Signature

Une signature est une marque permettant d'identifier l'auteur d'un document, d'une œuvre ou la cause d'un phénomène : ainsi un auteur signe ses écrits. Une signature peut aussi être apposée à la fin d'un document par une personne pour signifier son approbation de l'ensemble des informations contenues dans un document dont il n'est pas forcément l'auteur. C'est ainsi le cas des contrats ou de tout document commercial signé par tout un chacun.

Pour les articles homonymes, voir Signature (homonymie).

« Paraphe » redirige ici. Pour l’article homophone, voir Paraf.

La signature de John Hancock est l'une des plus remarquables de la Déclaration d'indépendance des États-Unis.
Signature de Benjamin Franklin.
Signature du Mahatma Gandhi.
Signature de Chahbanou Farah Pahlavi d’Iran en écriture persane.
Signature de Johannes Vermeer.
Marques valant signatures dans des actes paroissiaux de Penmarc'h.

Une signature a donc pour but de permettre une identification. Le paraphe est la marque visuelle abrégée de la signature complète.

Définition conceptuelle

Conceptuellement, la signature d'un objet (d'une personne ou de toute entité) est un « produit » dérivé de, ou engendré par cet objet et propre à cet objet, ce qui permet son identification.

Dans la mesure où la signature singularise l'objet, elle constitue une forme de représentation sommaire et parcellaire de cet objet.

[pas clair]

Les caractéristiques essentielles d'une véritable signature sont donc triples :

  1. singularité : Elle doit singulariser l'objet, c'est-à-dire ôter tout risque de confusion avec un objet, même similaire. Selon ce critère, la signature manuscrite pour les personnes, bien que supérieure à la simple écriture du nom, demeure plus faillible que les signatures biométriques.
  2. produit dérivé : Elle doit être issue de, ou engendré par cet objet. En cela, la signature se distingue de l'identifiant ; ce dernier est souvent attribué arbitrairement, et s'obtient par l'intermédiaire d'une table de correspondance. Par exemple, alors que les signatures biométriques ou manuscrites sont des produits d'une personne, le numéro de sécurité sociale est une forme d'identifiant attribué.
  3. invariance : L'objet doit produire la même signature quel que soit son état, sa représentation, ou son apparence. Distinguons plusieurs cas :
  • pour un objet mathématique, la signature doit être un invariant de l'objet quelle que soit sa représentation, c-à-d la forme que prend l'objet (la recherche de signatures en théorie des nœuds illustre bien ce cas de figure).
  • pour une personne, cela signifie que sa signature doit rester la même quel que soit son âge, son humeur ou son état physique. Ainsi, le code génétique est une excellente signature : il ne varie pas au cours de la vie, et résiste à d'éventuelles altération du corps (maladie, perte d'un membre, vieillesse, etc.).
  • pour un bien sensible (une automobile, par exemple), cela sous-entend une certaine robustesse au maquillage ou à la falsification. La signature peut être une puce électronique, un marquage magnétique ou caché.

Enfin les caractéristiques non essentielles d'une bonne signature sont :

  1. concision : La signature doit être aussi courte que possible ; en particulier la comparaison des signatures doit être plus simple que celle des objets eux-mêmes. Selon ce critère, la séquence complète du génome est une signature très médiocre de la personne. En réalité, seuls d'infimes fragments d'ADN servent de signature (appelée empreinte génétique).
  2. production aisée : Générer la signature de l'objet doit être une opération la moins coûteuse possible. Ce point est plus particulièrement important en mathématiques notamment pour les graphes, nœuds, groupes, etc.

Action de signer

L'acte de signer permet :

  • de parrainer un candidat pour lui permettre d'obtenir le nombre de signatures exigé pour se présenter à une élection. En France, la loi impose à un candidat d'obtenir 500 signatures de maires pour participer à une élection présidentielle.
  • un autographe est une signature d'une célébrité à l'un de ses fans.
  • de donner un caractère officiel à un document, comme une déclaration d'indépendance, un armistice.

