Ligne de Saint-Omer à Hesdigneul

La ligne de Saint-Omer à Hesdigneul est une ligne de chemin de fer française dans le département du Pas-de-Calais, non électrifiée, aujourd'hui à voie unique, qui relie la gare de Saint-Omer, sur la ligne de Lille aux Fontinettes, à la gare d'Hesdigneul, sur la ligne de Longueau à Boulogne-Ville. Avant que le trafic voyageurs ne cesse, la ligne permettait des relations entre Saint-Omer et Boulogne-Ville.

Ligne de
Saint-Omer à Hesdigneul

Autorail touristique à Lumbres en 2010
Pays France
Villes desservies Saint-Omer
Historique
Mise en service 1874
Fermeture 1959 1968
Concessionnaires Nord-Est (1869 1890)
Nord (1890 1937)
SNCF (1938 1997)
RFF (1997 2014)
SNCF (à partir de 2015)
Caractéristiques techniques
Numéro officiel 310 000
Longueur 53,132 km
Écartement standard (1,435 m)
Électrification Non électrifiée
Pente maximale 16 
Nombre de voies Voie unique
(Anciennement 2 de Saint-Omer à Lumbres et de Desvres à Hesdigneul)
Trafic
Propriétaire SNCF
Exploitant(s) SNCF
Trafic Fret de Saint-Omer à Lumbres et de Desvres à Hesdigneul

Elle constitue la ligne 310 000 du réseau ferré national.

L'association du Chemin de fer touristique de la vallée de l'Aa fait circuler un train touristique sur une partie de la ligne.

Situation ferroviaire

Numéro 310 000[1] du réseau ferré national la ligne de Saint-Omer à Hesdigneul à son origine à la bifurcation de Malhove à km à l'est de la gare de Saint-Omer, où elle se détache de la ligne de Lille aux Fontinettes, sur son parcours seule la ligne d'Armentières à Arques s'embranche, en gare d'Arques (Pas-de-Calais), et la ligne se raccorde à ligne de Longueau à Boulogne-Ville peu avant la gare d'Hesdigneul.

Elle ne permet plus de relations entre Saint-Omer et Hesdigneul car elle est déclassée entre le PK 81,930 et le PK 101,850. Elle est donc composée de deux sections en service : de Saint-Omer à Lumbres et de Desvres à Hesdigneul.

Chronologie

Historique

Comme pour nombre de lignes du réseau secondaire, la gestation de la ligne de Saint-Omer à Boulogne, prend du temps « À ce projet, néanmoins, d'autres projets sont opposés : c'est le sort ordinaire des plus utiles conceptions ; aucune d'elles ne se réalise sans combat[5]. ».

Si les premières études datent de 1837, ce n'est que le qu'une compagnie anglo-française, qui propose de réaliser le chemin de fer de Boulogne à Saint-Omer sans subventions ni garantie d'intérêt, est autorisée à faire une étude. Une enquête est ouverte le , aucune observation n'ayant été produite, l'ensemble des pièces est adressé au Ministre le . Mais il n'y a pas eu de suite, la compagnie Westoby n'a plus donné de nouvelle et il n'y a pas eu de déclaration d'utilité publique[6].

La ligne « de Boulogne à Saint-Omer » est concédée à titre définitif par une convention signée le entre le ministre des Travaux Publics et Messieurs Anatole de Melun, comte Charles Werner de Mérode, Louis Dupont, Florimond de Coussemaker, Isidore-David Portau, Benjamin Labarbe. Cette convention est approuvée à la même date par un décret impérial[7]. Les plans sont approuvés le [8]. La construction de cette ligne est entreprise par la Compagnie des chemins de fer du Nord-Est qui s'est substituée aux concessionnaires initiaux. Dès la fin de l'année 1871, la Compagnie indique que les travaux sont poussés avec une grande activité et qu'elle estime que la ligne pourra être exploitée rapidement[9]. En , 298 000 mètres cubes de terrassements ont été exécutés sur un total estimé de 778 000 m3, cinquante et un ouvrages d'art sont construits sur les quatre-vingt-onze prévus et on a commencé à poser la voie lorsque le terrassement est terminé. Le coût prévu est d'environ 4 054 000 francs, sans compter la voie, pour ses 53,500 mètres de longueur[10].

