Les Hauts de Hurlevent

Les Hauts de Hurlevent (titre original en anglais : Wuthering Heights), parfois orthographié Les Hauts de Hurle-Vent, est l'unique roman d'Emily Brontë, publié pour la première fois en 1847 sous le pseudonyme d’Ellis Bell.

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Les Hauts de Hurlevent

Page de titre de l'édition princeps.

Auteur Emily Brontë
Pays Angleterre
Genre Roman
Version originale
Langue Anglais britannique
Titre Wuthering Heights
Éditeur Thomas Cautley Newby
Lieu de parution Londres
Date de parution 1847
Version française
Traducteur Théodore de Wyzewa
Éditeur Perrin
Lieu de parution Paris
Date de parution 1892

Il est cité par William Somerset Maugham en 1954, dans son essai Ten Novels and Their Authors (Dix romans et leurs auteurs), parmi les dix plus grands romans selon lui.

Récit à la fois insolite et atroce, Les Hauts de Hurlevent s'impose comme un roman aux personnages cruels (cruauté atteignant même parfois les plus gentils) et dans lequel la mort est obsédante. Loin d'être moralisateur, le récit s'achève néanmoins dans une atmosphère sereine, suggérant le triomphe de la paix et du Bien sur la vengeance et le Mal[1].

Le roman

Contexte historique

Le roman choqua certains lecteurs de l’époque, notamment par le manque de respect pour les conventions morales, ainsi que par la noirceur de ses personnages et des situations. Il intrigue la critique qui, si elle n’est pas toujours hostile, n’en reste pas moins décontenancée par la violence de certaines scènes. Les ventes sont bonnes pour un premier roman. La réussite des Hauts de Hurlevent a fréquemment été sous-estimée en raison de l’éclatant succès de Jane Eyre, écrit par Charlotte Brontë, sœur d’Emily, et publié la même année.

De nos jours, le livre est reconnu comme l’un des plus grands classiques de la littérature du XIXe siècle, et il possède une place non négligeable dans la culture britannique et mondiale (adaptations cinématographiques, opéra, musique, etc.). On peut considérer ce roman comme l’un des derniers ouvrages majeurs du romantisme européen en littérature.

La critique s’est souvent étonnée de ce que ce roman ait pu être écrit par une jeune femme vivant dans une quasi-réclusion. C’est oublier qu’aux dires de sa sœur Charlotte, Emily s’intéressait passionnément à la chronique villageoise, riche en histoires aussi cruelles et complexes que l’intrigue de son roman (qui, semble-t-il, aurait été inspirée par un drame familial dont Emily aurait eu connaissance alors qu’elle enseignait dans une école près de Halifax)[2]. Des recherches ultérieures ont montré qu’Emily Brontë connaissait les tragiques grecs, était bonne latiniste, et possédait une culture classique exceptionnelle chez une femme de l’époque[3]. La famille Brontë lisait les revues et journaux de son temps, et il est tout à fait probable qu’Emily ait eu connaissance du débat sur l’évolution, même si les grandes thèses de Charles Darwin n’ont été rendues publiques que onze ans après sa mort. Ce débat avait été lancé dès 1844 par Robert Chambers et soulevait les questions de l’(in)existence de la providence divine, de la violence qui sous-tend l’univers et des relations entre les êtres vivants[4]. On sait par sa poésie qu’Emily s’intéressait à ces sujets et était également intéressée par la question de la « force » et de la « faiblesse » d’une manière qui fait parfois songer à Nietzsche, et qui atteste en tout cas qu’intellectuellement elle raisonnait au même niveau que les penseurs de son époque.

Influences

Les influences d'Emily Brontë pour l'écriture de son roman sont particulières. Il est important de noter que Brontë vivait en quasi-réclusion et qu'il est dit qu'elle ne connaissait pratiquement rien de l'amour — elle ne serait jamais tombée amoureuse. Ce serait plutôt sa situation familiale et les nombreux livres qu'elle aurait lus, ainsi que sa connaissance de l'actualité qui l'auraient inspirée[5] pour l'écriture des Hauts de Hurle-Vent[1].