Signature manuscrite

Seing royal de la reine Élisabeth II.

Dans les cultures pour lesquelles les systèmes d'écriture sont basés sur un alphabet, la signature d'une personne se présente généralement comme une forme personnalisée de l'écriture à la main de ses propres prénom et nom (pas forcément dans cet ordre). Cette forme peut être simplifiée, calligraphiée, dessinée de diverses manières, et associée à des effets de style (traits, courbes, points) qui sont mis au point par l'individu pour personnaliser cette signature et la rendre à la fois unique et si possible difficilement reproductible par d'autres que lui. Il faut cependant savoir que pour un même individu, et malgré tout le soin qu'il peut apporter à la reproduction de sa signature d'une fois sur l'autre, chaque signature est différente des signatures précédentes.

Durant l'Antiquité, l'identification de l'auteur d'un document est garantie par l'intermédiaire de témoins ou réalisé grâce à des sceaux (signum gravé le plus souvent sur un chaton d'un anneau)[1].

Monogramme autographe de Charlemagne :"Signum KRLS Caroli gloriosissimi regis".

Au Moyen Âge, les lettrés comme les illettrés peuvent apposer un seing (du latin signum) sur des contrats, de la correspondance. Souvent ce ne sont que des croix autographes, mais ces seings peuvent aussi être un monogramme, des paraphes mis au bout de la signature (initiales ou toutes autre symbolique permettant une double authentification), des maximes, un seing manuel royal (en), voire la marque des armoiries autogaphes ou créées par des sceaux et cachets, en fait tout motif symbolique peut être représenté. Ces seings sont parfois suivis de la mention signum suivie du nom, ce dernier étant progressivement intégré au motif à partir du XIIIe siècle[2]. Les artistes (sculpteurs et peintres) ne signent pas leurs œuvres à cette époque. Jean le Bon est le premier roi de France à avoir signé de son nom entier, la signature remplaçant alors progressivement le sceau à partir du XIVe siècle[3]. Il faut attendre la Renaissance pour voir la première œuvre signée. Il s'agit de La Pietà de Michel-Ange qui porte l'inscription « Michel-Ange faciebat » (« Michel-Ange l'a fait », en latin). Henri II, dans son ordonnance de Fontainebleau en 1554, rend la signature obligatoire chez les notaires : le seing du notaire se substitue progressivement à la signature des différentes parties, son seing par le nom (signum nominis, appelé aussi petit seing, consistant à écrire son nom accompagné de quelques traits de plume) devenant l'ancêtre de la signature moderne[4].

Un graveur signe les pièces de monnaies ou les billets de banque, en entier, en abrégé, en initiale ou par un symbole. La signature n'apparaît qu'au XVIIe siècle sur les monnaies.

Il existe maintenant des systèmes (machines à signer) permettant de reproduire mécaniquement la signature d'une personne. Ils sont notamment utilisés par les personnes qui doivent signer de grandes quantités de documents, comme des célébrités, des chefs d'États ou des dirigeants d'entreprises.

Signatures par cachet

Plusieurs cultures, notamment asiatiques, ne partagent pas la notion occidentale de la signature manuscrite : dans ces cultures, l'action de signer de son nom ne diffère en rien de l'écriture normale de son nom. En effet, dans ces systèmes d'écriture, écrire ou signer son nom revient au même car les caractères utilisés sont les mêmes. Le chinois, le japonais ou le coréen sont des exemples de langues placées dans ce cas. En pratique, dans la culture asiatique, les gens utilisent des inkan (une forme de sceau nominatif) où leur nom est écrit avec une graphie dite tensho (littéralement, une graphie de cachet) à la place d'une signature manuscrite.

Signature aveugle

On appelle signature aveugle une signature effectuée sur un document qui a été masqué avant d'être signé.

Courrier électronique, Usenet, web

Ne doit pas être confondu avec signature électronique.

