enfants
- Vaccin contre le Covid - Moderna lance une campagne de tests sur des milliers d’enfants
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- Vaccin anti COVID-19 de Moderna (mRNA-1273) : ce qu’il faut savoir, who.int/fr, 26 janvier 2021
- Nathaniel Herzberg, « Covid-19 : l’insolente réussite des vaccins », Le Monde, (lire en ligne).
- Julie Kern, Des cas de myocardite identifiés après l'injection des vaccins à ARNm, futura-sciences.com, 24 mai 2021
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- (en) FDA to add warning about rare heart inflammation to Pfizer and Moderna vaccines, theguardian.com, 24 juin 2021
- Vaccin Moderna : c’est la même chanson (que le vaccin Pfizer/BioNTech) avec quelques bémols
- François Messier, « COVID-19 : le Canada recevra 20 millions de doses de vaccins supplémentaires », Ici.Radio-Canada.ca, (lire en ligne)
- « Un nouveau retard dans la livraison de vaccins au Canada, révèle Justin Trudeau », Ici.Radio-Canada.ca, (lire en ligne)
- « De nouvelles perturbations dans les livraisons du vaccin de Moderna au Canada », Ici.Radio-Canada.ca, (lire en ligne)
Voir aussi
Articles connexes
- Kizzmekia Corbett
- Vaccin contre la Covid-19
- Maladie à coronavirus 2019
- Développement et recherche de médicaments contre la Covid-19
- Pandémie de Covid-19
- SARS-CoV-2
- Test diagnostique du SARS-CoV-2
- Coronavirus lié au syndrome respiratoire aigu sévère
- Vaccination contre la grippe A (H1N1) de 2009
Liens externes
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