Jean Balliol
Jean Balliol est roi des Écossais de 1292 à 1296, né vers 1249 et mort le . Il est aussi appelé Iain Bailiol en gaélique, John Balliol en anglais et Jehan de Bailleul en ancien français.
Jean Balliol | |
Jean Balliol dans l'armorial de Forman (1562). Son sceptre et sa couronne sont brisés, et son blason vierge reflète son surnom de « tabard vide ». | |
Titre | |
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Roi des Écossais | |
– 3 ans, 7 mois et 23 jours |
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Couronnement | à Scone |
Prédécesseur | Marguerite |
Successeur | Robert Ier |
Biographie | |
Dynastie | Balliol |
Date de naissance | vers 1249 |
Date de décès | |
Père | Jean de Balliol |
Mère | Derborgail de Galloway |
Conjoint | Isabelle de Warenne |
Enfants | Édouard Balliol |
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Liste des rois d'Écosse | |
Choisi comme roi après l'extinction de la maison de Dunkeld, Jean Balliol doit composer avec son puissant voisin le roi d'Angleterre Édouard Ier, à qui il a prêté serment d'allégeance. Il noue alliance avec le royaume de France contre lui, mais ce geste ne fait qu'offrir un casus belli à Édouard, qui envahit son royaume en . C'est le début des guerres d'indépendance de l'Écosse.
Après la défaite écossaise de Dunbar, Balliol se rend à Édouard et abdique. Il termine sa vie dans l'obscurité dans le royaume de France. Il reste dans l'imagination populaire comme un roi faible et inconsistant, ce que reflète son surnom de Toom Tabard, « le tabard vide ».
Biographie
Origines
Né entre 1248 et 1250, Jean Balliol est le fils de Jean de Bailleul, seigneur de Barnard Castle, dans le comté de Durham en Angleterre. Originaire de Bailleul, en Picardie[1], la famille de Bailleul est établie en Angleterre depuis le règne de Guillaume le Roux (1087-1100). La mère de Jean Balliol est Derbogail, la fille du seigneur écossais Alan de Galloway. Par sa mère Marguerite, Derbogail est la petite-fille de David de Huntingdon, le frère des rois écossais Malcolm IV et Guillaume le Lion.
La fratrie de Jean Balliol comprend deux frères, Hugues (mort en 1271) et Alexandre (mort en 1278), ainsi que quatre sœurs, dont l'une, Éléonore, épouse le baron écossais John II Comyn[2].
Succession d'Écosse
La maison de Dunkeld, qui règne sur le royaume d'Écosse depuis 1058, s'éteint à la mort de la petite Marguerite de Norvège, en 1290. La succession au trône est alors disputée entre plusieurs descendants par les femmes de branches cadettes de la dynastie éteinte. Parmi eux, les plus puissants et ceux dont les prétentions sont les plus sérieuses sont Robert Bruce, seigneur d'Annandale, et Jean Balliol. Tous deux sont des descendants de David de Huntingdon : Bruce est le fils de sa fille cadette, tandis que Balliol est le petit-fils de sa fille aînée. Dans son argumentaire, le premier met donc en avant sa proximité avec la lignée royale, tandis que le second fonde son argumentaire sur le principe de primogéniture[3].
Les prétendants à la couronne s'accordent à accepter l'arbitrage du roi d'Angleterre Édouard Ier en [4]. Ils s'engagent tous à reconnaître sa suzeraineté et lui confient le gouvernement de l'Écosse le temps que la crise soit résolue[5]. Une commission est mise sur pied pour trancher la question. La prépondérance de Bruce et Balliol se reflète dans sa composition : sur les 104 membres qu'elle comprend, 40 sont nommés par Bruce et 40 autres par Balliol, le reste étant composé d'Anglais[3]. Elle rend sa décision en faveur de Jean Balliol le [6]. Déçu, Robert Bruce abdique ses titres en faveur de son fils Robert pour ne pas être contraint de rendre hommage à son rival[7].
Règne
Jean Balliol est sacré le [8], le jour de la Saint-André, à Scone. Quelques semaines plus tard, il se rend en Angleterre pour rendre hommage à son suzerain Édouard Ier à Newcastle[7]. Il doit répondre à une convocation devant le Parlement d'Angleterre le .
En , Édouard convoque ses vassaux pour partir en guerre contre la France pour le duché d'Aquitaine. Cette convocation s'étend au roi Jean, ainsi qu'à dix comtes et seize barons écossais. Un Parlement réuni à Scone rejette cette demande et conclut une alliance militaire offensive et défensive avec Philippe IV le Bel le [9],[10]. En accord avec cette alliance, l'armée écossaise envahit la Cumbria au mois de et dévaste la région sous le commandement du comte de Buchan John Comyn. Il ne parvient pas à s'emparer de Carlisle et doit battre en retraite[11]. Peu après, le même comte de Buchan effectue un raid dans le Northumberland, sans plus de succès.
