Jeju

Jeju (en coréen : 제주도, Jejudo, /tɕe.dʑu.do/), officiellement la province autonome spéciale de Jeju, est une province de Corée du Sud constituée d'une île du même nom.

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Jeju
Noms
Nom hangeul 제주
Nom hanja 濟州
Nom romanisation révisée Jeju
Nom McCune-Reischauer Cheju
Administration
Pays Corée du Sud
Statut Province spéciale autonome
Capitale Jeju-si
ISO 3166-2 KR-49
Divisions Jeju-si, Seogwipo
Démographie
Population 665 048 hab. (2019)
Densité 360 hab./km2
Géographie
Coordonnées 33° 22′ nord, 126° 32′ est
Superficie 184 555 ha = 1 845,55 km2
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Corée du Sud
Jeju
Géolocalisation sur la carte : Corée du Sud
Jeju
    Drapeau de la province de Jeju.

    Avant 1910, elle était connue en Europe sous le nom de Quelpaert ou Quelpart[1].

    Géographie

    L'île de Jeju est située à 85 kilomètres de la péninsule coréenne dont elle est séparée par le détroit de Jeju, et elle est la seule région subtropicale du pays. Le volcan Hallasan, point culminant de la Corée du Sud, s'élève à 1 950 mètres. L'éruption du Hallasan, aujourd'hui éteint, est à l'origine de la formation de l'île.

    Histoire

    L'île formait le royaume de Tamna qui devint un vassal du Baekje dès 476 pour finalement perdre complètement son autonomie envers les royaumes de la péninsule coréenne en 1404.

    Le soulèvement de Jeju

    Le soulèvement de Jeju (en coréen : 제주 4·3 민중항쟁 ou 濟州 4·3 民衆抗爭) désigne une insurrection qui commence le [2]. De 14 000 à 30 000 personnes sont tuées (60 000 à 80 000 selon d'autres sources[3]) dans les affrontements. La répression de l'insurrection par l'armée sud-coréenne a été décrite comme brutale, avec, outre les dizaines de milliers de morts, la destruction de 170 villages. Elle déclenche d'autres rébellions en Corée continentale. L'insurrection dure jusqu'en , bien que des combats se poursuivent dans des poches isolées jusqu'en 1953. De nombreux habitants de Jeju se réfugient au Japon. Ce massacre est passé sous silence jusqu'à la chute de la dictature militaire, en 1987.

    Économie

    Dans la province, on cultive d'une part les mandarines, les ananas et les oranges, et de l'autre le colza, le mil et les légumes, le sol caillouteux ne tolérant pas la culture du riz.

    La province de Jeju est une destination touristique importante. Si les Occidentaux ne la connaissent pas encore, les Japonais et les Chinois affluent en masse sur cette île. L'île est une destination de choix pour les voyages de noces.

    Ainsi, la ligne la plus fréquentée au monde en 2016 et 2017 est celle qui relie l’aéroport international de Gimpo de Séoul à l’aéroport international de Jeju. Elle a été empruntée par 13 460 305 passagers en 2017, soit une augmentation de +9,4 % sur un an. Ce trajet de 450 kilomètres, est assuré par une moyenne de 180 vols réguliers par jour, soit un toutes les huit minutes[4].

    Culture

    Son chef-lieu est Jeju-si. Le symbole de l'île est le dol-harubang, personnage massif en pierre, haut de 3 mètres, portant un chapeau rond.

    Jeju est aussi réputée pour ses Trois abondances : vents, pierres et femmes. Auparavant, la plupart des femmes de l'île s'adonnaient à la pêche sous-marine, sans masque ni combinaison. Ces plongeuses, qu'on appelle Haenyo, « filles de la mer », sont en voie de disparition, la nouvelle génération préférant travailler dans des domaines moins éprouvants et plus lucratifs que leurs aînées.

    Son dialecte coréen, le jeju, est spécifique. Il contient un grand nombre de mots issus du japonais et du mongol.

    Avec l'essor du tourisme, l'anglais est beaucoup parlé et appris par les plus jeunes. Les touristes sont essentiellement constitués de Japonais, et de Coréens continentaux aisés, surtout de la région de Séoul.

    Le roman L'Île d'Iŏ de Yi Chong-jun, écrit dans les années 1970, s'inspire de l'île de Jeju et de ses mythes[5].

    Base militaire

    Le gouvernement sud-coréen décide en 2007 de construire sur l’île, à proximité du village de Gangjeong, une base navale capable d’accueillir une vingtaine de sous-marins et des navires de guerre. Lors d'une consultation populaire organisée le , 94 % des habitants rejettent le projet, estimant notamment que cette base ne fait que répondre aux intérêts américains et à leur stratégie d'endiguement de la Chine en mer de Chine orientale, et détruit un environnement protégé en raison de son caractère chamanique[6].

    La base, dont la construction a débuté en 2011, est achevée en 2016[6].

    Politique

    Won Hee-ryong (en) est le gouverneur de la province depuis juillet 2014.

    Divisions administratives

    Villes :

    • Jeju-si (제주; 濟州市) : chef-lieu, ville située au nord de l'île
    • Seogwipo (서귀포; 西歸浦市) : ville située au sud de l'île

    Lieux d'intérêt

    • Grotte de Manjanggul : Il s'agit d'un tunnel de lave 8 kilomètres de long avec 1 kilomètre ouvert au public
    • Seongsan Ilchulbong : C'est un cône volcanique, qui a été formé par l'éruption d'un volcan.
    • Le mont Hallasan, qui est la plus haute montagne de Corée, culmine à 1950 mètres d'altitude.
    • Village folklorique Seongeup
    • Musée de l'ours en peluche de Jeju
    • Cascade Jeongbang
    • Musée du thé O'Sulloc.

    Personnages célèbres

    Références

    1. Hendrik Hamel, Relation du naufrage d'un vaisseau holandois sur la Coste de l'isle de Quelpaerts, Paris 1670.
    2. herve, « Jeju Island 1948 : paradis rouge sang », sur blogspot.fr, Blogger, (consulté le ).
    3. Ysabelle Lacamp, Cheju, Elytis, 2010, (ISBN 978-2-35639-042-4)
    4. « Le palmarès 2017 des lignes aériennes les plus fréquentées », sur https://www.aerobuzz.fr/, (consulté le ).
    5. L'Île d'Iŏ : Yi Ch'ŏngjun 이청준 K-COM : Corée du Sud et marketing
    6. Frédéric Ojardias, Cheju, l’île militarisée, Manière de voir, , p. 67-69

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

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