Lamborghini Countach

La Lamborghini Countach est une supercar produite par le constructeur automobile italien Lamborghini entre 1974 et 1990. Ce modèle, qui a remplacé la Lamborghini Miura, a lui-même laissé la place à la Lamborghini Diablo.

Lamborghini Countach

Marque Lamborghini
Années de production 1974 - 1990
Production 2 042 exemplaire(s)
Classe Voiture de sport
Moteur et transmission
Énergie Essence
Moteur(s) V12 3.9 375 ch
V12 4.0 353/400 ch
V12 4.8 375 ch
V12 5.2 455 ch
Position du moteur Longitudinale central arrière
Cylindrée 3 929 à 5 167 cm3
Puissance maximale 375 à 455 ch (276 à 355 kW)
Transmission Propulsion
Boîte de vitesses Manuelle à 5 rapports
Poids et performances
Poids à vide 1 490 kg
Vitesse maximale 306 km/h
Accélération 0 à 100 km/h en 4,8 s
Châssis - Carrosserie
Carrosserie(s) Coupé 2-portes
Châssis Tubulaire en acier
Suspensions Triangle
Ressorts hélicoïdaux
Freins Disques ventilés
Dimensions
Longueur 4 140 mm
Largeur 2 000 mm
Hauteur 1 070 mm
Chronologie des modèles

Naissance

Une Countach vue de dessus.

La Lamborghini Countach fut réalisée en réaction à la Lamborghini Jarama que l'ingénieur Paolo Stanzani considérait comme une erreur car trop sage pour Lamborghini. Paolo Stanzani demanda alors à Marcello Gandini de dessiner la voiture la plus extravagante possible[1].

La Lamborghini Countach est, avec la Ferrari 512 Berlinetta Boxer, le modèle le plus important sur le marché de l'automobile sportive des années 1970.

Lors du Salon international de l'automobile de Genève en mars 1971, Lamborghini présente une étude conceptuelle nommée « LP500 ». Une fabrication en série du véhicule n'était pas envisagée, mais l'étude plaît, si bien que Lamborghini se décide à réaliser et commercialiser un modèle lui ressemblant. Toutefois, de nombreux détails sont modifiés. Le moteur V12 de 5 litres du prototype LP500 est devenu en 1974, avec la LP400, un 4 litres qui allait néanmoins devenir célèbre. Le nom « LP » signifie « Longitudinale Posteriore » en référence à la position du moteur.

Le nom « Countach » provient d'une expression d'argot piémontais signifiant « fabuleux ». Il marque l'expression d'étonnement et d'admiration qu'aurait lâché l'industriel turinois Bertone, à la vue de la voiture, sortie sur route pour la première fois[2].

Histoire

Le véhicule a été produit de 1974 à 1978 comme Lamborghini Countach LP400. Il dispose d'un moteur V12 de 3 929 cm3 développant 375 ch. Le moteur est inséré axialement, contrairement à la Miura. La boîte de vitesses à cinq rapports est placée devant le moteur, et de là l'arbre primaire traverse le carter d'huile pour atteindre la transmission arrière. Cette disposition novatrice, déjà rencontrée sur le monospace Stout Scarab en 1934 mais avec un moteur à cheval sur l'"essieu arrière" comme la Triumph 1300 de 1965 mais ici à l'avant, sera reprise sur les Lamborghini ultérieures à douze cylindres ainsi que les Bugatti à seize cylindres, Veyron puis Chiron. Contrairement au monocoque de la Miura, la Countach a un châssis treillis (tubulaire), mais la carrosserie est toujours signée Bertone.

La Miura a des arrondis doux, la Countach est angulaire. Le pare-brise est extrêmement plat et les portes « coléoptère » s'ouvrent en élytre c'est-à-dire en quart de cercle vers l'avant, parallèlement à la carrosserie tout comme le concept-car Alfa-Romeo Carabo présenté au salon de Paris par Bertone en (principe que l'on retrouvera sur la Diablo, la Murciélago, la Reventón puis l'Aventador), ce qui soulève la question de la sortie du véhicule si la voiture se retrouve sur le toit, tout comme les portes dites "papillons".

