La Rivière-de-Corps

La Rivière-de-Corps est une commune française, située dans le département de l'Aube en région Grand Est.

Pour les articles homonymes, voir La Rivière.

La Rivière-de-Corps

L'hôtel de ville.
Administration
Pays France
Région Grand Est
Département Aube
Arrondissement Troyes
Intercommunalité Troyes Champagne Métropole
Maire
Mandat
Christophe Chomat
2020-2026
Code postal 10440
Code commune 10321
Démographie
Gentilé Ribocortins, Ribocortines
Population
municipale
3 457 hab. (2018 )
Densité 476 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 17′ 19″ nord, 4° 01′ 14″ est
Altitude Min. 108 m
Max. 136 m
Superficie 7,26 km2
Unité urbaine Troyes
(banlieue)
Aire d'attraction Troyes
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Saint-André-les-Vergers
Législatives Troisième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Grand Est
La Rivière-de-Corps
Géolocalisation sur la carte : Aube
La Rivière-de-Corps
Géolocalisation sur la carte : France
La Rivière-de-Corps
Géolocalisation sur la carte : France
La Rivière-de-Corps

    Géographie

    Communes limitrophes de La Rivière-de-Corps
    Sainte-Savine
    Torvilliers
    Saint-Germain Saint-André-les-Vergers

    Urbanisme

    Typologie

    La Rivière-de-Corps est une commune urbaine[Note 1],[1]. Elle fait en effet partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[2],[3]. Elle appartient à l'unité urbaine de Troyes, une agglomération intra-départementale regroupant 18 communes[4] et 136 438 habitants en 2017, dont elle est une commune de la banlieue[5],[6].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Troyes, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 209 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[7],[8].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (73,8 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (83,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (70,6 %), zones urbanisées (24,9 %), zones agricoles hétérogènes (3,2 %), mines, décharges et chantiers (1,4 %)[9].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[10].

    Histoire

    Le nom La Rivière-de-Corps proviendrait de la Bataille des champs Catalauniques, qui se déroula non loin de la ville de Troyes, le . Cette bataille opposa Attila le Hun aux Romains et aux Francs. La bataille fut très sanguinaire. Alors, la Vienne[11], cours d'eau traversant Saint-André-les-Vergers, Torvilliers ainsi que La Rivière-de-Corps, aurait débordé, car il y aurait eu trop de corps présent dans l'eau[12],[13].

    Le fief relevait du comte de Champagne par son château de Troyes, puis du roi de France. Parmi les seigneurs ecclésiastiques il y avait l'abbaye de Montier-la-Celle pour des dîmes depuis un don de Girard de la Rivière d'après une charte de la fin du XIIe siècle ; le chapitre Saint-Etienne de Troyes pour une terre libre de droit et achetée en 1157 à Maurice de Laines. Le même chapitre acquit les droits d'une sixième de haute et basse justice y compris une terre en relavant en 1332 à Wautier d'Aubigny ; reçût en 1342 une rente de six livres de la part de Hue de Frolois, sire de Molinot.
    Comme seigneurs laïcs Ponce de la Rivière vers 1172 jusqu'à Marie-Claude Camusat, de 1769 à 1789, épouse de M. de Loynes.

    En 1644, par lettres patentes, la terre devient une châtellenie pour Pierre III Pithou, la reine alors régente par lettre du reconnaissait l'antériorité de l'appellation de vicomté pour la seigneurie de La Rivière-de-Corps[14]sans qu'il soit actuellement possible de dire à quand remonte ce vicomté. L'enregistrement au parlement de Paris se fit le et la vicomté comprenait : Boulage, Chicherey, les hameaux des Fontaines, Voué, la Maladière, les Noës, une partie du village de l'Épine et Sainte-Savine pour partie. Le siège de la vicomté était au château des Granges[15]. C'était un hostel seigneurial cité en 1512, comprenant cinq quartiers et quatre cordes de terres en 1621 ayant colombiers et vergers fermez de fossés en 1713.

    La commune était en 1789 de l'intendance et de la généralité de Châlons, du bailliage et de l'élection de Troyes.

    Héraldique

    Les armes de la ville se blasonnent ainsi :

    de vair à la bande d’argent côtoyée de deux cotices du même, au chef d’azur chargé de deux burèles ondées d’argent.