Le personnage de Heathcliff aurait, quant à lui, été inspiré de son frère Branwell Brontë. Ivrogne et opiomane, il aurait en effet terrorisé Emily et sa sœur Charlotte durant des crises de delirium tremens fréquentes l'ayant affecté quelques années avant sa mort. Dans une lettre qu'il aurait rédigée, Branwell disait :

« Quant aux jeunes personnes, j'en ai une sous les yeux, maintenant, assise juste en face de moi, jolie, avec des yeux bleus et des cheveux sombres, une douce enfant de dix-huit ans. Elle ne se doute pas que le Diable est si près d'elle[6]. »

Quoique Heathcliff n'ait pas de problèmes liés à l'alcool ou aux drogues, l'influence des crises de folie ou du caractère de Branwell sont indéniables quant à la construction du personnage. D'ailleurs, Hindley Earnshaw, alcoolique et souvent pris de crises de folies, doit lui aussi beaucoup à Branwell pour sa création[6].

Techniques de narration

La plus grande partie du roman est constituée par le récit fait par la gouvernante Nelly Dean à Mr Lockwood, qui vient d'arriver dans le pays. Emily Brontë se sert audacieusement mais judicieusement du récit enchâssé pour narrer la majorité du récit. Elle emploie ce procédé à plusieurs reprises sans que cela provoque pour autant la confusion du lecteur[1]. Ainsi, il n'est pas rare que Mr Lockwood, premier narrateur du récit, raconte l'histoire de Nelly, qui elle-même raconte l'histoire d'un autre personnage.

Résumé

Une histoire d'amour et de vengeance dans un paysage sauvage de l'Angleterre : Mr Earnshaw, père d'Hindley et de Catherine, adopte Heathcliff qui tombe amoureux de Catherine tandis qu'une rivalité s'instaure entre lui et Hindley…

Ainsi commence le roman :

« - Je viens de rentrer après une visite à mon propriétaire, l’unique voisin dont j’aie à m’inquiéter. En vérité, ce pays-ci est merveilleux ! Je ne crois pas que j’eusse pu trouver, dans toute l’Angleterre, un endroit plus complètement à l’écart de l’agitation mondaine. »

Dans sa version originale :

« - I have just returned from a visit to my landlord - the solitary neighbour that I shall be troubled with. This is certainly a beautiful country! In all England, I do not believe that I could have fixed on a situation so completely removed from the stir of society. »

Personnages

  • Famille Earnshaw
    • Mr. (— 1775) et Mrs. Earnshaw (— printemps 1773) : l'apparition de Mrs Earnshaw est rapide et peu significative dans le roman. Mr. Earnshaw, quant à lui, a longtemps été un père aimant pour ses deux enfants naturels et pour son fils adoptif.
    • Hindley (été 1757 — 1784)
      • Hareton ( —) : fils de Hindley et Frances, il est vite délaissé par son père et élevé par Nelly, puis Heathcliff qui poursuivra sa vengeance en le traitant comme il l'a lui-même été, empêchant son éducation et le faisant durement travailler ; il l'a néanmoins sauvé d'un accident domestique dans son enfance et n'aura pas envers lui la violence physique que lui même a subie. Hareton est rendu ignorant, au point d'être le seul dans toute la paroisse à ne pas connaître la vérité sur sa vie ni sur la façon dont il a été spolié en tant qu'héritier naturel de Hindley ; il semble même ne pas chercher à le savoir. Il souffre en quelque sorte d'un "syndrome de Stockholm", allant jusqu'à enterrer Heathcliff et pleurer sa mort.
    • Catherine Earnshaw (été 1765 — )
  • Famille Linton
    • Mr. (— 1780) et Mrs. Linton (— 1780)
    • Edgar Linton (1762 — ) : mari de Catherine Earnshaw, il est quelqu'un de (trop) calme, poli et raffiné. Cependant son tempérament et son respect des conventions, induit par une éducation de gentleman, l'empêcheront de s'imposer en tant que maître des lieux face à sa propre épouse et à Heathcliff. Il vivra néanmoins assez longtemps pour élever sa fille Catherine "Junior".
      • Catherine Linton ( -) : aussi impulsive et libre d'esprit que sa mère, dont elle a les yeux, elle n'a cependant pas son caractère capricieux (peut être grâce à son éducation) ni sa tendance à la folie.
    • Isabelle Linton (fin 1765 — 1797) : à l'opposé physique et psychologique de Catherine Earnshaw, elle est principalement une femme d'intérieur, soumise et superficielle ; quoique frivole puisqu'elle épouse Heathcliff malgré les avertissements de son propre frère et de sa belle-sœur. D'abord enfermée dans le piège de Heathcliff, elle aura néanmoins le courage de s'en échapper et d'élever son enfant seule à Londres, rejetée par sa famille.
  • Heathcliff (vers 1764 — ) : ses origines sont aussi obscures que son teint de peau. Ramené de Liverpool, où il traînait dans les rues, il pourrait être en fait un bâtard de Mr. Earnshaw. Il finira par ressembler à Hindley, en ne sortant guère de chez lui et en noyant son désespoir dans l'alcool.
    • Linton Heathcliff () : fils de Heathcliff et d'Isabelle, de nature maladive.
  • Autres
    • Nelly Dean : au service des Earnshaw depuis son plus jeune âge aux côtés de sa mère, puis des Linton, elle est la narratrice principale de l'histoire, mais prend également part aux évènements.
    • Mr. Lockwood : londonien cherchant à fuir le monde effréné de la capitale, il loue quelque temps Thrushcross Grange à Heathcliff et s'intéresse à l'histoire des Earnshaw et des Linton.
    • Joseph : bigot moraliste détestable et détestant les autres, il travaille à la ferme depuis des décennies, s'exprimant avec un fort accent régional.
    • Frances (— ) : d'extraction modeste, elle épouse Hindley mais décède peu après avoir donné naissance à leur fils.
    • Mr. Green : notaire corrompu de Heathcliff, il l'aidera à accumuler sa fortune.
    • Dr. Kenneth : médecin du village de Gimmerton
    • Zillah : servante de Heathcliff dans la deuxième partie de l'histoire, elle sert brièvement d'informatrice pour Nelly lorsque celle-ci ne peut se rendre à Hurlevent, ajoutant ainsi une troisième dimension à la mise en abîme.

