Les Ménestriers

Les Ménestriers est un groupe français de musique médiévale formé en 1969[1],[2] par Yves Audard[3], Jean-Pierre Batt, Daniel Dossmann, Bernard Pierrot et Julien Skowron[4],[5]. Les Ménestriers reprennent un large répertoire de chansons du Moyen Âge ou de la Renaissance, offrant une nouvelle popularité à ces créations des XVème et XVIème siècles[6].

Les Ménestriers
Pays d'origine France
Genre musical Musique médiévale
Années actives 1969–1980
Labels Disques du Cavalier
Le Chant du Monde

Histoire

Le groupe s'est formé pour répondre à l'intérêt grandissant pour la musique médiévale dans le cadre de la vague folk en cours à la fin des années 1960.

Le groupe s'est formé en 1969 en rassemblant des musiciens jouant déjà dans des formations de musique ancienne.

Les deux artistes Yves Audard et Julien Skowron se sont rencontrés dans un ensemble d'amateurs, La Ménestrandie. Ils ont ensuite joué dans l'ensemble Musica Dolce qui s'est produit au cloître de Montmajour en 1968 lors du Festival d'Arles. Jean-Pierre Batt y jouait la basse de viole et Julien Skowron le dessus de viole. Ils ont consolidé leur amitié lors de la fondation des Ménestriers en 1969[1]. Julien Skowron a participé (avec Angélique Fulin, professeur à la Faculté de Vincennes) à l'ensemble d'amateurs La Ménestrandie. L'ensemble a même enregistré un petit disque[n 1], un EP intitulé Danceries de la Renaissance[7],[8],[n 2]. Yves Audard n'a fait partie que ponctuellement de la Ménestrandie, notamment à l'occasion des Heures Médiévales de Laon.

Ainsi que le raconte lui-même Julien Skowron[2], c'est en participant à la tournée de la pièce de musique contemporaine "Musik für Renaissance Instrumente" de Mauricio Kagel (effectuée dans les nouvelles Maisons de la culture comme Le Havre, Amiens, Bourges...) qu'il est amené à rencontrer Bernard Pierrot qui lui propose de rejoindre un "ensemble pour jouer du Moyen Âge"[n 3]. C'est ainsi que nait le groupe Les Ménestriers.

Après des récitals à la Conciergerie à Paris et l'obtention en 1971[n 4] d'un grand prix décerné par l'Académie du disque français pour leur premier album (éponyme)[1],[6], Les Ménestriers ont confirmé leur succès en 1972, accomplissant la performance de remettre à la mode des chansons populaires des XVème et XVIème siècles (Moyen Âge ou Renaissance), déployant – en accompagnement de leurs voix – une panoplie d'instruments tels que luth, cistre, pandore, basse de viole, dessus de viole, flûtes à bec et cromornes[2], cornets, guimbardes, cervelas[6]...

Par la suite, les membres du groupe ont progressivement changé.

Essentiellement pour une raison musicale, Julien Skowron quitte Les Ménestriers après l'enregistrement de l'album Chanson légère à entendre (paru en 1976) pour rejoindre l'Ensemble Guillaume de Machaut (fondė en 1974 par le chanteur haute-contre Jean Belliard et le luthiste Guy Robert) dont il connaissait déjà bien le cofondateur Guy Robert avec qui il avait fait divers concerts[1],[2],[n 5].

Le joueur de luth Bernard Pierrot reste le dernier membre fondateur encore présent sur Renaissance, leur dernier album publié en 1980.

Le groupe s'est apparemment séparé en 1980[5], aucun disque n'ayant été publié par la suite sous ce nom.

Les Ménestriers ont accompagné de nombreuses tournées des Jeunesses musicales de France et ont donné également de nombreux concerts à l'international, en Europe et aux États-Unis[1],[3].

Membres du groupe

Membres fondateurs présents sur le premier album

Source[9]:

  • Yves Audard : flûtes à bec, cromornes
  • Jean-Pierre Batt : dessus et basse de viole, cromornes
  • Daniel Dossmann : pandore, cistre, percussions
  • Bernard Pierrot : luth, baryton
  • Julien Skowron : dessus de viole

À propos des membres du groupe

  • Yves Audard : cofondateur du groupe de musique ancienne Les Ménestriers, il a fait avec cet ensemble de nombreuses tournées à l'international. Également pianiste, il accompagne le chanteur Marc Fouquet et dans l'Yonne, la chorale À cœur joie[1]. Devenu Inspecteur Pédagogique Régional de musique à Dijon, désormais retraité, il est organiste titulaire à Joigny.
  • Julien Skowron : depuis la fin des années 1960, il a été au cœur de nombreux projets mettant en valeur une certaine approche des musiques du Moyen Âge et de la Renaissance. Membre des ensembles Les Ménestriers (qu'il cofonde en 1969 avec Yves Audard), Guillaume de Machaut (à partir de 1976) puis La Maurache (qu'il cofonde en 1978 avec Esther Lamandier et Henri Agnel), il a sans doute été aussi le premier en France à se poser des questions sur l'utilisation de la vièle à archet. Il a obtenu de nombreux prix au conservatoire de Reims et a enseigné durant 30 ans à Gennevilliers. Il a participé à l'enregistrement de plus de 35 disques, dont deux personnels.

