La Journée de la jupe

La Journée de la jupe est un film franco-belge réalisé par Jean-Paul Lilienfeld et sorti en 2008. D'abord projeté au Festival de la fiction TV de La Rochelle puis à la Berlinale, il a été diffusé le sur Arte avant de sortir en salles le .

La Journée de la jupe
Isabelle Adjani en 2012.
Réalisation Jean-Paul Lilienfeld
Scénario Jean-Paul Lilienfeld
Musique Kohann
Acteurs principaux
Sociétés de production Arte France
Mascaret Films
Fontana Film
Pays d’origine France
Genre drame
Durée 88 minutes
Sortie 2008
Première diffusion 2009


Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Synopsis

Sonia Bergerac est professeur de lettres dans un collège de banlieue. Elle vit difficilement le quotidien de la relation avec ses élèves et elle est en outre fragilisée par le départ de son mari.

Lors d'une répétition pendant un cours de théâtre avec une de ses classes, elle découvre un pistolet dans le sac d'un élève nommé Mouss. Comme elle cherche à s'en emparer, un coup de feu part et blesse ce dernier à la jambe.

Dans la confusion du moment, elle craque et prend une partie de sa classe en otage.

Alors qu'à l'extérieur, les autorités scolaires, policières et politiques peinent à comprendre et à réagir à la situation, Sonia propose à ses élèves sa vision et leur démontre leurs contradictions, à tel point que plusieurs élèves  qui souffrent du système machiste et de la délinquance en vigueur dans la cité  lui apportent une aide plus ou moins directe pour maintenir la situation.

Quand la police lui demande ses revendications, madame Bergerac, adepte du port de la jupe, imagine d'inviter les élèves filles à venir en jupe pendant une journée pour lutter contre l'idée préconçue que les filles en jupe sont des prostituées.

Mais la situation dérape et, alors que la négociation allait réussir, un jeune garçon nommé Mehmet s'empare de l'arme et en tue un autre, Sébastien, qui le menaçait de représailles. Lors de la libération de la classe, un policier déguisé en journaliste-caméraman tue délibérément Sonia. À son enterrement, ses anciennes « otages » portent toutes une jupe.

Fiche technique

Distribution

Personnages principaux

Élèves de la classe

  • Yann Ebongé : Mouss
  • Kévin Azaïs : Sébastien
  • Karim Zakraoui : Farid
  • Sonia Amori : Nawel
  • Khalid Berkouz : Mehmet
  • Sarah Douali : Farida
  • Salim Boughidene : Jérôme
  • Hassan Mezhoud : Akim
  • Fily Doumbia : Adiy
  • Mélèze Bouzid : Khadija

Personnages secondaires

  • Nathalie Besançon : la ministre de l'Intérieur
  • Marc Citti : Frédéric Bergerac, le mari de Sonia
  • Benaissa Ahouari : le père de Sonia Bergerac
  • Malika Kadri : la mère de Sonia Bergerac
  • Olivier Brocheriou : Julien
  • Anne Girouard : Cécile
  • Stéphan Guérin-Tillié : François
  • Sarah-Laure Estragnat : la journaliste
  • Feliciano López : un homme du RAID
  • Jean-Raoul Lacote : un policier
  • Régis Romele : le lieutenant du RAID
  • Koceila Aït-Ghezali : le copain de Mehmet
  • Dominique Caché : un homme du RAID
  • Hadjra Fares : la mère de Farid
  • Mariam Kaba : la mère de Mouss
  • Véronique Ruggia : la mère de Sébastien
  • Xiaxing Chang : le père de Kim
  • Ahmet Zirek : le père de Mehmet
  • Omar Yami : le frère de Sonia
  • Gilles Flamand : le perchman
  • Laurent Hennequin : un homme du RAID
  • Cyrille Kervestin : le caméraman
  • Jean-Raoul Lacote : un policier
  • Jean Charles Manuel : un homme du RAID
  • Bendit Rat : un homme du RAID
  • Emmanuel Vieilly : le policier 1
  • Cédric Delahays : pompier

Production

Autour du film

Comme quelques rares productions d'Arte, ce téléfilm a d'abord été présenté sur la chaîne avant sa sortie en salles en France. Lors de sa diffusion sur Arte, le film a réuni plus de 2,2 millions de téléspectateurs, avec 9,7 % de part de marché, soit le record d'audience de l’année 2009 pour la chaîne et l'un de ses records historiques[2]. Il était initialement prévu deux prédiffusions sur Arte ; elles avaient été annoncées par la presse télévisée. La seconde diffusion (du ) a été supprimée ainsi que tous les moyens de diffusion ordinairement utilisés par la chaîne sur le web[réf. nécessaire].

