Jean Garçon

Jean Garçon[1] né le 14 février 1928 au 10, rue de l’Eperon à Paris et mort le 24 novembre 2010 à Esquibien[2] est un dessinateur, designer, graphiste, publicitaire français.

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A partir du milieu des années 60, il commence à dessiner une série de meubles en acier aux lignes légères et de jeux de cartes très graphiques, puis de bijoux et d’objets usuels en plastique pour la maison qui font la caractéristique de son travail de créateur.

Biographie

Jeunesse

Né à Paris en 1928, Jean Garçon passe son enfance entre Paris et Montplaisir, la propriété de ses parents dans la Vienne. Il est le fils benjamin de l’avocat et académicien Maurice Garçon.

Carrière

Après un service militaire dans l’Allemagne occupée d’après-guerre, il entre au début des années 50 à l’école d’affichiste créée par Paul Colin.

Il en sort diplômé et commence une carrière de publicitaire comme directeur artistique au bureau parisien de l’agence américaine J. Walter Thompson. On lui doit diverses campagnes ainsi que des affiches pour différentes manifestations (Exposition internationale des matériaux et équipements du bâtiment et des travaux publics dans le parc de Saint-Cloud[3]).

Créations

Le mobilier en acier

Mais très vite il reprend son indépendance et se lance dans la conception de mobilier, en particulier sous l’impulsion de l’entreprise sidérurgique Ugine Kuhlmann qui, voulant diversifier sa production d’acier et l’adapter à la vie quotidienne dans la maison, encourage des créateurs à utiliser l’acier inoxydable dans la création de meubles modernes [4].

Au même titre que Michel Boyer ou Maria Pergay, artistes qui lui sont contemporains et qui cherchent à redéfinir la façon de vivre dans la maison, Jean Garçon dessine à partir du milieu des années 60 une série de pièces de mobilier qui seront édités par Martine Dufour, décoratrice et propriétaire de la boutique «Pascale» rue Jacob, très courue dans ces années là par un milieu d’amateurs passionné de modernité. Elle décore notamment les appartements de Karl Lagerfeld[5]rue de l’Université, de la chanteuse Dani en y plaçant nombre de meubles de Jean Garçon.

La célèbre directrice artistique chez Hermès puis paysagiste de talent, Nicole de Vésian, décore l’entresol de son hôtel de la rue de l’Elysée avec son propre mobilier en acier inoxidable et celui de Jean Garçon [6]… Les meubles de Jean Garçon sont d’une traite si l’on peut dire, que la forme allège: une simple lame de métal les compose sans qu’aucune soudure ne soit visible. Une sorte de minimalisme avant la lettre[7].

Création de jeux de cartes

A partir de 1967, Jean Garçon dessine des jeux de cartes[8] au graphisme de conception tout à fait contemporaine tout en conservant, bien entendu, la convention des figures et des couleurs.

Maquette avec variantes de coloris dessinée par Jean Garçon pour le boîtier du jeux de carte de Knoll International. 1966/1967.

Il créé le premier jeu pour la Société Knoll International, puis pour la Maison Lanvin et la Maison Cardin[9],[10]. Suivront IBM et International Herald Tribune.

La figure du Roi de pique dessiné par Jean Garçon pour le jeux de carte de Knoll International. 1966.
Boîtier du jeux de carte dessiné pour Knoll International. 1967.

Les objets usuels pour la maison, en plastique

Pour la maison Formag Apia, il créé une dizaine de projets en plastique thermoformé: des glaces pour salle de bain, des porte-manteaux, des étagères de rangement, etc…[11],[12],[13],[14],[15],[16].

Création de bijoux

A partir de 1969, il se passionne pour les bijoux et, sans doute influencé par le cinéma de l’époque, créé des bijoux de corps, longues chaines d’or ou d’argent qui se portent sous les vêtements, à même la peau. De fines boules d’or terminent ces chaines et permettent à la gravité de faire chuter ces fines structures souples comme souhaité le long du dos, sur le buste, etc..[17]. Il travaille avec le bijoutier Jean Dinh Van, un ami très proche, qui le convie dans son atelier afin de comprendre la fabrication artisanale de ces objets. Il créé des bijoux en parallèle pour Pierre Cardin et pour la société Murat, une des plus grandes entreprises industrielles de bijoux qui distribue à l’époque dans toute la France à travers un réseau de boutiques[18].

Chaîne de corps en argent réalisée en 1970 pour le bijoutier Jean Dinh Van.

Notes et références

  1. Anne Bony (préf. César Garçon), Jean Garçon, Paris, Norma, , 128 p. (ISBN 978-2376660439)
  2. « matchID - Moteur de recherche des décès », sur deces.matchid.io (consulté le )
  3. « Avant l'exposition internationale du bâtiment », sur https://www.ina.fr/,
  4. « Le mobilier en acier », L’Express,
  5. « Chez Karl Lagerfeld - des appartements-objets », Décormag, Montréal :[s.n.],1972-1986, , p. 49 (ISSN 0315-047X, lire en ligne)
  6. « Nicole de Vésian et son atelier meublé », Plaisir de France,
  7. « Sur la Seine du XVIIème siècle à nos jours », L’Oeil,
  8. « Jeux de carte pour Knoll International », Maison Française,
  9. Association des collectionneurs de cartes, « Interview de Jean Garçon », L’as de trèfle (Numéro 2),
  10. Association des collectionneurs de cartes, « Interview de Jean Garçon », L’as de trèfle, juillet 1981 (numéro 10)
  11. « Bien vivre en week end », Maison et jardins,
  12. « Meubles en plastique », L’Express,
  13. « La maison de plastique », Jardin des Modes,
  14. « Objets en plastique », Elle,
  15. « Le plastique », Maison et jardins,
  16. « Des objets en plastique », Le Parisien,
  17. « Bijoux (photographiés par Guy Bourdin) », Vogue,
  18. « Les bijoux », Paris Match,
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