    Politique et administration

    Liste des maires

    École primaire - mairie.
    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    mai 1925 juillet 1926 Arsène Beaugrand    
    juillet 1926 juillet 1932 Henri Grados    
    juillet 1932 mai 1935 Ariste Mignot    
    mai 1935 octobre 1947 Émile Buck PCF  
    octobre 1947 novembre 1963 Emmanuel Heimann    
    novembre 1963 mars 1968 Maurice Rouard    
    mars 1968 mars 1977 Georges Leclerc    
    mars 1977 septembre 2004 Maurice Sommer SE  
    septembre 2004 mars 2008 Georges Thévenon SE  
    septembre 2008 mai 2020 Véronique Saublet Saint-Mars [16] DVD Conseillère départementale du canton de Saint-André-les-Vergers depuis 2015
    mai 2020 En cours Christophe Chomat [17]    
    Les données manquantes sont à compléter.

    Démographie

    Évolution démographique

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[18]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[19].

    En 2018, la commune comptait 3 457 habitants[Note 3], en augmentation de 11,88 % par rapport à 2013 (Aube : +1,12 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    332391345324331365370373369
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    355352343307302294281289281
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    311302281294364440563559575
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2011 2016
    6929461 4691 8302 6312 9522 9542 9273 253
    2018 - - - - - - - -
    3 457--------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[20] puis Insee à partir de 2006[21].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Pyramide des âges

    La population de la commune est relativement âgée. Le taux de personnes d'un âge supérieur à 60 ans (24,1 %) est en effet supérieur au taux national (21,6 %) et au taux départemental (22,8 %). À l'instar des répartitions nationale et départementale, la population féminine de la commune est supérieure à la population masculine. Le taux (51,5 %) est du même ordre de grandeur que le taux national (51,6 %).

    La répartition de la population de la commune par tranches d'âge est, en 2007, la suivante :

    • 48,5 % d’hommes (0 à 14 ans = 18,1 %, 15 à 29 ans = 12,7 %, 30 à 44 ans = 17,9 %, 45 à 59 ans = 28,8 %, plus de 60 ans = 22,5 %) ;
    • 51,5 % de femmes (0 à 14 ans = 16 %, 15 à 29 ans = 11,5 %, 30 à 44 ans = 18,4 %, 45 à 59 ans = 28,5 %, plus de 60 ans = 25,7 %).
    Pyramide des âges à La Rivière-de-Corps en 2007 en pourcentage[22]
    HommesClasse d’âgeFemmes
    0,6 
    90  ans ou +
    1,3 
    6,9 
    75 à 89 ans
    8,6 
    15,0 
    60 à 74 ans
    15,8 
    28,8 
    45 à 59 ans
    28,5 
    17,9 
    30 à 44 ans
    18,4 
    12,7 
    15 à 29 ans
    11,5 
    18,1 
    0 à 14 ans
    16,0 
    Pyramide des âges du département de l'Aube en 2007 en pourcentage[23]
    HommesClasse d’âgeFemmes
    0,4 
    90  ans ou +
    1,3 
    6,4 
    75 à 89 ans
    10,0 
    13,3 
    60 à 74 ans
    14,1 
    21,3 
    45 à 59 ans
    20,6 
    20,6 
    30 à 44 ans
    19,5 
    19,2 
    15 à 29 ans
    17,2 
    18,9 
    0 à 14 ans
    17,3 

    Lieux et monuments

    La Chapelle Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus
    • Deux anciens lavoirs construits sur le parcours des Viennes dont un détruit.
    • La chapelle Saint-Hippolyte était une dépendance de la paroisse de Sainte-Savine. Elle a été vendue le comme bien national. Elle fut détruite en 1820. Elle a l'abbaye de Montier-la-Celle, confirmé en 1185 par Mannassès de Pougy alors évêque de Troyes. Elle était bâtie sur un plan de croix latine à la croisée du chemins venant de Saint-Hippolyte avec la route de Troyes à Vauchassis. Le musée Saint-Loup conserve un bas-relief provenant de la chapelle[24].
    • La chapelle Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus, situé au 45 rue Jean Jaurès. Créée en 1945, la chapelle fut aménagée à l'intérieur de la grange de M. et Mme Legros-Massey.

