Kaspar Hauser

Caspar ou Kaspar Hauser (né le (?) et mort le ) — dont le prénom est parfois traduit en Gaspard, entre autres par Verlaine — est un orphelin célèbre du XIXe siècle.

Pour les articles homonymes, voir Hauser.

Ses origines obscures, sa première apparition publique et confuse à l'adolescence, son décès mystérieux ont intéressé criminologues, historiens et artistes européens à travers le temps.

L'orphelin de l'Europe

Apparition

Kaspar Hauser, habillé en veste grise sous un gilet de toile, une écharpe de soie noire, culotte longue et demi-bottes usées, avec à la main un grand chapeau de feutre typique des paysans bavarois (dessin de Johann Georg Laminit).

Le à Nuremberg, en Bavière, un lundi de Pentecôte, deux artisans sortant d'une taverne, le cordonnier Weissman et le maître bottier Beck voient venir de la rue de la Fosse-des-Ours un jeune adolescent : c'est ainsi qu'apparaît, en ce lundi de Pentecôte, Gaspard Hauser, épuisé, titubant, gesticulant et grognant de façon incompréhensible[1].

Le jeune homme tient à la main une lettre adressée au « Commandant en chef du 4e escadron du 6e régiment de chevau-légers », qui est à l'époque le capitaine von Wessnich. La lettre précise que le père de Kaspar aurait appartenu à ce régiment ; un autre billet, joint à cette lettre, le déclare « né le  ». Les deux artisans l'emmènent au poste de garde du régiment où on leur indique le domicile du commandant[2].

Le capitaine von Wessnich lit les deux messages censés être écrits à seize ans d'intervalle. Le premier, écrit en lettres gothiques, aurait prétendument été écrit par l'homme qui a élevé Kaspar : « Ce garçon m'a été confié en 1812, le , et je suis moi-même un pauvre journalier, j'ai moi-même dix enfants, j'ai moi-même assez de peine à me tirer d'affaire, et sa mère m'a confié l'enfant pour son éducation. » Quant au second billet, écrit en lettres romaines, on le croyait écrit par la mère de Kaspar. Ce second billet précise la date de naissance du jeune homme et contient une requête  : « Si vous l'élevez, son père a été un chevau-léger. Quand il aura 17 ans, envoyez-le à Nuremberg au 6e régiment de Schowilsche. Là aussi son père a été »[2]. Cependant le capitaine von Wessnich remarque que les deux billets sont écrits de la même main sur le même papier, avec la même encre et, suspectant un coup monté, place l'adolescent en détention[3].

Les seuls mots qu'est capable de prononcer le jeune homme sont : « cavalier veux comme père était ». Il sait aussi écrire son nom, se tient correctement et il est propre. Selon Jakob Wassermann, il est ainsi incorrect de présenter Kaspar Hauser comme un enfant sauvage[4].

Kaspar est ainsi jeté en prison où il reste pendant deux mois. Convaincu de sa sincérité, son geôlier Andreas Hiltel le recueille dans son appartement de fonction. Le bourgmestre de Nuremberg Jakob Friedrich Binder finit par le prendre sous son aile, et parvient à le faire parler. Kaspar lui révèle alors qu'il aurait vécu dans un réduit sombre, dormi sur la terre battue ou la paille sans jamais voir personne ; il avait reçu la visite d'un homme vêtu de noir qui lui avait appris à marcher et à écrire son nom. Plus tard, cet homme l'aurait conduit en vue de Nuremberg et l'y aurait abandonné, avec cette enveloppe contenant les deux billets. Binder est convaincu que Kaspar a été caché parce qu'il est le rejeton gênant d'une grande famille.

Gravure représentant la tentative d'assassinat du , selon le témoignage de Kaspar Hauser.

L'histoire fait dès lors le tour des journaux qui surnomment Kaspar « l'orphelin de l'Europe ». Des rumeurs commencent à circuler sur son allure noble et les traits de son visage. Binder pensionne le professeur et philosophe Georg Friedrich Daumer pour qu'il l'héberge, lui apprenne à lire et à écrire, à jouer du clavecin. Kaspar est victime d'une attaque par un homme qui le blesse au front le , attentat qui relance les rumeurs : le récit de la naissance noble de l'adolescent se forge peu à peu. Des rumeurs propagent l'idée que la famille morganatique du grand-duc Charles II de Bade aurait tenté, pour hériter du Grand-duché de Bade, de se débarrasser du prince héritier, né en 1812 et mort deux semaines après sa naissance dans des conditions mystérieuses. Dans ce cas, Kaspar serait le fils de Charles et de son épouse Stéphanie de Beauharnais mais également le neveu de la reine douairière de Bavière, Caroline de Bade[5].