Dans le courrier électronique et les newsgroups, il est d'usage d'ajouter à la fin de ses messages un court texte personnalisé ou une image qui tient lieu de signature, sans présenter cependant de garantie sur l'identité de l'émetteur.

Signature dans un domaine administratif

Dans les administrations et les grandes entreprises, les signatures se font via un parapheur carton et plus récemment via un parapheur électronique. Ce parapheur définit le circuit de signatures et visas requis pour que le document soit validé.

Signature en peinture

Le cartellino permettait aux peintres de la Renaissance de faire figurer date, signature, autres détails dans une inscription feinte (gravé sur la pierre, papier déplié...).

Signature en musique

Signature dans un domaine technique

Signature en informatique

  • Signature de type, les entrées et sorties d'une fonction en programmation,
  • Fichier de signatures, un fichier contenant une trace de code d'un virus informatique servant à faire fonctionner un logiciel antivirus.

Signature en cryptographie asymétrique

  • Signature, valeur calculée/chiffrée à l'aide de l'empreinte du message de l'envoyeur et de sa clef privée (fonction XOR entre l'empreinte et la clé privée). Le destinataire déchiffre cette valeur à l'aide de la clef publique de l'envoyeur.

Signature numérique

Aussi appelées signatures électroniques, il s'agit d'un type de signature destiné à garantir l'authenticité d'un message ou d'un document informatique. Ces signatures ne sont pas conçues pour être lisibles directement par l'homme, et se présentent comme des séquences arbitraires de caractères alphanumériques ou de bits.

Signature en imprimerie

En imprimerie, sur les ouvrages anciens, les signatures sont des marques présentes sur les pages d'un ouvrage (en général uniquement sur les premiers feuillets des cahiers[5]), qui reflètent son imposition. Si les signatures gênent typographiquement, elles peuvent être placées dans les coupes.

C'est une aide pour le façonnier afin de réaliser l'assemblage correct des cahiers dans l'ordre normal de la lecture. Pour les ouvrages édités en plusieurs langues, on doit compléter la signature d'un indice de langue exemple : Feuille 3 - Français.

Signature apostolique

Le Tribunal suprême de la Signature apostolique est l'un des tribunaux de l'Église catholique romaine, situé dans le palais de la Chancellerie apostolique, au Vatican.

Notes et références

  1. Marie Claude Guigue, De l'origine de la signature et de son emploi au Moyen Âge, (lire en ligne), p. 8
  2. Jean-Pierre Gutton, Établir l’identité : l’identification des Français du Moyen Âge à nos jours, Presses universitaires de Lyon, , p. 20
  3. Claude Jeay, « Pour une histoire de la signature : Du sceau à la signature, histoire des signes de validation en France (XIIIe-XVIe siècle) », Labyrinthe, no 7, , p. 155-156
  4. Delphine Majdanski, La signature et les mentions manuscrites dans les contrats, Presses Univ de Bordeaux, , p. 26
  5. Dominique Coq, « 1. Les livres anciens : formats, cahiers, signatures, page de titre, fausses adresses, colophon et toutes ces sortes de choses… », dans Apprendre à gérer des collections patrimoniales en bibliothèque, Presses de l’enssib, coll. « La Boîte à outils », (ISBN 978-2-37546-037-5, lire en ligne), p. 70–79

Voir aussi

Bibliographie

  • Béatrice Fraenkel, La signature : genèse d'un signe, Gallimard, 1992
  • Delphine Majdanski, La signature et les mentions manuscrites dans les contrats, Presses Universitaires de Bordeaux, 2000
  • Dominique Margairaz et Myriam Tsikounas (dir.), Ce que signer veut dire, Sociétés & Représentations, n° 25, , 245 p.
  • Charlotte Guichard, La Griffe du peintre. La valeur de l'art, 1730-1820, Seuil, 2018, 368 p.

Articles connexes

Liens externes

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