Lussan (Gard)

Lussan est une commune française située dans le département du Gard, en région Occitanie. Perché sur un piton rocheux dominant la garrigue, le village a été ajouté à la liste des Plus beaux villages de France le . Il a ainsi rejoint les 154 autres communes bénéficiant de ce label, notamment les trois autres communes gardoises que sont Aiguèze (2005), La Roque-sur-Cèze (2007) et Montclus (2012).

Pour les articles homonymes, voir Lussan.

Lussan

Le village de Lussan et son château.

Blason
Administration
Pays France
Région Occitanie
Département Gard
Arrondissement Nîmes
Intercommunalité Communauté de communes Pays d'Uzès
Maire
Mandat
Jean-Marc François
2020-2026
Code postal 30580
Code commune 30151
Démographie
Population
municipale
488 hab. (2018 )
Densité 10 hab./km2
Géographie
Coordonnées 44° 09′ 14″ nord, 4° 22′ 01″ est
Altitude Min. 110 m
Max. 345 m
Superficie 46,92 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
Départementales Canton d'Alès-2
Législatives Quatrième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : région Occitanie
Lussan
Géolocalisation sur la carte : Gard
Lussan
Géolocalisation sur la carte : France
Lussan
Géolocalisation sur la carte : France
Lussan
Liens
Site web www.mairie-lussan.fr

    Géographie

    Localisation

    Lussan est située à 27 km à l'est d'Alès, 18 km au nord-ouest d'Uzès et 50 km au nord-ouest d'Avignon.

    Hydrographie et relief : les Concluses de Lussan

    Les Concluses.

    Les Concluses de Lussan sont des gorges creusées dans le calcaire par L'Aiguillon, un petit affluent de La Cèze. Il est possible d'y accéder par un sentier balisé[1]. Un belvédère surplombe le lit de la rivière, fréquemment à sec, et permet de voir des vasques et des marmites de géant. Le nom de « Concluses » est issu d'un mot occitan désignant ces bassins naturels.

    Climat

    Paramètres climatiques communaux sur la période 1971-2000

    • Moyenne annuelle de température : 13,4 °C
    • Nombre de jours avec une température inférieure à −5 °C : 2,6 j
    • Nombre de jours avec une température supérieure à 30 °C : 16 j
    • Amplitude thermique annuelle[Note 1] : 17 °C
    • Cumuls annuels de précipitation : 922 mm
    • Nombre de jours de précipitation en janvier : 6,8 j
    • Nombre de jours de précipitation en juillet : 3,3 j

    Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat méditerranéen franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[2]. En 2020, la commune ressort du type « climat méditerranéen » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Pour ce type de climat, les hivers sont doux et les étés chauds, avec un ensoleillement important et des vents violents fréquents[3].

    Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent aux données mensuelles sur la normale 1971-2000[4]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-contre[2].

    Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[5] complétée par des études régionales[6] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Méjannes-le-Clap », sur la commune de Méjannes-le-Clap, mise en service en 1992[7] et qui se trouve à km à vol d'oiseau[8],[Note 2], où la température moyenne annuelle est de 13,3 °C et la hauteur de précipitations de 1 032,7 mm pour la période 1981-2010[9]. Sur la station météorologique historique la plus proche, « Nîmes-Courbessac », sur la commune de Nîmes, mise en service en 1922 et à 35 km[10], la température moyenne annuelle évolue de 14,8 °C pour la période 1971-2000[11], à 15,1 °C pour 1981-2010[12], puis à 15,6 °C pour 1991-2020[13].

    Urbanisme

    Typologie

    Lussan est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 3],[14],[15],[16]. La commune est en outre hors attraction des villes[17],[18].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (79 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (79,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (54,3 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (24,7 %), zones agricoles hétérogènes (16,1 %), terres arables (4,3 %), cultures permanentes (0,6 %)[19].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

    Toponymie

    En occitan Luçan[20],[21] Le nom de la commune est issu de l'occitan provençal Lussan, du roman Liussan, du bas latin Lussanum, Luzanum[22]. E. Nègre indique plutôt : de Luzano, 1 204, Lussanum, 1 277 (DT) ; = NP rom. Luccianus (OTL sous Luccaeus)[23].

    Histoire

    Préhistoire

    Le menhir de la Lèque, dit « la Pierre Plantée », témoigne de la présence humaine durant la période préhistorique. Avec une hauteur de 5,60 m, il est l'un des plus grands du Languedoc.

    Antiquité

    Une statue en bas relief sculptée par un artiste gallo-romain au IIIe siècle fut retrouvée à la source de Fan (du latin fanum : lieux consacré, temple).

    Moyen Âge

    Le village est mentionné P. de Luzano en 1204 dans les layettes du Trésor des Chartes, puis en 1210 dans le cartulaire de la seigneurie d'Alais[24].

    Le Moyen Âge est une période d'accroissement de la population et de défrichements. Des hameaux et des mas se développent.