L'inauguration a lieu le [8] et la Compagnie des chemins de fer du Nord-Est ouvre la ligne au service commercial le . Toutefois, dès le , la Compagnie des chemins de fer du Nord-Est signe un traité avec la Compagnie des chemins de fer du Nord pour l'exploitation jusqu'à l'échéance de la concession de l'ensemble des lignes dont elle est concessionnaire. Ce traité est approuvé par un décret le [11].

La ligne est rattachée au réseau de Compagnie des chemins de fer du Nord selon les termes d'une convention signée entre le Ministre des travaux publics et la compagnie le . Cette convention est approuvée par une loi le suivant[12]. Toutefois, la Compagnie des chemins de fer du Nord n'en deviendra pleinement concessionnaire qu'à la suite d'un traité passé avec la Compagnie des chemins de fer du Nord-Est le et approuvé par une loi le [13].

En 1885, la Compagnie du Nord remplace les convois ordinaires circulant sur la ligne par des « trains légers économiques de moins de sept véhicules, sans interposition de fourgon de choc ». Cette nouvelle organisation de l'exploitation mise en service à titre expérimental le 1er juillet s'avère rapidement intéressante économiquement. Elle permet notamment l'arrêt des trains dans des lieux ne comportant pas toutes les installations dues à une station[14].

La ligne a une bonne fréquentation jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Elle devient déficitaire après guerre et le remplacement des trains par des autorails en 1953 ne rétablit pas la situation ; la SNCF arrête le transport des voyageurs, en 1959 de Desvres à Saint-Omer et en 1968 de Desvres à Boulogne. le trafic marchandises cesse en 1969 sur le tronçon de Lumbres à Lottinghem, mais il perdure encore aujourd'hui de Lumbres à Arques avec la desserte de la cimenterie Holcim[15] et de Desvres à Hesdigneul. La section de Lumbres à Desvres (PK 81,930 à 101,850) a été déclassée le [16].

La partie de la ligne (trafic fret seulement) entre Lumbres et Arques fait l'objet en août et , ainsi qu'à l'été 2013, d'une importante régénération de la voie[17]. Il s'agit, pour 4,7 millions d'euros, de renouveler douze passages à niveau, 14 000 traverses, de relever 11,5 kilomètres de voie et de remplacer 6,5 kilomètres de rail. La section concernée par ces travaux est longue de dix-sept kilomètres. Un tiers des traverses, qui sont remplacées, datent de 1936, elles sont incinérées[17]. Les rails canadiens datant de 1939 seront revendus à un ferrailleur et fondus. Du nouveau ballast sera mis sous les traverses. Pendant ces travaux, le cimentier Holcim transfère ses transports sur route, jusque la gare de Saint-Omer[17].

Tracé

La ligne de Saint-Omer à Hesdigneul a son origine à la bifurcation de Malhove à km à l'est de la gare de Saint-Omer, où elle se détache de la ligne de Lille aux Fontinettes. Peu après avoir franchi le canal de Neuffossé, elle traverse la gare d'Arques (Pas-de-Calais), où elle laisse sur la gauche la ligne d'Armentières à Arques. Son tracé s'infléchit vers l'ouest pour longer la vallée de l'Aa en traversant des petites communes industrielles, en particulier Lumbres siège d'une importante cimenterie desservie par une installation terminale embranchée (I.T.E.). Elle s'élève ensuite sur les collines de l'Artois par des rampes de 15 à 16 ‰ pour atteindre son point culminant vers 200 mètres d'altitude au point kilométrique 93 peu avant l'ancienne gare de Lottinghen. Elle redescend en pente de 15 ‰ vers Desvres où une I.T.E. dessert une usine d'acier galvanisé. A Samer, elle arrive dans la vallée de la Liane qu'elle suit jusqu'à son raccordement à la voie 2 de la ligne de Longueau à Boulogne-Ville peu avant la gare d'Hesdigneul (il existait autrefois un saut de mouton qui permettait de rejoindre la voie 1).

Infrastructure

C'est une ligne à voie unique au profil médiocre où les déclivités atteignent 16 ‰.

