Louis-François-Armand de Vignerot du Plessis de Richelieu

Louis-François-Armand de Vignerot du Plessis, duc de Fronsac[1] puis duc de Richelieu à partir de 1715 ; prince de Mortagne, marquis du Pont-Courlay, comte de Cosnac, baron de Barbezieux, baron de Cozes et baron de Saujon, maréchal et pair de France, est un gentilhomme et militaire français, né à Paris le et mort le dans la même ville[1].

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 Louis-François-Armand
de Vignerot du Plessis
Duc de Richelieu

Portrait par Jean-Marc Nattier. Musée Calouste-Gulbenkian, Lisbonne.

Naissance [1]
Paris (Royaume de France)
Décès [1]
Origine Français
Allégeance Royaume de France
Dignité d'État Maréchal de France
Distinctions Chevalier du Saint-Esprit
Autres fonctions Premier gentilhomme de la Chambre
Famille Famille de Vignerot de Pontcourlay

Biographie

Louis-François-Armand de Vignerot du Plessis est le quatrième enfant et unique fils de Armand-Jean de Vignerot du Plessis (1629-1715), ancien général des galères (1642-1661), petit-neveu du cardinal de Richelieu (1585-1642)[1], et d'Anne-Marguerite d'Acigné. Il était le filleul de Louis XIV et de la duchesse de Bourgogne Marie-Adélaïde de Savoie. Il se maria trois fois :

La mémoire du maréchal De Richelieu a fait l'objet d'une campagne de calomnies et de diffamation par un révolutionnaire post-1789 nommé Soulavie. Ce dernier a publié des faux Mémoires du maréchal De Richelieu dans le but de discréditer la royauté française. La fausseté de ces Mémoires a été démontré par Arthur-Michel de Boislile, dans la préface de la publication des vrais Mémoires du maréchal De Richelieu, en 1869 (voir ci-dessous dans la rubrique "Mémoires authentiques"). Ainsi, la propagande révolutionnaire a tenté de faire passer le maréchal De Richelieu pour un personnage débauché et licencieux. Rien ne l'atteste (démonstration est faite dans la préface écrite par Arthur-Michel de Boislile en 1869). Ce qui est revanche attesté est le caractère apocryphe, faux et mensonger des prétendus Mémoires du maréchal publiés par le révolutionnaire Soulavie.

Dans sa jeunesse, le futur maréchal De Richelieu se fit connaître pour la pratique de ses duels, interdits par le roi de France, des duels qui valurent au futur maréchal De Richelieu d'être emprisonné quatorze mois durant à la Bastille.

Il y retourna pour un duel en 1716, puis le , gravement compromis dans la conspiration de Cellamare. Les charges retenues contre lui étaient si lourdes que le régent Philippe d'Orléans déclara : « Si M. de Richelieu avait quatre têtes, j'aurais dans ma poche de quoi les faire couper toutes les quatre... ». Et il aurait ajouté : « Si seulement il en avait une... » avant de le faire libérer sur les instances de sa fille, Mlle de Valois, qui en était follement amoureuse et dut, à cette occasion, faire la promesse de renoncer à l'épouser et, en revanche, d'épouser un prince souverain François III Marie, duc de Modène.[citation nécessaire]

On lui prête une brève liaison avec Marie-Louise-Élisabeth d'Orléans, duchesse de Berry, jeune veuve licencieuse à la réputation de Messaline[3].

Il fut élu à l'unanimité à l'Académie française le . Il fit écrire son discours de réception par Fontenelle, Campistron et Destouches.

Il aurait exercé une très grande influence au sein de l'Académie, manipulant les élections[4]. Il fut fait chevalier de l'ordre du Saint-Esprit le et membre honoraire de l'Académie des sciences en 1731.

Parmi ses conquêtes féminines, on peut citer la marquise du Châtelet en 1733, la baronne Claudine Guérin de Tencin avec qui il entretint une longue correspondance, Charlotte-Aglaé d'Orléans fille de Philippe d'Orléans régent de France et Jeanne Du Barry quand elle était demi-mondaine à Paris. Il aurait été proche après 1746 de la princesse de Rohan Marie-Sophie de Courcillon.

Grâce à la protection de Jeanne-Agnès Berthelot de Pléneuf, marquise de Prie, maîtresse du duc de Bourbon, Premier ministre en titre après la mort du Régent, il fut nommé ambassadeur à Vienne (1725-1729) puis à Dresde, où il se montra habile diplomate.

Le Duc de Richelieu à la fin de sa vie. Tableau de Louis-Charles-Auguste Couder, musée de l'Histoire de France[5].
Il porte le nouveau costume de l'ordre du Saint-Esprit (1777).

Après avoir fait ses premières armes en 1713, durant la guerre de Succession d'Espagne, aux sièges de Landau et de Fribourg en tant que capitaine dans le régiment Royal cavalerie, il devient colonel du régiment de Richelieu en 1718, puis commandant en chef du Languedoc de 1738 à 1755[6]. En 1743 il fut nommé Premier Gentilhomme de la Chambre et, en 1755, gouverneur de la Guyenne où il découvrit et apprécia les vins de Bordeaux, appelés par les esprits moqueurs du temps « la tisane du Maréchal », qu'il introduisit à la Cour qui ne buvait alors que du vin de Bourgogne ou de Champagne[3].

