Fooding (guide)

Le Fooding ou Guide du Fooding ou encore Guide Fooding est un guide de restaurants, chefs, bars, chambres d’hôte et hôtels de style « qui font le goût de l’époque »[1]. Il paraît en édition papier, web et en application smartphone.

En 2013, il était le second guide de restaurants le plus vendu en France après le Guide Michelin[2]. En 2016, il s'écoule à 50 000 exemplaires, contre 150 000 exemplaires pour le Guide Michelin[3]. En 2019, un article du magazine Vanity Fair indique un tirage de 100 000 exemplaires papier pour Le Fooding, dont la moitié en ventes payantes[4] et 200 000 téléchargements de l'application smartphone.

Il se positionne comme un guide « branché » s'opposant au Michelin en se positionnant plutôt sur la bistronomie[5] et la nouveauté[6] mais avec une sélection à laquelle il est reproché d'être plus parisienne et urbaine que celle de ses concurrents[7]. Le Fooding recense 800 tables environ et décerne 16 prix chaque année[8] et organise des événements[9].

Il appartient désormais à 100 % au groupe Michelin[10],[11].

Histoire

Le guide est créé en 2000 par Alexandre Cammas[12]. Il paraît en version papier en tant que hors-série de Nova magazine puis comme supplément de Libération[13], puis au Nouvel Observateur[14] en 2007[15], avant de paraître de façon autonome en 2009[16]. Une version numérique est créée en 2005[17], puis une application en 2010.

Vu au départ comme un mouvement de mode éphémère, le Fooding parvient à se positionner comme une « alternative décalée » au Michelin et au Gault et Millau[18],[19].

En 2017, le Guide Michelin entre au capital du Fooding à hauteur de 40 % de participation[3],[20]. En 2020, trois ans après le début de leur collaboration, Michelin acquiert le Fooding à 100 %. Cette acquisition est la finalisation d’un accord établi en 2017, après la prise de participation de 40 % par Michelin dans le capital et prévoyant à terme, un achat à 100 %[21].

En , dans le contexte du confinement qui pousse les grands guides et classements à des réactions différentes pour soutenir le secteur[22], le Fooding lance un site répertoriant les meilleurs restaurants faisant de la vente à emporter[23],[24],[25] en invitant les restaurants étoilés à s'y faire répertorier, considérant que le développement de la vente à emporter pendant le confinement va amener les restaurants à évoluer[26].

Après lui avoir cédé 40 % de ses parts en 2017, le guide de restaurants est racheté à 100 % par Michelin en 2020[10],[27].

Critiques et procès

Ces dernières années, les critiques et les procès se sont multipliés contre la marque Le Fooding qui refuse l'utilisation de cette expression par d'autres marques ou médias (procès Joël Robuchon, Fleury Michon, Playmobil et OPHA)[28]. Ainsi, par exemple, au terme d'un procès qui l'opposait au chef Joël Robuchon et à la société Fleury Michon Traiteur, la cour d'appel de Paris a prononcé « la déchéance des droits » sur la marque le Fooding d'Alexandre Cammas et l'a condamné à payer à Joël Robuchon et à Fleury Michon Traiteur la somme de 5 000 euros au titre des frais, dans un arrêt du [29]. La première marque « Fooding » a été déposée en 2000, suivie d'autres qui protègent les événements organisés par ses inventeurs. La cour devait décider si Fleury Michon Traiteur et Joël Robuchon commettent des actes de contrefaçon de la marque Fooding et des actes de concurrence déloyale en apposant l'expression Fooding tentations sur des produits de la société Fleury Michon Traiteur, signés par le célèbre chef. Pour Fleury Michon, le terme « Fooding » est devenu un nom commun désignant une nouvelle tendance culinaire et les manifestations utilisées pour sa promotion. La cour considère que M. Cammas « a fait preuve de réactions insuffisantes, peu proportionnées à l'emploi massif et amplement répandu du terme Fooding et prononce en conséquence la déchéance de ses droits sur les marques Fooding ». Jugeant la décision étonnante, Alexandre Cammas a saisi la Cour de cassation qui, dans une décision de 2018, lui a donné raison sur la procédure, mais pas sur le fond[30]. La Cour de cassation a renvoyé le jugement de fond devant une nouvelle cour d'appel, laquelle a confirmé le fait qu'il s'agit bien d'une marque[31].

Palmarès

Contrairement au classement du World's 50 Best restaurants, Le Fooding ne donne pas de distinction récurrente d'une année sur l'autre. Les noms des distinctions varient d'une année sur l'autre mais aussi en fonction du nom de l'établissement honoré.

Palmarès 2021

Le palmarès 2021 du Fooding, qui fête alors ses vingt ans, est publié le [32].

