Journal officiel de la République française
Le Journal officiel de la République française[alpha 1] (abrégé JORF ou simplement JO) est le quotidien officiel de la France, dans lequel sont consignés tous les événements législatifs, réglementaires (arrêtés, décrets), déclarations officielles et publications légales. Il est sous-titré « Lois et décrets » ou « Édition des documents administratifs »[4] selon la nature des textes qu'il contient.
Pour les articles homonymes, voir Journal officiel, JO et Jorf.
Ne doit pas être confondu avec Journal officiel Associations.
Journal officiel de la République française | |
JO ou JORF | |
Pays | France |
---|---|
Langue | Français |
Périodicité | Journal |
Genre | Publication officielle |
Date de fondation | 1869 |
Éditeur | Direction de l'information légale et administrative |
Ville d’édition | Paris |
ISSN | 1870-1880 : 1270-5969[1] depuis le : 0373-0425 (Lois et décrets)[2] depuis le : 0242-6773 (Édition des documents administratifs)[3] |
Site web | journal-officiel.gouv.fr |
Il est édité par la direction de l'information légale et administrative (service du Premier ministre)[5]. Le siège du Journal officiel se trouve au 26, rue Desaix (15e arrondissement de Paris).
Le JO est publié tous les jours du mardi au dimanche sauf les lendemains de jours fériés, le jour de Noël et le jour de la Fête du Travail. En cas de circonstances exceptionnelles, le JO peut également être publié les autres jours.
La date de parution au JO conditionne en général la date à laquelle le texte produit des effets juridiques (puisqu'il faut qu'un texte soit publié, c'est-à-dire rendu public, pour être applicable), sauf si le texte lui-même indique un délai d'application[6]. Si un texte publié au JO ne précise pas sa date d'effet, le texte entre en vigueur le lendemain du jour de sa publication. Des articles de lois renvoyant à des décrets d'application ne peuvent entrer en vigueur tant que les décrets ne sont pas à leur tour publiés au JO[6].
Histoire
Avant que la diffusion des lois à la population ne s'effectue par voie écrite, les lois étaient communiquées au public par le tambour de ville.
À partir de 1631, La Gazette de Théophraste Renaudot, le premier journal français, publie quelques récits de guerre et des commentaires sur la vie politique. Cet organe de presse non officiel est créé avec l'aide de Richelieu, sous Louis XIII. Un brevet royal de Louis XV en 1762 rattache La Gazette, renommée pour l'occasion Gazette de France, au ministère des Affaires étrangères. La Gazette, qui paraît deux fois par semaine, prend dès lors un caractère officiel.
Devenue Gazette nationale de France en , elle publie à présent les débats de l'Assemblée nationale constituante et des informations concernant la vie politique et le fonctionnement de l'administration. La Gazette devient quotidienne en 1792. Le 7 nivôse an VIII (), un avis précise que Le Moniteur universel (sous-titre de La Gazette nationale, puis son titre à partir de 1811) devient le seul journal à caractère officiel. Seule sa première partie comporte les actes officiels du gouvernement et de l'Assemblée nationale, la seconde étant plus « classique », avec des rubriques littéraires, scientifiques et artistiques.
En , un décret crée un second journal : le Bulletin des lois. La loi du 14 frimaire an II () en fait le recueil officiel des lois de la République. Il porte le sceau de l'État et la signature du ministre de la Justice.
Le Journal officiel de l'Empire français apparaît en 1869, au détriment du Moniteur universel, et un décret du lui donne le monopole de la publication des actes législatifs et réglementaires. Le Bulletin des lois perd son monopole, mais l'existence de ce dernier n'est remise en cause qu'en 1931. Il est d'abord placé sous l'autorité du ministère de l'Intérieur et des Cultes.
Imprimé entre 1869 et 1880 par une société privée dirigée par Alfred Wittersheim, le Journal officiel est repris directement par l’État à partir du . L'Imprimerie nationale n'étant pas en mesure d'imprimer le journal, l’État rachète à Wittersheim le matériel et les locaux situés au no 31 du quai Voltaire[7].
Pendant l'Occupation, le régime de Vichy lui donne du au le nom de Journal officiel de l'État français. De son côté, la France libre fait paraître le le premier numéro du Bulletin officiel des forces françaises libres, dont la Une reproduit l'appel du 18 Juin. Dès le numéro suivant, en , il devient le Journal officiel de la France libre[8]. À partir du ce Journal officiel de la France Libre devient le Journal officiel de la France combattante. Son dernier numéro parait le puisque dès le un Journal officiel de la République française reparaissait à Alger sous l'autorité du CFLN. Après la Libération, le Journal officiel est rattaché à la présidence du gouvernement le .
Le numéro du a été le dernier à être édité par le procédé de la composition au plomb, les suivants utilisant la technique de la photocomposition et adoptant le format A4[9].
Version électronique
Depuis, le Journal officiel s'est décliné sur de nouveaux supports : d'abord le Minitel au début des années 1980 avec le 3615 JOEL
(pour Journal officiel électronique)[10],[11], puis internet avec journal-officiel.gouv.fr
, cette version en ligne faisant foi tout autant que la version papier depuis le .