Le roi Louis Ier de Bavière lui procure une protection policière. Il est hébergé chez un conseiller municipal de Biberbach, lorsqu'il est victime le d'un autre attentat au pistolet, mais les policiers mettent celui-ci en doute et soupçonnent une mise en scène. Il est confié au baron von Tucher avant que le comte Stanhope organise son quatrième foyer d'accueil auprès de l'instituteur Johann Georg Meyer à Ansbach[6]. Lord Stanhope, après enquête, en vient à croire que Kaspar serait d'origine hongroise, ce qui ne sera pourtant jamais confirmé.

Mort

Représentation de l'assassinat de Kaspar Hauser selon son témoignage.

Kaspar est, selon sa propre version, attiré dans la nuit du dans le parc du château d'Ansbach, en Franconie bavaroise, par un mystérieux individu qui l'aurait entraîné en lui tendant une bourse puis poignardé. Un policier retrouve la bourse en soie rose dans le parc. Elle contient un petit papier plié en quatre dont le message écrit à l'envers n'est lisible qu'en le plaçant devant un miroir : « Hauser pourra vous donner au juste mon signalement, et vous dire qui je suis. Mais pour en épargner la peine à Hauser, je souhaite vous dire moi-même d'où je viens. Je viens de la frontière de Bavière... près de la rivière... Je souhaite même vous dire aussi mon nom : M. L. Ö. ». Il meurt trois jours plus tard. Le médecin qui l'a examiné conclut que Kaspar s'est infligé lui-même les blessures dont il est mort[7].

À l'emplacement de l'attentat, une stèle indique : Hic occultus occulto occisus est Ici, un inconnu fut assassiné par un inconnu »).

L'énigme

Alerté par la rumeur, le chevalier de la couronne de Bavière et de Wurtemberg, Paul Johann Anselm von Feuerbach, criminaliste, arrive le [8], et rencontre Kaspar Hauser. Feuerbach est le premier à émettre officiellement l'hypothèse qu'il pouvait s'agir du fils de Stéphanie de Beauharnais[1]. Il mourut en 1833.

Le prince héritier de Bade ?

La grande-duchesse douairière Stéphanie (vers 1830)

La grande-duchesse douairière Stéphanie se persuade que, la nuit où son enfant a été donné pour mort, la comtesse de Hochberg l'aurait enlevé pour lui substituer l'enfant d'un de ses ouvriers, que l'on aurait drogué à l'en faire mourir. Plus tard, alors que Kaspar était hébergé à Ansbach, elle s'y rendra secrètement pour l'y apercevoir et en revient persuadée qu'il est bien son fils mais n'en dit mot.

Analyses ADN

Une recherche d'ADN réalisée en 1996, financée par l'hebdomadaire Der Spiegel, et comparant l'ADN de Kaspar qui aurait été prélevé sur la chemise tachée de sang qu'il portait le jour de son assassinat, avec celui de deux descendantes de la Maison de Bade, n'a pas révélé la moindre similitude[9]. Mais ces résultats ont été contestés, considérant que le vêtement taché de sang ne serait pas celui porté par Kaspar Hauser.

Ainsi, en 2002, des analyses de l'ADN prélevés sur six cheveux de Kaspar Hauser et réalisées à l'Institut de médecine légale de Münster sous la direction du Pr. B. Brinkmann, ont abouti à des résultats contraires[10], suggérant l'appartenance de Kaspar Hauser à la famille régnante de Bade. Mais ces résultats demeurent contestés, compte tenu du risque de contamination des cheveux en question, à un siècle d'écart. La Maison princière de Bade s'est toujours refusée à laisser analyser les ossements du fils de Charles et Stéphanie de Bade enterré dans la crypte familiale de l'église Saint-Michel du château de Pforzheim.

Autre hypothèse

Représentation de la captivité de Kaspar Hauser selon sa propre version.

La captivité de Kaspar Hauser a aussi pu être l'application d'une expérience cruelle[réf. nécessaire]. Une question qui agita beaucoup le XVIIIe siècle et le XIXe siècle était de savoir si un enfant éloigné de tout contact humain développerait ou non une sorte de langage et quelle serait en ce cas la « langue primale » qui se dégagerait ainsi. Plusieurs cas d'enfants, surnommés « enfants sauvages », soulevèrent cette question de l'acquisition du langage.

Des expériences de ce type furent effectuées au XIIIe siècle, à la demande de Frédéric II du Saint-Empire. Il demanda que deux enfants restent en dehors de tout contact humain afin de comprendre d'où venait le langage : leurs serviteurs n'avaient pas le droit de leur parler. Cela fut fait dans le but de savoir si les petits parleraient latin s'ils n'avaient aucune influence extérieure. Les deux enfants moururent[11][réf. à confirmer].

