Jean-Joseph Farre

Jean-Joseph Farre, né le à Valence et mort le [1] à Paris, était un général et homme politique français.

 Jean-Joseph Farre

Nom de naissance Jean-Joseph Frédéric Albert Farre
Naissance
Valence, France
Décès  70 ans)
Paris, France
Origine France
Grade Général de division
Conflits Guerre franco-prussienne de 1870
Distinctions Grand officier de la Légion d'honneur
Autres fonctions Sénateur inamovible 1880-1887

Biographie

Années de formation et débuts militaires

Jean-Joseph Farre fut reçu à l’École polytechnique en 1835, puis choisit l’École d’application de Metz[2],[3] (1837-1839).

Promu capitaine en 1843, il servit en Algérie[4]de 1853 à 1859. À l'issue de la Campagne d'Italie (1859), il fut pendant cinq ans commandant du génie des forces d'occupation des États pontificaux[3] et y gagna le grade de colonel (1868).

Guerre de 1870

Versé dans l'armée de Bazaine au début de la guerre franco-allemande de 1870, il put s'échapper lors de la capitulation de Metz et alla offrir ses services au gouvernement de la Défense nationale, qui l'envoya dans le Nord avec la charge de gouverneur militaire de Lille[3]. Il forma comme il le put un nouvel embryon d'armée, et s'affaira tant et si bien que lorsque le général Bourbaki prit, quelques jours après, le commandement de ce que l'on appelait l'« armée du Nord », il trouva prêts quatorze bataillons et six batteries.

Le , Farre fut promu général de brigade ; avec la mutation de Bourbaki à l’armée de l'Est le , Farre se voit confier l'intérim du commandement en chef de l'armée, forte de 25 000 hommes. Malgré les effectifs bien supérieurs de l’armée de Manteuffel (45 000 hommes, d'ailleurs aguerris) qui remontait vers Amiens, le général Farre n'hésita pas à lui barrer la route. La bataille de Villers-Bretonneux qui s'ensuivit, le , fut une défaite qui entraîna le repli de l'armée française vers le nord et la chute rapide d'Amiens qui fut occupée par les Prussiens.

Quand, le , le général Faidherbe prit possession de son commandement, le général Farre fut, en récompense de ses services, maintenu en activité « sans limite d'âge » par décret.

Fin de la carrière militaire

Après la guerre, il fut appelé au commandement supérieur du génie en Algérie où il répara les dégâts occasionnés par la révolte des Kabyles. Promu, en 1875, général de division et nommé membre du comité des fortifications, il fut chargé de l'inspection des côtes.

Carrière politique

Le souvenir de sa collaboration avec le général Faidherbe avait valu au général Farre les sympathies de la gauche du Parlement. À plusieurs reprises, son nom fut prononcé à propos de remaniements ministériels : finalement, à la formation du premier cabinet Freycinet (), il fut nommé ministre de la guerre[5]. Il modifia le haut personnel du ministère par dissolution du corps de l'État-major[6], adhéra nettement à la suppression des aumôniers militaires () ; décida () que les grades d'officiers territoriaux seraient dévolus aux officiers retraités; déposa (juin) un projet rendant indépendant le service de santé militaire, et, quand Charles de Freycinet se fut retiré, le général conserva le portefeuille de la Guerre dans le cabinet reconstitué () sous la présidence de Jules Ferry.

Lors de la conquête de la Tunisie par la France, son administration provoqua des critiques assez vives. Il avait inauguré, pour faire face aux besoins de cette expédition, un système de renforts que l'on baptisa du nom de « petits paquets »[7]. De la droite à l'extrême-gauche, on l’accusa de compromettre la mobilisation de l'armée. En , il déposa, au Sénat, un projet sur l’avancement dans l’armée. Le Sénat demanda certaines garanties et refusa au ministre le droit de nommer les généraux : la commission de classement fut maintenue. En juillet, il combattit vivement la proposition Laisant sur le service de 3 ans, et la fit renvoyer à la commission[note 1]. Certaines mesures prises par le général Farre : par exemple, la suppression des tambours, soulevèrent dans les cercles militaires, et plus encore parmi la population civile, des protestations. Le général Farre quitta le ministère le .

Le , il avait été nommé sénateur inamovible[5],[note 2]. Jusqu'à sa mort, il vota avec la gauche du Sénat : la loi du sur le droit de réunion, la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse, pour la réforme judiciaire, pour le divorce (motion Naquet, finalement repoussée par le Parlement), pour les crédits des expéditions du Tonkin et de Madagascar, etc., et prit part aux discussions intéressant l'armée.

Honneurs et distinctions

  • Atteint par la limite d'âge en 1881, le général Farre fut maintenu en activité, comme ayant commandé en chef devant l'ennemi.
  • Chevalier de la Légion d'honneur le .
  • Officier le , commandeur le .
  • Grand officier de l'ordre, à l'occasion de la distribution des drapeaux, le .
  • Grand croix de l'ordre le [8].

Notes et références

Notes

  1. par 262 voix contre 172
  2. par 138 voix contre 128 à l'amiral Dupré

Références

  1. Obsèques du général Farre, inhumation au Père-Lachaise « Le Moniteur de la gendarmerie » 3 avril 1887
  2. « Jean Joseph Frédéric Albert FARRE (1816-1887) », sur www.annales.org (consulté le )
  3. « Anciens sénateurs IIIe République : FARRE Jean-Joseph », sur www.senat.fr (consulté le )
  4. Jérôme Auvinet, « Charles-Ange Laisant : difficultés et potentialités d’une affectation en Algérie », Bulletin de la Sabix, no 64, , p. 93–107 (ISSN 2114-2130, DOI 10.4000/sabix.2572, lire en ligne, consulté le )
  5. Mayeur, Jean-Marie, Corbin, Alain et Schweitz, Arlette, Les immortels du Sénat : 1875-1918 : les cent seize inamovibles de la Troisième République, Publications de la Sorbonne, (ISBN 2-85944-273-1 et 978-2-85944-273-6, OCLC 408224891, lire en ligne)
  6. Georges Clémenceau, L'iniquité, éditions Stock, , p. 414
  7. « Encyclopédie de la troisième république », sur loubet-allaire.ludovic.chez-alice.fr (consulté le )
  8. « Cote LH/934/36 », base Léonore, ministère français de la Culture

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes


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