Pendant ce temps-là, Édouard s'empare de Berwick-upon-Tweed, dont il massacre la population (), puis il progresse en direction de Dunbar. Les Écossais défendent le château, mais l'armée de soutien envoyée pour le soulager est sévèrement vaincue le lors de la bataille de Dunbar par le propre beau-père du roi, le comte de Surrey John de Warenne. Le roi d'Angleterre poursuit sa progression : les châteaux de Roxburgh et Jedburgh capitulent et il traverse le Firth of Forth avec pour objectif Perth.
Jean Balliol, qui s'était enfui devant les armées anglaises, se soumet à Édouard au château de Montrose. Il est conduit à Stracathro, où il est dépouillé de ses insignes royaux et abjure l'alliance française le . Il abdique trois jours plus tard à Brechin[12].
Après l'abdication
Jean Balliol et son fils sont emprisonnés à Hertford jusqu'au mois d', puis ils sont transférés à la Tour de Londres. À la suite d'un accord entre le roi Philippe IV le Bel et le pape Boniface VIII, Édouard Ier est contraint de lui rendre la liberté en . Jean est transféré de Douvres à Wissant et remis par les officiers du roi d'Angleterre à l'évêque de Vicence, représentant du pape. Il est confié à la garde des représentants de l'évêque de Cambrai, puis transféré à Gevrey-Chambertin[13].
Au cours de l'été 1301, Philippe le Bel renvoie Jean Balliol dans son domaine de Bailleul-en Vimeu, en Picardie[14]. Ce retour suggère la possibilité d'un rétablissement de l'ancien roi en Écosse avec le soutien de la France, mais la défaite française de Courtrai, en 1302, met un terme à cette éventualité en donnant lieu à un traité de paix anglo-français. Balliol meurt en France à Bailleul-en-Gouffern, en Normandie en [15] ou fin 1314[13],[16].
Mariage et descendance
Jean Balliol se marie le [réf. nécessaire] avec Isabelle de Warenne, la fille du comte de Surrey John de Warenne et d'Alice de Lusignan. Ils ont au moins un fils :
D'autres enfants sont peut-être issus de ce mariage :
- Henri (mort le ), tué à la bataille d'Annan[13].
Notes et références
- Duchein 1998, p. 534.
- Stell 2004a.
- Duchein 1998, p. 94.
- (en) Gordon Donaldson, « 1291: Submission of the Claimants to Edward I », dans Scottish Historical Documents, Scottish Academic Press, Édimbourg et Londres, 1974, p. 43-44.
- Brown 2004, p. 167.
- Brown 2004, p. 168.
- Brown 2004, p. 169.
- (en) Dawid Wiliamson Brewers's British Royalty. A phrase and fable dictionary,Cassel , Londres, (ISBN 9780304349333) p. 40-41
- (en) Gordon Donaldson, « 1295: Treaty with France », dans Scottish Historical Documents, Scottish Academic Press, Édimbourg et Londres, 1974, p. 45-46
- Duchein 1998, p. 96-98.
- Duchein 1998, p. 99.
- Oram 2006, p. 115.
- Stell 2004b.
- Barrow 2005, p. 500.
- Ashley 1998, p. 412.
- Williamson 1998, p. 41.
Voir aussi
Bibliographie
- (en) Mike Ashley, The Mammoth Book of British Kings and Queens, Londres, Robinson, (ISBN 1-84119-096-9) « Edward [Baliol] p. 552 ».
- (en) G. W. S. Barrow, Robert Bruce and the Community of the Realm of Scotland, Edinburgh University Press, , 4e éd. (ISBN 0-7486-2022-2).
- (en) Michael Brown, The Wars of Scotland, 1214-1371, Edinburgh University Press, coll. « The New Edinburgh History of Scotland » (no 4), , 379 p. (ISBN 0-7486-1238-6).
- Michel Duchein, Histoire de l'Écosse, Fayard, , 593 p. (ISBN 978-2-213-60228-8).
- (en) Richard Oram (éd.), The Kings and Queens of Scotland, Tempus, , 334 p. (ISBN 0-7524-3814-X).
- (en) G. P. Stell, « Balliol, John de (b. before 1208, d. 1268) », dans Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, 2004a (lire en ligne)
- (en) Dawid Wiliamson Brewers's British Royalty. A phrase and fable dictionary, Cassel, Londres, (ISBN 9780304349333) « Baliol, John (1249-1314) » p. 40-41
Liens externes
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