Dans la culture

Littérature

Plus de 300 livres et 1500 articles de presse ont été publiés sur ce sujet[1]. Le cas Kaspar Hauser a inspiré de nombreux auteurs, dont le premier fut Paul Johann Anselm von Feuerbach qui contribua à en asseoir le mystère, prolongé, au début du XXe siècle par Wasserman.

Signalons également :

  • Paul Verlaine, poème dans le recueil Sagesse, 1881.
  • Georg Trakl, Kaspar Hauser Lied, poème, 1914.
  • Peter Handke, Gaspard, pièce de théâtre, 1967.
  • Peter Tradowsky, Kaspar Hauser ou le combat pour l'esprit, Paris, Éditions Triades, 1985.
  • Jan Bondenson, The Great Pretenders, New York, WW Norton, 2004.
  • Thomas Day, L'automate de Nuremberg, uchronie, Paris, Gallimard, 2006.
  • Véronique Bergen, Kaspar Hauser ou la phrase préférée du vent, Paris, Denoël, 2006.
  • René Sussan [Reouven], Un fils de Prométhée, ou Frankenstein dévoilé, Paris, Denoël, 1984. Grand Prix de l'Imaginaire de la nouvelle francophone 1985.

Verlaine

« Gaspard Hauser chante :

Je suis venu, calme orphelin,
Riche de mes seuls yeux tranquilles,
Vers les hommes des grandes villes :
Ils ne m’ont pas trouvé malin.

À vingt ans un trouble nouveau
Sous le nom d’amoureuses flammes
M’a fait trouver belles les femmes :
Elles ne m’ont pas trouvé beau.

Bien que sans patrie et sans roi
Et très brave ne l’étant guère,
J’ai voulu mourir à la guerre :
La mort n’a pas voulu de moi.

Suis-je né trop tôt ou trop tard ?
Qu’est-ce que je fais en ce monde ?
Ô vous tous, ma peine est profonde :
Priez pour le pauvre Gaspard ! »

Verlaine, Sagesse

Chansons et œuvres artistiques

  • Marguerite Canal chanson "Je suis venu calme orphelin"
  • Georges Moustaki a mis en musique et a chanté le poème de Paul Verlaine (cf. ci-dessus).
  • Reinhard Mey, chanteur allemand très célèbre, plus connu en France sous le nom de Frederik Mey, a composé et interprété Gaspard, une chanson qui retrace de manière quelque peu romancée, la vie de Kaspar Hauser.
  • Le groupe français Chanson plus bifluorée a mis en musique le poème de Verlaine Gaspard Hauser chante dans son album dédié aux grands textes de la poésie française.
  • Suzanne Vega, dans l'album Solitude standing, a également dédié une chanson à Kaspar Hauser intitulée Wooden horse (Casper Hauser's song).
  • Le groupe britannique IQ a composé en 1997 un concept-album intitulé Subterranea, inspiré de l'histoire de Kaspar Hauser[12].
  • The legend of Kaspar Hauser, un des titres de l'album electro Rave Age (2012) de l'artiste Vitalic.
  • Pyogenesis, dans son album "a kingdom to disappear", paru le , a consacré un titre sur Kaspar Hauser, " Every Man for Himself and God against All"
  • François Verret : Kaspar konzert, danse-musique, 1998.
  • Monument (double statue de Kaspar Hauser, en orphelin et en gentilhomme) à Ansbach, 1981.
  • Monument à Ansbach, du sculpteur Jaume Plensa, 2007.
  • Le festival annuel Kaspar Hauser, à Ansbach, depuis 1998[13].
  • Les Tit Nassels avec la chanson Comme dit Verlaine.
  • L'écrivain et journaliste Kurt Tucholsky a utilisé le pseudonyme « Kaspar Hauser » pour faire paraitre une poésie.
  • Dans le film De bruit et de fureur de Jean-Claude Brisseau, Bruno apprend le poème de Verlaine en classe.
  • Kaspar Hauser est cité dans la chanson Il nous reste de Laurent Voulzy dans la version collector de l'album Avril en 2002.
  • Dans le livre Prospero brûle de Dan Abnett, un enfant orphelin retrouvé avec un cheval de bois pour jouet est nommé "Kasper Hawser", version stylisée du nom.
  • Dans le livre de poésie kaspar de pierre de Laure Gauthier publié en 2017[14]

Cinéma et télévision

Le cinéma a produit plusieurs films[15] dont :

