Jean-Pierre Biondi

Jean-Pierre Biondi, né le à Creil (Oise), est un journaliste, essayiste et militant de gauche français.

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Jean-Pierre Biondi 1980

Biographie

Né à Creil, fils du député maire socialiste de cette ville Jean Biondi, il est lycéen à Paris, au Lycée Rollin, lorsque son père, révoqué par le régime de Vichy, est déporté au camp de concentration de Mauthausen.

Jean-Pierre Biondi est alors contraint à se cacher. Hébergé successivement par Marcel Mérigonde, puis Ange Bastianaggi, il utilise le pseudonyme de Georges Batelier.

Après la guerre, il reprend ses études qu'il poursuit jusqu'à un DES d'Histoire, qu'il soutient en 1954.

Pendant ces années d'études, il est proche des trotskistes qui militent à l'aile gauche de la SFIO, et notamment de Jean Rous, dont il devient un proche. Il adhère en 1948 au rassemblement démocratique révolutionnaire, avant de rejoindre, en 1950, la section socialiste de Creil après la mort accidentelle de son père.

Secrétaire adjoint de la fédération SFIO de l'Oise en 1952, conseiller municipal de Creil l'année suivante, il est surtout dans cette période journaliste : d'abord à Combat, puis à la Société générale de Presse, où il travaille aux côtés de Jean Ferniot. Il collabore ponctuellement à plusieurs journaux et hebdomadaires jusqu'en 1955.

Cette année là, à la demande d'Albert Gazier et Jacques Robin, il intègre l'équipe de l'hebdomadaire Demain, qui vient d'être créé sous la direction d'André Ferrat et Charles Ronsac, où il retrouve d'ailleurs Jean Rous. La ligne de ce journal, pro-européen et anticolonialiste, permet d'y rassembler des socialistes, des membres de l'extrême-gauche, mais aussi des démocrates chrétiens du MRP.

D'orientation messaliste sur la question algérienne, Demain dénonce la torture, ainsi que la politique du résident Robert Lacoste.

Ces prises de positions lui valent d'être exclu de la SFIO en , bien que le motif officiel soit sa présence à un meeting organisé à Montataire par le communiste André Mercier.

Après l'échec de Demain, qui cesse de paraître en 1957, Biondi entre à la radio. Il participe à l'émission de Pierre Desgraupes Paris vous parle. Il contribue aussi à Radio-Tunis, qui diffuse un reportage qu'il réalise sur le massacre de Sakhiet-Sidi Youssef.

Secrétaire de la fédération de l'Oise du Parti socialiste autonome en 1959, il participe à la création du PSU. Installé à Paris à partir de 1962, il est cependant cette année là candidat aux législatives dans la Manche sans être élu. Par la suite, il est, avec Georges Fillioud et Victor Fay, un des animateurs de la section des journalistes du PSU.

L'année suivante, il est nommé directeur du bureau régional d'information de Strasbourg de l'ORTF, où il recrute Jean-Marie Cavada. Présenté comme un « gauchiste » par la presse et les notables de la droite locale, il revient à Paris l'année suivante, et travaille à la direction des stations régionales de l'ORTF.

Au sein du PSU, il suit le courant qui, avec Jean Poperen, souhaite la participation du parti à la FGDS. Il participe à la création de l'UGCS.

Militant syndical, il participe au mouvement qui, en mai 68, secoue l'ORTF. Protégé par son statut de représentant syndical, il n'est pas, comme de nombreux autres journalistes, licencié, mais muté à la rédaction de l'outre-mer, dont les émissions sont diffusées en pleine nuit.

Après ce bref purgatoire, il travaille avec Pierre Schaeffer au secteur recherche.

En 1969, comme Yves Jouffa ou Guy Desson, il n'approuve pas la fusion de l'UGCS avec la SFIO pour créer un « nouveau » parti socialiste.

En 1971, il quitte l'ORTF et devient conseiller à l'audiovisuel du président sénégalais Sédar Senghor. Il est aussi, dans cette même période, directeur de la rédaction de la revue Ethiopiques, dont il est, en 1975, un des fondateurs. Son action lui vaudra d'être décoré de l'ordre du Lion du Sénégal.

Adhérent au Parti Socialiste à partir de 1972, il participe aux congrès du parti, et publie une étude, Le Tiers-Socialisme, en 1976, publiée dans la collection « la rose au poing » de Flammarion.

Très hostile à François Mitterrand, il quitte le PS après le congrès de Metz (1979), au moment où il revient en France.

Il travaille ensuite à Antenne 2 jusqu'en 1981, puis de 1983 à 1989, à l'agence de coopération culturelle et technique.

En retraite à partir de cette date, il s'éloigne de l'activité politique et se consacre à l'écriture, publiant de nombreux ouvrages

Il est chevalier de la Légion d'honneur et officier de l'ordre national du mérite.

Publications

Essais, Chroniques
  • La presse parisienne sous la Commune de 1871, Hors commerce
  • Le Tiers-Socialisme, Flammarion, 1976 (préface de Bernard Pingaud, postface de Jean Rous)
  • Saint-Louis du Sénégal. Mémoires d'un métissage, Denoël, 1987, prix Marie-Eugène Simon-Henri-Martin de l’Académie française en 1988
  • 16 pluviôse An II,les Colonies de la Révolution (en collaboration), Denoël, 1989
  • Les Anti-colonialistes, Robert Laffont, 1992 ; Hachette Pluriel, 1993
  • Senghor ou la Tentation de l'Universel, Denoël, 1993
  • La Mêlée des pacifistes, Maisonneuve et Larose, 2000 (préface de Jean-Jacques Becker)
  • Clio et les Grands-Blancs.La décolonisation inachevée, Libertalia, 2010
  • Chroniques franco-citoyennes, Dictus Publishing, 2013
Participation à une publication collective

° Les Grands Révolutionnaires, Martinsart 1978

  • Dictionnaire des Intellectuels français, Seuil 2005
Romans publiés
  • La Liberté de tous, Julliard, 1953
  • Le Figurant, Julliard, 1955
Poésie, récits
  • Intra muros (avec des encres de Pierre Cabanne), Bordas, 1952
  • Vent debout , Calmann- Lévy, 1951
  • Foules, St-Germain des Prés, 1988
  • A mots ouverts, hors commerce, 1990
  • Les Quatre Eléments, Nouvelles Editions Debresse, 1991
  • Vos Villes m' intéressent (avec une gravure de Sergio Ceccotti), Mangea Luzer, Nîmes, 1994
  • Si je change de nuit (avec une photographie de Lucien Hahn), L'Harmattan, 1999
  • Métissages, L'Harmattan, 2002
  • Les Ages ( 37 exemplaires,avec une gravure de Gilou Brillant), hors commerce, 2005
  • Une aire de jeux, hors commerce (tirage restreint) , 2017

Sources :

  • Jean Maitron, Dictionnaire biographique du mouvement social (tome 2), éditions de l'Atelier, 2006
  • Recueil biographique de la Francophonie, Agence de la Francophonie- Centre Richelieu, 1986
  • Pierre Vidal-Naquet, Mémoires (tome 2), Seuil, 1998
  • Marc Heurgon, Histoire du PSU (tome 1), La Découverte, 1994
  • Robert Prot, Dictionnaire de la radio, Presse universitaire de Grenoble-INA, 1998
  • P.-M. Dioudonnat, Dictionnaire des 10 000 dirigeants politiques français, Sedopoulos, 1977
  • Christine Lévisse-Touzé et Dominique Veillon, Libération nord, La documentation Française, 2013

Lien externe

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