Léonce Garnier

Léonce Garnier (Don Leoncio Garnier, de Calvache, au Pays basque espagnol), né le à Beaumont (Yonne)[1],[2] et mort en 1963 à Saint-Sébastien, est un ancien aviateur et pilote automobile ayant longtemps habité la province du Guipuscoa pour y tenir commerce.

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Biographie

Aviateur

Léonce Garnier à Grande Canarie, en 1913.

Établi dans le négoce de vins et spiritueux avec des entrepôts au port de Pasaia[3], il est venu à Saint-Sébastien à la fin des années 1890 à cause du phylloxéra dans les vignes françaises pour commercer des vins d'Aragon, de La Rioja et de Navarre.

Également aviateur sur Blériot XI, il fonde à son compte en 1909 avec quatre appareils de ce type spécialement adaptés la première école civile d'aviation espagnole à l'Aéro Club du Guipuscoa (basé à Saint-Sébastien), au Campo de Lakua à Vitoria-Gasteiz. Il est le premier à traverser les Pyrénées par la voie des airs, en 1912 en 35 minutes entre Saint-Sébastien et Hendaye. En 1912 il est aussi le premier à survoler la plage de la Concha à Saint-Sébastien, année où il construit encore de ses propres mains un avion. Le , il est toujours le premier à survoler les îles Canaries sur son Blériot XI de 25CV, alors que sa femme Sara Somach s'apprête à passer son brevet de pilotage contre son gré[4]. Entre autres premières, il effectue des raids Valladolid-Salamanque et retour, Pampelone-Tudela-Tafalla et retour, et Pontevedra-Vigo-Saint-Sébastien-Hendaye et retour[5], ce qui lui vaut parmi d'autres récompenses une Coupe de Salamanque, et une autre de l'Hôtel de ville de Madrid.

Pilote automobile

Léonce Garnier sur Hispano-Suiza…
… vainqueur absolu de la Coupe G. Boillot 1923.

Français concessionnaire exclusif Talbot et Citroën pour Saint-Sébastien[6] après la guerre, il dispute en 1923 deux compétitions automobile d'importance pour l'époque sur Hispano-Suiza, ce constructeur implanté en France et d'origine espagnole étant plutôt encore réputé alors pour ses plus de 25 0000 moteurs d'avion ayant durant la Première Guerre mondiale essentiellement équipé des SPAD.

À la fin du mois de juillet, Garnier dispute le premier Gran Premio de Turismos de San Sebastián (ou Gran Premio de Guipuscoa) sur le circuit de Lasarte[7]. André Dubonnet y remporte la catégorie 5 des plus de 4,5 l devant Garnier[8], le troisième de classe étant Boyriven toujours pour le constructeur qui signe là un triplé alors qu'il cherche à lancer ses voitures de luxe[9], Rafael Vierna le quatrième ayant dû abandonner. Les trois hommes conduisent de lourdes et puissantes 8,0 l 6 cylindres de 160 Ch. Ce sont des pilotes privés clients de la marque[10]. Dubonnet obtient le record du tour à 113,3 km/h, ayant dû couvrir 25 boucles de circuit, soit près de 445 kilomètres en pratiquement 5 heures. Quatre semaines plus tard, deux des quatre hommes ici présents vont se retrouver dans le nord de la France.

Au début du mois de , Garnier remporte le classement général de la course de voitures de sport du meeting de Boulogne-sur-Mer, se voyant alors remettre la Coupe du « Sportsman » (la Coupe Georges Boillot proprement dite étant attribuée au Belge André Pisart à ses dépens, car il a effectué un ravitaillement en carburant peu avant la fin de course), sur Hispano-Suiza H6 4,5 l « Type Boulogne » (nom donné à la voiture après la victoire au meeting du même nom déjà cité), devant Boyriven. La foule le porte pour la deuxième fois de sa vie en triomphe à l'arrivée. Les autres pilotes Hispano-Suiza présents ce jour-là sont Boyriven, Jean Chassagne et Robert Masse pour la catégorie 5,0 l[11]. Il finit encore onzième et dernier classé du Grand Prix de l'ACF 1924 (sur Bugatti, sous le prénom de Leonico).

Hommages

Une rue porte le nom de Garnier, à Anglet, et pour le centenaire du survol des Canaries une plaque commémorative a été apposée en sur l'un des murs de la Plaza del Aviador Garnier à Las Palmas de Gran Canaria. La municipalité a décidé ensuite d'installer une réplique de l'avion de Garnier au rond-point près de l'Auditorium Alfredo Kraus, à côté de la plage de Las Canteras (où fut donné un spectacle de grand air à l'occasion du centenaire de l'aviation dans les îles). Pour la même raison, Correos a mis en circulation, toujours en 2013, un timbre commémoratif d'une valeur de 52 cents destiné à devenir objet de collection[12].

Notes et références

Un Blériot XI en action.
  1. Archives de l'Yonne, commune de Beaumont, acte de naissance no 2, année 1881 (p. 44/298)
  2. Archives de l'Yonne, registre matricule no 811, classe 1901, bureau d'Auxerre (p. 702/1057)
  3. (es) « Los pioneros de la aeronáutica española », sur Ciudad-Futura.net
  4. (es) « Leoncio Garnier aux Canaries », sur miplayadelascanteras.com
  5. En 1911, Garnier donne son accord pour tenter de survoler Pontevedra et Vigo, après les refus de Loygorri et de Laforestier. Pour 5 000 pesetas offertes par le gouverneur de Pontevedra José Boente, puis 10 000 par l'Asociación Popular de Vigo pour avoir la primeur du vol, il utilise à la fin du mois d'août un appareil identique à celui de Louis Blériot lors de son survol au-dessus de La Manche en 1909. Une mini-guerre d'exclusivité a lieu entre Pontevreda et Vigo, donnant même lieu à manifestation de rue - 25 000 personnes à Vigo selon La Vanguardia, marche se répétant trois jours plus tard - et à la démission de l'alcade de Vigo Joaquín Martínez López, avant la signature du contrat par Paul Carcassonne, l'agent de Garnier. Martínez López serait même allé à Redondela pour tenter de kidnapper Garnier et l'empêcher ainsi de survoler en priorité Pontevedra. Finalement ce dernier effectue quatre vols le 20, et trois autres le 23 à Pontevedra - dont l'un de sept tours en 15 minutes - , où il arrive à atteindre les 300 mètres d'altitude devant une foule enthousiaste qui le porte pour la première fois en triomphe.
  6. « Concession Garnier », sur flickr.com
  7. (es) « André Dubonnet - “¡Muévélo!” », sur Pilotos-Muertos.com
  8. (en) « GP Guipúzcoa 1923 », sur RacingSportsCars.com
  9. Journal des Débats Politiques et Littéraires, no 206, 27 juillet 1923, p. 3, col. 5 lire en ligne sur Gallica
  10. Roger Labric, Si la course vous était contée, Nel, (ISBN 978-2723310697), p. 77
  11. « Le meeting de Boulogne », Le Figaro, no 246, , p. 6, col. 1 (lire en ligne)
  12. (es) Marina Suagar, « Garnier, el aventurero que pilotó el primer vuelo sobre Canarias », sur ATCPress.com,

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