Joseph Marie de Suarès
Joseph Marie de Suarès (1599-1677), hagiographe, historien, évêque de Vaison-la-Romaine (1633-1666) et bibliothécaire pontifical. Il avait pris comme devise : Unicuique Sua Res.
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Joseph Marie de Suarès | ||||||||
Joseph Marie de Suarès | ||||||||
Biographie | ||||||||
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Naissance | Avignon |
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Décès | Rome |
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Évêque de l’Église catholique | ||||||||
Dernier titre ou fonction | Bibliothécaire pontifical Vicaire de Saint-Pierre de Rome |
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Évêque de Vaison-la-Romaine | ||||||||
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Autres fonctions | ||||||||
Fonction religieuse | ||||||||
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Unicuique Sua Res | ||||||||
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Biographie
Joseph Marie de Suarès est fils de Georges Joseph de Suarez, auditeur de la Rote d'Avignon, et naquit en cette ville le [1], jour de la fête de Pierre de Luxembourg, cardinal d'Avignon pendant le Grand Schisme d'Occident. Cet évènement allait influencer toute sa vie.
Il est le frère de Charles Joseph de Suarès et l'oncle de Louis Alphonse de Suarèz, qui lui succéderont, ainsi que le grand-oncle de Louis-Marie de Suarez d'Aulan.
Entré dans les ordres, il fut nommé prévôt de la cathédrale d'Avignon et remarqué par le cardinal François Barberini[1].
Son œuvre hagiographique
Elle fut essentiellement consacrée au cardinal de Luxembourg[2]. Le futur évêque rédigea en latin deux panégyriques à son sujet qu'il dédia au cardinal Francesco Barberini[3]. Ces duo sermones de sancto Petro Luxemburgo sont intitulés De Laudibus de Beato Patri a Luxemburgo et Oratio de Beato Petro Luxemburgo[4]. Ils furent prononcés les puis le par ses frères cadets François de Suarès (1608-1678) et Louis-Marie de Suarès (1612-1673) lors de la fête du cardinal en l'église des Célestins d'Avignon.
Ses travaux historiques et épigraphiques
Il prit la suite de Nicolas-Claude Fabri de Peiresc[5] dans le relevé des blasons du XIVe siècle pontifical d'Avignon. Entre 1622 et 1638, il entreprit de croquer les dix-huit écus peints dans la Livrée de Florence[6].
Le cardinal Barberini le fit venir à Bruxelles où il avait été nommé nonce comme secrétaire des lettres latines. Il partit d'Avignon le , arriva à Bruxelles le 17 juillet. Ils rejoignirent l'ancienne cité papale le . Le cardinal l'emmena alors à Rome pour gérer sa bibliothèque. Il lui fit obtenir le titre de camérier du pape Urbain VIII[1].
Promu à l'évêché de Vaison, en 1633, il vint en son diocèse où il se passionna pour l'étude de la numismatique et les antiquités[1].
On sait qu'il rédigea aussi l'épitaphe de Béatrix de Provence et de Robert d'Anjou, roi de Naples et comte de Provence, son petit-fils. Dans une lettre autographe présentant ses principaux travaux, Suarès note qu'il a établi une généalogie des comtes de Castres de la maison de Châtillon.
Plus importants furent ses travaux épigraphiques. Il les initia dès qu'il fut nommé évêque de Vaison et qu'il trouva sur place pour l'aider un petit groupe d'amateurs et d'antiquaires parmi son clergé et les notables[7]. Ils recueillirent les vestiges de la ville romaine qui affleuraient. Ce travail de collecte et de copie des inscriptions demeure fort précieux en particulier pour les pièces disparues[8].
En 1662, il fit graver une plaque en l'honneur de son prédécesseur Pierre de Casa, mort de la peste Noire qui indiquait : VENERABILI PETRO DE CASA, PRIORI GENERALI ORDINIS CARMELITARVM, PATRIARCHÆ JEROSOLIMITANO, HVJVS EPISCOPATVS ADMINISTRATORI. OBIIT ANNO SALVTIS MCCCXLVIII, DIE TERCIA NONA AUGVSTI ET MIRACVLIS CLARVIT. Joseph-Maria, episcopus Vasionensis. P. C. Cette épitaphe n’est plus aujourd’hui in-situ.
Le restaurateur de la cathédrale et de Saint-Quenin
La cathédrale Notre-Dame-de-Nazareth, abandonnée par ses prédécesseurs, menaçant ruines, il fit consolider ses voûtes. Son second grand chantier fut la reconstruction de la nef de la chapelle romane de Saint-Quenin[1]. Sa restauration à l'antique avait été entreprise dès 1630 sous l'égide de la Confrérie de saint Quenin. Dès 1633, l'évêque s'associa à cette œuvre et lui apporta son concours financier. Deux inscriptions dans la nef et le blason des Suarès gravés par deux fois sur les voûtes attestent de ce mécénat[9].
Sa carrière au service de la Curie romaine
Son érudition le fit remarquer à Avignon par le vice-légat Jean-François de Bagni. Sur ses conseils, il se démit, en 1666, de sa charge épiscopale en faveur de son frère[1].
Dès son retour à Rome, il devint vicaire de Saint-Pierre de Rome et camérier secret du pape, puis bibliothécaire du Vatican en 1668[1]. Ce fut sans doute à cette époque qu'il écrivit « Sur un drame de saint Alexis » pièce en musique qui fut représentée à Rome, puis le livret « De bello Succico et Belgico » pour le Père Framian. Il mourut le [1].
