Alix de Lusignan (comtesse de Surrey)

Alix de Lusignan (v. 1229-1256) est la demi-sœur utérine du roi Henri III d'Angleterre. Elle devient comtesse de Surrey par son mariage avec Jean Ier de Warenne.

Elle porte le prénom de sa grand-mère maternelle: Alix de Courtenay. Elle ne doit pas être confondue avec sa nièce, une autre Alix de Lusignan, seconde fille d'Hugues XI le Brun, seigneur de Lusignan, comte de la Marche et d'Angoulême et de son épouse Yolande de Bretagne, comtesse de Penthièvre.

Biographie

Famille

Alix est la neuvième et le dernier enfant d'Hugues X de Lusignan, seigneur de Lusignan et comte de la Marche, et d'Isabelle Taillefer, comtesse d'Angoulême et reine douairière d'Angleterre. Elle a cinq frères et trois sœurs, en plus de ses cinq demi-frères et sœurs royaux issus du premier mariage de sa mère avec le roi Jean sans Terre.

Lusignan : ville natale d'Alix de Lusignan.

La politique matrimoniale d'Henri III Plantagenêt

Le 16 avril 1246, son demi-frère, le roi Henri III, arrange son mariage avec Jean Ier de Warenne, 6ème comte de Surrey[1], alors âgé de 16 ans et élevé à la cour d'Angleterre[2],[3].

Au printemps 1247, quelques mois après la mort d'Isabelle Taillefer (♰ 4 juin 1246), sa mère, Alix accompagne ses frères Guy de Lusignan[4], Guillaume de Valence et Aymar[5],[6] en Angleterre et débarque à Douvres[7].

Décès

Alix de Lusignan, après neuf années de mariage, décède en 1256. Son décès aurait provoqué une très grande douleur chez son époux[8],[9]. Malgré son jeune âge, 25 ans au décès de son épouse, Jean de Warenne ne se remarie pas et reste veuf pendant quarante-huit années[10].

Mariage et Descendance

Jean Ier de Warenne

Alix épouse le comte de Surrey, Jean Ier de Warenne (1231-1304), fils de Guillaume IV de Warenne (?-1240), comte de Surrey, et de Mathilde le Maréchal (1192-1248)[11]. Jean de Warenne devient un ami proche de son beau-frère, Guillaume Ier de Valence[8], frère d'Alix.

Le mariage provoque un certain ressentiment au sein de la noblesse anglaise, qui considère les demi-frères et sœurs du roi comme des parasites et un poids pour le royaume d'après Mathieu Paris[12],[2].

Le couple eut trois enfants[11] :

Notes et références

  1. De Antiquis legibus liber, Cronica maiorum et vicecomitum Londoniarum et quedam, que contingebant temporibus illis ab anno MCLXXVIII ad annum MCCLXXIV (éd. Thomas Stapleton), Londres, Sumptibus Societatis Camdenensis, (lire en ligne), p. 12 :
    « Hoc anno, scilicet, xvj. die Aprilis, soror Domini Regis ex parte matris sue, filia Comitis de la Marche, venit apud Londonias, que maritata fuit comiti Warennie »
  2. Jörg PELTZER (éd. Janet Burton, Philipp R. Schofield et Björn K. U. Weiler), « The Marriages of the English Earls in the Thirteenth Century : a Social Perspective », Thirteenth Century England XIV, Proceedings of the Aberystwyth and Lampeter Conference, 2011, The Boydell Press, vol. 14, , p. 66-67 (lire en ligne)
  3. Clément de VASSELOT de REGNE, Le "Parentat" Lusignan (Xe-XIVe siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, vol. 1 : Texte (Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell), Université de Nantes, (lire en ligne), p. 371 :
    « Il [Henry III] choisit de la [Alix] faire convoler avec le jeune Jean de Warenne, alors âgé de 16 ans et héritier du comté de Surrey. À cause du décès de ses parents, ses terres avaient été placées sous garde royale et il avait été élevé à la cour. »
  4. Guy de Lusignan (v. 1222-ap. 28 août 1288), seigneur de Cognac, d'Archiac et de Merpins
  5. Aymar de Lusignan est cité comme clerc : Athelmarus clericus.
  6. Aymar de Lusignan (1228-4 décembre 1260), seigneur de Couhé, est clerc en 1247, évêque de Winchester (1250-1260), successeur de Guillaume de Raley. Aymar est élu le 4 novembre 1250 et son élection est confirmée à Lyon par Innocent IV le 14 janvier de l'année suivante. Il décède à Paris et y fut inhumé (église Sainte-Geneviève).
  7. Matthieu PARIS (éd. Henry Richards Luard), Matthæi Parisiensis, Monachi Sancti Albani, Chronica Majora, vol. IV : A. D. 1240 à A. D. 1247, Londres, Longman, (lire en ligne), p. 627-628 :
    « Applicuerunt etiam tunc temporis cum eodem legato in Anglia domini regis tres fratres uterini ex mandato ejus, ut uberrime de deliciis et divitiis Anglie ditarentur; videlicet Guido de Lezinnum, miles primogenitus, Willelmus de Valentia, juvenis, nec adhuc balteo cinctus militari, et Athelmarus clericus. Et preter hos, soror eorum sororque regis Aelesia : hec autem fuit propago ex gremio Ysabelle, quondam regine Anglie comitisseque de Marchia, suscepta ex comite de Marchia Hugonis Bruni »
  8. Clément de VASSELOT de REGNE, Le "Parentat" Lusignan (Xe-XIVe siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, vol. 1 : Texte (Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell), Université de Nantes, (lire en ligne), p. 371 :
    « Malgré la mort d'Alix en 1256, laissant deux enfants et, selon le moine de Saint-Albans, un mari éploré, les profondes relations d'amitié entre son époux et son frère Guillaume de Valence perdurent jusque dans les années 1290. »
  9. Matthieu PARIS (éd. Henry Richards Luard), Matthæi Parisiensis, Monachi Sancti Albani, Chronica Majora, vol. V : A. D. 1248 à A. D. 1259, Londres, Longman, (lire en ligne), p. 551 :
    « Eodemque anno obiit Aelesia comitissa Warannie soror domini regis uterina, in flore juventutis sue et prosperitatis, in dolorem regis maximum suique mariti comitis Warannie J[ohannis] adolescentis »
  10. Clément de VASSELOT de REGNE, Le "Parentat" Lusignan (Xe-XIVe siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, vol. 1 : Texte (Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell), Université de Nantes, (lire en ligne), p. 895
  11. Clément de VASSELOT de REGNE, Le "Parentat" Lusignan (Xe-XIVe siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, vol. 4 : Annexes 7 à 10 - Bibliographie (Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell), Université de Nantes, , chap. 23 (« Les Lusignan dans le réseau aristocratique des îles britanniques »), p. 182
  12. Clément de VASSELOT de REGNE, Le "Parentat" Lusignan (Xe-XIVe siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, vol. 1 : Texte (Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell), Université de Nantes, (lire en ligne), p. 371 :
    « Matthieu Paris déplore ces unions, s'attristant que des étrangers s'unissent à la noblesse anglaise. Jorg Peltzer note que son opinion n'était certainement pas partagée par Warenne qui s'assurait un accès direct au roi par le biais de son épouse. »
  13. Calendar of Inquisitions Post Mortem and other analogous documents preserved in the public record office (éd. Henry Maxwell Lyte), vol. II : Edward I (1272-1291), Londres, (lire en ligne), partie 434, p. 248

Bibliographie

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