Koudougou

Koudougou, appelée Nandon par les gourounsi en langue lyele, est une ville du Burkina Faso, la troisième en population après Ouagadougou et Bobo Dioulasso. Chef-lieu de la Province de Boulkiemdé, préfecture du département du même nom et capitale de la région du Centre-ouest. L'emblème de la ville est le baobab.

Ne doit pas être confondu avec Kodougou.

Koudougou

Héraldique

Vue des voûtes du marché central de Koudougou
Administration
Pays Burkina Faso
Région Centre-ouest
Province Boulkiemdé
Département
ou commune
Koudougou
Maire
Mandat
Moctar Maurice Zongo (MPP)
2016 - en cours
Démographie
Gentilé Koudougoulais(e)
Population 83 768 hab. (2003[1])
Densité 308 hab./km2
Langues français, moré
Géographie
Coordonnées 12° 15′ 04″ nord, 2° 22′ 28″ ouest
Altitude Min. 290 m
Max. 320 m
Superficie 27 200 ha = 272 km2
Divers
Indicatif téléphonique (+226) 50
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Burkina Faso
Koudougou
Géolocalisation sur la carte : Burkina Faso
Koudougou
Liens
Site web http://www.mairie-koudougou.net

    Situation géographique

    Localisation de Koudougou

    Située sur le plateau mossi à 100 km à l’ouest de Ouagadougou, la ville est reliée par la voie ferrée (depuis 1952) à la capitale burkinabè à l'est et à la capitale ivoirienne Abidjan au sud-ouest, en passant par Bobo-Dioulasso. La RN 13 au sud mène à la ville de Sabou et au nord vers Yako. La RN 21 se dirigeant vers le nord-ouest mène à Réo et la RN 14 allant vers l'ouest mène à Dédougou.

    Avant la communalisation intégrale du pays, la superficie de la ville était d'environ 272 km2 mais désormais les limites de la commune se confondent avec celles du département et la superficie atteint désormais 720 km2. L'agglomération urbaine s'étale sur 15 km et 15 villages sont rattachés à la ville. Le climat y est de type soudano-sahélien. Les principales ethnies représentées sont les Gourounsi (premiers occupants de la région) et les Mossi.

    voir aussi catégorie « Groupe ethnique au Burkina Faso »

    Histoire

    Créée au XIIIe siècle, son histoire serait liée à celle de deux chasseurs.

    Bassanga Yaméogo, originaire de Piella, un village de la Sissili, serait arrivé par le sud à la suite d'une dispute avec son frère aîné qui lui reprochait d'avoir volé sa poule. C'est en suivant un iguane que Bassanga et sa famille auraient découvert une mare où ils purent se désaltérer. L'animal qui les guida devint, par la suite, le totem de ses descendants. C'est à l'emplacement actuel de la Direction provinciale de l'environnement et du tourisme que Bassanga et ses proches se seraient installés et c'est là qu'il mourut et fut enterré. Un jour qu'il partit à la chasse il découvrit une autre hutte. Un autre chasseur s'était installé dans les environs. Ce chasseur était originaire de Guimba et serait venu par le nord. Après les salutations d'usage, les deux hommes commencèrent à se quereller pour savoir qui des deux avait été le premier occupant des lieux. Afin de se départager, ils décidèrent d'examiner les toitures de leurs huttes respectives. Après examen, la hutte de Bassanga s'avéra être la plus vieille, il était donc le premier occupant des lieux. L'autre chasseur accepta les résultats et parti s'installer à Goaghin qui deviendra plus tard le quartier Dapoya lors de l'expansion de la ville. Les descendants du chasseur malheureux, occupent toujours le quartier Dapoya, actuel secteur 1. Ils portent le patronyme Zongo et ont pour totem le serpent noir[2].

    Ruines du palais du Lallé Naaba.

    Une autre version raconte que la ville fut fondée par Tégsoba Toogré, originaire de Dapelgo de l’Oubritenga. Il aurait quitté sa région originelle à la suite d'histoires de succession. Arrivé sur place il rencontra un vieil homme qui avait été abandonné là par ses frères. Le vieil homme offrit l'hospitalité à Tégsoba. Quelque temps plus tard, les frères du vieil homme, revenus à de meilleurs sentiments, passèrent le chercher. Mais le vieux refusa de les suivre leur disant qu'il était désormais installé dans « l'ancien endroit » (kugdo en mooré). L'expression resta et devint le nom de la localité[3].

    En 1910, sous l'administration coloniale française, Koudougou devient un poste administratif, puis un chef-lieu de cercle en 1919, et enfin, elle acquiert le statut de commune en . Toutefois ce n'est qu'en 1995 que le premier maire est élu démocratiquement. En effet avant cette date la ville est administrée successivement par des commandants de cercle (voltaïque depuis l'indépendance) puis des sous-préfets-maires (de 1974 à 1984) et enfin des administrateurs civils exerçant la fonction de préfet-maire (de 1984 à 1995).

