Jules Janssen

Pierre Jules César Janssen, plus connu sous le nom de Jules Janssen, né le à Paris et mort le à Meudon, est un astronome français.

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Biographie

Jules Janssen, né le à Paris. Ses études sont retardées par des difficultés à marcher, du fait d'un accident. Le nom de Joseph Charles d’Almeida est souvent cité dans les carnets de Jules Janssen qui lui montre ses spectres, Jules Janssen le rencontre à ses conférences en mars 1855[1].Il obtient son doctorat en sciences physiques avec une thèse sur l'Absorption de la chaleur rayonnante obscure dans les milieux de l'œil[2] en 1860 et devient professeur de physique à l'École d'architecture en 1865. Attiré par les travaux de Gustav Robert Kirchhoff et Robert Wilhelm Bunsen sur la spectroscopie, il est l'un des premiers à associer le spectroscope à prisme à l'astronomie.

En 1863, il confirme que la Lune n'a pas d'atmosphère, puis en 1867 que celle de Mars contient de la vapeur d'eau. Il étudie le rayonnement solaire et sa perturbation par l'atmosphère terrestre. Envoyé par le Bureau des longitudes en Inde pour l'observation de l'éclipse totale à Guntur en 1868, il découvre une méthode d'observation des protubérances solaires en tout temps. C'est au cours de cette observation qu'il remarque le une raie inconnue dans l'atmosphère solaire : c'est celle de l'hélium[3], ainsi nommée par J. Norman Lockyer. Il est distingué chevalier de la Légion d'honneur en 1868.

Le , il quitte Paris assiégé en ballon pour aller observer l'éclipse à Oran[4]. Ce sera la seule mission scientifique de toute l'aventure des ballons montés. Curieusement, la plaque commémorative (largement posthume) de cet exploit, sur le socle de sa statue au château de Meudon, le représente décollant du parc du château, alors qu'il a décollé de la gare d'Orléans.

Il devient membre de l'Académie des sciences le , puis, le , il est élu au Bureau des longitudes.

En 1874, il invente le « revolver astronomique » pour pouvoir photographier le passage de la planète Vénus devant le Soleil et va jusqu'au Japon pour obtenir le meilleur point de visée, produisant un des premiers films de l'histoire intitulé Passage de Vénus. Cet outil inspirera Étienne-Jules Marey en 1882 pour réaliser son fusil photographique. Il est lauréat de la Médaille Rumford en 1876.

Jules Janssen pousse à la création de l'Observatoire d'astronomie physique à Paris, décidé en 1875. Il présente un projet de restauration du château de Meudon, commence à installer divers instruments d'observation dès 1876, puis obtient les fonds nécessaires (plus d'un million de francs de l'époque) à reconstruire les bâtiments. À la suite de la promulgation de la loi l'instaurant le , les travaux démarrent; une grande coupole est créée qui abrite toujours des instruments d'observation. L'Observatoire de Meudon reste l'un des laboratoires de référence pour l'étude du Soleil.

À partir de 1888, malgré son âge et son infirmité, il fait trois fois l'ascension du Mont Blanc pour y établir un observatoire. Il réussit après de nombreux aléas à faire installer une lunette de 30 cm au plus près du sommet, à 4 800 m d'altitude, pour minimiser les perturbations atmosphériques. Cet observatoire resta en place pendant quinze ans puis fut engloutit par les glaces comme l'avait prédit Joseph Vallot.

Janssen fut président d'honneur de la Société française de photographie de 1891 à 1893, succédant à Eugène Péligot, président de l'Union nationale des sociétés photographiques de France en 1892 et président de la Société astronomique de France entre 1895 et 1897.

En 1906, il reçoit la médaille du progrès de la Royal Photographic Society[5].

Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (4e division)[6].

Sa mémoire

Jules Janssen partage la découverte de l'hélium avec sir Joseph Norman Lockyer. Il publia en 1904 l'Atlas de photographies solaires, avec près de 6 000 prises de vue en grande partie obtenues à l'observatoire de Meudon.

La Société astronomique de France (SAF) décerne chaque année depuis 1897 un prix Jules-Janssen.

La ville de Meudon a nommé en son honneur la place où se situe l'entrée de l'Observatoire. Une statue placée sur la terrasse publique a été inaugurée le [7]. Un cratère lunaire porte son nom, Janssen (45,4°S, 40,3°E), ainsi qu'un cratère martien.

Notes et références

  1. Thèse de doctorat de Stéphane le Gars - Histoire des Sciences et Technique - Saint-Nazaire 2007
  2. Jules Janssen, Sur l'absorption de la chaleur rayonnante obscure dans les milieux de l'œil. Suivi de Propositions de chimie données par la faculté, Paris, Mallet Bachelier, (lire en ligne)
  3. (en) R. K. Kochhar, « French astronomers in India during the 17th - 19th centuries », Journal of the British Astronomical Association, vol. 101, no 2, , p. 95–100 (lire en ligne)
  4. Rodolphe Radau, « L’Astronomie expérimentale et l’Observatoire de Meudon », Revue des Deux Mondes, , p. 809–825 (lire en ligne, consulté le )
  5. Progress Medal
  6. Paul Bauer, Deux siècles d'histoire au Père Lachaise, Mémoire et Documents, , 867 p. (ISBN 978-2-914611-48-0), p. 432
  7. Deslandres, Rapport sur l'Observatoire d'astronomie physique de Meudon 1920 p.4,consultable sur Gallica

Annexes

Bibliographie

  • Jules Janssen. Œuvres scientifiques recueillies et publiées par Henri Dehérain. Tome premier, 1929 (Lire en ligne)
  • La Grande Lunette de Meudon, par Audoin Dollfus aux éditions Les Yeux de la Découverte, 2006 (ISBN 2-271-06384-1)
  • (en) David Aubin, « Orchestrating Observatory, Laboratory, and Field: Jules Janssen, the Spectroscope, and Travel », Nuncius 17 (2003), p. 143-162. [PDF]
  • Un globe-trotter de la physique céleste: l'Astronome Jules Janssen, par Françoise Launay aux éditions Vuibert, 2008 (ISBN 978-2-7117-7069-4)

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