Homme de guerre valeureux, il combattit avec distinction dans de nombreuses campagnes entre 1733 et 1758, prenant notamment une part décisive à la victoire de Fontenoy (1745). C'est en effet lui, qui eut l'idée géniale et la direction de la manœuvre qui anéantit la colonne de Cumberland alors que tous, jusqu'au Maréchal de Saxe lui-même, s'étaient résolus à la retraite.

Il fut fait maréchal de France le , agrégé au corps des nobles génois, avec faculté de porter les armes de la république le 17 du même mois[7]. Il prit le commandement de l’armée du Hanovre pendant la guerre de Sept Ans au cours de laquelle il gagna le surnom de « Petit Père la Maraude » et fut inventée, selon la légende, la mayonnaise à son effet[3].

Le siège du fort Saint-Philippe, lors de l'expédition de Minorque, est mené par le maréchal de Richelieu (1756).

Brillant courtisan, il exerça une grande influence sur Louis XV, jusqu'à ce que Madame de Pompadour, offensée par son refus de marier son fils, le duc de Fronsac, à sa fille, Mlle d'Étiolles, l'éloigne du Roi sans parvenir pour autant à le priver de tout crédit.

Mécène généreux mais endetté toute sa vie de par son train de vie somptueux, libertin[1], il fut l'ami de Voltaire, qu'il reçut souvent dans ses résidences de Paris, Versailles et Fontainebleau. Gastronome, il a laissé son nom à un plat, le « boudin à la Richelieu », boudin blanc truffé servi avec des amandes[3]. Son enterrement est annoncé comme suit :

« 11 août 1788 : Louis-François-Armand Duplessis, duc de Richelieu et de Fronsac, pair et premier maréchal de France, chevalier des ordres du roi, connétable, premier gentilhomme de la Chambre de Sa Majesté, son lieutenant général, gouverneur de la Haute et Basse Guyenne, noble génois, l'un des XL de l'Académie française, âgé de plus de 92 ans, décédé rue Neuve-Saint-Augustin, présenté à Saint-Roch et transporté à la Sorbonne[8]. »

Mémoires apocryphes et authentiques

De 1790 à 1793, paraissent les Mémoires du maréchal duc de Richelieu. La propagande révolutionnaire les fait passer pour vrais et authentiques alors qu'ils sont apocryphes. Ils sont publiés par l'abbé Giraud-Soulavie[9].

Un autre livre, Vie privée du maréchal de Richelieu, paraît en 1791. L'auteur reste inconnu ; on a pensé à Jean-Benjamin de La Borde, premier valet de Louis XV, et à Louis-François Faur[9].

Des papiers rédigés par le maréchal, retrouvés dans les archives de la famille en 1868, furent publiés en 1869 sous le titre de Mémoires authentiques du maréchal de Richelieu. Arthur-Michel de Boislile, auteur de la préface de la publication de 1869, et Élisabeth Porquerol, sont convaincus que l'auteur de la Vie privée du maréchal de Richelieu a eu accès à ces papiers[9].

Portrait littéraire

Dans Chroniques de la Régence, Alexandre Dumas dresse de lui un portrait sur plusieurs pages. Il raconte aussi combien les aristocrates féminines le considéraient comme "leur chose" :

« Quoi qu'il en fût de la cause de cette arrestation, le fait n'en était pas moins un grand événement pour les femmes ; le duc de Richelieu semblait être leur chose à elle : en leur prenant le duc, on leur prenait un bien qui leur appartenait »[10].

Un témoignage d'un contemporain, Félix de France d’Hézecques, dans Souvenirs d’un page de la cour de Louis XVI .

Influence dans la culture populaire

Télévision

Notes et références

  1. d'Aurevilly 1997, p. 141
  2. Marcel Pollitzer : Le Maréchal galant  : Louis-François Armand duc de Richelieu. Nouvelles éditions latines, Paris, 1952, p. 282 (voir ).
  3. Jean Vitaux, Le Duc de Richelieu : un gastronome et libertin, emblématique du XVIIIe siècle, Canal Académie, 25 mars 2012
  4. Hélène Carrère d'Encausse, Des siècles d'immortalité - L'Académie française 1635-..., Fayard, 2011, 401 p.[réf. incomplète]
  5. Dépôt à la préfecture d'Aquitaine à Bordeaux
  6. Mentionné de multiples fois dans l' Histoire générale de Languedoc. Par exemple ici :https://archive.org/stream/histoiregnr14viccuoft#page/1076/mode/2up
  7. Jean-Charles Poncelin de La Roche-Tilhac, État des Cours de l'Europe et des Provinces de France pour l'année 1784, vol. 1, Le Roy, (lire en ligne)
  8. Annonces et affiches divers Bibliothèque nationale Arsenal 8H 26195 no 63
  9. Roland Mortier, Hervé Hasquin, « Topographie du plaisir sous la Régence », sur digistore.bib.ulb.ac.be, Études sur le XVIIIe siècle, vol. XXVI, Éditions de l’Université de Bruxelles, 1998, p. 16.
  10. Alexandre Dumas, Chroniques de la Régence, Paris, Vuibert, , 416 p. (ISBN 978-2-253-18300-6, présentation en ligne), p. 178.

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

Liens externes

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