Charles II (grand-duc de Bade)
Charles II Frédéric de Bade (en allemand : Karl Friedrich II von Baden), né le à Karlsruhe et mort le à Rastatt, fut grand-duc de Bade de 1811 à 1818.
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Charles II Karl Friedrich II. | |
Portrait de Charles II | |
Titre | |
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Grand-duc de Bade | |
– (7 ans, 5 mois et 28 jours) |
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Prédécesseur | Charles Ier |
Successeur | Louis Ier |
Biographie | |
Dynastie | Maison de Bade |
Nom de naissance | Karl Friedrich von Baden |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Karlsruhe Saint-Empire Margraviat de Bade |
Date de décès | |
Lieu de décès | Rastatt Grand-duché de Bade |
Père | Charles-Louis de Bade |
Mère | Amélie de Hesse-Darmstadt |
Conjoint | Stéphanie de Beauharnais |
Enfants | Louise Joséphine Alexandre Marie-Amélie |
Entourage | Napoléon Ier |
Religion | Luthéranisme |
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Grands-ducs de Bade | |
Famille
Alors que l'Europe était submergée par les armées de la Révolution française, le margrave héritier et sa femme avaient brillamment marié leurs filles. En 1793, la tsarine Catherine de Russie voulut pour son petit-fils, à qui elle voulait céder son trône, une union qui lui ouvrirait les portes de l'Europe occidentale et permettrait à la Russie d'étendre son influence jusqu'au Rhin. Elle jeta son dévolu sur la princesse Louise Augusta de Bade, qui comme ses sœurs était très belle et qui avait deux ans de moins que le futur Alexandre Ier de Russie. Dès lors, les autres filles du margrave héritier devenaient d'intéressants partis : Caroline épousa en 1795 l'héritier du trône de Bavière, Frédérique épousa en 1797 le roi Gustave IV de Suède. Marie épousa en 1802 le duc de Brunswick ; quant à Wilhelmine, elle épousa en 1804 le landgrave héritier Louis de Hesse-Darmstadt.
Charles était le seul fils survivant du margrave héritier Charles-Louis de Bade et d'Amélie de Hesse-Darmstadt. Il devint l'héritier du trône à l'âge de 15 ans, son père ayant trouvé accidentellement la mort au cours d'une visite qu'il rendait à sa fille, la reine de Suède. Il succéda dix ans plus tard à son grand-père Charles Ier de Bade (Charles-Frédéric).
Beau-frère du roi de Suède, il n'en était pas moins un partisan enthousiaste du Premier consul Bonaparte, qui en 1803 avait redessiné la carte de l'Allemagne, avait été proclamé empereur en 1804 et avait vaincu l'Autriche en 1805, consommant la fin du Saint-Empire romain germanique. La plupart des princes alliés de Napoléon avait trouvé un surcroît de prestige grâce à l'empereur : l'électeur de Bavière agrandit ses États et devint roi ; le landgrave de Hesse-Darmstadt, tout comme le vieux margrave de Bade, devint grand-duc. Le duc de Brunswick, farouche opposant des Français, ne reçut rien.
D'abord fiancé à Augusta-Amélie de Bavière, que Napoléon maria à son fils adoptif Eugène de Beauharnais, Charles II de Bade épousa en compensation le 8 avril 1806 Stéphanie de Beauharnais (1789-1860), fille de Claude de Beauharnais et fille adoptive de Napoléon Ier.
Cinq enfants sont nés de cette union :
- Louise de Bade (1811 – 1854) : en 1830 elle épousa son cousin le prince Gustave de Suède (1799 – 1877), fils de Gustave IV Adolphe et de Frédérique de Bade (sœur du grand-duc Charles II) : leur fille Carola fut la dernière reine de Saxe ;
- un fils (né le 29 septembre 1812 et officiellement décédé le 16 octobre 1812[1]) qui aurait survécu, selon certaines hypothèses, et aurait été Kaspar Hauser ;
- Joséphine de Bade (1813 – 1900) : en 1834 elle épousa Charles-Antoine de Hohenzollern-Sigmaringen (1811 – 1885) ; ils étaient les parents de Carol Ier de Roumanie et les grand-parents d'Albert Ier des Belges ;
- Alexandre de Bade (1816 – 1817) ;
- Marie-Amélie de Bade (1817 – 1888) : en 1843 elle épousa Guillaume Douglas, onzième duc de Hamilton (1811 – 1863) : leur fille Marie-Victoria épouse Albert Ier de Monaco.
Biographie
Ses sœurs avaient conclu des unions prestigieuses à défaut d'être heureuses : en 1793, Louise-Augusta avec le futur tsar Alexandre Ier de Russie ; en 1796, Caroline avec l'héritier du trône de Bavière ; en 1797, Frédérique avec le roi Gustave IV de Suède ; en 1802, Marie avec le duc Frédéric-Guillaume de Brunswick ; en 1804 Wilhelmine avec le grand-duc Louis II de Hesse.
