Le Rove

Le Rove (lo Rove en provençal selon la norme classique et lou Rouve selon la norme mistralienne) est une commune française du département des Bouches-du-Rhône, en région Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Pour les articles homonymes, voir Rove.

Le Rove

La calanque de Niolon.

Blason
Administration
Pays France
Région Provence-Alpes-Côte d’Azur
Département Bouches-du-Rhône
Arrondissement Istres
Intercommunalité Métropole d'Aix-Marseille-Provence
Maire
Mandat
Georges Rosso
2020-2026
Code postal 13740
Code commune 13088
Démographie
Gentilé Rovenaines, Rovenains
Population
municipale
5 137 hab. (2018 )
Densité 224 hab./km2
Géographie
Coordonnées 43° 22′ 09″ nord, 5° 15′ 01″ est
Altitude 132 m
Min. 0 m
Max. 263 m
Superficie 22,97 km2
Unité urbaine Commune rurale
Aire d'attraction Marseille - Aix-en-Provence
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Marignane
Législatives Douzième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Provence-Alpes-Côte d'Azur
Le Rove
Géolocalisation sur la carte : Bouches-du-Rhône
Le Rove
Géolocalisation sur la carte : France
Le Rove
Géolocalisation sur la carte : France
Le Rove
Liens
Site web http://www.lerove.fr

    Ses habitants sont appelés les Rovenains.

    Géographie

    Situation

    La commune se situe dans le massif de la Nerthe, entre L'Estaque (Marseille) et Ensuès-la-Redonne.

    Le chef-lieu occupe une dépression orientée approximativement d'ouest en est, entre 170 et 110 mètres d'altitude, entourée de collines calcaires à la maigre végétation, et reliée au littoral méditerranéen par des vallons étroits et sinueux, dont l'un (vallon du Gipier) permet de joindre Marseille, et l'autre (vallon du Régadzi) débouche sur deux calanques habitées : la Vesse et Niolon. Côté nord, la commune couvre le flanc du massif, et s'arrête à la limite de la plaine.

    Sa superficie est de 2 297 hectares soit 22,97 km2. Son altitude la plus basse se situe au niveau de la mer, le point culminant se trouve à 263 m, la moyenne étant de 132 m[1].

    Communes limitrophes

    Voies de communication et transports

    Le Rove est traversé par la route départementale 568, qui relie Martigues à Marseille en passant par le tunnel du Resquiadou, et longé au nord par l'autoroute A55 (France), dont l'échangeur n°7 donne accès au Rove depuis Martigues. Le village est situé à 6,5 kilomètres de l'Estaque et 18 du Vieux Port (Marseille), à 18 de Martigues. La route départementale 5, à l'ouest, rejoint Ensuès-la-Redonne et la côte bleue (Carry-le-Rouet, Sausset-les-Pins).

    L'aéroport de Marseille Provence est à 12 kilomètres du Rove.

    La gare de Niolon, située sur la ligne de la Côte Bleue, est desservie par les TER de la liaison Miramas - Marseille, à raison de 12 trains par jour dans chaque sens en semaine, ce qui met Marseille-Saint-Charles à 25 minutes de Niolon. L'ancienne gare du Rove, située près de la D 568, a été fermée, squattée à la fin des années 1980, puis détruite par un incendie en 1990.

    Climat

    Le tableau ci-dessous indique les températures et les précipitations relevées à la station Météo-France de Marignane pour la période 1971-2000 :

    Mois J F M A M J J A S O N D année
    Températures maximales (°C) 11,2 12,6 15,3 17,7 22,2 26,1 29,5 29,2 25,3 20,3 14,7 12,0 19,7
    Températures moyennes (°C) 7,1 8,3 10,7 13,1 17,4 21,1 24,1 24,0 20,4 16,0 10,8 8,1 15.1
    Températures minimales (°C) 3,0 3,9 6,0 8,5 12,6 16,0 18,7 18,7 15,5 11,6 6,8 4,1 10,5
    Précipitations (hauteur en mm) 54 44 40 58 41 25 13 31 61 85 51 52 554,5
    Source: Météo France[2] / Station de Marignane

    Urbanisme

    Typologie

    Le Rove est une commune rurale[Note 1],[3]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[4],[5]. Elle appartient à l'unité urbaine du Rove, une unité urbaine monocommunale[6] de 5 128 habitants en 2017, constituant une ville isolée[7],[8].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Marseille - Aix-en-Provence, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 115 communes, est catégorisée dans les aires de 700 000 habitants ou plus (hors Paris)[9],[10].