Galerie de photographies

Notes et références

  1. Fascicule Gares et lignes du nord édité par le COPEF (Cercle Ouest Parisien d'Études Ferroviaires) en 1985.
  2. « Travaux publics - Chemins de fer : Chemins de fer en projet », dans Rapports et délibérations - Pas-de-Calais, Conseil général, vol. 1871, Arras, Conseil général du Pas-de-Calais, (ISSN 1262-4934, lire en ligne), p. 66
  3. « N° 16993 : Décret impérial qui approuve une convention relative à la concession de plusieurs chemins de fer à exécuter dans les départements du Nord, du Pas-de-Calais et de l'Aisne », dans Bulletin des lois de l'Empire français : Premier semestre 1869, Paris, France, (lire en ligne), p. 908-929
  4. « 20 = 21 novembre 1883 : Loi qui approuve la convention passée le 5 juin 1883, entre le ministre des travaux publics et la compagnie des chemins de fer du Nord (XII, B. DCCCXXXIV, n. 14,214) », dans Collection complète des lois, décrets, ordonnances, règlements, et avis du Conseil d’état : De 1788 à 1836 inclusivement par ordre chronologique, t. 84, Paris, J. B. Duvergier, (ISSN 1762-4096, lire en ligne), p. 76-80
  5. Chambre de Commerce de Boulogne-sur-mer, « Note sur ce chemin », Documents officiels concernant le chemin de fer de Saint-Omer à Boulogne-Sur-Mer, Chambre de Commerce de Boulogne-sur-mer, août 1855, p. 6 lire (consulté le 25 août 2009)
  6. Site gallica.bnf.fr, « Chemins de fer : ligne de Boulogne à Saint-Omer », dans Rapports et délibérations - Pas-de-Calais, Conseil général, 1969, pp. 13-14 intégral (consulté le 11 octobre 2013)
  7. « N° 16993 - Décret impérial qui approuve une convention relative à la concession de plusieurs chemins de fer à exécuter dans les départements du Nord, du Pas-de-Calais et de l'Aisne : 22 mai 1869 », Bulletin des lois de l'Empire Français, Paris, Imprimerie Impériale, xI, vol. 33, no 1721, , p. 908 - 929.
  8. Alain Bocquillon, « Le CFTVA fête la ligne Saint-Omer – Boulogne », sur http://www.nordmag.fr/,
  9. Site gallica.bnf.fr, « Revue des chemins de fer : Chemins de fer français : ligne de Boulogne à Saint-Omer », dans Nouvelles annales de la construction, 17e année, Octobre 1871 p. 85 intégral (consulté le 11 octobre 2013).
  10. Site gallica.bnf.fr, « Revue des chemins de fer : Réseau du Nord-Est - situation des travaux : ligne de Boulogne à Saint-Omer », dans Nouvelles annales de la construction, 18e année, Aout 1872 p. 77 intégral (consulté le 11 octobre 2013).
  11. « N° 5228 - Décret qui autorise la compagnie des chemins de fer du Nord à exploiter les lignes concédées aux compagnies du Nord-Est, de Lille à Valenciennes et de Lille à Béthune : 20 mai 1876 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 12, no 303, , p. 624 - 625 (lire en ligne).
  12. « N° 14214 - Loi qui approuve la convention passée le 5 juin 1883, entre la Ministre des travaux publics, et la compagnie des chemins de fer du Nord : 20 novembre 1883 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 28, no 834, , p. 333 - 339 (lire en ligne).
  13. « N° 21938 - Loi ayant pour objet l'incorporation définitive, dans le réseau de la compagnie du Nord, des lignes concédées à la Compagnie du Nord-Est : 7 février 1890 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 40, no 1314, , p. 465 - 469 (lire en ligne).
  14. Site gallica.bnf.fr, « Revue des chemins de fer : Les Trains-Tramways », dans Nouvelles annales de la construction, 4e série, tome IV, Octobre 1887 p. 152 intégral (consulté le 11 octobre 2013).
  15. Site CFTVA, les temps héroïques lire (consulté le 25 août 2009)
  16. Journal Officiel de la République Française du 27 février 1991, page 2 854.
  17. Amélie Laroze, « Coup de jeune sur la ligne fret ferroviaire entre Arques et Lumbres », sur http://www.lavoixdunord.fr/, La Voie du Nord,

Voir aussi

Bibliographie

  • Bureau de la Chambre, « Rapport sur le projet d'emplacement des stations de la ligne de Boulogne à Saint-Omer, concédée à la Compagnie du Nord-Est », dans Compte rendu de ses travaux, Chambre de commerce de Boulogne-sur-Mer, 1870 (A1), pp. 110-115 intégral.
  • « Chemins de fer du Nord-Est. Département du Pas de Calais. Ligne de Boulogne à St. Omer. Enquête des stations », autographie Broise, Paris, 1870 (Comporte notamment une notice descriptive en page 2, suivi du plan des stations de Desvres, Samer, Wizernes, Nielles-lez-Bléquin, Arques et Lumbres, voir présentation en ligne)

Articles connexes

Liens externes

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