Volume 1 (chapitres 1 à 17)

Mr Earnshaw, père de famille, a deux enfants : un fils, Hindley, et une fille, Catherine. Parti en voyage à Liverpool pendant plusieurs semaines, le vieil Earnshaw revient avec sous son manteau un petit bohémien errant d'environ 7 ans, Heathcliff. Hindley et lui entrent rapidement en conflit et, à la mort du père, Hindley devient le maître de maison. Heathcliff est alors relégué au rang de domestique et traité plus durement que jamais. La petite Catherine et lui se découvrent de tendres sentiments qui n'auront de cesse de s'approfondir au fil de leur adolescence. Rêvant tous deux d'un avenir plus glorieux que leurs vies respectives, les deux enfants s’échappent fréquemment dans la lande, où ils laissent libre cours à leur attachement. Durant cette même période, Hindley, parti à Londres faire des études, revient au pays, marié à Frances. Malheureusement, son épouse meurt trois mois après la naissance de leur unique enfant, Hareton. Hindley, fou de chagrin, sombre peu à peu dans l'alcoolisme et se met à entretenir une haine cruelle envers le monde entier. Catherine, devenue jolie jeune femme, se résout quelques années plus tard à épouser le plus riche héritier du pays, Edgar Linton, et à le rejoindre à Thrushcross Grange. Elle est d'autre part persuadée qu'une amitié fraternelle pourra se créer entre lui et Heathcliff afin de soustraire ce dernier à la haine grandissante de Hindley. Toutefois, interrogée par sa gouvernante, Nelly Dean - la conteuse de l'histoire - elle avoue ne pas savoir réellement la raison pour laquelle elle a accepté la demande d'Edgar au lieu d'être restée fidèle à ses amis et vœux d'enfant. Elle confesse alors que Hindley, en privant Heathcliff d'éducation depuis qu'il a succédé à leur père en tant que maître de Hurlevent, l'a avili, et que ce serait se dégrader elle-même que de l'épouser. S'ensuit alors une tirade passionnée de la jeune femme expliquant l'amour inconditionnel qu'elle ressent néanmoins pour le bohémien, marquée par la phrase : "De quoi que soient faites nos âmes, la sienne et la mienne sont pareilles !"

Mais Heathcliff, qui par hasard entend la première partie de la confession de Catherine, décide de s'enfuir, humilié, blessé par la seule personne qui comptait pour lui - sans avoir jamais entendu la déclaration qui suivait l'insulte. Son départ provoque chez Catherine un immense chagrin ; elle passe la nuit dehors à le chercher. Les conditions météorologiques catastrophiques et si caractéristiques des Hauts font qu'elle attrape une mauvaise fièvre, et quoiqu'y survivant, Catherine ne sera plus jamais la même après cet épisode.