  • Meilleure table : Christian Qui (Marseille) ; Bistrot Bao (Groix)
  • Meilleur bistrot : Café des deux gares (Paris)
  • Fooding d'amour : Comète (Saint-Lunaire) ; Rita, la Vierge à la mer (Saint-Jean-de-Luz)
  • Meilleur cuisinier : Daniel Morgan à Robert (Paris)
  • Meilleur chef résistant : Antonin Bonnet à La Boucherie Grégoire (Paris)
  • Meilleur sandwich : Penny Lane (Paris)
  • Meilleur bar d'auteur : Bambino (Paris)
  • Meilleure chambre de style : Château de la Haute Borde (Rilly-sur-Loire)
  • Grand Prix Fooding des 20 ans : Iñaki Aizpitarte ; Cyril Bordarier ; Yves Camdeborde ; Robert Compagnon ; Amélie Darvas ; Alexandre Gauthier ; Adeline Grattard ; Bertrand Grébaut ; Moko Hirayama ; Omar Koreitem ; Florent Ladeyn ; Tatiana Levha ; Harry Lester ; Grégory Marchand ; Katsuaki Okiyama ; Anthony Orjollet ; Céline Pham ; Pierre Touitou ; Jessica Yang ; Delphine Zampetti

Palmarès 2020

Le palmarès 2020 du Fooding est dévoilé le et publié le [1],[5],[8].

  • Fooding d'amour : Claire & Hugo (Troyes), Le Maquis (Paris)
  • Fooding d'honneur : Taku Sekine et Florent Ciccoli (Cheval d'Or à Paris), Florent Ladeyn (Bierbuik à Lille), Arnaud Laverdin (Sapnà à Lyon)
  • Meilleur bar à délices : Shabour (Paris)
  • Meilleur sophistroquet : Cuisine (Paris)
  • Meilleur antidépresseur : Billili (Paris)
  • Meilleure cave à manger : Åke (Paris), Bonne Aventure (Saint-Ouen)
  • Meilleure pizza : Doppio (Goult)
  • Meilleur régalade de l'année : Carøe (Biarritz)
  • Meilleur burger : Dumbo (Paris)
  • Meilleur lèche-doigts : Fritto (Sète)
  • Meilleur bar d'auteur : The Cambridge Public House (Paris)
  • Meilleure chambre de style : Villa Magnan (Biarritz)

Palmarès 2019

Le palmarès 2019 est publié le 8 novembre 2018[33].

  • Meilleures tables : Le Rigmarole (Paris), Äponem (Vailhan)
  • Meilleurs sophistroquets : Maison Drouot (Maussane-les-Alpilles), Sauvage (Paris), La Mercerie (Marseille), Pure & V (Nice)
  • Fooding d'amour : Le Cadoret (Paris), Café des Alpes (Châtillon-en-Diois), Le Garde Champêtre (Gyé-sur-Seine)
  • Meilleur bar à délices : Déviant (Paris)
  • Meilleur café du coin : Café du Coin (Paris)
  • Meilleure bistrattoria : Racines (Paris)
  • Fooding d'honneur : Katia et Tatiana Levha avec Le Servan (Paris), Double Dragon (Paris) et Panache (Paris)
  • Meilleure maison de campagne : D'une île (Rémalard)
  • Meilleur bar d'auteur : Cravan (Paris)

Palmarès 2018

  • Meilleure table : Éléments (Bidart)
  • Meilleur bar à délices : Le Bar des Prés (Paris)
  • Meilleure pizza : Da Graziella (Paris)
  • Fooding d'amour : Le Comptoir à Manger (Strasbourg), Vivant 2 (Paris), Otonali (Saint-Malo)
  • Meilleur sophistroquet : Eels (Paris), Ima (Rennes)
  • Meilleur rade : Le Rocher de la Vierge (Toulouse)
  • Meilleur sandwich grec : Yaya (Saint-Ouen)
  • Meilleure paillote : Chez Lanchois (Sète)
  • Meilleure chambre de syle : Les Roches Rouges (Saint-Raphaël)
  • Meilleur décor : Les Grands Verres (Paris)
  • Meilleur bar d'auteur : i(Paris)

Palmarès 2017

Le palmarès 2017 du Fooding est publié le [34].