    Organisation administrative

    découpage sectoriel de Koudougou

    Depuis 1984, la ville compte dix secteurs administratifs (arrondissements) et à cette date les quartiers existants de Dapoya, Issouka, Goodin, Sogpélsé et Bourkina sont supprimés. Pourtant les appellations historiques de ces anciens quartiers restent utilisées par les habitants auxquels peuvent être ajoutés les quartiers plus périphériques de Nayalgé, Zinguédéguin, Zakin, Séguétin, Zanguétin et Marigot entrés dans les limites de la ville à la suite de l'expansion de cette dernière.

    Depuis 1995 la ville est dirigée par un maire élu au suffrage universel indirect.

    mandat 1995-2000 2000-2006 2006-2011 2011-2012 2012-2014 2014 - 2016 2016 - A nos jours
    Maire Emmanuel Zoma (CDP) Jeannette K. Yameogo (UNDD) Seydou K. Zagré (CDP) M'Bi Alexis Yameogo (CDP-intérim) Jérome Zoma (CDP) K Laurent Kontogom Moctar Maurice Zongo (MPP)

    Jumelages

    Économie

    Carriole tirée par un âne sur une piste de Koudougou en revenant des champs.
    Marché de Koudougou

    C'est à Koudougou que le président Thomas Sankara avait choisi d'installer le siège de la société de textile d'état Faso Fani. Malheureusement cette société a disparu depuis. Elle avait pour but de mettre en valeur la culture et le savoir-faire burkinabè face aux entreprises étrangères, surtout européennes.

    Répartition des différentes branches d'activités par sexe[2]
    Branche d'activité hommes femmes ensemble
    Agriculture 86,3 89,7 88,1
    Transformation 1,1 3,7 2,5
    BTP 1,2 0,0 0,6
    Commerce 2,7 3,1 3,0
    Transport et télécoms 0,4 0,1 0,2
    Services marchands 3,8 1,4 2,5
    Autres services 4,4 2,0 3,1
    PLB (Produit Local Brut) par secteurs[2]
    Secteur Pourcentage valeur

    en millions de FCFA

    Primaire 9,5 1 661
    Secondaire 24,2 4 246
    Tertiaire 66,3 11 608
    TOTAL 100 17 515

    Transport

    Une demi-douzaine de sociétés de cars de transports desservent la ville et la relient principalement à Ouagadougou et Bobo-Dioulasso. En 2013, une gare routière destinée à accueillir les sociétés de transport et les camions routier, est en voie d'achèvement. Même si le parc automobile se développe, le moyen de locomotion privilégié reste, comme dans tout le pays, le deux roues.

    La Gare de Koudougou offre la ligne d'Abidjan à Ouagadougou, desservie trois fois par semaine par des trains voyageurs Sitarail.

    Rue dans le centre-ville.

    Le poumon commercial de la ville c'est le marché central de 29 000 m2, inauguré en . Il est le fruit de la coopération entre l’Agence suisse de développement et de coopération (SDC) et le Programme de développement des villes moyennes du gouvernement du Burkina Faso. Construit en terre stabilisée (matériau traditionnel de construction) il s'intègre parfaitement à l'espace urbain qui l'entoure. Le projet a d'ailleurs été primé au prix Aga Khan d'architecture en 2007[4].

    À l'occasion de la célébration de la fête de l'indépendance (fête nationale), le , une vaste opération de bitumage s'est déroulée au cours de l'année 2012 avec le prolongement du goudron sur la route nationale 14 en direction de Dédougou. Une grande place a également été créée à l'ouest de la ville au secteur 9 pour accueillir les festivités. Le bitumage de la route nationale 21 en direction de Réo ainsi que celui de la route nationale 13 en direction de Sabou sont prévus pour le courant de l'année 2013.

    Train


    Origine Arrêt précédent Train Arrêt suivant Destination
    Abidjan Bobo-Dioulasso [Non indiqué] Ouagadougou Kaya

    Évolution démographique

    évolution démographique de la ville
    Année 1936 1952 1960 1970 1985 1990 1995 2006 2012
    Population 15920 8700 25000 31000 51670 62000 73300 88184 91981

    La croissance démographique de la ville est de 3,4 % par an[5]. Il peut être noté une baisse significative de la population jusqu'en 1952 due à une forte migration volontaire vers la Gold Coast ainsi qu'une migration forcée pour le recrutement de main d'œuvre vers les plantations de Côte d'Ivoire et pour l'Office du Niger[6].

    Les dix secteurs de la ville sont en 2006 peuplés[1] :

    • Secteur 1 : 9 950 hab.
    • Secteur 2 : 10 530 hab.
    • Secteur 3 : 6 573 hab.
    • Secteur 4 : 5 118 hab.
    • Secteur 5 : 8 193 hab.
    • Secteur 6 : 12 635 hab.
    • Secteur 7 : 5 583 hab.
    • Secteur 8 : 5 881 hab.
    • Secteur 9 : 8 705 hab.
    • Secteur 10 : 10 584 hab.

