Louis Bénigne François Bertier de Sauvigny

Louis Bénigne François Bertier[note 1] de Sauvigny, né le à Paris où il fut massacré le , est un fonctionnaire français, intendant de Paris du au .

Pour les articles homonymes, voir Bertier.

Biographie

Il est le fils de Louis Jean Bertier de Sauvigny (1709-1788), qui a été intendant de la généralité de Moulins, puis de Grenoble avant d'être intendant de la généralité de Paris de 1744 à 1776 et a assumé la fonction de premier président du parlement de Paris entre 1771 et 1774[1], intermède des parlements Maupeou[2], et de Louise Bernarde Durey d'Arnoncourt. Il est un petit-neveu de Philibert Orry, contrôleur général des finances de Louis XV de 1730 à 1745.

Louis Bénigne, a d'abord été avocat au parlement de Paris, en 1754, conseiller au Grand Conseil par provisions du , maître des requêtes. En 1765, il fait partie (avec Gilbert de Voisins, Joly de Fleury, d'Aguesseau de Fresnes et Calonne) de la commission désignée par le roi pour étudier les remontrances des Parlements liées à l'affaire La Chalotais, et participe ainsi à la rédaction du célèbre discours de la Flagellation de mars 1766[3], par lequel Louis XV rappelle aux Parlements, de manière cinglante, que le roi est la source de toute autorité[4].

Il est adjoint à son père à l’intendance de Paris le . Il réprime avec sévérité, en 1775, la guerre des farines, avant de succéder à son père le .

Le , il devient membre associé de l'Académie d'agriculture de France[5]. Très actif, il entreprend de nombreuses réformes. Entre 1785 et 1787, il ordonne que les plans des différentes paroisses de la généralité de Paris soient dressés, afin d’harmoniser la répartition des impôts entre les différentes paroisses sur la bases des surfaces cultivables. Les plans des paroisses des Yvelines sont consultables sur le site des Archives départementales des Yvelines[6]

Chargé, dès le début de la Révolution, d’assurer l’approvisionnement de l’armée de siège, il est contraint de prendre des mesures qui le rendent impopulaire. Des rumeurs lancées en ces temps de disette, par les milieux proches du duc d’Orléans, futur Philippe-Égalité, l’accusaient, sans preuve aucune, de détourner les grains pour affamer le tiers. Louis Bénigne François Bertier de Sauvigny est enlevé, en dehors de toute légalité, par des émeutiers à Compiègne le , amené à Paris, pendu et démembré[7] ce même jour devant l’Hôtel de ville de Paris en compagnie de son beau-père Foullon de Doué.

Famille

Il épouse Marie Josèphe Foullon. De leur mariage sont issues:

  • Anne Louise Bertier de Sauvigny, promise en juin 1781 à Joly de Fleury, procureur général au parlement de Paris en survivance de son oncle[8], mariée en février 1782 à Charles Esprit Marie de la La Bourdonnaye de Blossac, maître des requêtes et adjoint de son père à l'intendance de Poitiers[9];
  • Bernarde Françoise Bertier de Sauvigny, mariée en 1786 à André Jérôme, vicomte de la Myre-Mory (1762-1807)

Les papiers personnels de Louis Bénigne François Bertier de Sauvigny et de la famille Bertier de Sauvigny sont conservés aux Archives nationales sous la cote 80AP[10].

Notes et références

Notes

  1. À l'origine, « Berthier ». Le changement de la graphie en « Bertier » a été fait par Louis Jean Bertier de Sauvigny (1709-1788), père de Louis Bénigne François.

Références

  1. Archives de France - Archives privées : Fonds Bertier de Sauvigny
  2. Françoise Martin, « Louis Jean Bertier de Sauvigny, premier président du «parlement Maupeou», p. 249-259, dans Mélanges offerts au professeur Maurice Gresset, Presses universitaires de Franche-Comté (série Historiques no 28), Besançon, 2007 (ISBN 978-2-84867-186-4) Extraits
  3. Alain Becchia, Modernités de l'Ancien Régime (1750-1789), Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », , 501 p. (ISBN 978-2-7535-1994-7, lire en ligne), p. 413
  4. Daniel Teysseire, « Un modèle autoritaire : le discours de « la flagellation » », Mots. Les langages du politique, vol. 43, no 1, , p. 118–127 (DOI 10.3406/mots.1995.1981, lire en ligne, consulté le )
  5. http://cths.fr/an/prosopo.php?id=106374
  6. Mireille Touzery, L’invention de l’impôt sur le revenu. La taille tarifée 1715-1789, Paris, Comité pour l’histoire économique et financière de la France (désormais CHEF), 1994 ; Mireille Touzery, Atlas de la généralité de Paris au xviiie siècle. Un paysage retrouvé, Paris, CHEF, 1995.
  7. Jean-Clément Martin, Nouvelle Histoire de la Révolution française, Perrin, 2012, p. 167.
  8. Sylvie Nicolas, Les derniers maîtres des requêtes de l'Ancien Régime (1771-1789), Dictionnaire prosopographique, École des Chartes, p. 204, note 18.
  9. Le contrat de mariage est numérisé sur la salle des inventaires virtuelles des Archives nationales : https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/rechercheconsultation/consultation/ir/consultationIR.action?irId=FRAN_IR_042518&udId=c1p71euqdnrv-1rp97vybezebp&details=true&gotoArchivesNums=false&auSeinIR=true&formCaller=MINUTES&fullText=lieutaud%20placard&optionFullText=ET
  10. Archives nationales

Voir aussi

Bibliographie

  • Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), « Louis Bénigne François Bertier de Sauvigny » dans Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, (lire sur Wikisource)
  • Mireille Touzery, L’invention de l’impôt sur le revenu. La taille tarifée 1715-1789, Paris, Comité pour l’histoire économique et financière de la France (désormais CHEF), 1994 ;
  • Mireille Touzery, Atlas de la généralité de Paris au xviiie siècle. Un paysage retrouvé, Paris, CHEF, 1995.
  • Mireille Touzery, Dictionnaire des paroisses fiscales de la généralité de Paris d'après le cadastre de Bertier de Sauvigny, 1776-1791, Éditions du Lys, 1995.

Articles connexes

Liens externes

  • Portail du XVIIIe siècle
  • Portail de Paris
  • Portail du royaume de France
  • Portail de la Révolution française
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.