Si la plupart de ses beaux-frères étaient des ennemis acharnés de la France révolutionnaire puis impériale, le jeune Charles affichait ouvertement son admiration pour Napoléon.
Devenu prince héritier à la mort de son père Charles-Louis (1801), Charles, âgé de 15 ans, crut échapper à l'emprise de sa mère Amélie en se mettant sous la coupe de son oncle paternel, le prince Louis de Bade, à qui le vieux margrave avait confié la gestion de ses États.
Or, le prince Louis était un homme sans scrupule, corrompu et débauché — on prétend qu'il était l'amant de la seconde épouse de son père, Louise-Caroline Geyer von Geyersberg titrée comtesse de Hochberg, et qu'il était en fait le père de certains de ses demi-frères. Il entraîna son jeune neveu dans ses débauches, lui donna le goût de ce vice, ce qui, à terme, provoqua la fin prématurée du jeune monarque. Napoléon, qui « protégeait » la confédération du Rhin, obtint que le prince Louis soit éloigné des affaires de la cour de Karlsruhe et maria le prince Charles à une nièce de son épouse.
La margravine Amélie, qui craignait pour son fils un mariage indigne de son rang, avait fiancé Charles à Augusta-Amélie de Bavière. Les fiançailles furent rompues sur les instances de Napoléon Ier qui voulait marier Augusta à son fils adoptif, Eugène de Beauharnais. En compensation, l'empereur maria Charles à Stéphanie de Beauharnais, une cousine d'Eugène, qu'il adopta et fit princesse impériale (1806).
Aux commencements, le mariage ne fut pas heureux, les deux époux étant plutôt immatures. De plus Charles restait sous l'influence de son oncle Louis, qui l'entraînait dans ses excès. Sur les instances de l'empereur des Français et non sans répugnance, les époux finirent par se rapprocher et leur premier enfant naquit en 1811, année où le jeune margrave succéda à son grand-père, Charles Ier de Bade.
Politiquement, bien que beau-frère du roi de Suède et du tsar, il se montra un partisan fidèle de Napoléon Ier et ne l'abandonna qu'en désespoir de cause.
En 1812, naquit le prince héritier attendu mais le nourrisson mourut subitement dans des conditions étranges qui firent soupçonner une substitution d'enfant.
Le congrès de Vienne (1814 – 1815) confirma les possessions acquises par son grand-père durant le règne de Napoléon Ier.
Ses mœurs débauchées altéraient déjà sa santé mais le grand-duc, qui n'avait pas trente ans, savait néanmoins faire preuve de rectitude morale et refusa de répudier sa femme après la chute de l'Empire français. Une fille était née en 1813, puis un fils en 1816 qui mourut au berceau, enfin une autre fille naquit en 1817. La santé de plus en plus chancelante du grand-duc laissait présager la fin de la dynastie badoise.
Faute d'héritier mâle, l'extinction de la dynastie de Bade étant proche, Maximilien Ier, roi de Bavière et époux de Caroline de Bade, réclama en son nom l'héritage du grand-duché de Bade. Afin de préserver ses États du démembrement, Charles II promulgua en une loi de succession qui permettait aux enfants du second mariage de Charles Ier Frédéric, bien qu'issus d'une union morganatique, d'accéder aux droits dynastiques du grand-duché de Bade. Désormais, les enfants Hochberg étaient princes et princesses grand-ducaux de Bade.
En 1818, il octroya à ses sujets une nouvelle Constitution et renforça les droits successoraux des héritiers Hochberg (ses demi-oncles).
Victime de ses excès, il mourut peu après sans héritier masculin survivant. Le prince Louis, son oncle, lui succéda sous le nom de Louis Ier de Bade.
Kaspar Hauser
Kaspar Hauser serait, selon les derniers résultats[Quand ?] des analyses ADN, le fils de Charles II de Bade, qui aurait pu être enlevé par la baronne Louise Caroline Geyer von Geyersberg, comtesse von Hochberg, épouse morganatique de son grand-père Charles Ier de Bade (et peut être maîtresse de son beau-fils, le futur grand-duc Louis Ier)[réf. nécessaire].
Charles II de Bade descend de la quatrième branche de la Maison de Bade, elle-même issue de la première branche de la Maison ducale de Bade. Il appartient à la lignée de Bade-Durlach dite lignée Ernestine fondée par Ernest de Bade-Durlach. Cette lignée toujours existante est représentée par le prince Maximilien de Bade.
Il est le créateur de l'ordre du Lion de Zaeringen, le .
Ascendance
Annexes
Articles connexes
Liens externes
- Françoise de Bernardy : Stéphanie de Beauharnais, librairie académique Perrin, Paris 1977
- Baden-Durlach
Notes et références
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