Joseph Sadi-Lecointe

Joseph Sadi-Lecointe, né le à Saint-Germain-sur-Bresle (Somme) et mort le à Paris, est un aviateur français qui a établi plusieurs records du monde d'altitude et de vitesse et un Résistant.

Pour les articles homonymes, voir Lecointe.

Biographie

Il est né le à Saint-Germain-sur-Bresle.

Les débuts d'un pilote

Couvreur-zingueur de formation, il se fit engager comme mécanicien-soudeur dans une usine d'aviation de la région parisienne qui avait entrepris la construction d'un petit appareil baptisé «Zénith», Sadi Lecointe, alors qu'il n'avait jamais pris la moindre leçon de pilotage, se proposa d'essayer l'appareil, le du terrain d’Issy-les-Moulineaux. Il obtint le brevet de pilote civil no 431, le . Il travailla ensuite chez le motoriste Anzani. Sadi-Lecointe effectua ensuite de nombreuses démonstrations en vol dans les principales villes de France à bord d'un Blériot XI. En , il devint sapeur au 1er Régiment du Génie de Versailles, puis fut muté à l’Escadrille BL 3 en tant que mécanicien. Il fut breveté pilote militaire (no 375) le .

Pilote de guerre et instructeur

Joseph Sadi-Lecointe vers 1919.

En 1914, a la déclaration de guerre, Joseph Sadi-Lecointe s'engagea dans l'aviation militaire. Il fut affecté avec le grade de caporal comme pilote de l'escadrille BL 10. Il effectua de nombreux vols de reconnaissance. Son appareil fut le premier avion français endommagé par les tirs ennemis le . Il réussit cependant à lui faire regagner les lignes françaises bien que son coéquipier fut blessé. Il fut cité à l'ordre de l'armée[1]. Le , il intégra l’Escadrille de combat MS 48 en cours de rééquipement en monoplace Nieuport et devint adjudant en . Il fut ensuite affecté au Centre d'entraînement d'Avord, le où il forma près de 1 500 pilotes dont Maurice Boyau et Michel Coiffard ainsi que des volontaires américains. Sous-Lieutenant en octobre 1916, il fut détaché le en tant que pilote d’essais chez Blériot-SPAD à Villacoublay, où il assura la mise au point des chasseurs SPAD VII et XIII.

Les records et victoires

À partir du , il travailla chez Nieuport jusqu'en 1924 en tant que chef-pilote, il effectua les essais de plusieurs dizaines d’appareils de tous types.

Il entama une carrière internationale en battant le record du monde d'altitude en s'élevant à 8 155 mètres à bord d'un Spad-Herbemont. Le , il atteignait 11 145 mètres. Il enregistra pas moins de sept records du monde d'altitude. Il fut aussi détenteur de huit records du monde de vitesse (de 275 à 375 km/h) et de dix-huit titres de champion du monde[2]. Le , il devient le recordman du monde de vitesse pure, avec un vol à 275,862 kilomètres heure, titre qu'il ne conservera que 21 jours, étant vite détrôné par Casale [3] Le , il va ainsi battre le record du monde de vitesse, en volant à 296,69 kilomètres par heure avec un Nieuport – Delage équipé d'un moteur Hispano-Suiza de 300 CV[4]. Le , il signe un nouveau record de vitesse, soit 313,043 kilomètres heure de vitesse moyenne, record qu'il porte à 330,275 kilomètres heure, le [5]. Il remporta également les coupes Deutsch de la Meurthe, Gordon Bennett et Beaumont.

Joseph Sadi-Lecointe, vainqueur de l'épreuve de vitesse de la première des « journées Léon Bollée », en octobre 1920, au meeting du Mans sur une Rolland-Pilain.
Sadi-Lecointe félicité par le président Alexandre Millerand (Le Bourget, 1922).
Le sesquiplan Nieuport-Delage à moteur Hispano-Suiza 300 HP de Sadi-Lecointe, utilisé en à Istres pour le record de vitesse aérien.