La LP400 est pendant dix ans la Lamborghini la plus rapide. Quand Lamborghini équipe la LP500S d'un moteur nettement plus puissant, les performances sont accrues à nouveau.

Lamborghini a assemblé un total de 2 042 exemplaires :

  • LP 112, un prototype détruit lors du crash test destiné à l'homologation[2]
  • LP400 : 158 exemplaires.
  • LP400S : 237 exemplaires.
  • LP500S : 323 exemplaires.
  • LP5000QV (pour quattrovalvole) : 610 exemplaires.
  • 25e anniversaire : 650 exemplaires.

LP 400

LP 400

La Lamborghini Countach entre en production en 1974. La première version du véhicule est dotée d'un moteur de 4 litres. Elle est reconnaissable entre autres par la fluidité de ses lignes et par ses pneus plus étroits que les versions suivantes. La LP 400 est la version la plus aérodynamique d'entre toutes. 158 exemplaires ont été produits.

Il existe une LP 400 sans la saignée de toit, caractéristique du rétroviseur périscopique. Certaines LP 400 sont modifiés à la suite des demandes spéciales du canadien Walter Wolf, les « Countach Wolf ». Une trentaine de LP 400 sont transformées en modèles « S » à partir de 1978, année de l'introduction de la Countach S. Une quinzaine sont faites par l'usine ; trois sont modifiés par Bob Wallace (en) avec un moteur turbo et une dizaine sont modifiées par Albert Mardikian dont deux célèbres conversions en targa. À la suite du retour de la spéculation autour des automobiles de prestige classiques, entre 2012 et 2016, la presque totalité de ces Countach modifiées est remise en configuration d'origine. Si les modèles LP 400 style « S » font partie des Countach les plus aimées par les fans de Countach, elles sont peu connues des spéculateurs : ainsi, en 2016, on ne compte pas plus de cinq Countach style S encore existantes, dont une turbo Wallace.

Concernant ce modèle, Pierluigi Mori, ancien pilote d'essai Lamborghini, explique : "Je ne dirais pas que la voiture était dangereuse, parce que si vous ne voulez pas aller vite vous levez le pied sur l'accélérateur et il n'y a pas de problème. Cependant ce n'était pas une voiture sympathique et belle à conduire. Elle devenait légère à une certaine vitesse et si c'était un peu cahoteux la voiture devenait instable. Mon expérience avec l'une d'elles sur une ligne droite, à 270km/h, fait que je me suis retrouvé complètement à gauche sur la route, sans toucher le volant. Comment dire, avec des mots simples, je n'ai pas sali mon pantalon mais presque"[3].

LP 400 S

LP 400S

Face aux difficultés financières dues à la crise économique, Lamborghini fait évoluer la Countach. Cette version est introduite en 1978. Les changements les plus importants sont sans doute l'ajout de jupes en fibre de verre sur les passages de roues dues à la taille des nouveaux pneumatiques qui sont plus larges. La voiture gardera cette allure jusqu'à la fin de sa production. Les pneus sont remplacés par des Pirelli P7 pour lui donner plus d’adhérence. Les jantes sont dites « Bravo », reprenant le dessin du prototype Bertone p114 Bravo (LP 400 S série 1) et par la suite dites « téléphone », avec un dessin revu à partir de 1980 (introduites à partir de la série 2). Un aileron en V est optionnel et, bien qu'il augmente la stabilité à haute vitesse, celui-ci réduit la vitesse de pointe de 16 km/h (la plupart des acheteurs ont commandé l'aileron). Des changements mineurs sont aussi apportés au moteur. L'emblème à l’arrière se voit complété d'un « S » et les feux arrière reçoivent de petits rectangles réfléchissants en plus des trois carrés lumineux.

