Karel Dujardin

Karel Dujardin[N 1], baptisé à Amsterdam le et mort à Venise le , est un peintre et graveur néerlandais (Provinces-unies) du siècle d'or, connu pour ses paysages italianisants. Il fit partie des Bamboccianti.

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Biographie

Karel Dujardin est baptisé le à l’église luthérienne d’Amsterdam[N 2].

Bien que l'on ne dispose pas d'éléments certains permettant de dire auprès de qui il fit son apprentissage, on cite fréquemment à ce sujet les noms de Nicolaes Berchem[N 3] et Paulus Potter.

Selon certains[3],[1], il aurait fait, entre 1646 et 1652, un premier voyage en Italie, mais il y a lieu d'en douter, étant donné l’âge qu’il devait avoir à cette époque. Vers 1648-1649, il part pour Lyon[4],[1] où, si l'on en croit Arnold Houbraken, il se serait couvert de dettes et aurait épousé la femme qui l’hébergeait pour s’en sortir ; une histoire qui semble elle aussi assez peu crédible.

Dujardin se fixe ensuite à Paris : en 1649, il habite rue des Petits-Champs. Peu de temps après, on retrouve sa trace à Amsterdam, où il signe un acte en date du  ; il y est présenté comme un marchand faisant route pour Paris[4]. En 1650, il épouse dans la ville française une dénommée Susanna Van Roy.

En , Dujardin se rend de nouveau à Amsterdam ; il y est encore renseigné en 1652 et en [5],[1]. Quelques années plus tard, il est à La Haye où, le , il participe à la fondation de la corporation de peintres Confrérie Pictura et devient membre de la Schutterij[N 4]. En , il réalise un tableau pour la guilde[6],[1] et retourne, à la fin de 1658 ou au début de 1659, à Amsterdam[7],[1].

Le , il part vers l’île de Texel et, le , y embarque pour un voyage à destination de l’Italie. Il passe par Dunkerque (le ), Douvres, Portsmouth (), ensuite l'archipel des Berlengas (), Cádiz () et Tanger (). Le , il franchit Malaga et débarque à Alger huit jours plus tard. Il arrive enfin à Rome avant que l’année ne se soit écoulée[8],[1]. Sa présence à Rome est signalée en 1675, 1676 et 1678. Là, il aurait été membre des Bentvueghels, qui lui auraient donné le surnom de « Bokkebaard »[N 5] Barbe de bouc ») ; toutefois, d’après Houbraken, Dujardin reçut ce surnom sans pour autant avoir fait partie de la confrérie[9],[1].

En 1678, il se rend à Venise, où il meurt le de la même année[8].

Selon Houbraken, Dujardin aurait eu pour élève Jacob van der Does (1654-1699), deuxième du nom[1].

Œuvre

Les Charlatans italiens
1657 (Musée du Louvre)

Dujardin aborda des genres variés. À côté de ses paysages pastoraux, il exécuta également des portraits et des scènes historiques et bibliques, des représentations d’animaux et des bambochades. Il est resté célèbre surtout pour son portrait de Michiel de Ruyter, qu’il rencontra à plusieurs reprises, et pour Les Charlatans italiens, tableau qui se trouve aujourd’hui au Musée du Louvre, et qui fut gravé par Boissieu. Dujardin lui-même grava à l'eau forte avec succès et publia, en 1652, un recueil de paysages composé de cinquante-deux planches.

Au musée Jeanne-d'Aboville de La Fère, dans l'Aisne, le Paysage avec personnages, inspiré par la campagne romaine, constitue un autre exemple de « tableau pastoral » intéressant dans la carrière de Dujardin.

Galerie d’œuvres

Notes et références

Notes
  1. Plusieurs variantes de la graphie de son nom ont été recensées : Karel Du Gardijn, Karel Du Gardin, Karel Du Jardin, Carel Dujardin, Carel du Gardijn, Karel Du Jardin, Carel Du Sjardyn[1].
  2. Dans un document daté du 16 mai 1672, Dujardin est signalé comme étant âgé d’environ 50 ans ; c’est après publication de ce document que certains ont pu faire remonter sa date de naissance aux environs de 1622[2],[1].
  3. Selon A. Houbraken[1].
  4. La Schutterij était une sorte de milice composée de volontaires qui exista aux Pays-Bas au Moyen Âge et jusqu'au début de l'époque moderne ; elle avait pour rôle de protéger les villes.
  5. Également graphié Bockbaert, Bokkebaart ou Bokkebaert[1].
Références
  1. Rijksbureau voor Kunsthistorische Documentatie (RKD).
  2. J.M. Kilian (2005), p. 11.
  3. G.J. Hoogewerff (1952), p. 93.
  4. J.M. Kilian (2005), p. 7.
  5. J.M. Kilian (2005), p. 8.
  6. J.M. Kilian (2005), p. 8-9.
  7. J.M. Kilian (2005), p. 9.
  8. J.M. Kilian (2005), p. 14.
  9. G.J. Hoogewerff (1952).
  10. Charlatans, Louvre
  11. La Traite, Stockholm.
  12. Calvaire, Louvre
  13. Jeune berger, Mauritshuis
  14. Hagar et Ismaël, Sarasota
  15. St Paul guérissant, Rijksmuseum

Annexes

Bibliographie

Liens externes

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