En sport automobile, il gagna l'épreuve de vitesse de la première des "Journées Léon Bollée" fin , au Meeting du Mans sur Rolland-Pilain[6], puis en 1921 le Prix des Touristes lors du Grand Prix automobile de la Corse avec la marque.

Joseph Sadi-Lecointe s'illustre encore aux commandes d'hydravions, décrochant notamment le record du monde de hauteur avec ce type d'appareils, le  : 8 980 mètres avec un Nieuport-Delage à moteur Hispano-Suiza 8F[7].

Il reprit du service pendant la Guerre du Rif au Maroc entre 1925 et 1927. Affecté au 37e Régiment aérien, il effectua une quarantaine de missions [8].

Un administrateur

En 1922, il fut l'un des cofondateurs de l’Association des Vieilles Tiges. En 1927, il créa l’Association des Professionnels Navigants de l’Aviation (APNA), dont il devint ensuite Président. Il s’y occupa notamment des assurances et fonds de prévoyance et du statut du personnel navigant. En 1937-1938, il organisa les écoles de l’Aviation populaire et fut nommé Inspecteur général de l’Aéronautique civile et de l’Aviation populaire [8].

La Résistance

Mobilisé en en tant que Lieutenant-Colonel, il fut affecté à l’Inspection générale des Écoles. Après l’armistice, il fut révoqué par Vichy en raison de ses opinions politiques. Ami de Jean Moulin, il participa activement en zone non occupée au réseau “Rafale Andromède”. Ses activités liées à la Résistance lui valurent d'être emprisonné à Fresnes au printemps 1944. Il décéda le à Paris, peu après sa libération, à l'Hôpital Saint-Louis sans doute victime des mauvais traitements qui lui avait été infligés pendant sa détention[9].

Il fut d'abord inhumé au cimetière du Père-Lachaise, puis transféré à Beaucamps-le-Jeune en 1946[10].

Hommages et distinctions

Décorations

Hommages posthumes

Activité extra-aéronautique

  • Sadi-Lecointe a également marqué de son empreinte le monde des apéritifs. Il en crée un avec des amis sous l'appellation " Un Zing "[12].

Pour approfondir

Bibliographie

  • Patrick Lecointe, Sadi Lecointe, pilote providentiel, Montreuil-sur-Mer, Henry, , 258 p. (ISBN 978-2-901245-94-0).
  • Jacques Mortane (pseudon. de Jacques Romanet), Sadi Lecointe, inspecteur général, Baudinière, Paris, 1939.
  • Bernard Marck, Dictionnaire universel de l'aviation, Paris, Tallandier, , 1129 p. (ISBN 2-84734-060-2), p. 613-614.

Articles connexes

Liens externes

Notes

  1. Page de Gloire, p. 14, 30 mai 1915.
  2. « Le 15 juillet 1944 dans le ciel : Mort de Joseph Sadi-Lecointe », Air Journal, (lire en ligne, consulté le ).
  3. Le 28 février 1920 dans le ciel : Jean Casale devient le nouveau recordman de vitesse.
  4. « Le 10 octobre 1920 dans le ciel : Sadi-Lecointe améliore le record de vitesse », Air Journal, (lire en ligne, consulté le ).
  5. Le 26 septembre 1921 dans le ciel : Joseph Sadi Lecointe va encore plus vite.
  6. Le Miroir des Sports du 4 novembre 1920, p. 283.
  7. « Le 11 mars 1924 dans le ciel : Sadi-Lecointe, recordman de hauteur en hydravion », Air Journal, (lire en ligne, consulté le ).
  8. www.sadilecointe.net/sadi_lecointe.htm.
  9. Source : "Les Vieilles Tiges".
  10. Morel, « Le corps de Said-Lecointe transporté en Picardie », L'Air, , p. 12 (lire en ligne, consulté le ).
  11. Bernard Marck, Dictionnaire universel de l'aviation, Paris, Tallandier, , 1129 p. (ISBN 2-84734-060-2), p. 613-614.
  12. Aéro-Club Sadi-Lecointe [lire en ligne].
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