Kamianets-Podilskyï

Kamianets-Podilskyï (en ukrainien : Кам’янець-Подільський) ou Kamenets-Podolski (en russe : Каменец-Подольский ; en français : Caminiec-en-Podolie en polonais : Kamieniec Podolski) est une ville de l'oblast de Khmelnytskyï, en Ukraine occidentale. Sa population s'élevait à 99 755 habitants en 2019.

Kamianets-Podilskyï
(uk) Камянець-Подільський

Héraldique

Drapeau
Forteresse de Kamianets et monuments de la ville
Administration
Pays Ukraine
Subdivision  Oblast de Khmelnytskyï
Maire Mykhaïlo Possitko
Code postal 32300 — 32318
Indicatif tél. +380 3849
Démographie
Population 99 755 hab. (2019)
Densité 3 579 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 41′ nord, 26° 35′ est
Superficie 2 787,1 ha = 27,871 km2
Divers
Première mention 1062
Statut Ville depuis 1795
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Oblast de Khmelnitski
Kamianets-Podilskyï
Géolocalisation sur la carte : Ukraine
Kamianets-Podilskyï
Géolocalisation sur la carte : Ukraine
Kamianets-Podilskyï
Liens
Site web city.kp.km.ua/index.htm
Sources
Liste des villes d'Ukraine

    Liste indicative du patrimoine mondial de l'UNESCO.

    Géographie

    Kamianets-Podilskyï est arrosée par la rivière Smotrytch, un affluent du Dniestr, et se trouve à 63 km au nord-est de Tchernivtsi, à 88 km au sud-ouest de Khmelnytsky et à 343 km au sud-ouest de Kiev[1].

    En train jusqu'à la gare de Kamenetz ou de Khmelnytsky en train direct et rapide de Kiev.

    Nom

    Son nom vient de kamin’ (камінь) ou kamen signifiant « pierre » en vieux slave, et de Podolie (Поділля), dont Kamenets-Podolski est considérée comme la capitale historique.

    Histoire

    Antiquité

    Plusieurs historiens considèrent qu'une ville fut fondée sur ce site par les anciens Daces qui vivaient dans ce qui correspond de nos jours à la Roumanie, la Moldavie et des portions de l'Ukraine[2]. Les historiens affirment que le fondateurs nommèrent l'établissement Petridava ou Klepidava dont l'origine vient du grec petra ou en latin lapis signifiant « rocher » et en dace dava signifiant « ville »[2],[3].

    À l'époque romaine, Kamianets-Podilskyï semble être un centre d'échange avec la province romaine de Dacie, comme en témoignent les pièces de monnaie romaines et d'autres objets découverts sur le site. La ville a peut-être même servi de place de garnison pour l'armée romaine[4].

    Moyen Âge

    Kamianets-Podilskyï est mentionnée pour la première fois en 1062 comme faisant partie de la Rus' de Kiev. En 1241, elle fut détruite par les Mongols. Annexée en 1352 par le roi Casimir III de Pologne, elle devint la capitale de la voïvodie de Podolie, et le siège de l'administration civile et militaire. Stratégiquement très importantes, les fortifications de la ville furent constamment renforcées par les rois polonais pour défendre la Pologne contre les invasions ottomanes et tatares.

    Temps modernes

    Pendant le Soulèvement de Khmelnytsky (1648–58), la communauté juive souffrit beaucoup des Cosaques Chmielnicki d'un côté et des Tatars de Crimée de l'autre (leur objectif principal était l'extorsion de rançons)[5].

    Après la paix de Buczacz signée en 1672, Kamianets-Podilskyï fit brièvement partie de l'Empire ottoman, comme capitale du pachalik de Podolie. Pour neutraliser la menace turque contre l'union la république des Deux Nations, le roi Jean III Sobieski construisit une forteresse près des Remparts de la Sainte Trinité. La ville fut rendue à la Pologne par le traité de Karlowitz de 1699, sous le roi Auguste II de Pologne dit le Fort. La forteresse continua d'être agrandie et fut considérée comme le point fort de la république des Deux Nations. Les ruines préservées de la forteresse contiennent encore les boulets de canon qui atterrirent là au cours de différents assauts.

    À l'occasion du second partage de la Pologne, en 1793, la ville fut rattachée à l'Empire russe et devint le centre administratif du gouvernement de Podolie. Pierre le Grand visita deux fois la forteresse, qui l'impressionna. Celle-ci servit d'ailleurs de prison au chef rebelle Oustym Karmeliouk, qui tenta trois fois de s'évader.

    XXe siècle

    En 1914, la ville perdit sa fonction de capitale du gouvernement de Podolie au profit de Vinnytsia. Prise par l'armée polonaise lors de la guerre russo-polonaise de 1920, elle fut cédée à la Russie soviétique en 1921 par le traité de Riga. Elle fut la capitale administrative de l'oblast de Kamianets-Podilsky jusqu'en 1941.

    Pendant la Seconde Guerre mondiale, les 27 et , des unités des Einsatzgruppen (groupes mobiles d'extermination) stationnées à Kamianets-Podilskyï et des troupes sous le commandement du plus haut responsable des SS et de la police pour la région Sud, le général SS Friedrich Jeckeln, procédèrent à des exécutions de masse de 18 000 Juifs déportés de Hongrie ainsi que de la population juive locale. D’après le rapport de Jeckeln lui-même, 23 600 Juifs furent massacrés à 15 km de Kamianets-Podilskyï. Il s'agissait du premier meurtre de masse à grande échelle, qui inaugurait la mise en œuvre de la « Solution finale » (voir Massacre de Kamenets-Podolski)[6].

    Population

    Recensements (*) ou estimations de la population[7] :

    Évolution démographique
    1840 1897 1912 1923 1926 1939 1944
    14 70035 93450 50029 37531 09834 84911 000
    1959 1970 1979 1989 2001 2012 2013
    40 29957 11184 440102 23699 610102 969102 743
    2014 2015 2016 2017 2018 2019 -
    102 254101 728101 235100 462100 28199 755-

    Galerie

    Sources

    Notes et références

    1. Distances à vol d'oiseau ou distances orthodromiques
    2. (en) « The Museum City », Kamianets-Podilskyi, Art/Ukrainian (consulté le )
    3. (pl) « Perła Podola », niedziela.pl (consulté le )
    4. OA Plamenitskaïa, « Ossobennosti srednevekovoï zastroïki tsentra Kamentsa-Podolskogo » in Arkhitektournoe nasledstvo, 33, 1986, p. 60, cité dans Sophia Senyk, « A history of the Church in Ukraine », in Orientalia Christiana Analecta, Rome, Pontificio Istituto Orientale, vol. 1 (sur 5 prévus), 1993, p. 10.
    5. (en) « Kamenetz-Podolsk: », JewishEncyclopedia.com (consulté le )
    6. Richard Rhodes, Extermination : la machine nazie. Einsatzgruppen à l'Est, 1941-1943, Paris, Autrement, coll. « Mémoires », p. 154.
    7. « Recensements et estimations de la population depuis 1897 », sur pop-stat.mashke.org(uk) « Office des statistiques d'Ukraine : population au 1er janvier 2010, 2011 et 2012 », sur database.ukrcensus.gov.ua« Office des statistiques d'Ukraine : population au 1er janvier 2011, 2012 et 2013 », sur database.ukrcensus.gov.ua

    Liens externes

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