Si certains textes ne paraissaient avant 2016 que sur la version papier, l'inverse était vrai aussi : certains ne paraissaient que sur la version électronique[12], d'autres encore étaient imprimés et mis en ligne. Par exemple, les décrets de naturalisation n'étaient pas mis en ligne, ils n'étaient disponibles qu'en version papier. Il en était de même des extraits de condamnation pour fraude fiscale et des demandes de changement de patronyme. Depuis le (voir ci-dessous), ces textes sont en ligne sous la forme d'informations nominatives à accès protégé[13].
Le nouveau JORF en chiffres
Le format électronique a donc valeur juridique. L'administration peut ainsi réaliser l'économie des exemplaires papier livrés de manière quotidienne, et de leurs frais d'affranchissement. D'après le Premier ministre en fonction à cette date, Jean-Pierre Raffarin, ces économies s'élèvent à « 800 tonnes de papier par an, soit 45 hectares de forêt ou 20 000 arbres ».
Avec le format papier, 36 000 abonnés (principalement les administrations) représentent la livraison quotidienne de 6,2 tonnes de papier, mais aussi un montant de 1,4 million d'euros annuel de frais d'affranchissement.
En 2013, le nombre d'abonnés à la version papier est tombé à 3 129. Au , on dénombre 64 726 abonnés au sommaire du JO mis en ligne gratuitement sur le site Internet Légifrance[14].
La qualité du document électronique et le fait qu'il ne se détériore pas autant que le papier dans le temps apportent un avantage non négligeable[15].
Dématérialisation du JO
En , le Premier ministre Manuel Valls avait annoncé la disparition de la version papier[16], traduite dans la loi organique no 2015-1712 du portant dématérialisation du Journal officiel de la République française[17]. La parution papier cesse le .
Cette évolution a été justifiée notamment par une chute du nombre d'abonnés, passé de 33 500 en 2004 à 2 291 en 2015[18]. Le JO est désormais accessible sur le site Légifrance.
Notes et références
Notes
- On écrit « Journal officiel de la République française » : Journal officiel en italiques car il s'agit du seul groupe de mots constituant le titre de la publication, « République française » étant une précision ne figurant apparemment pas dans ce titre.[réf. nécessaire]
Références
- Journal officiel de la République française, notice bibliographique no FRBNF32802090, catalogue général, Bibliothèque nationale de France.
- Journal officiel de la République française. Lois et décrets, notice bibliographique no FRBNF34378481, catalogue général, Bibliothèque nationale de France.
- Journal officiel de la République française. Document administratif, notice bibliographique no FRBNF34363177, catalogue général, Bibliothèque nationale de France.
- journal-officiel.gouv.fr Consulter les documents administratifs (depuis le ).
- Légifrance Décret no 2010-31 du relatif à la direction de l'information légale et administrative.
- « Les lois et, lorsqu'ils sont publiés au Journal officiel de la République française, les actes administratifs entrent en vigueur à la date qu'ils fixent ou, à défaut, le lendemain de leur publication. Toutefois, l'entrée en vigueur de celles de leurs dispositions dont l'exécution nécessite des mesures d'application est reportée à la date d'entrée en vigueur de ces mesures. En cas d'urgence, entrent en vigueur dès leur publication les lois dont le décret de promulgation le prescrit et les actes administratifs pour lesquels le Gouvernement l'ordonne par une disposition spéciale. Les dispositions du présent article ne sont pas applicables aux actes individuels. »
- Le Gaulois, , p. 1-2.
- Jean-Paul Cointet, « Le manifeste de Brazzaville, », charles-de-gaulle.org, (consulté le ).
- « Avis aux lecteurs[PDF] », JORF no 152 du , p. 2037, sur Légifrance.
- Arrêté du portant dispositions relatives à la création du Journal officiel électronique « J.O.E.L. » (édition Lois et décrets) et à sa commercialisation par la Direction des Journaux officiels, JORF no 62 du , p. 3119, sur Légifrance.
- Didier Frochot, « Histoire des bases de données juridiques en France (1) - les origines », sur les-infostrateges.com, .
- Stéphane Cottin, « Décret d'application sur le JO électronique », sur ServiceDoc Info, , à propos des 5 catégories de textes concernés.
- Recherche d'une information nominative à accès protégé dans un numéro du Journal officiel depuis le , accès au PDF sur l'aide en ligne de Legifrance.
- « Rapport d"information sur la direction de l’information légale et administrative (DILA) » [PDF], sur sénat.fr, (consulté le ), p. 17-18.
- « Journal Officiel Électronique maintenant reconnu juridiquement », sur le site du Groupe des écoles des mines.
- « Manuel Valls confirme la fin du Journal officiel « papier » pour 2016 », (consulté le ).
- Loi organique no 2015-1712 du portant dématérialisation du Journal officiel de la République française.
- « La commission des Lois vote la suppression de la version papier du Journal officiel », sur lcp.fr, LCP Assemblée nationale (consulté le ).
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Journal officiel - Site du gouvernement
- Recherche d’un numéro du Journal officiel depuis 1990
- Journal officiel de la République française. Lois et décrets (1880-1948) dans Gallica.
- Journal officiel de la République française. Débats parlementaires. Sénat (1881-1940) dans Gallica.
- Journal officiel de la République française. Débats parlementaires. Chambre des députés (1881-1948) dans Gallica.
- Journal officiel de la République française (1870-1880) dans Gallica, la bibliothèque numérique de la BnF.
- Journal officiel de la République française durant la Commune de Paris (1871) dans Gallica.
- Journal officiel de la République française, petite édition du soir numéros du au (édition de la Commune de Paris) dans Fragments d'Histoire de la gauche radicale
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