Léon Spariat
Léon Spariat ( à Roumoules - à Marseille[1]), dit aussi « abbé Léon Espariat » ou « Abat Léoun Spariat » en provençal, est un prêtre, prédicateur et écrivain de langue provençale qui fut majoral du Félibrige.
L'homme d'Église
L’abbé Spariat est né à Roumoules (Basses-Alpes, aujourd’hui Alpes-de-Haute-Provence) dans une famille de propriétaires cultivateurs. Bossu et boiteux de naissance, ses parents l’envoient au petit séminaire de Grasse dès son plus jeune âge pour en faire un homme d’Église. C’est ainsi qu’il entre ensuite au grand séminaire de Fréjus et qu’il est ordonné prêtre en 1885.
À titre d’anecdote, on dit qu’il hanta pendant des années le bureau des différents évêques de Digne afin d’obtenir des paroisses importantes et qu’on répondait toujours à sa requête en arguant du fait que son allure risquait d’effrayer les paroissiens au point de leur faire abandonner le culte.
L’abbé Spariat administra notamment les paroisses du Bourguet, des Rouvières de St-Julien-le-Montagnier, de Pourcieux, de Pierrefeu, de la Garde (Alpes-de-Haute-Provence), du Plan-de-la-Tour (du au ) et fut aumônier de l’hôpital maritime de Saint-Mandrier à Toulon.
L'homme de lettres
S’il fut apôtre du culte, l’abbé Spariat fut surtout apôtre de la Renaissance Provençale aux côtés de Frédéric Mistral. Esprit vif et piquant, il côtoya les félibres et l’ensemble des poètes provençaux du XIXe siècle finissant, avec qui il redonna ses lettres de noblesse à la « première langue littéraire de l'Europe civilisée » (Mistral).
Comme de nombreux félibres à cette époque, l’abbé Spariat est poète et polémiste, voire polémiste régionaliste d’extrême droite, ses positions en réaction au radicalisme, au socialisme, au centralisme jacobin, ont été l’occasion de discours enflammés dans la presse locale, selon l’air du temps.
Lauréat aux Jeux floraux de Toulouse (pour ses Lueurs dans l’Ombre), membre de l’Académie du Var, de l'Escolo de la Targo de Toulon, majoral du Félibrige en 1898 (Cigalo de Marsiho), il a laissé des ouvrages en langue provençale, tels que Lou Sant Aloi de Broussinet, Pouèmo nouviau 1919, Flour de Pasco ou encore Quau vivo ? Franço !
Des plaques commémoratives dans ses anciennes cures des Rouvières de St-Julien-le-Montagnier, Pierrefeu et de Pourcieux rappellent son souvenir. L'abbé Léon Spariat est inhumé au cimetière central de Toulon ; ses archives sont en possession de l'Escolo de la Targo, à Toulon.
Œuvres
- Leis eros de Lérins : odo istourico prouvençalo (Impr. M. Bernard, 1887)
- Lou Sant-Aloi de Broussinet : poème tragi-comique en sept chants ; avant-propos de Mistral (Marseille : P. Ruat, 1898)
- Lou triounfle di Sant de Prouvènço (Avignoun : Li fraire Aubanel, 1900)
- Panegiri de Santo Madaleno : douna dins la Baselico de Sant-Meissemin lou, 22 juillet 1900 (Avignoun : Aubanel , 1900)
- Roumoulo : pouèmo (Avignoun : Aubanel, 1901)
- Enfantoulige (Vilo-Dièu-Veison : Grando Empr. Prouvençalo, 1907)
- Dicho nouvialo (Vilo-Dièu-Veisoun : Grando Empremarié Prouvençalo, 1908)
- La messioun de Làuris-de-Durènço : 28 de nouvèmbre-12 de desèmbre 1909 (Vaison : imp. félibréenne C. Roux , 1910)
- Pouèmo nouviau pèr lou maridage de Felipo Troin, Felibre de la Targo, e d'Ourtènsi Leoun, d'Entre-Vaus dins la glèiso Sant-Flavian de Touloun, 29 mars 1913 (Fréjus : Impr. J. Cisson, 1913)
- Odo a Mistral (Fréjus : J. Cisson, 1914)
- Discours prononcé aux obsèques de Raoul Gineste ; par l'abbé L. Spariat et M. Brun-Jarret (Éd. du Provençal de Paris, 1914)
- La cigale : poème provençal (Avignon : J. Roumanille, 1916)
- La guerro de deman ; Remembranço (Toulon : G. Mouton, 1917)
- Sauvés ! Poème : Épisode d'aviation maritime, d'après le journal du bord... (Toulon : imp. Combe, 1918)
- Lusido dins l'escur (Lueurs dans l'ombre) poème couronné aux Jeux Floraux de Toulouse, , hommage à l'Amérique
- Quau vivo ? Franço ! (Toulouse : Impr. Douladoure, 1919)
- Cant nouviau pèr lou maridage de Pau Bazus emé Margai Isnard-Chiris, 12 de juliet 1919 (Grenoble : L. Aubert, 1919)
- Pouèmo nouviau pèr lou maridage d'Antounin Maury d'Arle e de Mathildo Collomb de Marsiho, en la glèiso de Sant-Canat à Marsiho, 1 de (Grenoble : L. Aubert, 1919)
- Cant nouviau pèr lou mariage de Jòrgi Blay e Roso Spariat, 9 septembre 1919 (Grenoble : impr. L. Aubert, 1919)
- Flour de Pasco (Touloun : Soucieta Nouvello de l'Estamparié Regiounalo, 1925)
- Sant-Aloi de Broussinet : pouèmo ; ill. père Marius Barret et Fernand Maille (Aix-en-Provence : Ed. Sextia, 1926)
- Lusido dins l'escur (Lueurs dans l'ombre) : poème couronné aux Jeux floraux de Toulouse, ... (Grenoble, imp. Aubert)
- Dicho nouvialo pèr lou maridage de Francis Piazza e de Lorette Charras, en glèiso de Sant-Jan-Batisto à Marsiho, 6 août 1929
- Clarun d'aubo (Marseille : A. Roquebrun, 1930
Notes et références
Voir aussi
Bibliographie
- Notice IDREF (pour les œuvres)
- Documents de famille: publications, journaux d'époque...
- Entretien avec le Majoral Doriac (2004).
- http://www.archives04.fr (1Mi5/1645, no 8).
- Anthologie du félibrige provençal (1850 à nos jours), Ch.-P. Julian et P. Fontan Tome 2
Liens externes
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