Louis Jean Baptiste Le Clerc de Lassigny de Juigné

Louis Jean-Baptiste Le Clerc, né à Lorgues (Provence, aujourd'hui dans le département du Var), le et mort au palais des Tuileries (Paris), le ), est un aristocrate français du XVIIIe siècle.

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Louis Jean Baptiste
Le Clerc de Lassigny de Juigné

Titre Comte de Lassigny
(1767-1792)
Autres titres Châtelain de Saint-Martin de Taradeau
Prédécesseur Jean-Louis II Le Clerc, seigneur de Lassigny
Successeur Louis Joseph Toussaint Le Clerc de Lassigny de Juigné
Conflits Prise des Tuileries (†)
Autres fonctions Député de la noblesse (1789)
Biographie
Dynastie Famille Le Clerc
Nom de naissance Louis Jean Baptiste Le Clerc de Lassigny
Naissance
Lorgues, Provence
Décès
Palais des Tuileries, Paris
Père Jean Louis Le Clerc de Lassigny
Mère Marie Anne de Villeneuve-Bargemont
Conjoint Anne de Villeneuve-Bargemont

Député de la noblesse aux États généraux de 1789, il fut tué lors de la prise des Tuileries le 10 août 1792.

Biographie

Louis-Jean-Baptiste Le Clerc, comte de Lassigny, ayant perdu son père en bas âge, sa mère, Marie-Anne de Villeneuve-Bargemont, s'opposa au désir qu'il avait d'embrasser la carrière des armes, qui était celle de presque tous ses ancêtres, tant paternels que maternels ; elle le maria de bonne heure à Anne de Villeneuve Bargemont, sa cousine germaine.

En 1782, le comte de Lassigny fit présenter, par le comte Charles de Villeneuve-Bargemont (1749-1827, ancien lieutenant-colonel, chevalier de Saint-Louis), son beau-frère, à M. le marquis de Juigné, lieutenant-général des armées du roi, chef de la branche aînée de sa famille, des titres fit actes authentiques, d'après l'examen desquels le marquis s'assura et reconnut que la branche des Le Clerc, établie en Provence, était véritablement une branche cadette de sa famille, et il autorisa ensuite, en 1789, à l'époque des États généraux, le comte de Lassigny à ajouter dorénavant le nom de Juigné au sien pour prouver qu'ils étaient réellement de la même famille.

Déjà à deux époques différentes, les Le Clerc établis en Provence avaient été reconnus par la branche aînée :

  1. Par Urbain Le Clerc de Juigné, inspecteur-général d'infanterie pour le département de la Provence, qui, passant à Vidauban, en 1690, à la tête d'un corps de troupes, reconnut ses armoiries sur la porte du château qui appartenait, à cette époque, à la famille Le Clerc de Lassigny ; il fit connaissance avec Jean-Louis Ier Le Clerc de Lassigny, qui lui montra ses papiers de famille, et qu'il reconnut pour son parent.
  2. Samuel-Jacques Le Clerc, chevalier, baron de Juigné, de Champagne, de la Lande, etc., colonel du régiment d'Orléans, infanterie, étant venu à Toulon avec son régiment, fit connaissance avec le chevalier Jean-Baptiste le Clerc de Lassigny, lieutenant de vaisseau au département de Toulon. Il le reconnut également pour son parent, et il lui promit de s'intéresser pour lui auprès du ministre de la marine, lorsqu'il serait de retour à Paris; mais étant parti de Toulon pour se rendre à l'armée, il fut malheureusement tué à la bataille de Guastalla, le , à la tête de son régiment.
  3. À l'époque où M. Léon-Marguerite Le Clerc, baron de Juigné, quatrième fils du précédent, servait dans la marine, au département de Toulon, le baron de Juigné ayant appris qu'une branche de sa famille était, à cette époque, établie aux Arcs, il témoigna le désir de faire connaissance avec elle, et il avait même pris jour pour se rendre aux Arcs, lorsque la mort de Louis III Le Clerc de Lassigny, qui décéda aux Arcs, le , l'empêcha d'effectuer son voyage.

Le comte de Lassigny de Juigné fut élu, le , député de la noblesse aux États généraux par la sénéchaussée de Draguignan (généralité de Provence). Il vota sans exception avec le parti de l'Ancien Régime, se montra constamment le défenseur des « vrais principes de la monarchie[1] », et signa toutes les protestations qui furent faites par les députés « fidèles ». Il fit partie de la députation de l'assemblée qui accompagna le roi dans un voyage qu'il fit à Paris, en , et il fut assez heureux pour que le zèle qu'il mit à écarter la foule qui retardait la marche de sa majesté fût remarqué par elle, et qu'elle lui en fît témoigner sa satisfaction par son capitaine des gardes.

Après le « fatal » voyage de Varennes, et à l'époque où le roi avait seulement la faculté de désigner quinze personnes auxquelles il était permis d'entrer au palais des Tuileries, le comte de Lassigny de Juigné eut l'honneur d'être placé sur une des premières listes qui furent données à l'officier supérieur qui, pour lors, était chargé de la garde du palais.

Lorsque l'Assemblée nationale constituante eut enfin terminé ses travaux, il se proposait d'aller joindre les parents de son nom qui servaient tous au-dehors sous la bannière des lys ; mais la bienveillance particulière dont l'honoraient la reine Marie-Antoinette et madame Elisabeth, le retint à Paris, où il périt, lors de la prise des Tuileries le 10 août 1792, en défendant le roi.

Son fils de 14 ans, qui l'avait suivi pendant plusieurs années aux Tuileries, revêtit des habits de paysans, et traversant la France révolutionnaire, il alla jusqu'au château de Saint-Martin apprendre à la comtesse qu'il n'avait plus de père. La mort de ce dernier lui fit éprouver des pertes considérables dans sa fortune. Ses biens ont été mis plusieurs fois sous séquestre, et malgré toutes les persécutions que son attachement bien connu à la maison de Bourbon lui firent subir, il lui resta constamment fidèle.

Ascendance & postérité[2]

Le comte de Lassigny était le fils de Jean-Louis II ( † - Lorgues), écuyer, seigneur de Lassigny et de Marie Anne de Villeneuve-Bargemont (Bargemon, - Lorgues, ), fille de Joseph de Villeneuve (1675-1752), baron de Bargemon et de Vauclause, page de la petite écurie, lieutenant dans le régiment de la marine (1693), mousquetaire, procureur d'Aix-en-Provence.

Notes et références

  1. Nicolas Viton de Saint Allais, Nobiliaire universel de France, ou recueil général des généalogies historiques des maisons nobles de ce royaume, (lire en ligne)
  2. Sources : Cf. liens externes.
  3. « Cote LH/1531/29 », base Léonore, ministère français de la Culture

Annexes

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

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