    Au XIIe siècle, le premier château, dont il reste des parties de muraille, est construit par les seigneurs de Lussan, alliés à la famille de Barjac, elle-même rattachée au Comté de Toulouse. Dégradé lors de la révolte des Tuchins entre 1381 et 1384, il est réparé puis abandonné au XVe, période durant laquelle Marquèze de Barjac *teste en faveur de son petit-fils Jacques d'Audibert. La famille d'Audibert va devenir l'une des plus puissantes de cette région pendant trois siècles. Ils construisent à la fin du XVe siècle, sur le plateau, un nouveau château, abritant actuellement la mairie, puis une cinquantaine d'années plus tard un troisième, plus confortable avec un parc, face à la source de Fan.

    Époque moderne

    La famille d'Audibert, alliée aux Montmorency, voit au XVIIe, sa seigneurie érigée en comté. Marie Gabrielle de Lussan, fille unique du comte Jean d'Audibert épouse en 1700, Henry de Fitz-James, duc d'Albemarle, fils naturel de Jacques II Stuart, roi d'Angleterre. Celui-ci étant décédé en 1702, elle épousera en 1707 Jean Drummond, duc de Melfort dont la dynastie restera sur Lussan jusqu'à la Révolution de 1789 avant d'émigrer en Angleterre[25].

    Politique et administration

    Liste des maires

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    1983 2008 Yvan Verdier PS Conseiller général du canton de Lussan (1994-2015)
    2008 2014 Michel Guerber    
    2014 En cours Jean-Marc François SE  
    Les données manquantes sont à compléter.

    Population et société

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[26]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[27].

    En 2018, la commune comptait 488 habitants[Note 4], en diminution de 2,79 % par rapport à 2013 (Gard : +1,67 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    9859341 0421 0601 0781 0861 0781 2021 321
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    1 2451 2381 1681 0921 0571 0021 006885842
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    788795738582589581502421355
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 2012
    271268294331357402444450503
    2017 2018 - - - - - - -
    486488-------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[28] puis Insee à partir de 2006[29].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Économie

    Culture locale et patrimoine

    Lussan est un village médiéval languedocien typique entouré de remparts sur un plateau dominant la garrigue. Depuis 2016, le village est classé parmi « Les Plus Beaux Villages de France »[30].

    Lieux et monuments

    Temple protestant de Lussan

    Édifices religieux

    Héraldique

    Blason
    De gueules, à un chef losangé d'argent et de sinople[24].
    Détails
    Le statut officiel du blason reste à déterminer.

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes et cartes

    • Notes
    1. L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
    2. La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
    3. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    4. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
    • Cartes
    1. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.

    Références

    1. Coordonnées GPS : 44.181410 - 4.404020
    2. Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
    3. « Le climat en France métropolitaine », sur http://www.meteofrance.fr/, (consulté le )
    4. « Définition d’une normale climatologique », sur http://www.meteofrance.fr/ (consulté le )
    5. « Le climat de la France au XXIe siècle - Volume 4 - Scénarios régionalisés : édition 2014 pour la métropole et les régions d’outre-mer », sur https://www.ecologie.gouv.fr/ (consulté le ).
    6. « Observatoire régional sur l'agriculture et le changement climatique (oracle) Occitanie », sur occitanie.chambre-agriculture.fr, (consulté le )
    7. « Station Météo-France Méjannes-le-Clap - métadonnées », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
    8. « Orthodromie entre Lussan et Méjannes-le-Clap », sur fr.distance.to (consulté le ).
    9. « Station Météo-France Méjannes-le-Clap - fiche climatologique - statistiques 1981-2010 et records », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
    10. « Orthodromie entre Lussan et Nîmes », sur fr.distance.to (consulté le ).
    11. « Station météorologique de Nîmes-Courbessac - Normales pour la période 1971-2000 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
    12. « Station météorologique de Nîmes-Courbessac - Normales pour la période 1981-2010 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
    13. « Station météorologique de Nîmes-Courbessac - Normales pour la période 1991-2020 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
    14. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    15. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    16. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    17. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    18. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    19. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    20. IEO_BdTopoc : http://bdtopoc.org
    21. Loïs Alibèrt, Gramatica occitana, segonda edicion, Centre d'Estudis Occitans, Montpelhièr, 1976, Vocabulari ortografic, p. 459-460
    22. (oc + fr) Frédéric Mistral et Jules Ronjat, Lou Trésor dou Félibrige ou Dictionnaire provençal-français : embrassant les divers dialectes de la langue d'oc moderne..., Raphèle-lès-Arles, M. Petit, , 1179 p., 2 vol. ; 25 cm (ISBN 84-499-0563-X, notice BnF no FRBNF37258238), p. 238, t. 2
    23. Toponymie générale de la France,  Ernèst Nègre
    24. Eugène Germer-Durand, Ministère de l'instruction publique (Éditeur scientifique) et Comité des travaux historiques et scientifiques (dir.), Dictionnaire topographique du département du Gard : comprenant les noms de lieu anciens et modernes, Paris, Impr. impériale, , XXXVI-298 p., in-4 (notice BnF no FRBNF30500934), p. 118
    25. site de la mairie de Lussan
    26. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    27. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    28. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    29. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    30. « Gard: Lussan rejoint « Les Plus Beaux Villages de France » », sur www.midilibre.fr (consulté le ).
    31. Notice no PA00103069, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    32. Notice no PA00103068, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    33. Notice no PA00103067, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    34. « Temple protestant », sur www.pop.culture.gouv.fr (consulté le )
    • Portail des communes de France
    • Portail du Gard
    Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.