Peu après le mariage de Catherine et Edgar Linton, Heathcliff réapparaît et requiert l'hospitalité de la maison de son enfance. Il ruine Hindley au jeu  ivrogne, veuf, négligent avec son fils  et entre alors en possession des Hauts de Hurlevent. Catherine et Heathcliff passent du temps ensemble, en souvenir des temps anciens. Mais, depuis son retour, les confrontations sont fréquentes entre le jeune époux et lui, du fait de la différence de leur nature et de l'amour les unissant tous deux à la même femme. Isabelle Linton, la sœur d'Edgar, tombe futilement amoureuse de Heathcliff. Catherine le lui annonce mais il ne réagit pas, faisant preuve d'une indifférence totale à l'égard de Miss Linton. Depuis le départ de Heathcliff, le caractère de Catherine s'est transformé, la rendant davantage sujette aux sautes d'humeurs et crises de nerfs. L'une d'entre elles, plus violente que les autres, aggrave l'état de santé de Catherine.

Heathcliff, désespéré, se venge diaboliquement d’Edgar et de Hindley. Il enlève Isabelle, profitant de l'amour qu'elle lui porte, pour l’épouser et la maltraiter avec cruauté.

Un soir, Heathcliff, à qui l'accès de Thrushcross Grange a été interdit, parvient à rencontrer Catherine, agonisante. Tous deux s’avouent alors leurs sentiments à force de pleurs et de complaintes. Quelques heures plus tard, Catherine meurt après avoir donné naissance à la fille d'Edgar, prénommée Cathy.

Toujours sous l'emprise de Heathcliff, Isabelle parvient à s’enfuir. De son union avec lui naît un fils, Linton Heathcliff - jeune garçon craintif et faible.

Volume 2 (chapitres 18 à 34)

Dix-sept années passent, Edgar meurt, laissant sa fille Cathy pour seule héritière de ses souvenirs et de sa fortune. Heathcliff - toujours motivé par sa soif de revanche - fait alors en sorte que la jeune femme tombe amoureuse du petit Linton, son cousin. Malgré les mises en garde de Nelly, il parvient à l'attirer aux Hauts de Hurlevent, à la retenir prisonnière de la même manière qu'il a procédé avec la tante de Cathy, Isabelle, et à forcer les deux jeunes gens à se marier. Linton se révèle par la suite être aussi faible et maladif qu'odieux et manipulable. Son apparition reste tout de même brève : il meurt peu de temps après le mariage, trop tard pour la jeune Cathy dont Heathcliff s’est d'ores et déjà approprié les biens. Il met alors Thrushcross Grange en location et la jeune femme reste vivre à Hurlevent en compagnie de Heathcliff et Hareton - Hindley étant mort de cause inconnue quelques années plus tôt.

Après quelque temps de tensions et d'animosité non-dissimulée entre la jeune Catherine et son cousin Hareton, une relation amoureuse se développe - bien que Heathcliff - dans son insatiable but d'humilier Hindley - ait élevé celui-ci de manière à en faire un rustre de bas étage. Il ne lui apprend ni à lire, ni à écrire, et le fait travailler comme serf sur le domaine ancestral. D'autre part, le fait que les deux cousins ressemblent fortement à sa Catherine rend Heathcliff incapable d'achever sa vengeance et le fait sombrer dans une dépression dont il ne sortira jamais. Il se met à agir de plus en plus étrangement, s’enferme dans sa chambre, refuse de s’alimenter et finit par mourir.

En 1802, Hareton et Cathy sont sur le point de se marier. Survient un garçonnet terrorisé qui affirme avoir vu Heathcliff et une mystérieuse et magnifique femme sur la lande. Le roman plus que tumultueux se clôt sur l’image paisible des trois sépultures de Catherine, Edgar et Heathcliff.

