La Docherie
La Docherie ou Marchienne-Docherie (en wallon El Dochriye) est un quartier de Marchienne-au-Pont, une des quinze sections de la ville de Charleroi, située en Belgique.
Marchienne-Docherie | |
Panorama de la Docherie | |
Administration | |
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Pays | Belgique |
Région | Région wallonne |
Province | Province de Hainaut |
Arrondissement | Charleroi |
Ville | Charleroi |
Géographie | |
Coordonnées | 50° 25′ 36″ nord, 4° 24′ 22″ est |
Transport | |
Bus | TEC : Lignes 85, 86, 172 et Midi-Docherie |
Localisation | |
Étymologie
L'origine du nom Docherie reste floue mais plusieurs hypothèses ont été avancées. Une première est que le nom viendrait du latin « Docere » qui signifie instruire et qui serait lié au fait d'un ermite savant aurait habité dans le bois local. Une autre hypothèse serait que « Docherie » viendrait du vieux français « Dochard » qui voudrait dire « porteur de bois »[1].
Géographie
La Docherie se situe sur le flanc de la colline qui est séparée par le quartier de Gohyssart. Les communes limitrophes sont : Dampremy, Monceau-sur-Sambre, Roux, Jumet, Lodelinsart et Marchienne-Centre.
Histoire
C'est en 1840 que La Docherie naît réellement pour devenir un hameau peuplé et actif. Le canal Charleroi-Bruxelles y passe déjà à l'époque. Il serait d'ailleurs peut-être plus vrai de dire le canal Marchiennes-Bruxelles puisque le terminus en était situé au « Fond Beghin ». Le canal est inauguré en 1832. C'est cette même année que l'on décide la construction du pont Beghin pour ouvrir la route vers Gosselies. Ce pont Beghin va donner, aussi par extension, son nom à tout un quartier.
Depuis très longtemps, le charbon a été découvert dans le bois Dochard. Il est extrait de façon artisanale dans des « cayats », sortes de petits puits rudimentaires dans lesquels on descend dans une espèce de gros chaudron suspendu à un treuil. Lorsque les verreries, pour chauffer leurs grands bassins, ou la métallurgie, pour fabriquer du coke se mueront en grands demandeurs de houille, certains cayats deviendront des puits de plus en plus profonds.
L'indépendance de la Belgique, en 1830, est le départ d'un développement industriel général, surtout en Wallonie. Dans la région de Charleroi, c'est ce qui fait la richesse et la réputation du Pays noir. La Docherie n'échappe pas au phénomène. Dès lors, des puits s'ouvrent aussi sur son espace et produisent de plus en plus de cette précieuse houille. Le creusement de puits de charbonnage et l'exploitation industrielle du sous-sol font rapidement en sorte que La Docherie ait besoin de routes pour transporter tout ce d'un charbonnage consomme et produit, et aussi de logements pour les ouvriers qui y travaillent. En 1840, on défriche le bois. On trace des chemins, des rues et l'on construit des maisons. C'est le départ de l'explosion géographique et démographique de La Docherie.
En 1853, il y a 721 habitants (3167 pour tout Marchiennes). C'est aussi cette année que pour la première fois, deux conseillers communaux sont choisis parmi les éligibles Dochards. En 1893, soit juste quarante ans plus tard, plus de 6000 habitants sont dénombrés[2]
Bâtiments et Monuments
- L'église Saint-Pierre. Bâtie en 1868, elle est dédiée à Saint-Pierre, en l'honneur de Pierre Parent qui finança la construction. On l'inaugure et le premier titulaire canonique est Victor Van Achter qui restera en poste jusqu'en 1878. On inaugure l'église, alors qu'elle n'a ni tour ni clocher et, conséquemment, pas non plus de cloches. Une bonne dizaine d'années à peine après sa construction, des fissures apparaissent dans les murs et un procès s'engage contre les Sociétés d'Amercoeur et de Bayemont, en 1881. Le procès va s'éterniser jusqu'en 1892, soit une procédure de onze ans. Entre temps, la paroisse est érigée au statut de vicariat, en 1889. C'est le vicaire Marcquebreucq qui entendra le tribunal de Charleroi prononcer la sentence qui condamme les Charbonnages aux frais de réparation, en 1892. En 1893, enfin, la tour et le clocher sont installés, avec ses 3 cloches. A l'origine, elles portaient le nom de leur « marraine » (donatrice) ainsi que la tonalité musicale de leur son. Il y avait Charlotte qui tintait en MI bémol, Marie-Barbe, en FA et Augustine en SOL[3].
- La chapelle Notre-Dame-des-Sept-Douleurs, située rue E. Gantois, est la seconde église de La Docherie et fut consacrée le dimanche 9 novembre 1936. Les reliques des Saints martyrs Maxime et Félicien se trouvent dans l'ancien autel en pierre[4]. Aujourd'hui c'est devenu une église orthodoxe.