    La commune, bordée par la mer Méditerranée, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[11]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, comme par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[12],[13].

    Occupation des sols

    Carte de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (89,4 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (89,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (89,4 %), zones urbanisées (8,2 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (2,3 %), eaux maritimes (0,1 %)[14].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[15].

    Histoire

    Étymologie

    Rove, prononcé « rouve », est le nom provençal du chêne méditerranéen (rouvre)[16], qui figure dans le blason de la commune.

    Vesso, prononcé « vesse », est la forme provençale de la vesce[16], et désigne par extension un lieu de fourrage[17].

    Faits historiques

    Le village est devenu une commune indépendante en 1835. En fait, son habitat remonte à la plus haute Antiquité. Des grottes, des endroits secs sous des rochers en surplomb servaient ici d'abris aux hominiens à l'époque du Paléolithique, puis du Néolithique (de 12000 à 5000 avant J. C. )

    Sans remonter si loin, il faut se rappeler que le plus vieux rempart connu à ce jour en Provence se trouve sur ses collines. Il date du début de l'Age du Bronze. C'est le seul habitat fortifié, dans le Midi de la France, où des structures de pierre sont présentes au Bronze ancien. Le Camp de Laure, protégé au titre des Monuments Historiques, prouve que les premiers Rovenains vivaient ici, il y a 3 500 ans.

    Époque moderne

    Le Rove faisait partie de la seigneurie de Marignane au même titre que Saint-Victoret et Gignac. À son apogée, cette seigneurie allait jusqu’aux calanques méditerranéennes[18].

    Héraldique

    Les armes peuvent se blasonner ainsi :

    D'or à quatre pals de gueules; à dextre une branche de chêne englandée de sable; à senestre un bouc naissant d'argent; chargé des mots VILLE DU ROVE de sable.

    Politique et administration

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    1902 1906 Audiffren GOUIRAN    
    1906 1908 Adrien LIEUTAUD    
    1908 1919 François-Hilaire GOUIRAN    
    1919 1923 Victor GOUIRAN    
    1923 1945 Maurice GOUIRAN    
    1945 1947 Gabriel DEBARD    
    1947 1965 Clément dit Blaise GOUIRAN PCF  
    mars 1965 1981 Etienne MATHIEU PCF  
    1981 En cours Georges ROSSO PCF Retraité
    Chevalier de la Légion d'Honneur

    Population et société

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1836. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[19]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[20].

    En 2018, la commune comptait 5 137 habitants[Note 3], en augmentation de 12,73 % par rapport à 2013 (Bouches-du-Rhône : +2,07 %, France hors Mayotte : +1,78 %).
    Évolution de la population  [modifier]
    1836 1841 1846 1851 1856 1861 1866 1872 1876
    8448801 074849816875820790755
    1881 1886 1891 1896 1901 1906 1911 1921 1926
    729661726742704747722678688
    1931 1936 1946 1954 1962 1968 1975 1982 1990
    8694855167051 1861 7092 2332 7073 429
    1999 2004 2009 2014 2018 - - - -
    4 0054 0704 2234 6075 137----
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[21] puis Insee à partir de 2006[22].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Manifestations culturelles et festivités

    Personnalités liées à la commune

    Économie

    Culture et patrimoine

    Monuments et lieux touristiques

    Monuments civils

    • Le bâtiment de la gare de Niolon, qui domine la calanque du haut de ses 35 mètres d'altitude, est construit dans le style très particulier des gares de la ligne de la Côte Bleue : étroit, tout en hauteur, avec des parements en céramique, un toit en tuiles romanes. De la gare, la vue sur la calanque est remarquable.
    • Le tunnel du Rove, tunnel-canal reliant Marseille à l'Étang de Berre, a été creusé dans sa plus grande partie sous le territoire du Rove, d'où son nom, mais il n'est visible depuis aucun point de la commune.
    • Le fort de Niolon et le fort de Figuerolles, anciennes batteries militaires établies sur les hauteurs dominant la mer, partiellement détruites.
    • Le camp de Laure, vestiges d'un habitat fortifié préhistorique (classé monument historique).