Éditions en français

Éditions parues en France

En France, le titre du roman d'Emily Brontë a connu une grande variété de traductions, car son titre désormais canonique de Les Hauts de Hurlevent est interdit de réemploi par les héritiers de Frédéric Delebecque[7] :

  • 1892 : Un amant, traduit par Théodore de Wyzewa[8] (la première édition en France) lire en ligne sur Gallica
  • 1925 : Les Hauts de Hurle-vent, traduit par Frédéric Delebecque[9].
  • 1934 : Les Hauts des Quatre-Vents, traduit par M. Drover[10]
  • 1937 : Haute-Plainte, traduit par Jacques et Yolande de Lacretelle[11]
  • 1942 : La Maison des vents maudits, traduit par Elisabeth Bonville[12]
  • 1948 : La Maison maudite, traduit par Mary Turner[13]
  • 1948 : Wuthering Heights, traduit par Henri Picard, illustré par Jacques Camus, Éditions du Panthéon
  • 1949 : Les Hauteurs tourmentées, traduit par Georges-Michel Bovay (réimpression 1995)[14]
  • 1950 : Les Hauts des tempêtes, traduit par Louise Servicen[15]
  • 1951 : Heurtebise, traduit par Martine F. Monod et Nicole Ph. Soupault[16]
  • 1951 : Le Château des tempêtes, traduit par Jacques Marcireau[17]
  • 1963 : Âpre mont, âpre vent, traduit par Louise Servicen[18]
  • 1963 : Hurlemont, traduit par Sylvère Monod[19]
  • 1964 : Wuthering Heights, traduit par Henriette Guex-Rolle, Lausanne, Ed. Rencontre
  • 1984 : Hurlevent des monts, traduit par Pierre Leyris, préfacé par Diane de Margerie[20]
  • 1991 : Hurlevent, traduit par Jacques et Yolande de Lacretelle[21]
  • 2002 : Wuthering Heights, traduit par Dominique Jean, coll. « Bibliothèque de la Pléiade »[22]

Éditions parues en Belgique

  • 1950 : Les Hauteurs battues des vents, traduit par Gaston Baccara (Belgique)[23]
  • 1959 : Le Domaine des tempêtes, traduit par Gaston Baccara (Belgique)[24]

Édition parue en Suisse

  • 1949 : Les Hauteurs tourmentées, traduit par G.-M. Bovay (Suisse)[25]

Adaptations

Films

Assez souvent, ces films (celui de William Wyler, par exemple), ne couvrent pas les quarante années de l’histoire, mais traitent uniquement de la première génération de personnages.

Films citant le roman

  • L'Île de la terreur (1966) de Terence Fisher : le roman est cité par le docteur Brian Stanley interprété par Peter Cushing lors de son arrivée à la propriété du docteur Lawrence Phillips.
  • Les Sœurs Brontë de Téchiné (1979).
  • Les Bons Débarras (1980), scénarisé par l’écrivain québécois Réjean Ducharme, montre, du début à la fin du long-métrage, le personnage principal du film plongé dans la lecture des Hauts de Hurlevent, montrant ainsi les deux histoires qui se déroulent en parallèle.
  • La Disparue (1993), réalisé par George Sluizer : dans une scène du début du film une petite fille dit qu'elle lit le livre Hauts de Hurlevent.
  • Diabolique séduction (1993), réalisé par Alan Shapiro : Adrian l’adolescente de 14 ans possède une affiche de Wuthering Heights de 1939 dans sa chambre. Dans la scène du Grenier entre elle et Nick elle évoque le roman qu’elle lui aurait prêté et lui demande si il a aimé le lire.
  • Retour à Cold Mountain (2003), réalisé par Anthony Minghella et tiré du roman de Charles Frazier, une scène voit le personnage de Nicole Kidman lire le roman à celui de Renée Zellweger, illettrée.
  • Le Cercle littéraire de Guernesey (2018), réalisé par Mike Newell et tiré du roman de Mary Ann Shaffer et Annie Barrows, Le Cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates (2008). Dans une scène, les personnages d'Isola Pribby et de Juliette Ashton, passionnées de littérature et plus particulièrement des romans des sœurs Brontë, discutent des relations tumultueuses entre Catherine et Heathcliff. Isola déclare même attendre l'arrivée de son Heathcliff.
  • After (2019), film réalisé par Jenny Gage et tiré du roman d'Anna Todd, l'histoire de Catherine et Heathcliff est citée à plusieurs reprises, le roman étant le préféré des protagonistes du film.

Opéras

Plusieurs compositeurs se sont basés sur Les Hauts de Hurlevent pour écrire des opéras :

Ballet

Musique

Bande dessinée

Internet

  • W.H. Academy : une web-série sortie en 2015, replaçant l'histoire à la fac, au XXIe siècle.