- Le monument des Derportes.
- La chapelle au Bois. Elle se trouve sur le teritoire de Jumet.
- Le monument aux « Mamans ». Qui se trouve près de l'école de La Docherie.
- L'Orphelinat Saint-Joseph. L'orphelinat St Joseph, rue Favette, était géré, depuis sa fondation, par une communauté religieuse. L'établissement se laïcisa en 1965 et devint la Maison St Joseph[5]. Son rôle social a quelque peu évolué; toutefois, ce sont toujours des jeunes mineurs d'âge qui y sont logés. Souvent appelé la « Maison St Joseph », l'orphelinat est une des plus anciennes constructions publiques de La Docherie. Situé rue Favette, sa destination originale a, au fil des ans, quelque peu évolué tout en restant dans le domaine de l'assistance sociale envers les jeunes déshérités[6].
Les cités
- La cité Ouvrière. Bâtie en 1925 par les Habitations marchiennoises : la cité englobant les rues J. Jaurès et V. Hachez se distingue par l'originalité du style des maisons. Bien que de nombreux locataires soient devenus propriétaires de leur logement, peu de modifications y furent apportées, du moins extérieurement. Par exemple, la rue Jaurès montre plusieurs de ces maisons possédant encore leur aspect initial[7].
- La cité Hachez.
- La cité des Cerisiers.
Galerie
- Chapelle Notre-Dame-des-Sept-Douleurs. Aujourd'hui église orthodoxe.
- L'église Saint-Pierre.
- L'intérieur de l'église Saint-Pierre.
- Cimetière de Marchienne-Docherie.
- Vue panoramique et les deux tours de refroidissement de la centrale éléctrique d'Amercœur.
- Panorama de la cité des Cerisiers.
- Vue vers le terril Saint-Théodore Est.
- Rue des Dochards.
- Le cimetière et la chapelle funéraire de la famille Parent-Legrand.
- Vue de nuit avec les tours de refroidissement.
- Vue de la rue Royale vers 1935.
- Panorama de La Docherie vers 1911 et le "Pays Noir".
- La rue de Bayemond (actuellement rue Léon Dubois) carte postale entre 1900 et 1914.
Personnalité
- L'abbé Léon Robert, (1858-1951). En hiver 1892, l'abbé Léon Robert est désigné par l'Évêché pour diriger la paroisse de la Docherie. Une paroisse difficile, qui n'a pas bonne réputation. Il y est envoyé d'ailleurs par mesure disciplinaire, après un comportement jugé pas assez catholique dans sa paroisse précédente. Il a alors 34 ans. La cure est insalubre. Mais il possède une fortune personnelle. Il fera faire des travaux au bon temps. L'école catholique était si délabrée qu'elle a dû fermer. Il veut la réhabiliter. Pas d'école catholique pendant dix ans. Mais, vers 1920, plus de 900 élèves sont répartis dans plusieurs écoles sur la Docherie. Une véritable guerre scolaire s'en suivra. Forte personnalité. Caractère légendaire. Meurt en 1951[8]. La rue du cimetière porte aujourd'hui son nom.
- Jean Ester, (1921-1946). Pilote d'avion, meurt le 18 septembre 1946 à Gander au Canada. Il est né à Roux et démennager au numéro 184. Sa rue porte aujourd'hui son nom.
Exploitations minières
La Docherie possédait des charbonnages. Aujourd'hui il reste les terrils.
Charbonnages disparus
- Puits Saint-Charles.
- Puits Saint-Théodore.
- Puits Saint-Auguste.
Terrils
- Terril Saint-Théodore Ouest.
- Terril Bayemont-Saint-Charles.
Enseignement
La Docherie possède des écoles.
- Ecole fondamentale Saint-Pierre.
- Ecole fondamentale Saint-Louis.
- Ecole communale Victor Hachez.
- Ecole communale La Docherie.
Notes et références
- Van Aelst 1993, p. 12.
- Van Aelst 1993, p. 15.
- Van Aelst 1993, p. 16.
- Van Aelst 1990, p. 82.
- Van Aelst 1990, p. 52.
- Van Aelst 1990, p. 112.
- Van Aelst 1990, p. 58.
- Malik Hadrich, « Sept rues viennent de changer de nom à Charleroi », sur 7sur7.be, (consulté le )
Bibliographie
- Gérard Amand, La Docherie au passé recomposé : 125e anniversaire de la paroisse Saint-Pierre, 88 p.
- Émile Van Aelst, Les fantômes de la Docherie, , 152 p.
- Émile Van Aelst, Gens de la Docherie, , 207 p.