Notes et références

  1. Franck Ferrand, « Le mystère Kaspar Hauser », émission Au cœur de l'histoire, 30 mars 2012
  2. Philippe Delorme, François Billaut, Secrets historiques et grandes énigmes, Place des Éditeurs, , p. 73.
  3. Florence Migneault, « L'énigme de Gaspar Hauser »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?), Agence Science-Presse, 2004
  4. (en) Jakob Wassermann, Caspar Hauser : the inertia of the heart, Penguin, , p. 14.
  5. Philippe Delorme, François Billaut, Secrets historiques et grandes énigmes, Place des Éditeurs, , p. 75.
  6. (en) Michael Newton, Savage Girls and Wild Boys, Macmillan, , p. 156.
  7. Philippe Di Folco, Petit traité sur l'imposture, Paris, Larousse, , 163 p. (ISBN 978-2-03-584614-3).
  8. Françoise Dolto, Kaspar Hauser, le séquestré au cœur pur, Mercure de France, 2002, (ISBN 978-2715220041) (et archives de l'époque[Lesquelles ?]).
  9. Weichhold G.M., J.E. Bark, W. Korte, W. Eisenmenger, and K.M. Sullivan, « DNA analysis in the case of Kaspar Hauser », The International Journal of Legal Medicine, 111(6), p. 287–91 (1998)
  10. Rudolf Biedermann, Kaspar Hauser était bel et bien prince héritier de la famille de Bade, 2002/2003
  11. Moine Salimbene de Parme, Cronaca, n. 1664
  12. (en) Ed Sander, « IQ: Subterranea part 2 [archive] » sur DPRP - Dutch Progressive Rock Page. Consulté le 26 juillet 2012
  13. Site du festival, en allemand : http://www.kaspar-hauser-ansbach.de/
  14. Gauthier, Laure, 1972-...., Kaspar de pierre, Bruxelles, la Lettre volée, dl 2017, 46 p. (ISBN 978-2-87317-493-4 et 2-87317-493-5, OCLC 1022924299, lire en ligne)
  15. « - IMDb », sur IMDb (consulté le ).
  16. Extrait de l'INA : L'Orphelin de l'Europe
  17. « Sphinx : Qui es-tu, Caspar Hauser ? »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?), archivé sur web.archive.org
  18. Thierry De Mey, « "kaspar de pierre"de / lu par Laure Gauthier », (consulté le )

Bibliographie

  • Écrits de et sur Kaspar Hauser (trad. de l'allemand par Jean Torrent et Luc Meichler, préf. Jean-Christophe Bailly), Paris, Christian Bourgois éditeur, coll. « Détroits », , 440 p.
  • Françoise Dolto, Kaspar Hauser, le séquestré au cœur pur. Suivi de : Kaspar Hauser par Anselm von Feuerbach ; extraits choisis par Muriel Djéribi-Valentin, Paris, Mercure de France, coll. « Le petit Mercure », , 115 p. (ISBN 2-7152-2004-9, présentation en ligne).
  • (en) Martin Kitchen, Kaspar Hauser : Europe's Child, Basingstoke, Palgrave Macmillan, , XV-239 p. (ISBN 978-0-333-96214-5 et 978-1-349-42731-4, présentation en ligne).
  • (en) Paul A. MacKenzie, « Kaspar's Wooden Horse : A Metaphor of Childhood ? », The Modern Language Review, vol. 88, no 4, , p. 905-911 (DOI 10.2307/3734423, JSTOR 3734423).
  • Hervé Mazurel, Kaspar l'obscur ou L'enfant de la nuit († 1833) : essai d'histoire abyssale et d'anthropologie sensible, Paris, La Découverte, coll. « À la source », , 346 p. (ISBN 978-2-348-05985-8, OCLC 1198371639, présentation en ligne), [présentation en ligne].
  • Jean Mistler, Gaspard Hauser : un drame de la personnalité, Paris, Fayard, , 415 p. (présentation en ligne).
    Recension : Jean Tulard, « Le mythe de Gaspard Hauser et l'Allemagne romantique », Journal des savants, no 2, , p. 139-141 (lire en ligne).
  • (es) Ángel José Sanz Morán, « El caso « Kaspar Hauser » », dans Myriam Herrera Moreno (dir.), La víctima en sus espejos : Variaciones sobre víctima y cultura, J.M. Bosch Editor, , 714 p. (ISBN 978-8-4948-6849-8, DOI 10.2307/j.ctvr0qrzw.6), p. 121-168.
  • (de) Fedor Seifert, « Feuerbach und Kaspar Hauser », Neue Juristische Wochenschrift, , p. 289-297.
  • Joseph Amrito Lal Singh et Robert Mowry Zingg (trad. de l'anglais par Marcelle Stroobants), L'Homme en friche : de l'enfant-loup à Kaspar Hauser, Bruxelles, Éditions Complexe, coll. « De la science », , 316 p. (ISBN 2-87027-038-0).
  • (de) Fritz Trautz, « Zum Problem der Persönlichkeitsdeutung : Anläßlich das Kaspar-Hauser-Buches von Jean Mistler », Francia, no 2, , p. 715–731 (lire en ligne).

Annexes

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