    Monuments religieux

    La chapelle de Saint-Michel de Gignac, vue du nord-ouest.
    La chapelle Saint-Michel

    La chapelle Saint-Michel de Gignac est une chapelle romane du XIIIe siècle. Le château dont elle dépendait, et dont il ne reste que quelques ruines, fut une place forte templière servant de relais avant Fréjus, où embarquaient les croisés.

    La chapelle, classée avec les ruines du château au titre de monument historique en 1977[23], a été restaurée en 1997.

    Malgré son nom, et bien que la chapelle figure sur l'emblème du village voisin de Gignac-la-Nerthe, elle fait partie de la commune du Rove.

    Patrimoine culturel

    Patrimoine naturel

    • Les calanques de Niolon et la Vesse, situées face à la rade de Marseille à quelque 5 kilomètres du chef-lieu, abritent chacune un petit village de pêcheurs et un port, et reçoivent le dimanche la visite de Marseillais désireux de se détendre.
    • Le sentier littoral (non balisé, localement délicat), qui a son origine à l'Establon, au bord de l'ancienne route à la hauteur du tunnel du Resquilladou, contourne la pointe de Figuerolles, passe dans les calanques de la Vesse puis de Niolon et, quittant le territoire de la commune à la calanque de l'Érevine, poursuit vers la Redonne d'Ensuès.

    Gastronomie

    La brousse du Rove est la spécialité de ce lieu. La véritable brousse du Rove est produite à partir du lait de chèvres de la race du Rove sur le territoire de la commune du Rove. Les chèvres du Rove sont connues pour leur esthétique, leur robustesse et leur rusticité. Elles donnent moins de lait que les Alpines ou les Saanens, mais leur lait est plus riche et plus parfumé puisque ces troupeaux supportent mal la stabulation et sont élevés en pleine colline. La plus illustre famille d'éleveurs de chèvres du Rove est la famille Gouiran. La brousse du Rove est un mets connu que l'on peut trouver à la carte des restaurants huppés de la région et qui est l'objet de nombreuses contrefaçons (les brousses dites « du Rove » fabriquées avec du lait de vache inondent les marchés).

    Avant les années 1960, les marchands de brousse du Rove proposaient les brousses à Marseille au cri de « Leï brousso dou Rouvé ! ». Une expression en est restée : « À l'heure des brousses » en référence à l'heure très tardive à laquelle on commençait à faire des brousses après avoir effectué une longue traite du troupeau.

    Galerie

    Notes et références

    1. Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
    1. « Superficie et altitude du Rove » (consulté le )
    2. http://france.meteofrance.com/france/climat_france?48043.path=climatstationn%252F13054001
    3. « Zonage rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    4. « Commune urbaine-définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    5. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    6. « Unité urbaine 2020 du Le Rove », sur https://www.insee.fr/ (consulté le ).
    7. « Base des unités urbaines 2020 », sur www.insee.fr, (consulté le ).
    8. Vianney Costemalle, « Toujours plus d’habitants dans les unités urbaines », sur insee.fr, (consulté le ).
    9. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    10. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    11. « Les communes soumises à la loi littoral. », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr, (consulté le ).
    12. « La loi littoral », sur www.collectivites-locales.gouv.fr (consulté le ).
    13. « Loi relative à l’aménagement, la protection et la mise en valeur du littoral. », sur www.cohesion-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    14. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    15. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    16. X. de Fourvières, Lo pichot Tresor, éd. Marcel Petit, Raphèle-les-Arles, 1944-1981, sans ISBN
    17. le Petit Robert 1, Dictionnaire de la langue française
    18. D’après Marcel Germain, Marignane en brèves, atelier du patrimoine marignanais. Les caractéristiques géologiques du village explique la faible démographie du village jusqu’au début du XXe siècle. Le Rove était majoritairement peuplé par trois familles : Gouiran, Mathieu, et Debard. Depuis les années 1990, le nombre d’habitants a augmenté plus rapidement.
    19. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    20. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    21. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    22. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    23. « Chapelle Saint-Michel et ruines du château », notice no PA00081421, base Mérimée, ministère français de la Culture

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

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