    Éducation

    Il existe de nombreuses écoles privées couvrant les différents cycles scolaire et deux établissements publics, le "Provincial" assurant les classes du CP1 à la terminale et le "Municipal". En 2007-2008, le taux brut de scolarisation primaire est de l'ordre de 79,2 % avec un taux d'admission au cours préparatoire 1re année (CP1) de l'ordre de 94,5 %,un taux brut de scolarisation au secondaire de 20,3 % soit un taux d'admission en 6e de 26,1 %[2].

    En 1996 est créée l'École normale supérieure de Koudougou (ENSK). Celle-ci est dissoute en 2005 pour laisser sa place à l'Université de Koudougou[7].

    En 2012 un centre de formation professionnelle a ouvert ses portes.

    Santé

    La ville dispose de son propre centre hospitalier régional (CHR), l'hôpital de l'Amitié. Celui-ci fonctionne en coopération avec Taïwan qui a installé une mission médicale attenante à l'hôpital et qui fournit à l'hôpital des médecins bénévoles. La ville possède également deux centres médicaux avec antenne chirurgicale (CMA), cinq Centres de Santé et de Promotion Sociale (CSPS) – dans les secteurs 5, 7, 8, 9, 10 –, un dispensaire isolé[8] ainsi que trois formations sanitaires confessionnelles[réf. nécessaire]. On trouve également, en sortie de ville sur la N14, le centre Oasis, qui possède ses propres blocs opératoires et salles de consultation.

    Culture

    La ville possède un théâtre, le Théâtre populaire de Koudougou (le TP), où se déroulent les grands évènements culturels de la ville. Ainsi, chaque année, le festival culturel baptisé les « Nuits atypiques de Koudougou »[9], où se mêlent concerts et débats autour des enjeux environnementaux ou citoyens, y prend ses quartiers. L'évènement a lieu généralement entre la dernière semaine de novembre et la première semaine de décembre.

    Vacances Culture et Santé est le festival culturel des vacanciers dans la commune de Koudougou organisé par l'association Junior's Production en partenariat avec la Mairie de Koudougou depuis 1997. Il se tient chaque année lors des vacances scolaires et est une manifestation culturelle et à caractère promotionnel.
    Depuis 2009, en octobre, c'est le Festirire, festival de l'humour et du rire, qui est à l'honneur dans l'enceinte du Théâtre populaire.

    Patrimoine

    Sport

    La ville possède quelques clubs de foot l'Association des Jeunes Sportifs de Koudougou (AJSK), l'AS des Employés de Commerce de Koudougou (ASEC-K), le Bouloumpoukou FC (BPFC), le Bouloumpoukou Stade (BPS), l'Association des jeunes footballeurs (AJF), le Jeunesse Club Boulkiemdé.

    Personnalités koudougoulaises (nées à Koudougou)

    • Maurice Yaméogo (1921-1993), le premier président du Burkina Faso (Haute-Volta à l'époque) en 1960 lors de l'acquisition de l'indépendance. Une statue à son effigie trône à l'entrée de la ville. Cette statue a été remplacée une première fois à l'occasion des festivités du cinquantenaire de la ville en et une seconde fois pour la fête de l'indépendance qui s'est déroulée à Koudougou le .
    • L'ancien premier ministre Tertius Zongo
    • Le journaliste et écrivain Norbert Zongo, assassiné en 1998.
    • Les hommes politiques Henri Guissou et Philippe Zinda Kaboré.
    • Le réalisateur et auteur de théâtre Bernard Yaméogo.
    • L'auteur, compositeur, interprète Abraham Yaméogo, alias KILIMANDJARO.

    Notes et références

    1. Données démographiques du RGPH de 2003 sur le site de l'institut de la statistique du Burkina Faso.
    2. Site officiel de Koudougou.
    3. http://www.petiteacademie.gov.bf/AutreRepere/AutreRepere.asp?CodeAutreRepere=994/
    4. Koudougou sur archi-mag
    5. Site de l'Institut national de la démographie
    6. Amady Aly Dieng, Walf Fadjiri - Ce qui a rendu l'alternance impossible au Burkina Faso, éditions Karthala, Paris, 2006
    7. Site officiel de l'Université de Koudougou
    8. [PDF] Carte sanitaire 2010, Ministère de la Santé, consulté le 12 décembre 2018.
    9. Site officiel des Nuits atypiques de Koudougou

    Annexes

    Articles connexes

    Bibliographie

    • Stéphanie Jouan, Les Chroniques de Koudougou, éditions L'Harmattan, 2007 (ISBN 978-2-296-02733-6)
    • Mathieu Hilger, Une ethnographie à l'échelle de la ville. Urbanité, histoire et reconnaissance à Koudougou, éditions Karthala, 2009 (ISBN 978-2811100780)
    • Jean-Claude Klotchkoff, « Koudougou », in Le Burkina Faso aujourd'hui, Éditions du Jaguar, Paris, 2011, p. 152-156 (ISBN 9782869504523)
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