L'Affaire Thomas Crown (film, 1968)

L'Affaire Thomas Crown (The Thomas Crown Affair) est un film américain réalisé et produit par Norman Jewison, sorti en 1968. Les rôles principaux sont tenus par Steve McQueen et Faye Dunaway. Le film reçut deux nominations aux Oscars et gagne celui de la meilleure bande originale avec la chanson de Michel Legrand The Windmills of Your Mind.

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L'Affaire Thomas Crown
Titre original The Thomas Crown Affair
Réalisation Norman Jewison
Scénario Alan Trustman
Musique Michel Legrand
Acteurs principaux
Sociétés de production Solar Productions
Simkoe
The Mirisch Corporation
Pays d’origine États-Unis
Genre Thriller
Durée 102 minutes
Sortie 1968


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Synopsis

Thomas Crown, séduisant banquier divorcé, estime que sa vie d'homme riche ne lui procure plus aucune satisfaction. Afin de ressentir à nouveau le frisson de l'aventure, il prépare minutieusement, avec la complicité de cinq hommes de mains qui ne se connaissent pas et qui ne se rencontreront qu'une fois, l’audacieux braquage de sa propre banque réalisé, ce qui laissera la police perplexe.

Le coup réussit à la perfection. Tandis que l'enquête menée par le commissaire Malone piétine, Thomas s'en va cacher le butin en Suisse. Il découvre alors que la compagnie d'assurance de la banque lui a dépêché une redoutable enquêtrice, la ravissante et sagace Vicky Anderson.

Fiche technique

Distribution

Production

Tournage

Le réalisateur du film avait découvert lors d'une exposition à Montréal une nouveauté appelée split screen (écran divisé en plusieurs écrans plus petits). Pour la première fois, il a voulu utiliser le procédé dans ce film de fiction pour montrer plusieurs actions en même temps. Richard Fleischer l'imitera la même année avec L'Étrangleur de Boston.

Le scénario se base sur un texte d'une quarantaine de pages écrit par Alan R. Trustman, un avocat de Boston. Ce document étant peu détaillé, le metteur en scène Norman Jewison a pu bénéficier d'une grande latitude, que ce soit au plan de la conception des scènes qu'à celui de la technique (cadrages et techniques innovantes pour l'époque...), dans l'atmosphère de liberté créatrice qui caractérise la fin des années 1960. Selon Jewison, L'Affaire Thomas Crown est une œuvre où la forme prime sur le fond.

Une des scènes-culte du film est celle du baiser entre Steve McQueen et Faye Dunaway, le plus long baiser de cinéma à l'époque d'une durée de 55 secondes. Le tournage de cette scène a duré plus de huit heures étalée sur plusieurs jours[2].

Une autre scène fameuse est celle du jeu d'échecs. McQueen et Dunaway jouent aux échecs, flirtant silencieusement l'un avec l'autre par des jeux de regard et des effleurements.

La villa de Thomas Crown, utilisée pour le tournage, se situe sur Vernon Street, dans le quartier Beacon Hill de Boston. Le cimetière dans lequel est tourné la dernière scène et celle du dépôt de la rançon est situé à Cambridge (Massachusetts). En outre, une scène montre Thomas Crown et Vicky se promenant dans le cimetière de Copp's Hill, l'un des plus anciens cimetières de Boston.

Casting

Sean Connery a été pressenti pour le rôle de Thomas Crown mais il a décliné l'offre, décision qu'il dira plus tard avoir regrettée. Le rôle échoit à Steve McQueen, qui dira que ce rôle fut son favori[2].

Anouk Aimée et Brigitte Bardot ont été pressenties par Norman Jewison pour le rôle de Vicki Anderson, mais les comédiennes l'ont refusé. Le cinéaste pense alors à Eva Marie Saint, avec qui il a travaillé sur le film Les Russes arrivent en 1966. Il change d'avis rapidement et jette son dévolu sur Faye Dunaway, dont la carrière vient de prendre son envol grâce à Bonnie and Clyde[2].

Bande-son

La musique est signée Michel Legrand, sa première composition à Hollywood.

« Les deux premières années à Hollywood, je vivote. Et puis le réalisateur Norman Jewison m’appelle pour L’Affaire Thomas Crown. Il a cinq heures d’images et ne sait pas comment les monter. Je lui propose de partir en vacances, de me laisser écrire une heure et demie de musique et de monter ensuite son film à partir de ma musique. C’était la première fois qu’on travaillait comme ça à Hollywood. Et ça a marché ! »[3]

Ainsi dans la fameuse scène de partie d'échecs, les plans filmés s'alternent au rythme de la musique originale, ce qui contribue à l'intensité dramatique de la scène.

La musique du film est nommée à l'Oscar de la meilleure bande originale en 1969. Elle contient le titre The Windmills of Your Mind (Les Moulins de mon cœur), chanté par Noel Harrison, qui reçoit l'Oscar de la meilleure chanson originale lors de la même cérémonie. Devenu un standard, il sera par la suite repris par de nombreux interprètes.

Autour du film

  • Le remake L'Affaire Thomas Crown (1999) a été tourné par John McTiernan avec Pierce Brosnan et Rene Russo. Faye Dunaway y tient un rôle clin d'œil : celui de la psychanalyste de Thomas Crown.
  • La Rolls-Royce noire utilisée dans le film a été commandée en 1967 par Jerry Bresler (producteur de films à Hollywood). Il s'agissait d'un coupé Silver Shadow Mulliner Park Ward. Vendue ensuite à Sharon Simons, elle a été repeinte en 2000 (en Oxford Blue), puis vendue aux enchères (chez Bonhams). La voiture se trouve aujourd'hui exposée au Petersen Automotive Museum.
  • Steve McQueen était un mordu de sports mécaniques, en particulier les courses en tout-terrain, sur deux et quatre roues : le film comprend une longue séquence où il emmène Faye Dunaway dans une course échevelée, ponctuée d'acrobaties spectaculaires sur une plage déserte à bord d'un Buggy Meyers Manx rouge équipé d'un puissant moteur 6 cylindres de Chevrolet Corvair (dépourvu de ceintures de sécurité ou d'arceau-cage).
  • Des scènes de vol à voile acrobatique figurent dans le film de 1968 et son remake de 1999 : le planeur jaune du film de 1968 est un Schweitzer 1-23 tandis que celui du remake est un Schempp-Hirth Duo Discus de la firme allemande Schemmp-Hirth.

Dans la culture populaire

Le film est cité dans l'épisode 13 de la saison 7 de Dr House, dans l'épisode 13 de la saison 2 de Veronica Mars ainsi que dans le livre 1Q84 de Haruki Murakami.

Notes et références

  1. (en)Voir sur jpbox-office.com.
  2. AlloCiné, « L'Affaire Thomas Crown - Secrets de tournage » (consulté le ).
  3. Eric Bureau, « Michel Legrand, l’enchanteur du cinéma », Le Parisien, no 23141, , p. 18 (lire en ligne).

Liens externes

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