    Personnalités

    Émile Buck

    Émile Buck né le à Paris (11e arrondissement), et mort en à Dachau, conseiller municipal et maire de la commune . Également connu pour avoir été un résistant pendant la Seconde Guerre mondiale, lors de laquelle il est arrêté et déporté[25]. Il appartint au bureau départemental des "Amis du rappel", formation politique de René Plard. Il fut ensuite élu au comité central en février 1933 puis en . Il dirigeait la liste d'union des gauches pendant l'élection municipale de , et fut élu maire de la Rivière-de-Corps à l'issue de celle-ci.

    La première étape de sa participation à la Résistance a été de rejoindre le Bureau des opérations aériennes (BOA), qui collabora avec les Francs-tireurs et partisans français (FTPF), un mouvement de résistance interne créé par le Parti communiste français[25]. Son fils Auguste, alors démobilisé du front italien, s'inscrit au Front national, un mouvement de résistance d'obédience communiste pendant la Seconde Guerre mondiale.

    Émile et Auguste Buck aidèrent les aviateurs américains à se cacher et participèrent à un réseau qui fut démantelé dans la commune voisine de Sainte-Savine[25].

    Émile Buck fut arrêté par la Gestapo le et fut déporté. Quant à Auguste, il fut arrêté le même jour à Prugny (Aube). Ils furent tous les deux internés au camp de Royallieu (Frontstalag 122) à Compiègne (Oise) en France, un « camp d'internement pour les prisonniers politiques jugés dangereux » par le Reich[25]. Le père et le fils furent ensuite déportés le dans le « train de la mort », appelé ainsi en raison du nombre élevé de décès ayant lieu pendant le voyage[25],[26], avant d'arriver dans le camp de concentration de Dachau, en Allemagne, le suivant[25]. C'est ici que mourra Émile en , peu de temps avant que les Américains libèrent le camp.[27].

    Émile Buck a donné son nom à une rue de la commune , ainsi qu'à un stade de football [28].

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en celle d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Références

    1. « Zonage rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    2. « Commune urbaine-définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    3. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    4. « Unité urbaine 2020 de Troyes », sur https://www.insee.fr/ (consulté le ).
    5. « Base des unités urbaines 2020 », sur www.insee.fr, (consulté le ).
    6. Vianney Costemalle, « Toujours plus d’habitants dans les unités urbaines », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques, (consulté le ).
    7. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques, (consulté le ).
    8. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques, (consulté le ).
    9. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    10. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    11. « Histoires d'eau », sur Troyes d'hier à aujourd'hui (consulté le )
    12. « Rivière de Corps :: Sang et Corne », sur Electrophone (consulté le )
    13. « D’où vient le nom de La Rivière-de-Corps? », sur Journal L'Est Éclair abonné, (consulté le )
    14. Cartulaire Rivière-de-Corps , f° 163 v°.
    15. Jean-Charles Courtalon-Delaistre, Topographie historique de la ville et du diocèse de Troyes, Paris, Antoine Fournier libraire et Troyes la Veuve Gobelet imprimeur, 1784, III p75.
    16. Site officiel de la préfecture de l‘Aube
    17. https://reader.cafeyn.co/fr/1927222/21616227
    18. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    19. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    20. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    21. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    22. « Évolution et structure de la population à La Rivière-de-Corps en 2007 », sur le site de l'Insee (consulté le )
    23. « Résultats du recensement de la population de l'Aube en 2007 », sur le site de l'Insee (consulté le )
    24. Le Clert, Archéologie monumentale , n° 494.
    25. « EMILE BUCK », ADIRP de l'AUBE, (lire en ligne, consulté le )
    26. « Fondation pour la mémoire de la déportation »,
    27. « Site officiel de la commune de La Rivière de Corps, Aube, 10440, Grand Troyes (La Rivière-de-Corps) », sur www.larivieredecorps.fr (consulté le )
    28. « Site officiel de la commune de La Rivière de Corps, Aube, 10440, Grand Troyes (La Rivière-de-Corps) », sur www.larivieredecorps.fr (consulté le )
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