Les Gras

Les Gras est une commune française située dans le département du Doubs en région Bourgogne-Franche-Comté. Les habitants se nomment les Rosillards et Rosillardes.

Pour les articles homonymes, voir Gras.

Les Gras
Administration
Pays France
Région Bourgogne-Franche-Comté
Département Doubs
Arrondissement Pontarlier
Intercommunalité Communauté de communes du Val de Morteau
Maire
Mandat
Bernard Jacquet
2020-2026
Code postal 25790
Code commune 25296
Démographie
Gentilé Rosillardes,Rosillards
Population
municipale
783 hab. (2018 )
Densité 52 hab./km2
Géographie
Coordonnées 46° 59′ 42″ nord, 6° 32′ 42″ est
Altitude Min. 782 m
Max. 1 290 m
Superficie 14,99 km2
Unité urbaine Commune rurale
Aire d'attraction Morteau
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Morteau
Législatives Cinquième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Bourgogne-Franche-Comté
Les Gras
Géolocalisation sur la carte : Doubs
Les Gras
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Les Gras
Géolocalisation sur la carte : France
Les Gras

    Géographie

    Les Gras (depuis 1566) se situe à moins de km de la frontière suisse, ce qui lui vaut d'être un village attractif pour les travailleurs frontaliers. Mais il est aussi à 10 km de Morteau et à 20 km de Pontarlier.

    Hameaux faisant partie de la commune : le Nid du Fol (1 064 m) figurant déjà sur la carte de Cassini, et souvent cité par Laurence Semonin alias la Madeleine Proust, les Seignes (1 079 m), le Rozet (983 m), les Jean-Jacquot (800 m), le Saport, les Saules, le Dessus de la Fin, Charopey, les Champs Thomas, Champagne (dessus et dessous), le Theverot, les Épaisses, le Mont Châteleu à 1 302 m domine le village et les hameaux voisins. Ce mont d'où l'on jouit d'une magnifique vue sur les Alpes suisses, et le Val de Morteau, est aussi un départ de la fédération française de vol libre.

    Communes limitrophes

    Urbanisme

    Typologie

    Les Gras est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[1],[2],[3].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Morteau, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 21 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[4],[5].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (56,7 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (56,5 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (56,7 %), prairies (31,1 %), zones agricoles hétérogènes (9,8 %), zones urbanisées (2,4 %)[6].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].

    Histoire

    L'occupation humaine du Val de Morteau remonte au XIIe siècle. Aucun élément à propos du Val n'est connu avant cette date. La population de Morteau sera affranchie en 1188 par les abbés-prieurs auxquels le village est soumis.

    Jusqu'en 1780, Les Gras verse des taxes, dîmes et droits divers au prieuré de Morteau puisque ce dernier est son seigneur foncier et justicier. Les Suisses du comté de Valangin vont se livrer bataille entre seigneurs, attirés par la petite commune enclavée entre les biens des Montbéliard-Montfaucon et ceux des Neuchâtel.

    Pendant la guerre de Trente Ans les troupes du duc de Saxe-Weimar y firent des ravages. Le village étant situé sur une des voies de passage entre la Suisse et Pontarlier, les habitants du village décidèrent de résister, emmenés par leur curé qui fit établir une barricade de rochers à l'entrée de la combe. Les Suédois excédés face à cette résistance pillèrent le village. Ils préparèrent un four banal afin de brûler le curé, mais ce dernier fut sauvé in extremis. Afin d'échapper à ce pillage, la cloche de l'église fut amenée à la Brévine.

    La paix dans le village arriva au XVIIIe siècle. Les contrebandiers de petits et gros volumes reprirent et améliorèrent l'ordinaire des familles de la commune.

    C'est alors que survint la Révolution française. Elle heurta les fervents catholiques mais rallia des personnalités. Les douaniers et les représentants du Peuple poursuivirent les prêtres réfractaires cachés par les habitants des deux côtés de la frontière. Il n'y avait alors pas de limites.

    En 1805, des bornes furent installées mais Les Gras parvint à conserver des propriétés au-delà de la frontière politique, dans la zone du no man's land et même en Suisse. En 1948, la Suisse demanda la suppression des 2 mètres de bois entre les bornes frontières. Le tracé de la frontière proposé le long du Doubs fut fixé sur le mont après l'intervention du colonel Claude-Antoine Simon-Vermot.

    L'industrialisation bascula ensuite les habitudes des Gras. L'agriculture et l'artisanat furent les deux activités dominantes et firent la renommée des Gras à travers l'Europe.

    En 1870, le passage de l'armée de Bourbaki marqua une autre période trouble aux Gras. Les soldats affaiblis par la marche dans la neige auraient abandonné des armes dans les grottes au-dessus du village (trésor de Bourbaki), sur le Grand-Mont.

    Lors de la Seconde Guerre mondiale, les Allemands surveillèrent la zone frontalière. Les habitants des alentours et les maquisards reprirent alors les anciens tracés de contrebande connus par les habitants des Gras afin de pouvoir mieux vivre suite aux privations imposées par les Allemands.

    La bonne entente franco-suisse était célébrée lors de la fête de la Saint-Jean pendant laquelle les habitants des Gras et de la Brévine se réunissaient aux deux cafés de l'Helvetia, situés sur la frontière.

    Politique et administration

    Mairie.
    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    1945 1977 André Dornier    
    1977 1983 Jean-Marie Amyot    
    1983 1989 Danielle Jeannier    
    1989 2001 Jean-Marie Amyot    
    mars 2001 mars 2008 Jean-Paul Bulliard    
    mars 2008 mars 2014 Jean-Paul Bulliard[8]    
    mars 2014 mai 2020 Patrick Laithier SE Employé
    mai 2020 En cours Bernard Jacquet [9]    
    Les données manquantes sont à compléter.

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[10]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[11].

    En 2018, la commune comptait 783 habitants[Note 3], en diminution de 2,49 % par rapport à 2013 (Doubs : +1,53 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    645693711713831850826881905
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    9971 0151 0081 0221 0701 024979873883
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    859836864797795746675628682
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 2008
    739727649585601654721731740
    2013 2018 - - - - - - -
    803783-------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[12] puis Insee à partir de 2006[13].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Lieux et monuments

    Les Gras possèdent plusieurs édifices et édicules inscrits à l'Inventaire général du patrimoine culturel[14] :

    De nombreux sentiers de randonnée permettent d'accèder au sommet du mont Châteleu et à la cascade des Chaudières avec ses belles marmites de géant.

    Outre son patrimoine, les sketchs de La Madeleine Proust de Laurence Semonin  le personnage habite un hameau des Gras  et le tournage de certaines scènes du film Monsieur Batignole, de et avec Gérard Jugnot, sorti en 2002, ont permis l'accroissement de la notoriété de la commune.

    Personnalités liées à la commune

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Références

    1. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    2. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    3. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    4. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    5. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    6. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    7. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    8. Site officiel de la préfecture du Doubs - liste des maires (doc pdf)
    9. « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le ).
    10. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    11. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    12. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    13. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    14. Les édifices des Gras inscrits à l'IGPC, sur la base Mérimée du ministère de la Culture

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

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