Jules Lemaître

Jules Lemaître, né le à Vennecy et mort le à Tavers, est un écrivain et critique dramatique français.

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Biographie

Lauréat du concours général[1] en 1870, ancien élève de l'École normale supérieure et agrégé des lettres en 1875, François Élie Jules Lemaître fut successivement professeur de rhétorique au lycée du Havre, maître de conférences à l'École supérieure des lettres d'Alger en 1880, chargé de cours de littérature française à la Faculté des lettres de Besançon en 1882 et professeur à celle de Grenoble en 1883.

En 1882, Il soutint à la Sorbonne et publia sa thèse de doctorat consacrée à ’’La Comédie après Molière et le théâtre de Dancourt’’ [2].

Collaborateur de la Revue bleue et du Temps, il se fit connaître comme critique dramatique au Journal des Débats. Ses critiques ont été recueillies dans Les Contemporains (7 séries, 1886-1899) et Impressions de théâtre (10 séries, 1888-1898). En 1884, il renonça à l'enseignement pour se consacrer exclusivement à la littérature.

S'essayant lui-même au théâtre, il donna Révoltée à l'Odéon, Le Député Leveau au Théâtre du Vaudeville et Le Mariage blanc au Théâtre-Français. Il a également publié des contes, des nouvelles, un roman (Les Rois), et des poésies.

Dans les années 1880-1885, il fit la connaissance de la comtesse de Loynes, ancienne courtisane et son aînée de quinze ans. Elle allait devenir la femme de sa vie et lui le centre de son salon en même temps que l'instrument de son ambition politique. C'est sous son impulsion que Lemaître participa en 1899 à la fondation de la Ligue de la patrie française, ligue antidreyfusarde modérée[3],[4], destinée à faire campagne pour la reconnaissance de la culpabilité du capitaine Dreyfus, et dont il devint le président. En cette qualité, il prononça de nombreux discours et collabora à L'Écho de Paris[5]. Il démissionna en 1904. La Ligue disparut à cette date.

Parmi les autres membres de cette Ligue, figurent de grands noms, comme les critiques Émile Faguet et Francisque Sarcey, les peintres Edgar Degas et Auguste Renoir, l’écrivain Jules Verne, le poète José-Maria de Heredia, etc.

Lemaître appartint ensuite à l'Action française dès sa création en 1908, qui coïncida avec la mort de Madame de Loynes.

Il fut élu à l'Académie française le au fauteuil laissé vacant par Victor Duruy. Il y fut reçu par Octave Gréard[6].

Sa sépulture se trouve au cimetière de Tavers.

Jugement d'un contemporain

« Les œuvres poétiques de M. Jules Lemaître passèrent à peu près inaperçues à leur parution et sont oubliées aujourd'hui ; ses romans, non plus, n'ont jamais fait grand bruit et ses pièces de théâtre, toujours accueillies favorablement cependant, ont rarement atteint le succès ; mais ses travaux de critique littéraire et dramatique ont établi sa réputation. Écrivain plein de verve, il déploie, en ses analyses, toutes les ressources d'un esprit brillant et d'un style abondant ; il amuse le lecteur et le charme souvent, mais il arrive rarement à le convaincre ; jouant toujours avec les idées, s'abandonnant à tous les caprices de sa fantaisie et évitant d'émettre des opinions trop absolues, il semble n'attacher lui-même qu'une minime importance à ses jugements. « C'est un fantaisiste qui s'amuse, » a dit de lui M. G. Lanson »

 C.-E. Curinier, Dictionnaire national des contemporains, vol. II, 1899-1919, p. 213.

Œuvres

Jules Lemaître vers la fin de sa vie.
Poésie
  • Les Médaillons, poésies (1880)
  • Petites Orientales, poésies (1883)
Critique
  • La Comédie après Molière et le théâtre de Dancourt, thèse présentée à la Faculté des lettres de Paris (1882)
  • Quomodo Cornelius noster Aristotelis poeticam sit interpretatus, thèse présentée à la Faculté des lettres de Paris (1882)
  • Corneille et la poétique d'Aristote, Paris, Lecène et Oudin (1888)
  • Les Contemporains. Études et portraits littéraires (7 séries, 1886-1899 ; 8e série posthume)
  • Impressions de théâtre (10 séries, 1888-1898)
  • L'Imagier, études et portraits contemporains (1892)
  • Jean-Jacques Rousseau (1907)
  • Jean Racine (1908)
  • Fénelon (1910)
  • Châteaubriand (1912)
  • Les Péchés de Sainte-Beuve (1913)
Théâtre
Divers
  • Sérénus, histoire d'un martyr. Contes d'autrefois et d'aujourd'hui (1886)
  • Dix contes (1890)
  • Les Rois, roman (1893)
  • La Franc-maçonnerie (1899)
  • Contes blancs : la Cloche ; la Chapelle blanche ; Mariage blanc (1900)
  • * « La Vierge aux anges » (ill. Adolphe Willette), L'Illustration, , p. 6-9 (lire en ligne).
  • " Contes blancs " illustrés par Henry Morin, chez Boivin & Cie Éditeurs, Paris, 1930
  • En marge des vieux livres, contes (1905 et 1907)
  • « La vierge sarrasine » (ill. Gustav-Adolf Mossa), L'Illustration, , p. 19-22 (lire en ligne).
  • La Vieillesse d'Hélène. Nouveaux contes en marge (1914)

Lieux de résidence

Récompenses et hommages

Rose « Monsieur Jules Lemaître », dans le Journal des roses (janvier 1891).

Bibliographie

Articles de presse

  • Paul-André Delorme, « Jules Lemaître ou la volupté des lettres jointe à la ferveur nationale », Rivarol, no 3440, , p. 14-15.

Notes et références

Annexes

Iconographie

Liens externes

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