Louis Braffort

Louis Braffort, né le , était un avocat pénaliste belge qui fut bâtonnier du barreau de Bruxelles. Il résista aux Allemands et fut assassiné par les rexistes le .

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Biographie

Après ses humanités au collège Saint-Joseph de Virton qu'il termine en 1904, Louis Braffort s'inscrira à l'Université catholique de Louvain pour y poursuivre des études de droit, il sera diplômé en 1909. Durant ses études, il se rendit à deux reprises à Bonn, ce qui lui permit d'améliorer grandement son allemand. Il sera brièvement secrétaire du premier ministre François Schollaert mais préféra ensuite l'avocature à la politique. Louis Braffort effectua ensuite de nombreux voyages pour continuer sa formation. Il se rendit à Lyon, à Paris (chez Maurice Garçon), à Berlin (chez Franz von Liszt) et à Amsterdam (chez Van Hamel). Durant la Première Guerre mondiale, Louis Braffort rejoint le Comité de défense gratuit pour la défense des Belges devant les tribunaux de guerre allemands créé par Victor Bonnevie[1] et défendit certains des coaccusés du procès d'Edith Cavell. En février 1919, il reprend la chaire de droit pénal et sera à l'origine de la création de l'école de criminologie de l'U.C.L[2].

Le , il épouse à Overijse, Marie-Louise de Le Hoye. Le couple aura trois filles.

En 1935, le ministre de la justice Eugène Soudan le place à la tête de la commission d'enquête chargée d'évaluer la loi de défense sociale du . Elle remettra son rapport en 1939.

Le , il est élu bâtonnier, moins d'un an plus tard, Bruxelles est occupée par les allemands. Le Bâtonnier Braffort n'aura de cesse de s'opposer avec force aux édits de l'occupant. Le , une ordonnance allemande impose ainsi de transmettre la liste des magistrats et des avocats Juifs en vue de procéder à leur radiation. Louis Braffort s'oppose à la transmission de telles listes. Avec le président de la cour de cassation et le procureur général, il adresse un courrier sans ambiguïté au gouverneur militaire, le général von Falkenhausen : « attendre des avocats belges qu’ils cessent d’être indépendants, ce serait leur demander de cesser d’être eux-mêmes" »[2]. De 1940 à 1944, Louis Braffort n'enverra pas moins de 25 protestations. « J’ai un devoir de conscience qu’aucune considération ne peut modifier, celui de dire que le principe même de l’ordonnance est en opposition directe avec le droit »[3]. « nous avons prêté solennellement le serment de rester fidèles à la Constitution du peuple belge et nous ne pouvons manquer à ce serment »[3].

En 1944, Victor Matthys, chef du mouvement Rex [4],[5] publia la liste des personnalités à éliminer. Louis Braffort y figurait, il ne l'ignorait pas mais ne souhaita pas fuir et se mettre à l'abri : « si je me cache, celui qui me remplacera courra les risques à ma place ».

Louis Braffort sera arrêté à son domicile (rue Gérard à Bruxelles) par trois rexistes dans la soirée du tandis que la radio annonçait la libération imminente de Bruxelles. Il sera emmené au siège de l'organisation, Place Rouppe à Bruxelles. Deux jours plus tard, le , son corps sans vie fut découvert dans un chemin de champ à Wambeek. Louis Braffort avait été assassiné de quatre balles dans la nuque[5].

Œuvre

  • Louis Braffort est l'auteur d'un traité de droit criminel[2]: Essai de contribution à l‘évolution du droit pénal. Mémoire pour la fondation d’une École des Sciences criminelles à l’Université de Louvain. Bruxelles, Larcier, 1929[6].

Reconnaissances

  • Le , à l'occasion du cinquantenaire de son assassinat, le Barreau de Bruxelles lui rendit un vibrant hommage[5].
  • En décembre 2011, le barreau salue à nouveau son courage[2].
  • La salle du conseil de l'ordre, au Palais de justice de Bruxelles porte son nom[2].
  • Une rue d'Etterbeek et Woluwé-Saint-Lambert porte son nom (rue Bâtonnier Braffort).
  • La rue du château de la famille "de Le Hoye" à Overijse, où il habitait probablement avec sa femme Marie-Louise de Le Hoye, porte désormais le nom de "Stafhouder Braffortlaan".[réf. souhaitée]

Distinctions honorifiques

Notes et références

  1. Victor Bonnevie. La défense des Belges devant les tribunaux de guerre allemands. Bruxelles Lebègue, 1919. 32 pp.
  2. La Libre Belgique, Christian Laporte, Louis Braffort, le symbole, 28 décembre 2011
  3. La Libre Belgique, Christian Laporte, Avocats juifs, de l’interdiction à la Résistance, 28 janvier 2010
  4. il remplaça Léon Degrelle parti combattre sur le front de l'Est
  5. Le Soir, Christian Laporte, Un hommage du barreau de Bruxelles, hier à Waambeek. Le Bâtonnier Balffort assassiné il y a cinquante ans. Jeudi 25 août 1994, p. 16
  6. Katoliek Universiteit te Leuven - 80 jaar criminologie
  7. Source pour les distinctions honorifiques: faire-part de décès de Louis Braffort

Lien externe

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