Joseph Ackermann

Joseph Ackermann, né le à Bulle et mort le à Fribourg, est une personnalité politique suisse, membre du parti conservateur.

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Ne pas confondre avec le banquier suisse Joseph ( Josef ) Ackermann.
Ne pas confondre avec le membre de la SA Josef Ackermann (1905-1997).

Biographie

Gruérien d’origine singinoise (Guin et Plasselb), Joseph Henri Edouard Ackermann naît à Bulle le et décède à Fribourg le . Catholique. Son père, Joseph Thomas, natif de Bulle, docteur en droit, est éditeur de l’organe conservateur catholique Le Fribourgeois, fondé en 1867 par son père; sa mère est Elise, née Eberle, d’Einsiedeln. Joseph, troisième du nom, est orphelin de père dès 1905. Il épouse, le , Jeanne Marie Elisabeth Remy, fille de Marie Louis Boniface, confiseur de la place, et de Marie-Louise, née Desbiolles. Il est le père du journaliste Guy Ackermann.

Après son école primaire à Bulle, Ackermann entre au Collège de Saint-Maurice en Valais. Ce choix est dû aux tensions qui, à travers la crise « fribourgeoisiste » (le mot dérive du nom du journal), teintaient d’indépendance le conservatisme catholique gruérien et dissuadaient la famille de placer l’adolescent au traditionnel Collège Saint-Michel de Fribourg. Joseph poursuit ses études dans les Universités de Fribourg, Zurich et Paris. Il est licencié en droit en 1924[1]. Parallèlement, il fait son service militaire et parvient au grade de lieutenant-colonel, exerçant les fonctions d’auditeur, puis de grand-juge.

Il devient en 1926 substitut du procureur général. Il quitte ce poste en 1930 pour ouvrir une étude d’avocat à Bulle. Tout en plaidant, il dirige dès 1932 le Crédit gruyérien. Avocat-banquier, il est député conservateur au Grand Conseil (1931–1941). Dans les années 1930, Joseph Ackermann est l’un des notables les plus influents de Bulle et de la Gruyère.

Le , le conseiller d’État Romain Chatton meurt en fonction. Joseph Ackermann, 40 ans, lui succède tacitement et reprend la Direction des Finances. Durant les deux législatures qu’il passe au Gouvernement (1941–1951), il défend devant le Grand Conseil une bonne quarantaine de lois et décrets. Au nombre des lois figurent en tête : celle de 1947 destinée à « réduire le déficit du budget », celle de 1949 sur l’administration de la régale des sels et enfin la trilogie de 1951 concernant le personnel de l’État (statut juridique, statut des caisses de pensions, traitements). Un décret important de 1946 crée un « fonds d’entraide sociale en faveur du personnel nommé de l’État », innovation qui en dit long sur la précarité matérielle des fonctionnaires à l’issue de la guerre. À citer encore ceux concernant les transports publics, soit celui de 1949 augmentant la garantie de l’État à la Compagnie des chemins de fer fribourgeois et celui de 1951 couvrant le déficit de la compagnie Gruyère–Fribourg–Morat (GFM).

1947 marque, dans la carrière politique de Joseph Ackermann, une année phare : il préside le Gouvernement et il est élu au Conseil national (1947–1951). Directeur des finances publiques, il siège au Conseil de la Banque nationale suisse ainsi qu’à la Banque de l’État de Fribourg, où il occupe le poste de vice-président.

En 1948 éclate l’affaire, fiscale, des fausses domiciliations d’étrangers en Suisse. Serpent de mer (elle dure jusqu'en 1952 au moins), elle donne lieu à des interventions au Conseil national ainsi qu’à des poursuites aux plans fédéral et cantonal. À Fribourg, elle implique de hauts fonctionnaires de la Direction des Finances. Joseph Ackermann est mis en cause – mais sans preuve – par certains journaux. À aucun moment il n’est inquiété.

Le poste de directeur des EEF, régie d’État, étant vacant à la fin de l’année 1951, Joseph Ackermann, au terme de deux législatures, postule et renonce à son siège au Gouvernement qui le nomme à ce poste, deux jours après l’annonce du retrait du directeur précédent. Ackermann est également contraint à quitter le Conseil national.

Fidèle à son parti, il en prend la présidence en 1957. Jusqu'en 1966, date de son départ, il y exerce un rare ascendant. C’est ainsi qu’à la veille des séances du Conseil d’État (ils y ont la majorité absolue), ses membres conservateurs se concertent avec lui sur les importantes décisions à prendre.

Joseph Ackermann dirige les EEF de 1951 à 1969. Il présidera également les GFM ainsi que la Société touristique Gruyères–Moléson–Vudalla.

L’homme a impressionné autant par sa volonté d’entreprendre que par sa capacité d’adaptation aux situations les plus diverses, y compris les plus délicates.

Sources

  • Georges Andrey, John Clerc, Jean-Pierre Dorand et Nicolas Gex, Le Conseil d’Etat fribourgeois : 1848-2011 : son histoire, son organisation, ses membres, Fribourg, Éditions La Sarine, (ISBN 978-2-88355-153-4)
  • Annuaire des autorités fédérales, annuaire du canton de Fribourg, presse du .
  • Georges Andrey, « Ackermann, Joseph » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .

Notes et références

  1. « Ackermann, Joseph », sur hls-dhs-dss.ch (consulté le )

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