Réécritures

La Migration des cœurs, roman de l'écrivaine guadeloupéenne Maryse Condé publié en 1995 aux éditions Robert Laffont, est une réécriture en langue française des Hauts de Hurlevent[26],[27]. Le roman d'Emily Brontë ayant été une des lectures favorites de l'adolescence de la romancière, qui l'a reçu en récompense à l'école à l'âge de 14 ans pour ses qualités d'écriture, celle-ci a rêvé pendant des années de transposer l'histoire des landes du comté d'York en Guadeloupe avec des personnages créoles avant d'oser réécrire ce chef-d'œuvre de la littérature britannique à sa manière. Maryse Condé considère elle-même cette réécriture comme s'inscrivant dans une lignée de réécritures caribéennes de classiques européens, dont ferait partie le roman La Prisonnière des Sargasses de Jean Rhys, inspiré de Jane Eyre de Charlotte Bontë, et qu'elle nomme avec ironie le « cannibalisme littéraire des Caraïbes »[28].

Année ou Le livre d’Émilie, roman de l’écrivaine québécoise Manon Louisa Auger publié en 2019 chez Leméac éditeur est également ouvertement inspiré de la vie, de la poésie et de l’unique roman d’Emily Brontë. Récit d’apprentissage au féminin teinté d’accents gothiques, ce roman réinvente l’univers tourmenté de l’écrivaine anglaise pour le transposer dans un territoire canadien, à mi-chemin entre le réel et l’imaginaire[29].

Source

Notes et références

  1. Emily Brontë, Les Hauts de Hurle-Vent, Le Livre de Poche, , 413 p. (ISBN 978-2-253-00475-2), p. Commentaires de Raymond Las Vergnas, p. 395 à 411.
  2. Juliet Barker, The Brontës, Weidenfeld and Nicolson, Londres, 1994.
  3. Edward Chitham, The Genesis of Wuthering Heights: Emily Brontë at Work, Macmillan, Londres, 1998.
  4. Une excellente analyse de cet aspect est proposée par Stevie Davies dans Emily Brontë: Heretic, The Women’s Press, Londres, 1994.
  5. Augustin Lewis Wells, Les soeurs Brontë et l'Etranger : étude des influences européennes sur leur pensée et leur oeuvre, Paris, [Thèse de doctorat],
  6. Emily Brontë, Les Hauts de Hurle-Vent, Le Livre de Poche, , 413 p. (ISBN 978-2-253-00475-2), préface de Michel Mohrt, p. 7 à 20.
  7. T. com. Seine, 26 juin 1951, Ann. propr. ind. 1952, p. 60 ; RTD com. 1951, p. 763, obs. H. Desbois. Cour d'Appel de Paris, 25 octobre 1996.
  8. (notice BnF no FRBNF30165080)
  9. (notice BnF no FRBNF41628641)
  10. (notice BnF no FRBNF31877197)
  11. (notice BnF no FRBNF31877198)
  12. (notice BnF no FRBNF31877199)
  13. (notice BnF no FRBNF31877206)
  14. (notice BnF no FRBNF43432305)
  15. (notice BnF no FRBNF31877210)
  16. (notice BnF no FRBNF31877213)
  17. (notice BnF no FRBNF31877212)
  18. (notice BnF no FRBNF32934138)
  19. (notice BnF no FRBNF32934139)
  20. (notice BnF no FRBNF34765365)
  21. (notice BnF no FRBNF35415892)
  22. (notice BnF no FRBNF38894132)
  23. (notice BnF no FRBNF31877211)
  24. (notice BnF no FRBNF32934136)
  25. (notice BnF no FRBNF31877207)
  26. « Emily Brontë et Maryse Condé : Imaginaires des îles (Lecture d’été 5) », DIACRITIK, (lire en ligne, consulté le )
  27. Jessica A. Hutchins, « Le texte déstabilisé: Les effets de la réécriture et de la traduction dans “Wuthering Heights”, “La Migration des cœurs”, et “Windward Heights” », sur Proquest Dissertations & Theses, (consulté le )
  28. « Maryse Condé by Rebecca Wolff - BOMB Magazine », sur bombmagazine.org (consulté le )
  29. « Année | Livre - Leméac Éditeur », sur www.lemeac.com (consulté le )

Liens externes

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