L'Atalante (film)

L'Atalante est un film français réalisé par Jean Vigo, sorti en 1934.

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L'Atalante
Réalisation Jean Vigo
Acteurs principaux
Pays d’origine France
Durée 89 minutes
Sortie 1934


Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Synopsis

Pour fuir la monotonie de sa vie au village, Juliette se marie avec Jean, un marinier qui navigue en compagnie du père Jules, un vieil excentrique et d'un gosse qui aide à tout faire. Mais la vie à bord d'une péniche telle l'Atalante est spéciale puisque chacun s'adonne à ses rites en priorisant ses valeurs : ainsi père Jules, fantasque et créatif, est vite entouré d'une famille de chats, Jean se voue exagérément à sa tâche quitte à délaisser Juliette qui entend tout réformer par un ménage inédit. La tension générée provoque, à la première escale qui est Paris, ville enthousiasmante et agitée, une fugue de la jeune femme suite au numéro de séduction d'un camelot artiste et chansonnier. En colère, son mari l'abandonne pour rallier Le Havre, mais, constamment obsédé par sa vision, il plonge dans une profonde dépression et dans l'eau comme pour se suicider. Touché par ce désespoir, le père Jules part à la recherche de Juliette et la retrouve. Ils reviennent ensemble sur l'Atalante.

Fiche technique

Distribution

Acteurs non crédités

Autour du film

L'Atalante est le seul long métrage réalisé par Jean Vigo, mort une semaine après que le film eut été retiré de l'affiche.

L'Atalante a été monté par Louis Chavance, sous la direction de Jean Vigo, déjà malade et alité.

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La Gaumont, inquiète après l'interdiction de Zéro de conduite, film précédent du cinéaste, décida de remplacer la musique de Maurice Jaubert par la chanson à succès de Lys Gauty Le Chaland qui passe. (« Imaginez qu'au milieu d'une représentation de Pelléas, l'orchestre exécute soudain « Parlez-moi d'amour » », s'était insurgé Claude Aveline). Le film est sorti sous le titre de cette chanson[2]. Des scènes furent supprimées, le film étant monté par le même Chavance. De 84 minutes, la durée, raccourcie de 19 minutes, devient 65 minutes. À la suite de l'échec commercial du film, les exploitants de salle coupèrent à leur tour dans la copie pour l'« améliorer », ce qui était habituel au temps du cinéma muet, mais encore plus destructeur avec les films sonores.

En 1940, le nouveau détenteur des droits et ancien actionnaire de la Gaumont, Henri Beauvais, présenta une version la plus correcte possible (une reconstitution partielle, du mieux qu'il pouvait) avec le titre et la musique originales du film qu'il avait lui-même mutilé. Malheureusement, le négatif de cette copie fut détruit pendant la guerre.

En 1950, Henri Langlois et la Cinémathèque française se baseront sur cette version de Beauvais qu'ils corrigeront avec différentes copies trouvées çà et là, et en rencontrant l'entourage de Vigo. La qualité technique de cette restauration est médiocre.

En 1983, un jeune réalisateur, âgé de 23 ans, Jean-Louis Bompoint apprend que la Cinémathèque française est, depuis peu, en possession d'éléments inédits récemment retrouvés. Il voulait lancer une nouvelle restauration, mais Vincent Pinel, conservateur au sein de la Cinémathèque française, l'envisageait déjà secrètement.

En 1990, dans le but de conserver ses droits sur l'œuvre qui allait bientôt tomber dans le domaine public, la Gaumont sortit une version restaurée. Elle fut produite par Michel Schmidt et dirigée par Jean-Louis Bompoint (qui a entre-temps reçu le soutien de Luce Vigo, fille du cinéaste) et Pierre Philippe.

Cette restauration, présentée au Festival de Cannes, est dite enfin « complète ». Mais cette version intègre des rushes inédits qui n'étaient pas montés dans la version de 1934, comme le fameux « plan de l'iceberg » qui montre Jean Dasté sucer un glaçon. Les restaurateurs ne savaient pas où coller ce plan onirique, certes splendide, qui fut donc placé au milieu du film. De surcroît, ce nouveau montage va dans le sens d'une grammaire plus moderne du langage cinématographique. Le film est alourdi. Un ralenti est même ajouté au plan final qui, de plus, est resserré.

La même année, une copie de travail de L’Atalante de 1934, proche de la version finale, avait été retrouvée à Londres par Jean-Louis Bonpoint, mais les restaurateurs de 1990 n'avaient pas eu le temps de s'en inspirer complètement. Cette copie a été découverte grâce à un indice donné par Paulo Emílio Sales Gomes (pt) dans son ouvrage Jean Vigo aux éditions Ramsay, coll. Poche Cinéma : « Il ne nous a pas été donné de suivre le travail d'exécution technique de la nouvelle version réalisée par les soins de la Cinémathèque française, mais en voyant le résultat final, on constate qu'il ne manque pas d'intérêt. Toutefois, quand on a déclaré à la presse parisienne, à l'occasion du Festival d'Antibes en 1950, ou au congrès de la fédération internationale des archives du film, à Cambridge en 1951, que la version originale de L’Atalante avait été reconstituée, il s'agissait comme à Bruxelles en 1934, d'une exagération. En tous cas, bien qu'une reconstitution de la version originale soit désormais difficile, un progrès a été réalisé et d'autres sont toujours possibles. Déjà, le fait qu'il existait à Londres dès 1934, une copie du film conservant le titre original, remplit d'espoir les admirateurs de Jean Vigo. L'œuvre de Vigo arriva en Angleterre dès 1934, avec la projection à peu près simultanée, à Londres — en automne de cette année — de L’Atalante dans un cinéma commercial et de Zéro de conduite dans un ciné-club. (...) Il n'y est pas question du Chaland qui passe, mais bien de L’Atalante comme titre. Peut-être Gaumont, doutant des charmes de la chanson de Bixio sur le public anglais, avait-il décidé de lui envoyer la version du Palais Rochechouart » ?

À la fin de la première projection cannoise, Freddy Buache, qui avait refusé d'aider les restaurateurs car il n'avait pas été associé directement à l'opération, criait tout fort : « C'est une bonne copie de L'Atalante, mais ce n'est pas la meilleure… ».

En 2001, Bernard Eisenschitz, historien du cinéma, a restauré L'Atalante, de façon plus rigoureuse, sur la base de la copie retrouvée à Londres, le but étant de revenir au montage original approuvé, de son lit, par Vigo.

Eisenschitz a réalisé un film comparatif, entre les différentes versions et rushes conservés, intitulé Les Voyages de L'Atalante.

Reconnaissance

L'Atalante est régulièrement cité parmi les plus grands films du cinéma, et un des favoris de divers réalisateurs. Emir Kusturica est de ceux-là et considère Vigo comme un poète. Plusieurs scènes du mariage et de séquences sous-marines du film Underground sont inspirées de scènes de L'Atalante[3].

Notes et références

Liens externes

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