  • Fooding d'amour : Moko Hirayama et Omar Koreitem, Mokonuts (Paris), Julia Sammut L’Idéal (Marseille)
  • Fooding d'honneur : Katsuaki Okiyama, Abri (Paris), Abri Soba (Paris)
  • Meilleure ferme-auberge : Christian Aguerre et Antoine Chépy, Haraneko Borda (Itxassou)
  • Meilleure saucisse-purée : Thomas Brachet et Tristan Renoux, Les Arlots (Paris)
  • Meilleir bistrot de village : Chris Wright, L’Épicerie de Dienne (Dienne)
  • Meilleur bistrot du port : Pascal Serres et Carole Peyrichou, La Nautique (Narbonne)
  • Meilleur sophistroquet : Tabata et Ludovic Mey, Les Apothicaires (Lyon)
  • Meilleur décor : Alexandre Giesbert, Julien Ross, Olivier Delannoy et Francesca Errico, Daroco (Paris)
  • Meilleur bar d'auteur : Simon Chollet, Lucas Maraton et Thomas Nero, Symbiose (Bordeaux)
  • Meilleure chambre de style : Olivier, Diane et Hugo Roellinger, La Ferme du Vent (Cancale)
  • Meilleur chef : Giovanni Passerini Restaurant Passerini (Paris)
  • Meilleur coming out : Christophe Saintagne, Papillon (Paris)

Palmarès antérieurs

Références

  1. « Guide Fooding 2020 : le palmarès des meilleurs restaurants de l'année », sur LExpress.fr, (consulté le )
  2. « Le guide du Fooding, un agitateur devenu incontournable », sur Les Inrocks (consulté le )
  3. « Michelin et Fooding : un mariage de raison entre deux guides que tout oppose », sur Télérama (consulté le )
  4. Vanity Fair et Condé Nast Digital France, « Le Fooding, 20 ans après », sur Vanity Fair, (consulté le )
  5. Alice Bosio, « Guide Fooding 2020, un palmarès éclectique », sur Le Figaro.fr, (consulté le )
  6. « Guide Fooding 2020 : panini aux tripes, Daft Punk et smash burger... le palmarès décortiqué », sur Télérama (consulté le )
  7. Par Hélène Huret et Philippe ToinardLe 24 avril 2014 à 18h56, « Gastronomie : trouvez un guide à votre goût », sur leparisien.fr, (consulté le )
  8. « Découvrez le palmarès du guide Fooding 2020 », sur L'Obs (consulté le )
  9. « Tout sur le Fooding », sur LExpress.fr, (consulté le )
  10. « Le Fooding racheté à 100% par le Michelin », sur LEFIGARO (consulté le )
  11. Le JDD, « Les guides Fooding et Michelin vont faire cuisine commune », sur lejdd.fr (consulté le )
  12. Michel Verlinden, « Alexandre Cammas, fondateur du Fooding : « Il serait souhaitable de repartir mieux » », sur Site-LeVifWeekend-FR, (consulté le )
  13. « Fooding : le guide 2006 », sur Libération.fr,
  14. « Le Guide Fooding rejoint MediaObs », sur emarketting.fr,
  15. « Le guide Fooding rejoint MediaObs », sur https://www.e-marketing.fr/ (consulté le )
  16. « Tout sur le Fooding », sur LExpress.fr, (consulté le )
  17. « The World's best travel blogs », sur The Telegraph,
  18. « Le Fooding, quinze ans de cuisine interne », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
  19. « Gault&Millau 2020 : ce qu’il faut retenir du palmarès et des nouveautés de l’année », sur YONDER (consulté le )
  20. « Le Guide Michelin s'invite chez Fooding », sur Les Echos, (consulté le )
  21. « Michelin - MICHELIN acquiert le Fooding® à 100% », sur Michelin (consulté le )
  22. « Michelin, Gault et Millau, World 50 Best… Les guides volent au secours des restaurants avec des stratégies très différentes », sur Nice-Matin, (consulté le )
  23. « Fooding lance un site répertoriant le meilleur de la vente à emporter », sur www.20minutes.fr (consulté le )
  24. « Restauration : le guide Fooding lance un site qui répertorie le meilleur de la vente à emporter », sur LA VDN, (consulté le )
  25. « Le Fooding lance son plat de résistance », sur www.lhotellerie-restauration.fr (consulté le )
  26. « Le guide Fooding lance un site qui répertorie le meilleur de la vente à emporter », sur Franceinfo, (consulté le )
  27. Thomas Giraudet, « Michelin vient de racheter le guide Le Fooding pour se démarquer — et ce n’est pas fini », sur Business Insider France, (consulté le )
  28. « Arte clashe la mégalomanie du Fooding : « je t'emmerding », acte 2 », sur O (consulté le )
  29. Texte intégral (lire en ligne)
  30. Texte intégral, Analyse (lire en ligne)
  31. Texte intégral, Analyse (lire en ligne)
  32. Thibaut Danancher, « Fooding : le palmarès 2021 tombe le masque », sur Le Point, (consulté le )
  33. « Pour ses deux meilleures tables 2019, le Fooding mise sur une cuisine « locavore et multiculturelle » », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
  34. Thibaut Danancher, « Giovanni Passerini, meilleur chef du Fooding 2017 », sur Le Point, (consulté le )

Bibliographie

  • A. Cammas et E. Rubin, Fooding Le Dico, Paris, Albin Michel, .

Liens externes

  • Alimentation et gastronomie
  • Portail du tourisme
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