La chaine indique que « suite au succès de la première diffusion sur l'antenne d'Arte de La Journée de la jupe, [elle] a, en concertation avec les producteurs et exploitants de salle, décidé de différer ces rediffusions (le film a été rediffusé les 15 et )[2]. » D'après le réalisateur, le film a été diffusé sur Arte faute de financements suffisants pour une sortie en salle de façon habituelle. Le film est sorti au cinéma, quelques jours plus tard, dans cinquante salles dans toute la France ; à l'origine, les diffuseurs n'ont pas été intéressés par une sortie plus large de ce film. Le film a été également présenté en avant-première à la Berlinale 2009.

Le thème du film, son traitement ainsi que les difficultés de diffusion, à la télévision comme en salles, ont suscité un début de polémique : ce film serait-il « politiquement incorrect », surtout quelques mois après le succès de Entre les murs[3] ?

Un élément du scénario (débutant dès 2005), s'est récemment concrétisé. La revendication réclamée au ministre de l'Éducation nationale par le personnage principal, élément qui a d'ailleurs donné son titre au film, a provoqué en France une demande effective de la part d'élèves de certains établissements scolaires, ceci avant même la sortie en salle du film. Cette revendication naît en 2006, au lycée agricole catholique d’Étrelles, à 40 km de Rennes, où l’association Libertés Couleurs, spécialisée dans la prévention des conduites à risques, anime un atelier sur la sexualité. La journaliste Brigitte Chevet suit ces débats et réalise en 2007 le documentaire « Jupe ou pantalon ? » qui montre une culture juvénile marquée par un mélange de puritanisme plus ou moins religieux et une influence du « porno », et qui prend conscience du tabou qu'est devenue la jupe[4].

Jean-Paul Lilienfeld, réalisateur du film Quatre garçons pleins d'avenir, a retrouvé dans le casting deux de ses « garçons pleins d'avenir » : Olivier Brocheriou et Stéphan Guérin-Tillié.

Lors de la remise de son prix de meilleure actrice aux Globes de cristal 2010, Isabelle Adjani a dit : « Une jupe, ce n'est qu'un bout de tissu, mais qu'elle soit courte ou qu'elle soit longue, ce symbole peut nous aider à gagner une bataille contre l'obscurantisme, et même contre ce qu'il convient d'appeler la haine des femmes[5] ».

En 2014, des élus lycéens au conseil académique de la vie lycéenne (CAVL) de l'académie de Nantes ont organisé la journée de la jupe[6] en référence au film, suscitant de nombreuses réactions[7],[8].

Pour la bande originale, le film utilise trois titres issus de l'album Hypnotic de Kohann. Le titre NAKR, qui soutient le dénouement, et le titre Friantiz (qui figure au générique), ont très largement contribué à faire connaitre la voix de Kohann en Europe. Enfin, le titre Tam tam tam est utilisé comme sonnerie de téléphone du personnage interprété par Isabelle Adjani.[réf. nécessaire]

Distinctions

Notes et références

  1. « Ça tourne pour les jeunes des cités », leparisien.fr, (consulté le )
  2. arte.tv
  3. Adjani - La Journée de la jupe : retour sur la genèse difficile d'un succès - Emmanuel Berretta, Le Point, 23 mars 2009. Extraits de l'interview du réalisateur, Jean-Pierre Lilienfeld : « [...] le sujet a fait peur... », « [...] le sujet est sensible [...] », « Et puis, il y a la peur irraisonnée. L'un d'entre eux a justifié son refus en disant : « Je n'ai pas envie que ma maison saute. » Comme s'il allait encourir je ne sais quelle fatwa en distribuant La Journée de la jupe... »
  4. C'est une demande de l'association Libertés Couleurs, initiatrice d'un « Printemps de la jupe et du respect » (Le Printemps de la jupe et du respect - Présentation [PDF])
  5. Isabelle Adjani: "La jupe est une anti-burqa contre l'obscurantisme et la haine des femmes" - LePost.fr, 10 février 2010
  6. «"Ce que soulève la jupe" est une journée de réflexion sur l'égalité et les discriminations»
  7. « Journée ce que soulève la jupe : stop à l'intox ! », sur Syndicat général des lycéens (SGL), (consulté le )
  8. « La journée de la jupe de la discorde », sur iTélé, (consulté le )

Liens externes

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