Discographie

Pré-Les Ménestriers : La Ménestrandie

  1. ~1969 Danceries de la Renaissance, EP (Unidisc - EX 45 304 LD) (direction artistique : Angélique Fulin[n 6] et Julien Skowron)[7],[8]

Albums

Source[5],[n 7] :

  1. 1971[9],[n 8] Les Ménestriers (Disques du Cavalier BP2 001) (également connu sous le nom de Saltarelle, son premier titre)
  2. 1972 Il était une fillette... (Disques du Cavalier BP2 002)
  3. 1973 Domino (Disques du Cavalier BP2 003)
  4. 1974 Has tu point vu... (Disques du Cavalier BP2 004)
  5. 1975 Vive Henri IV (Disques du Cavalier BP2 005)
  6. 1976 Chanson légère à entendre (Disques du Cavalier RCA FTL1 0133)
  7. 1977 Le Bouvier (Disques du Cavalier RCA PL 37058 ; sorti également en cassette audio)
  8. 1978 Mandrin (Le Chant du Monde LDX-74673)
  9. 1980 Renaissance (Le Chant du Monde LDX 74727)

Collaborations

  1. 1972 Hélène Martin Chante Jean Giono (Disques du Cavalier LM960) (album de poésie et de chansons dans lequel Les Menestriers jouent quatre chansons)

Aucun de ces 33 tours n'a été réédité au format CD, ni les sept premiers disques édités par "Disques du Cavalier", ni les deux derniers édités par "Le Chant du Monde"[n 9].

Notes et références

Notes

  1. « ... qui valait ce qu'il valait... » selon Julien Skowron lui-même.
  2. Au verso de la pochette, on peut lire : « La Ménestrandie, qui s'est donné pour tâche de faire revivre les instruments anciens, offre dans ses concerts une reconstitution de divers genres en honneur durant le Bas Moyen Âge et la Renaissance : danceries chantées ou instrumentales – chansons de troubadoursmotetsmusique mesurée à l'antique – airs de cour. Elle a participé au Festival de Marly dans le cadre du Parc Royal; elle a donné de nombreux concerts à l'Abbaye de Royaumont, à Bordeaux, à Monaco, etc. »
  3. Julien Skowron : « A Paris, pendant un entracte, un gars que je ne connaissais pas est venu me voir : c'était Bernard Pierrot. « Dis donc ! On a l'intention de faire un ensemble pour jouer du Moyen Âge. C'est pressé car on joue à la Conciergerie dans trois semaines ! Est-ce que tu veux ?» Une fois de plus on me prenait un peu à la gorge et j'ai dit « allons y gaiement ! ». J'ai donc rejoint Yves Audard, que je connaissais du Lycée La Fontaine (en fait nous n'étions pas ensemble puisque j'enseignais déjà au Lycée Carnot quand Yves Audard est entré à La Fontaine) et Jean-Pierre Batt que j'avais croisé dans des ensembles amateurs. Quant à Daniel Dossman et Bernard Pierrot, je ne les connaissais pas. »
  4. ... et non en 1970, comme indiqué par erreur dans l'article de septembre 2014 de L'Yonne Républicaine.
  5. Julien Skowron : « Bernard Pierrot, un jour, nous a dit : « Faut qu'on plaise aux minettes de banlieue » !!! Bon !!! Il voulait faire un disque de folk avec Les Ménestriers ! Mais lui pas plus que moi [nous] ne connaissions quelque chose au folk !!! Alors il nous a amené des arrangements à sa manière, sur des chansons traditionnelles assez connues ! Je me suis dit que ça ne sonnait pas bien du tout !!! Que la démarche était erronée !!! C'est là que je suis allé voir Mélusine, avec Yvon Guilcher, et ils m'ont ouvert les yeux et les oreilles sur une réalité historique. J'ai dit, par honnêteté, « moi je ne peux pas faire une chose comme ça! Soit on fait du traditionnel en sachant ce que c'est ! Soit on reste nous-même ! ». Il a fait le disque... sans moi ! Ça ne collait plus !!! »
  6. Professeur à la Faculté de Vincennes.
  7. Étant donné la rareté des sources fiables concernant les années de publication des albums du groupe, le fait que ces sources se contredisent et étant donné l'absence totale de toute mention d'années de publication phonographique (P) ou d'années de copyright (C) sur les albums eux-mêmes, les années de publication des 3ème, 4ème et 5ème albums du groupe sont sujettes à interrogation : elles sont ici estimées et déduites des numéros de catalogue censés se succéder dans un ordre chronologique.
  8. ... et non 1969, comme indiqué par erreur par certaines sources (1969 est précisément l'année de formation du groupe).
  9. S'il est vrai qu'aucun album des Ménestriers n'est disponible sur support CD, on peut trouver leurs vinyles dans les magasins de disques de seconde main.

Références

Liens externes

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