La LP 400 S est déclinée en trois séries :

  • Série 1 : carrosserie « lowbody », jantes Campagnolo Bravo, moteur pouvant aller jusqu'à plus de 400 ch (le prototype d'homologation américain est doté d'un moteur développant 430 ch), rétroviseurs extérieurs de style « obus » repris de la LP 400 périscope, aileron Dallara en option. 50 exemplaires sont fabriqués. C'est l'un des modèles de Lamborghini les plus recherchés par les collectionneurs. Il existe deux LP 400 S série 1 ayant le rétroviseur périscopique de la LP 400 sur le toit ; toutes les autres ont un toit lisse.
  • Série 2 : toujours en configuration « lowbody », elle se distingue de la version 1 par l'adoption de nouvelles jantes (reprises du dessin des Bravo mais épurées), de rétroviseurs beaucoup plus larges et par l'adoption de petits volets latéraux sur l'aileron (à partir de mi-1980, les premières versions auront droit au même aileron que la S1), toujours en option. L'option périscope sur le toit est arrêtée. C'est cette version que possède, jusqu'à la fin de ses jours, Ferrucio Lamborghini. 105 exemplaires seront construits.
  • Série 3 : la série trois marque un tournant majeur car en plus de posséder des caractéristiques similaires aux deux autres séries, l'ingénieur Alfieri décide d'augmenter la garde au toit de cm. Les suspensions sont ainsi revues et rehaussées, ce qui change l'ergonomie de la voiture. La voiture n'est donc plus une « lowbody » et a un aspect moins ramassé : cette modification permet à la Countach d'accueillir des personnes de plus grande taille — jusque-là, les personnes de plus d'1,75 m avaient des difficultés à la conduire. Surtout, le spoiler avant est désormais moins sujet à la casse sur des routes accidentées ou dos-d'ânes. Elle développe (353 ch pour les versions de base et un 0 à 100 km/h en 6,5 s). De nouveaux rétroviseurs apparaissent sur les derniers modèles construits, et sont ensuite repris sur la 5000 S. 82 exemplaires seront construits.

LP 500 S

LP 500S

À la suite du rachat de Lamborghini par le groupe Mimran, la Countach doit évoluer. C'est le rôle de la LP 500 S, nommée « 500 S » aux États-Unis. L'ingénieur Alfieri décide de faire évoluer le groupe motopropulseur : cette version, introduite en 1982, reçoit un gros moteur de 4,8 L. Les performances sont accrues et les 375 ch d'origine sont bien là — certaines LP 400 S ne disposant réellement que de 360 ch. L'intérieur est revu. Les contre-portes et le tableau de bord sont légèrement redessinés. Sur la malle arrière figure la mention « 500 S » et on l'équipe de nouveaux rétroviseurs.

LP 5000 QV

LP 5000 QV

En 1985, la Countach se voit améliorée pour une troisième fois. Le nouveau moteur passe à 5,2 L et reçoit quatre soupapes par cylindre : « QV » signifie « Quattro Valvole » en italien. Les carburateurs sont déplacés au-dessus du moteur, ce qui nécessite une bosse dans le capot moteur, réduisant de beaucoup la visibilité arrière, déjà très mauvaise. Certains des panneaux de carrosserie en aluminium sont remplacés pour des panneaux en Kevlar.

Dans la version américaine de la LP 5000 QV, le moteur sera à injection. Les seules options disponibles sont l'aileron arrière et un système audio.

Édition 25e anniversaire

25e anniversaire

Cette édition est créée en l’honneur des 25 ans du département automobile de Lamborghini. Mécaniquement parlant, le véhicule est très semblable à la LP 5000 QV. Les différences marquantes sont dans la carrosserie. Les entrées d'air sont redessinées et sont plus grosses que les précédentes. Les jupes latérales ont changé de forme, permettant à un plus grand volume d'air d'entrer dans le moteur (un problème sur les versions précédentes). Les feux arrière sont plus étroits.

Cette version est la dernière produite, de 1988 à 1991, la Lamborghini Diablo ayant été mise en production en 1990.

Notes et références

  1. Davide Cironi, « Stanzani Racconta: Perché è nata la Countach - Davide Cironi Drive Experience (SUBS) », (consulté le )
  2. J.-F. Marchet et P. Coltrin, Lamborghini Countach, 1981
  3. Davide Cironi, « Fare il collaudatore quando i limiti erano solo suggerimenti - Davide Cironi Drive (SUBS) », (consulté le )

Annexes

Article connexe

Bibliographie

  • Jean-Francois Marchet et Peter Coltrin, Lamborghini Countach, Osprey, (ISBN 978-0-85045-390-4)
  • Serge Bellu, Lamborghini tous les modèles années par année, Paris, E.P.A., , 383 p. (ISBN 2-85120-257-X)

Liens externes

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