Jean Bienaise

Jean Bienaise, né à Mézières[1] en 1601 et mort à Paris le , est un chirurgien français.

Biographie

Il étudia la chirurgie et reçut la maîtrise de chirurgien dans la confrérie de Saint-Côme à Paris.

Il fut chirurgien du Parlement de Paris et il fut appelé plusieurs fois à la cour pour y soigner la reine Anne d'Autriche.

Il fut appelé par François de Harlay, alors archevêque de Rouen, qu'il guérit d'une piqûre à l'artère brachiale causée par un médicastre. Harlay lui alloua une pension de huit cents livres pour le prix de ces soins.

La suture du tendon, qui est une opération très délicate de chirurgie, avait été abandonnée. Jean Bienaise en rétablit l'usage[2].

Il acquit une réelle célébrité à la cour royale. Il fut consulté, en 1666, par la reine-mère, Anne d'Autriche, pour donner son avis sur un cancer dont elle était attaquée ; il eut la franchise d'annoncer au roi Louis XIV, son fils, qu'il n'y avait aucun espoir de guérison, au contraire de ce que prétendaient les médicastres auxquels cette princesse accordait sa confiance.

Sa conduite, son habileté et ses succès lui méritèrent l'estime et les faveurs de Louis XIV. Il accompagna ce monarque dans ses campagnes de Flandres et il acquit une grande fortune.

À sa mort, il légua une rente de six cents livres pour deux démonstrateurs d'anatomie & de chirurgie. Mal gérée, la rente fut victime du système de Law, au point d'avoir réduit la fondation à si peu de chose que l'instruction allait cesser dans l'amphithéâtre. Pour éviter cette carence, le roi Louis XV fonda par des lettres patentes données à Fontainebleau en & enregistrées au Parlement le , cinq places de démonstrateurs dans toutes les parties de la chirurgie [3].

Ses œuvres

  • Les opérations de Chirurgie par une méthode courte & facile, Paris, 1688 in-12 & 1693. Cet ouvrage est posthume. Bienaise y décrit clairement & en peu de mots le manuel des opérations les plus difficiles & les plus compliquées & il avertit dans sa préface qu'il n'y avance rien qui ne soit fondé sur la pratique des chirurgiens de son temps.

Dans la littérature

Notes & références

  1. L'abbé Henri-Louis Duclos (1815-1900), dans son Histoire des Ariégeois, réédition Lacour, 1998, vol.14, p.486 le fait naître à Mazères (Ariège), suivant en cela Nicolas Éloy, (Dictionnaire historique de la médecine ancienne et moderne). C'est pourtant ce même Jean Bienaise, chirurgien, qui eut un différend juridique à Mézières entre 1649 et 1655 - Cf : Inventaire sommaire des archives départementales des Ardennes antérieures à 1790, t.1, p.18  ; et Antoine Portal, dans son Histoire de l'anatomie et de la chirurgie, le fait naître à « Méziéres en Champagne ».
  2. Dictionnaire universel françois et latin, vulgairement nommé Dictionnaire de Trévoux, Paris : Compagnie des libraires associés, 1752, t.6, p.2103.
  3. Jean-Aimar Piganiol de La Force, Description historique de la ville de Paris, Paris : Humaire, 1742, t.6, p.414

Voir aussi

Bibliographie

  • Georges Bourgeois, Un chirurgien ardennais au XVIIe siècle : Jean Bienaise : sa vie, son œuvre, thèse de médecine : Paris, 1910 & Reims : Matot-Braine, 1910
  • Jean-Eugène Dezeimeris, Charles-Prosper Ollivier d'Angers & Jacques Raige-Delorme, Dictionnaire historique de la médecine ancienne et moderne, Paris : Béchet jeune, 1828, vol.1, p.399-400
  • Jean-Baptiste-Joseph Boulliot, Biographie ardennaise ou Histoire des Ardennais qui se sont fait remarquer par leurs écrits, leurs actions, leurs vertus et leurs erreurs, en 2 volumes, Paris, 1830, vol.1, pp.106-108
  • Antoine Portal, Histoire de l'anatomie et de la chirurgie, Paris : Didot le jeune, 1752, t4, p.99-102
  • Nicolas Éloy, Dictionnaire historique de la médecine ancienne et moderne, ou mémoires disposés en ordre alphabétique pour servir à l'histoire de cette science, et à celle des médecins, anatomistes, botanistes, chirurgiens et chymistes de toutes nations, Mons : Hoyois, 1778, vol.1, p.343-344

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