Publications
Il a publié, en latin, en 1676, un ouvrage sur l'arc de Septime Sévère Arcus L. Septimii Seueri Aug. anaglypha : cum explicatione Iosephi Mariæ Suaresii[10] dont il a retranscrit la dédicace : « Imp(eratori) Caes(ari) Lucio Septimio M(arci) fil(io) Seuero Pio Pertinaci Aug(usto) patri patriae Parthico Arabico et
Parthico Adiabenico pontific(i) maximo tribunic(ia) potest(ate) XI imp(eratori) XI, co(n)s(uli) III proco(n)s(uli) et
imp(eratori) Caes(ari) M(arco) Aurelio L(ucii) fil(io) Antonino Aug(usto) Pio Felici tribunic(ia) potest(ate) VI co(n)s(uli) proco(n)s(uli)
[ p(atri) p(atriae) optimis fortissimisque principibus ]
ob rem publicam restitutam imperiumque populi Romani propagatum
insignibus uirtutibus eorum domi forisque S(enatus) P(opulus)Q(ue) R(omanus) »[11].
Ce qui se traduit par : « À l'Empereur César Lucius Septimius Severus, Pertinax, fils de Marcus, le Pieux, Père de la patrie, Parthique arabique, Parthique adiabénique, grand pontife, ayant détenu 11 fois la puissance tribunicienne et ayant été salué imperator pour la onzième fois, consul pour la troisième fois, proconsul, et à l'Empereur César Marcus Aurelius, fils de Lucius, Antonin Auguste le Pieux, ayant détenu heureusement la puissance tribunicienne six fois, consul, proconsul, Père de la patrie, aux princes très grands et très vaillants, pour avoir restauré l'État et agrandi l'empire du peuple romain au-dedans et au-dehors, grâce à leurs mérites visibles, Le Sénat et le peuple romain [ont élevé ce monument] ».
- Oratio de deo trino et vno ad S. D. N. Vrbanum VIII pont. max., Typis Vaticanis, Romæ, 1632 (lire en ligne)
- Praenestes antiquae libri duo, Typis Angeli Bernabò, hæredis Manelfi Manelsii, Romæ, 1655 (lire en ligne)
- Ad clerum populumque Vasionensem epistolæ, Typis Iacobi Dragondelli, Romæ, 1657 (lire en ligne)
- Vindiciae Silvestri II. pontificis maximi, Guillelmum Barbier, Lugduni, 1658 (lire en ligne)
- De numismatis et nummis antiquis dissertatio, Typographia Fabii di Falco, Romæ, 1668
Notes et références
- Joseph Fr. Michaud et Louis Gabriel Michaud, Biographie de Suarès
- Cf. Le Peuple des Saints, croyances et dévotion en Provence et Comtat Venaissin des origines à la fin du Moyen Âge, pp. 87 à 107, Michel Feuillas, Une tradition hagiographique : les panégyriques latins du bienheureux Pierre de Luxembourg dans l'église des Célestins d'Avignon au XVIIe siècle, Mémoire de l'Académie de Vaucluse, 1987.
- . J. M. de Suarès était le secrétaire du cardinal Barberini. Ce fut à ce titre qu'il classa pour le cardinal des herbiers potagers d'Égypte envoyés par Nicolas-Claude Fabri de Peiresc.
- Ils ont été retrouvés par Michel Feuillas de l'Université d'Avignon dans les Archives Suarès d'Aulan. Ils sont cotés 111/4.
- Fabri de Peiresc avait relevé les blasons du palais de la vice-gérence d'Avignon où résidait Hugues de la Roche, maréchal de la Cour pontificale.
- Ces relevés furent regroupés par Suarès sur deux feuilles volantes dans son manuscrit Avenionis Antiche Documenta entreposé à la Bibliothèque du Vatican (ms. Barberini, latins 3055 (*74).
- Parmi eux, l'histoire a retenu les noms de l'archidiacre Jean Rattaler et de Scipion de Blégiers, sieur de la Villasse.
- Les recueils épigraphiques de l'évêque de Vaison sont déposés à la bibliothèque Vaticane et intitulés Inscriptiones supar in Gallis (Vat. Lat. 9141).
- La restauration de Saint-Quenin fut achevée en 1636. cf. J. M. Rouquette, Provence Romane I, Éd. Zodiaque, La Pierre-qui-Vire, 1974. Le blason des Suarès d'Aulan se lit : «d'azur à une tour d'argent maçonnée ouverte et ajourée de sable et surmontée d'une aigle d'or couronnée à l'antique du même, supports deux aigles couronnées ». Un portrait de Joseph-Marie de Suarès, peint en 1669, présente une curieuse variante du blason de sa famille par l'adjonction d'un chef arrondi d'azur à trois abeilles d'or qui sont les armes du cardinal Barberini. Celles-ci sont placées sous un chapeau ecclésiastique à trois rangs de houppe.
- Joseph Marie de Suarès Arcus L. Septimii Severi Avg. Anaglypha
- Références : CIL VI, 1033 = ILS 425
Voir aussi
Bibliographie
- Jean-Pierre Niceron, Mémoires pour servir à l'histoire des hommes illustres, chez Briasson, Paris, 1733, tome 22, p. 297-306 (lire en ligne)
- Louis Anselme Boyer de Sainte-Marthe, Histoire de l’Église cathédrale de Vaison, suivie d'un recueil de pièces parmi lesquelles est une traduction en vers français de la Chorographie du diocèse de Vaison composée en vers latins par Joseph-Marie de Suarès, Avignon, 1741.
- Marie-Hyacinthe Laurent, « Le « De rebus avenionensibus » de J.M. Suarès (Ms Barberini lat. 3055) », dans Provence historique, 1956, numéro spécial Mélanges Busquet. Questions d'histoire de Provence (XIe – XIXe siècle), p. 216-229 (lire en ligne).
Article connexe
Liens externes
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