John Fastolf

John Fastolf est un militaire anglais issu d'une famille noble du comté de Norfolk, né le et mort le .

On considère qu'il inspira à Shakespeare son célèbre Falstaff, personnage important des pièces Henri IV et Les Joyeuses Commères de Windsor. Il est aussi nommé Jean Fascolf ou Falstolf, ou Ffastolf, ou encore Fastol.

Carrière militaire

Il effectue une brillante carrière militaire dans l'armée anglaise. Il combat en Irlande de 1405 à 1406 sous les ordres de Thomas de Lancastre, duc de Clarence, lieutenant-général en Irlande.

Vers 1410, il l'accompagne en France. En 1413, on le retrouve lors de la campagne de Gascogne en qualité de capitaine de Veires. En 1415, il exerce le commandement de dix hommes d'armes et de trente archers, et devient gouverneur de Harfleur. Il parvint à être grand-maître d'hôtel du Régent, après la mort d'Henri V. En 1423 il se distingue au siège de Meulan. Le , il est à la bataille de Verneuil, où il gagne 13 400 livres grâce aux prises et rançons qu'il effectue.

Il prend une part importante à la campagne de la Loire, puis est employé au concile de Bâle et aux négociations qui amenent la paix d'Arras. Les historiens anglais ont prétendu qu'il s'était enfui honteusement à la bataille de Patay perdue par les Anglais le et que le duc de Bedford l'avait même dégradé des insignes de l'Ordre de la Jarretière. Vallet de Viriville[1] pense qu'il ne fut trahi que par la fortune[2].

Il participe ensuite au siège de Pouancé en 1432 aux côtés de Jean V de Bretagne. En octobre 1449, il se distingue au siège de Rouen. En 1450 il se distingue à nouveau lors du siège de Caen.

L'adversaire d'Ambroise de Loré à Sainte-Suzanne avait été le compagnon de débauches du prince de Galles Henri, fils d'Henri IV d'Angleterre; et Shakespeare en a fait, dans son Henri IV et les Joyeuses commères de Windsor, le type de perversion inconsciente et d'abjection morale que l'on sait.

Ses diverses fonctions

En 1417, il est nommé gouverneur de Condé-sur-Noireau. En 1418, il prend le château du Bec-Crespin (Saint-Martin-du-Bec). En 1420, Henri V d'Angleterre le nomme gouverneur de la bastide de Saint-Antoine à Paris. En 1422, Jean de Lancastre, duc de Bedford fait de lui le grand maître de sa Maison. Sous Henri VI d'Angleterre il est nommé lieutenant du roi pour la Normandie.

Il passa quarante ans de sa vie à combattre les Français sur la terre de France, il passe pour être un des meilleurs spécialistes du combat par ses contemporains. Il fut un fin théoricien dans l'art de la tactique militaire.

Décès

Il mourut à Caister-on-Sea (en) le . Il fut enterré aux côtés de sa femme Millicent, dans une aile construite à cet effet, à l'abbaye Saint-Benet (en) dans le Norfolk.

Dans la culture

William Shakespeare s'est partiellement inspiré de l'homme pour créer son personnage Sir John Falstaff, apparaissant dans deux de ses pièces : Henry IV (Henry IV (première partie) et Henry IV (deuxième partie)), ainsi que dans Les Joyeuses Commères de Windsor. Dans le film le Roi (2019), réalisé par David Michôd, le personnage de John Falstaff est interprété par l'acteur australien Joel Edgerton.

Dans Age of Empires II: The Age of Kings, Sir John Fastolf apparaît brièvement en tant que héros ennemi dans la campagne de France avec Jeanne d'Arc. Contrairement à la réalité historique; il meurt lors d'un assaut contre les places fortes des Francs que le joueur doit bâtir sur la rive droite de la Loire. À noter qu'un bug du jeu, très rare, permet de le convertir bien que le jeu est censé immuniser les héros contre cela. Dans les deux cas, l'IA le considère comme mort, en déclenchant son dialogue: « Je meurs pour l'Angleterre ».

Notes et références

  1. Bibliographie générale.
  2. Un coup de main d'Ambroise de Loré, par Robert Triger, Revue historique et archéologique du Maine, T. III, p. 278.

Voir aussi

Bibliographie

  • (en) Hugh Collins, « Sir John Fastolf, John Lord Talbot and the dispute over Patay : Ambitions and chivalry in the Fifteenth Century », dans Diana Dunn (dir.), War and Society in Medieval and Early Modern Britain, Liverpool, Liverpool University Press, , IX-213 p. (ISBN 0-85323-875-8), p. 114-140.
  • (en) Alasdair Hawkyard, « Sir John Fastolf's « Gret Mansion by me late edified » : Caister Castle, Norfolk », The Fifteenth Century, Woodbridge / Rochester, Boydell Press, vol. V « Of Mice and Men. Image, Belief and Regulation in Late Medieval England », , p. 39-68 (ISBN 978-1-84-383168-6).
  • (en) Kenneth McFarlane, « The investment of Sir John Fastolf's profits of war », Transactions of the Royal Historical Society, 5e série, t. 7, , p. 91-116.
  • (en) Peter Shervey Lewis, Essays in Later Medieval French History, Londres / Ronceverte, Hambledon Press, coll. « History Series » (no 29), , 250 p. (ISBN 0-907628-41-9), « Sir John Fastolf's Lawsuit over Titchwell, 1448-55 », p. 215-234.
  • (en) Colin Richmond, « Sir John Fastolf, the Duke of Suffolk, and the Pastons », The Fifteenth Century, Woodbridge / Rochester, Boydell Press, vol. VIII « Rule, Redemption and Representations in Late Medieval England and France », , p. 73-104 (ISBN 978-1-84-383414-4).

Articles connexes

Liens externes

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